La Galène,

La Sphalérite (blende) et

la Smithsonite.

Introduction
La Galène
Nom, étymologie et historique
Caractéristiques physico chimiques
Gisements
Gisements français remarquables
...mais aussi ailleurs dans le monde...
Utilisations
La Cérusite
Nom, étymologie et historique
Caractéristiques physico-chimiques
Principaux gisements mondiaux
Gisements français remarquables
Utilisations
Les gisements de galène belges et français de la Calestienne.
Introduction
Le gisement de la Mine deTreignes
Le gisement de la Mine de Couvin
Le gisement de la mine de Tellin
Le gisement de Rochefort et La carrière Lhoist
Le gisement de Chooz
Le gisement de la mine du Grignaux aussi appelée Trou Saint Nicolas
Le gisement de la mine de Matagne la Grande
Le gisement de la Mine de Forrières
Le gisement de la mine de Villers-en-Fagne
Le gisement de la mine de Lomprez.
Le gisement de la mine de Revogne-Honnay
Le gisement de la mine de Humain.
Le gisement de la mine de Gimnée
Le gisement de la mine de La Roche
Le gisement de Bure et Grupont
Le gisement de la mine Wilmet.
Le gisement de la grotte d'Eprave
Le gisement de la mine de Lignières
Le Trou des Sarrazins
Le gisement de la mine de Beauraing
La Sphalérite
Nom, étymologie et historique
Caractéristiques physico-chimiques
Principaux gisements mondiaux
Gisements français remarquables
Utilisations
La Smithsonite
Nom, étymologie et historique
Caractéristiques physico-chimiques
Principaux gisements mondiaux
Gisements français remarquables
Utilisations
Propriétés
Origine et obtention
 
 
 
 

Introduction

La galène a été exploitée dans de nombreuses localités de la Calestienne qui en sont devenues célèbres.  Je n'en citerai que quelques-unes.  Matagne-La-Grande; Matagne-La-Petite; Treignes; Villers-en-Fagne, où d'après les anciens que j'ai encore pu rencontrer et qui m'ont raconté leur dure vie de mineur, "on battait la mine dans le plomb", ce qui nous laisse à imaginer la puissance des veines qui y ont été exploitées; Tellin, où la localisation de 11 puits de mine a pu être faite et dont l'un d'entre eux est encore visible... et bien d'autres encore que nous détaillerons plus loin.  Tout ceci est sans compter la mémoire populaire qui conserve en certains endroits des dénominations de lieux-dits qui en disent long.  Que dire de cette appellation se retrouvant à plusieurs endroits en Calestienne : "le Trou au Plomb", "Fosse au plomb". Ce sont, en général des tranchées ou des galeries plus ou moins à ciel ouvert qui ont été creusées à travers banc en vue de recouper l'un ou l'autre filon. Mais aussi le "bois de Saumont", "Saumont " étant anciennement le nom donné à un bloc de plomb épuré et refroidit après fonte du minerais. Et que dire de ces appellations "Les minières", Plombières, "Les Fosses"...

 

 

La Galène

 

Nom, étymologie et historique

Pline décrit le minerai de Plomb sous le nom de "galena".

L'extraction en est très ancienne et les savants de l'Antiquité en font mention. Connue depuis des millénaires, la galène est le principal minerai de plomb. Ses variétés argentifères (de 0,1 à 1 % d'argent) en font aussi un minerai d'argent prépondérant. Au cours de l'Antiquité, l'exploitation des mines de plomb argentifère du Laurium a été un des facteurs qui ont permis l'hégémonie d'Athènes sur le monde méditerranéen. En effet, elle peut contenir de grandes quantités d'argent (de quelques grammes à plusieurs kilogrammes par tonne).

On sait aussi que, dans des temps très anciens on utilisait le plomb de la galène parce qu'il est facile à extraire. Avec ce plomb, les Babyloniens fabriquaient des vases que l'on a retrouvés dans les ruines de leurs jardins. Les Romains s'en servaient pour les conduites d'eau. Mais c’est l’invention de l’imprimerie qui va considérablement augmenter les besoins en plomb pour l'alliage qui sert à la fabrication des caractères.

