L'avenir de notre collection de minéraux et fossiles

1.  Introduction

Voilà, C'est fait ! Depuis le 19 août 2011, j'ai 50 ans.  1/2 siècle... Pas de quoi fouetter un chat, ni de quoi faire un fromage puisqu'entre 49 ans et 364 jours et 50 ans et 1 jour, je n'ai pas vu de différence, ni dans ma vie, ni dans mon corps.

Une seule réalité demeure : il y a de fortes chances pour que ce que j'ai vécu jusqu'à présent soit plus grand que ce qu'il me reste à vivre (même si une bohémienne m'a dit que je mourrai à 115 ans tué par un mari jaloux).  Trêve de plaisanterie.  Depuis que la vie existe, une loi existentielle existe, immuable, incontournable : "Tout être vivant naît, grandit, se reproduit et meurt".  Je mourrai donc un jour et d'après les statistiques, il me reste moins à vivre que ce que je n'ai déjà vécu.

Je n'en suis pas là car j'ai encore des tas de projets, des idées plein la tête et loin de moi l'idée de me recroqueviller sur moi-même, de m'encroûter devant la TV en attendant le moment fatidique de "rejoindre mon créateur" comme on dit.

2.  La question...

Il y a cependant une question qui me turlupine depuis quelque temps et qui doit certainement turlupiner tous les passionnés de géologie, surtout les plus anciens...

"Que va devenir ma collection de minéraux et fossiles lorsque mes moyens physiques et/ou intellectuels ne me permettront plus de l'en occuper ?"

Que vont devenir tous ces échantillons que nous avons patiemment cherchés, dégagés, nettoyés, étiquetés, répertoriés, rangés et que nous ressortons régulièrement dans un but d'étude ou plus simplement pour faire profiter un visiteur de leur beauté ?

3.  La méthode

Il est évident que j'ai déjà une petite idée sur la question mais je ne pouvais pas la livrer ainsi comme si elle était LA seule vérité.

J'ai donc commencé par un sondage au sein de mon club.  Lors d'une réunion, j'ai remis à chacun un document demandant ce qu'allait devenir leur collection quand ils ne seront plus en état de s'en occuper.  Chacun y a inscrit sa petite idée pour ceux qui en avaient une et pour les autres cela les a fait réfléchir... au moins se sont-ils posé la question...

Je n'allais pas en rester là, ramasser les copies sans en parler.  J'ai fait naître un débat en proposant à qui le désirait d'exposer son idée.  Certains se sont lancés.  Certains étaient d'accord avec ce qui était dit et d'autres pas du tout.  Le débat est né par une confrontation des idées.  Au fil des échanges, des lignes directrices se sont dessinées.  Pendant ce temps, je prenais des notes et je relançais le débat par de nouvelles idées.  Ces échanges de point de vue ont duré plus d'une heure et j'en suis ressorti avec une mine d'informations qu'il me fallait synthétiser.

Malheureusement je n'avais touché qu'une trentaine de personnes, toutes du même club et donc, pour la plupart issues de la même région géographique.  Il me fallait aller plus loin.

Sur un forum internet, j'ai lancé la même question.  Les réponses ont fusé d'un peu partout et je réactivait le débat virtuel par de nouvelles interventions, jouant parfois l'avocat du diable ou prêchant le faux pour connaître le vrai.  Après quelques semaines j'avais assez de matériel pour tenter de dresser un profil et synthétiser les idées.

4.  La synthèse

 

Dans un premier temps, je vous livre les chiffres bruts tels qu'ils sont apparus lors du sondage.  Maintenant, la discussion a fait naître des lignes directrices, certains vont être au courant d'informations qu'ils ignoraient.  Certains avis vont se nuancer, d'autres vont faire volte face tandis que d'autres vont simplement changer d'avis.

a) Les lignes directrices

  • La grande majorité des collectionneurs n'ont pas envie que leur collection aille à la benne à ordure ou dans des caisses au fond d'un jardin.  Ils désirent une certaine pérennité de leur travail.

  • D'aucuns estiment qu'une collection a une âme et ne peut être disloquée sans quoi elle la perdrait.

  • La pérennité, oui mais comment ?

    • Un musée national ou régional ? Mes pièces ne sont pas assez belles...

    • Un musée national ou régional ? Je n'ai que du local...pas intéressant pour eux

    • Un musée national ou régional ? Ils ne présentent que des pièces "tape-à-l'oeil" et le reste (95%) reste dans des caisses ou des tiroirs dans des réserves.  J'en ai vu benner des collections entières par manque de place. Donner ma collection à un musée pour qu'on la jette ? Ah non alors !!

    • Une école secondaire avec mission pour les profs de science se succédant de s'en occuper.

    • Créer dans une salle d'une mairie une section géologie locale.  Il y a des éco-conseillers un peu partout, ils peuvent la gérer, la faire vivre pour que cela ne devienne pas un coin poussiéreux.

    • Si un musée local ou un éco-musée existe, pourquoi ne pas négocier avec eux la création d'une une galerie de géologie locale.  Ils seront demandeurs.

    • La donner à un proche ? Oui, s'il a le même objectif de collection, sinon à la longue, il finira par les échanger pour satisfaire sa propre collection, donc ma collection se retrouvera quand même dispersée.

    • Dans un local désaffecté appartenant à la commune et avec l'aide des pouvoirs communaux, créer un musée sous l'égide d'une A.S.B.L. qui va, avec vitrines et bibliothèque thématique... rassembler plusieurs collectionneurs, faire des animations pour les écoles et faire vivre un musée local. Je rêve, je rêve...

Toutes ces interventions dont il n'y a que le résumé, vont stigmatiser l'assemblée.  Un vrai remue méninges pour certains, un coup de vieux et de déprime pour d'autres et un coup de fouet pour le reste. Certains finissent dépités et d'autres survoltés.

b) Un second sondage

Un second sondage intervient alors et certaines idées ont changé :

5.  Conclusion

Un collectionneur, soit-il philatéliste, numismate, .... ou géologue amateur est un passionné et sa collection fait partie de lui.  C'est sa raison d'être.  S'en séparer c'est comme se séparer d'une partie de son corps.  L'avenir d'une collection pourrait se comparer à l'avenir de son corps.  Le donner à la science, c'est être assuré qu'il sera démantibulé, charcuté par des étudiants pas très regardants.  Faire un don d'organe c'est s'assurer que son corps sera proprement découpé et qu'une partie de son anatomie servira à une autre personne, lui permettant de vivre à nouveau normalement.

Le collectionneur n'a pas envie de voir sa collection démantibulée.  Il se retournerait dans sa tombe.  Tous ont envie qu'elle perdure, que d'autres la gèrent et la fasse vivre.  Pour cela, il faut y réfléchir, et bien avant que la grande faucheuse ne passe, préparer l'avenir de sa collection.


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Luc Van Bellingen

 

 

 

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