 

Caractéristiques physico-chimiques

  Composition chimique PbS (Sulfure de plomb)
Classe minéralogique Sulfures

Système cristallin

Cubique

Faciès et forme des cristaux

Cube

Dodécaèdre pentagonal Giroèdre

Hexoctaèdre

Tétraèdre Diploèdre
  Densité 7,2 à 7,5.
  Dureté Assez faible 2.5 (membre de l'échelle de Mohs), donc rayable à l'ongle !
  Clivage Le clivage cubique est parfait {001}; un clivage plus difficile sur {111} devient assez net dans les variétés bismuthifères.
  Fracture Sub-conchoïdale.
  Couleur Gris de plomb clair ou foncé.
  Trace Gris-noir.
  Eclat

Métallique très fort. 

Transparence

Opaque.
  Fluorescence Nulle.

 

Genèse

 

Hydrothermale sédimentaire et métasomatique de contact.  La galène est l'un des sulfures les plus répandus dans le monde.  Elle est très souvent associée à d'autres minéraux métalliques : aégirine, albite, amphiboles, analcime, ancylite, apophyllites, astrophyllite, barytine, biotite, calcite, catapléite, cérusite, chalcopyrite eudialyte, fluorapatite, fluorite, microcline, natrolite, polylithionite, pyrite, rhodochrosite, sidérite, sphalérite et wulfenite.

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Gisements

Elle est fréquente dans les gîtes hydrothermaux, soit associée à des silicates de haute température (gîtes hypothermaux), soit dans les intéressantes paragenèses mésothermales (blende, pyrite, galène) avec baryte et fluorite (Angleterre, Allemagne) ou avec des cuivres gris et divers sels d'argent (Idaho), ou encore avec le cortège des nombreux minéraux de cuivre rencontrés au Tsumeb. La galène se rencontre aussi dans les gîtes épithermaux volcano-sédimentaires, sédimentaires, pegmatitiques et pneumatolytiques de contact.

C'est un sulfure qui cristallise dans le système cubique.  Elle se présente le plus souvent en cubes, octaèdres jusqu'à 10 mm de côté, ou même dodécaédriques (plus rares).  Elle existe également en cristaux tabulaires.  Elle peut être massive ou finement cristallisée et parfois même fibreuses.  Mais je l'ai rencontrée aussi parmi les éléments du conglomérat ou à l'intérieur des galets, mais aussi sous forme  des boules de la grosseur du poing, de veines de remplissage des fissures de la roche, veines allant du mm au cm et du cm jusqu'au mètre !!!

Souvent ternie, la galène présente toujours un vif éclat métallique en cassures fraîches. Elle s'altère facilement par oxydation et se transforme en sulfate de plomb (ou anglésite, PbSO4), lequel forme une couche protectrice en surface et prévient toute altération plus importante.  Instable en présence de gaz carbonique, le sulfate de plomb se transforme en cérusite (carbonate de plomb), de couleur crémeuse.  Ces minéraux, ainsi que la pyromorphite (phosphate de plomb), sont des guides de surface importants pour le prospecteur, qui voit en eux des indices majeurs de la présence du minerai. 

Les gisements de plomb sont très divers.  Ce sont généralement des dépôts sédimentaires au sein des tufs qui surmontent les coulées volcaniques. Il s'agit de lentilles concordantes à la stratification ou de couches continues (gisements stratiformes). Aux corps non volcaniques peuvent être liés des gisements de pyrite, de cuivre, de plomb, de zinc; mais aussi des gîtes extrêmement complexes (plomb, cuivre, étain, antimoine, mercure, argent, or, bismuth, molybdène, tungstène). Les gisements les plus fréquents sont associés à des corps plutoniques comme les granites intrusifs. La majorité des minéralisations se trouvent à la périphérie de ces corps plutoniques, en particulier dans les zones supérieures. Le granite émet également des filons hydrothermaux à l'intérieur des roches sédimentaires. Dans ces filons, une ségrégation s'opère selon la proximité plus ou moins grande du granite et les conditions de température.  L'association Blende (sphalérite) Pyrite, Chalcopyrite et Galène très classique est nommée par les mineurs et les prospecteurs "association BPG(C)".   L'association BPG (C) se forme, à moyenne distance des granites, à des températures comprises entre 300 °C et 200 °C. Les minéralisations s'accompagnent souvent d'altérations hydrothermales des roches encaissantes; des greisens se forment autour des filons (associations de très grands cristaux de quartz, tourmaline, topaze).

Les gisements de minerais métalliques changent souvent de composition avec la profondeur. Cette variation est interprétée comme une ségrégation résultant des conditions de température et de pression, puisque la précipitation des minéraux se fait en fonction inverse de leur solubilité. En Cornouailles (Grande-Bretagne), on peut observer, en allant vers le haut, c'est-à-dire en s'éloignant de la partie centrale du gisement, une répartition très nette: les veines d'étain sont remplacées par celles de cuivre, puis par le plomb argentifère, par l'antimoine et, enfin, par des carbonates de fer et de manganèse.

L'association de la galène avec d'autres minerais entraîne une grande fluctuation dans la production du plomb, liée à la demande en zinc, en cuivre ou en argent. La production mondiale est d'environ 3,5 millions de tonnes par an; elle se répartit principalement entre l'Australie, les États-Unis, l'URSS et le Canada. L'Australie, qui possède les plus importantes réserves, est le principal exportateur.

C'est un minerai ubiquiste, c'est-à-dire qui s'adapte aux milieux les plus divers (du latin ubique = partout).

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Gisements français remarquables

Ce minerai a été exploité à Cap Garonne où il a été mis en évidence par M. FALSAN en 1863. Ce gisement a donné environ 100 tonnes de plomb.

On le trouve à Cap Garonne (Le Pradet, Var), Chessy (Rhône), Falgayrolles (Aveyron), Huelgoat (Finistère), La Pacaudière (Loire), Le Vialas (Lozère), Les Farges (Corrèze), Malines (Gard), Mas d'Alary (Hérault), Monsols (Rhône), Padern (Aude), Pont-Péan (Ille-et-Vilaine) et de Saint-Sauveur (Haute-Garonne)...

...mais aussi ailleurs dans le monde...

Les beaux cristaux qu'on peut voir dans les musées, souvent associés à la fluorite, à la sphalérite (blende), à la pyrite, à la calcite et au quartz, proviennent de Joplin (Missouri), d'Ejam et de Derbyshire (Grande- Bretagne), de Trepca (Yougoslavie), d'Ottawa (Okla- homa), de Neudorf et d'autres localités allemandes mais n'oublions pas de grands producteurs comme Afrique du Sud, Argentine, Australie, Autriche, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Congo (R.D.), Espagne, Grande-Bretagne, Finlande, Grèce, Groenland, Irlande, Italie, Japon, Kazakhstan, Kirghizistan, Malawi, Mexique, Namibie, Norvège, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie, Slovénie, Suède, Suisse, Tadjikistan, Tchéquie, Ukraine, USA...

C'est donc un minéral très commun

Utilisations

Minerai de plomb.

La galène a été notamment utilisée comme dispositif de détection des signaux électriques dans les postes récepteurs de radiodiffusion.

Outre la fabrication de caractères d'imprimerie, de nos jours le plomb s'utilise surtout pour recouvrir les cables, les plateaux d'accumulateurs, les plaques pour la protection contre les rayons, etc. Avec ses composés on produit des colorants, surtout des blancs et des rouges, du verre plombé et des émaux.

Cependant, il faut bien reconnaître que la grande toxicité du plomb métallique (saturnisme*) a fait baisser la demande mondiale de plomb.

*Saturnisme : intoxication aiguë ou chronique, professionnelle ou domestique, par le plomb, ses vapeurs ou ses sels, qui pénètrent dans l'organisme par voie digestive ou respiratoire. La toxicité est essentiellement hématologique, neurologique et rénale.
Les manifestations aiguës sont exceptionnelles, et on s'attache surtout au dépistage précoce des intoxications chroniques.

Le plomb pénètre dans l'organisme par :
- voie cutanée
- voie digestive essentiellement via les aliments et l'eau de boisson
- voie aérienne (inhalation des poussières atmosphériques contaminées). C'est la voie la plus dangereuse car le plomb atteint directement la circulation sanguine.

Le plomb se diffuse rapidement via la circulation sanguine dans les différents organes comme le cerveau, les tissus fortement calcifiés (dents et os). Si la demie-vie du plomb dans les tissus mous et dans le sang est d'environ 30 jours, sa demie-vie dans l'os est très longue, de l'ordre de 1 à 20 ans.

Les signes cliniques d'une intoxication chronique par le plomb sont peu spécifiques : symptômes pour la plupart du temps discret, insidieux.

- La colique de plomb constitue souvent la première manifestation spectaculaire dans la phase clinique de l'intoxication chronique.
- Le liseré saturnin ou liseré de Burton : C'est un liseré gingival noirâtre s'accompagnant souvent de plaques pigmentées jugales ou plaques de Gubler qui témoignent de la formation d'un dépôt de sulfure de plomb au contact du SH2 buccal.
- Des lésions rétiniennes sous forme de taches grisâtres siégeant au pourtour de la macula peuvent apparaître.
- Manifestations rénales : diminution de la filtration glomérulaire, goutte saturnine, néphropathies tubulo-interstitielles dans les intoxications graves
- Manifestations digestives : troubles de la motricité (constipation, douleurs abdominales)
- Le syndrome urinaire comprend une protéinurie discrète, une hématurie et une leucocyturie microscopiques, un abaissement des clairances de l'urée et de la créatinine.
- Le syndrome vasculaire : hypertension artérielle et à-coups hypertensifs au cours de coliques de plomb, parfois une sclérose artérielle au fond de l'oeil.
- Le système nerveux est très sensible à l'action du toxique.  Les manifestations centrales sont en général transitoires : troubles du comportement et du sommeil, diminution des acquisitions et des performances cognitives, encéphalopathies saturnines marquées par une amaurose, une surdité ou une aphasie de quelques jours. Dans les intoxications graves, de violents accès convulsifs peuvent avoir lieu parfois accompagnés d'une composante psychique.  Les manifestations périphériques sont plus tardives : ce sont des atteintes névritiques motrices pures. La forme habituelle est la paralysie pseudo-radiale avec atteinte élective de l'extenseur commun. A sa phase d'état, elle est bilatérale et symétrique. L'atteinte des membres inférieurs est beaucoup plus rare.
- Effets possibles sur la croissance foetale, la durée de gestation et l'apparition de malformations
- Une étude sur le risque de diminution de QI dans la population d'enfants exposés à de faibles doses de plomb a été réalisée et on peut estimer que les enfants consommant une eau chargée en plomb (canalisations dans les habitations vétustes) peuvent enregistrer une perte moyenne de 2 points de QI.

Tout ceci pour dire que le plomb est toxique et donc, par la force des choses, la galène aussi... un peu moins car la concentration en plomb est un peu moindre, mais quand même.  Donc quand on manipule la galène, toujours bien se laver les mains après, éviter de manger ou de boire pendant la manipulation, si on casse de la galène au marteau ou si on travaille de la roche riche en galène, veiller à porter un masque anti-poussière.

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La Cérusite

 

On la trouvait jadis au cours de l'exploitation des mines à ciel ouvert d'argent et de cuivre.  Le pénible travail des mineurs se bornait à la partie supérieure des filons, là où précisément on trouve de beaux échantillons de cérusite.  Les mineurs l'appelaient "Blanc de plomb".  Le mot cérusite vient d'ailleurs du latin "cerussa" qui signifie "colorant blanc".  Depuis le XIIIe siècle, le carbonate de plomb s’appelle céruse, perdant par la même occasion l’une de ses lettres « s » (qui est restée double en anglais) : "cerussit".

Nom, étymologie et historique

Caractéristiques physico-chimiques

  Composition chimique

PbCO3

Classe minéralogique Carbonates
Carbonate de Plomb

Système cristallin

Orthorhombique

Densité 6,5
  Dureté 3 à 3,5
  Forme des cristaux Les cristaux de cérusite ont des formes variées.   D’une manière générale, les cristaux sont tabulaires, prismatiques ou pyramidaux et constituent souvent des macles typiques en forme d'étoiles.  Leur brillant éclat est caractéristique. 
Sphénoèdre Pyramide
Dureté moyenne, très lourde , très fragile
  Clivage Prismatique
  Fracture Conchoïdale
Couleur Incolore , blanche , grise
  Trace Blanche
  Eclat Adamantin
Transparence Transparente en cristaux, opaque en masse
  Fluorescence Jaune aux U.V. longs si le plomb en particules libres (impuretés) est présent et joue le rôle d'activateur
Genèse

Cette minéralisation secondaire apparaît dans les zones d’oxydations (altération à l'air là où l'eau superficielle et le gaz carbonique trouvent un accès facile. ) de gisements de minerais de plomb, en particulier la galène (PbS).

Réaction à l'acide Réagit avec une forte effervescence à l'acide chlorhydrique.

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Principaux gisements mondiaux

On trouve dans les gisement allemands de magnifiques druses de cristaux de cérusite qui ornent des collections du monde entier, mais aussi Oujda, Touissit (Maroc). Cependant, les meilleurs cristaux de cérusite proviennent de Tsumeb et surtout de la Kombat mine (TCL – Tsumeb Corporation Limited) qui se trouve à 49 km au sud de Tsumeb. 

Gisements français remarquables

Les gisements en France sont dans le Finistère, l'Ariège, le Puy de Dôme.

Utilisations

La cérusite contient 76% de minerai de plomb mais ne peut être exploitée que dans quelques endroits où elle existe en grandes quantités.

La cérusite est caractérisée par des cristallisations généralement bien formées, au lustre gras lui conférant l’aspect d’un bijou. Cette qualité apparaît très bien dans la pierre gemme taillée dans ce matériel. Mais une fragilité bien compréhensible quand on se souvient de sa composition chimique en interdit le port.  Bref, une gemme éclatante, uniquement faite pour être admirée…

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Les gisements de galène belges et français de la Calestienne.

Introduction

Une description détaillée de plusieurs gisements de galène que j'ai pu, au cours de ces dernières années, visiter sera faite ci-après, dans un ordre purement aléatoire.  Ce n'est ni la situation géographique ni l'importance du gisement qui va prévaloir.  C'est la synthèse que nous en ferons ensuite qui sera éclairante.

1.  Le gisement de la Mine deTreignes

A Treignes, en direction de Couvin, un peu avant la fontaine pittoresque représentant une scène d'un livre de "Toine Culot", prendre à droite la rue "Trou Maillard".  Au bout de cette petite rue, prendre à droite un sentier qui longe un ruisseau.  Ce sentier relie la rue "Trou Maillard avec le "réservoir" (château d'eau).

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

Nous suivons le sentier sur une centaine de mètres et nous apercevons sur notre gauche, une entrée de galerie fermée par une porte spécialement étudiée pour permettre l'entrée et la sortie des chauve-souris.  C'est l'ancienne entrée de la mine de plomb de Treignes.  C'est un travers banc de 130 mètres de long, creusé dans le calcaire givetien.  Elle se termine sur un effondrement généralisé.  Dans les déblais qui jonchent la pente sur la droite du sentier, nous pouvons très difficilement y découvrir quelques morceaux de calcite grise ornée de petits cristaux de galène.

Photos L.V.B.
A gauche : La mine de galène de Treignes
Ci-dessus : Quelques échantillons de galène
Collection L.V.B.(assez pauvre, il faut bien le reconnaître)

 

 

 

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2. Le gisement de la Mine de Couvin

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

L'auteur y note, je cite : "Sur la carte de 1970, le site est encore pointé comme usine.  Actuellement, l'usine n'existe plus, des déblais recouvrent la mine, et un lotissement est en cours, ce qui pourrait d'ailleurs réserver des surprises à certains propriétaires.  Dans "Les cavernes et les Rivières Souterraines de la Belgique", tome 1, page 186, martel nous signale à cet endroit des galeries minières auxquelles on accédait par un puits extrêmement profond, et dont l'exploitation s'acheva vers 1830."

Ayant visité le site, je peux confirmer qu'il n'y a plus aucune trace d'une exploitation minière.  On y trouve un quartier résidentiel avec de très belles maisons cossues. Plus personne dans la région, même parmi les plus anciens ne semblent se souvenir d'une exploitation minière...

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3. Le gisement de la mine de Tellin                                  

En se référant à la carte de la concession de la Mine de plomb de Tellin datant de 1838, nous pouvons constater l'existence de 6 filons dont la puissance variait de 10 cm à 30 cm.  La galène ne constitue pas dans ce cas des veines continues mais s'y présente plutôt sous forme de rognons éparpillés dans la masse de calcaire et d'argile.  Ces rognons ont habituellement la grosseur du poing, parfois bien plus allant jusqu'à des blocs plus ou mois sphériques de plusieurs dizaines de kilos.  Les cartes nous montrent aussi l'existence de 11 puits de mine ou galeries de mines à visiter.  Après avoir parcouru Tellin de long en large pour rejoindre les 11 points, une conclusion s'impose : tous ont été remblayés ou bouchés.  Même le "Trou au Plomb", excavation bien visible sur les cartes I.G.N., correspond à une tranchée à ciel ouvert de 30m de long, 7m de large et 5m de haut qui est "remblayée" par des détritus divers : un dépôt d'immondices clandestin ou officiel ? 

Une galerie de la mine appelée "Ry du By", située dans un pré enclavé entre un sentier forestier et la route nationale Tellin-Transinne-Paliseul progressait horizontalement vers l'Ouest au delà même de la route.

Pendant la première guerre mondiale, les Allemands transformèrent la mine en dépôt de munition qu'ils firent sauter lors de leur retraite, ce qui explique l'effondrement probable de toute la mine.

Plan de Tellin avec localisation des 11 points : (1) Le Trou au plomb; (2) Endroit où Herbert Louis avait mis à jour deux filons de galène en 1917 alors qu'il préparait les fondations pour un baraquement de l'armée allemande. (3) Vers la fin de la guerre 14-18, les Allemands ont construit une voie Decauville destinée au transport des bois de leurs exploitations forestières de la région.  En creusant des tranchées pour poser cette voie, ils ont découvert de la galène, non loin de la route Tellin-Resteigne; (4) Emplacement d'un puits à eau creusé peu avant 1940 par un nommé Libert.  Il en a retiré un bloc de 3kgs de galène.  (5) Une des deux galeries parallèles en direction Est-Ouest partant de la vallée du ruisseau "Ry du By".  (6) Une ancienne excavation.  (7) Un ancien puits de 18m de profond.  (8) La seconde galerie en direction Est-Ouest.  (9) Un autre puits. (10) Au lieu dit "Poilvache", juste avant la seconde guerre mondiale, une certaine Mademoiselle Evrard avait ramassé de la galène près des travaux d'exploitation de son père.  (11) Un dernier puits.
Dessin L.V.B.

En faisant mes recherches, j'ai tenté de retrouver la famille Dury de Tellin qui était propriétaire du site et la famille Louis dont un parent, Herbert Louis a travaillé à la mine en tant que journalier.  Je n'ai sans doute pas frappé aux bonnes portes mais mes recherches sont restées vaines.

Cependant, des personnes de Tellin que j'ai rencontrées possédaient "du brol" venant de la mine rapporté par leur grand père qui y avait travaillé : une lampe à pétrole rouillée, des cordes, une paire de sabots vermoulus... et une boule de galène qu'ils ont bien voulu me céder avant de jeter tout ce fourbis aux encombrants.

Cet échantillon prouve bien que, même si les filons de Tellin n'avaient pas une puissance exceptionnelle, ils étaient tout de même suffisants pour une économie et une société des années 1800.  Aujourd'hui, ces filons seraient au moins 100 fois insuffisants pour une économie comme la nôtre car ils sont de faible puissance, peu étendus, logés dans les anfractuosités de la roche encaissante (schistes, calcaires ou argiles), difficilement exploitables et surtout demandant un gros investissement en matériel et main d'œuvre pour peu de rendement.  

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4. Le gisement de Rochefort et La carrière Lhoist

Dans un polygone formé par la carrière de la Boverie, la route privée menant à l'usine Lhoist de On, la route menant de l'usine Lhoist à Rochefort, la route menant de Rochefort à Ciney jusqu'à l'abbaye Saint Remi et la carrière de la Boverie, de nombreux filons ont été, par le passé exploités.

Citons les principaux :

-Le filon de Saint Remy qui fut exploité par les moines de l'abbaye pendant 300 ans de +-1630 à 1929.

-Le filon de Jemelle (Trou de la galène à Jemelle) qui fut exploité par un certain Seeliger aux environs de 1840.

-Le filon de Visay qui fut exploité par le même Seeliger,  aussi aux environs de 1840.

-Le filon du Gerny qui fut exploité épisodiquement par divers concessionnaires entre 1830 et 1866.

La mine de plomb de Saint Remy a fait l'objet de nombreuses publications spéléologiques et de multiples topographies et ce par des spécialistes de la spéléologie dont il suffit de consulter les rapports.

La cavité est fermée depuis 1892, suite au captage des eaux.

Le captage des eaux de Rochefort
Photo L.V.B.

Sortie d'eau à droite du captage
Photo L.V.B.

Une brève synthèse permet cependant d'y voir un peu plus clair.

Au bord et à droite du chemin allant de l'Abbaye de Saint Remy à Humain, on remarque d'abord l'orifice fermé d'une galerie artificielle.  C'est la galerie de captage des eaux de la grotte, construite en 1892 par la ville de Rochefort.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

Dix mètres plus haut dans le massif, au-delà d'un chemin forestier, une tranchée d'une vingtaine de mètres de long sur deux de large a été creusée dans le schiste perpendiculairement au flanc de la vallée.

Elle mène à l'entrée primitive de la grotte appelée d'abord Grotte de la Source Tridaine puis ensuite Trou Germay, Germain ou encore Trou Germe.  Un peu plus haut à gauche, s'ouvre le porche du Trou Genette, étage supérieur de la grotte, mis en communication avec celle-ci en 1965 suite à des travaux de désobstruction entrepris par la Société spéléologique de Namur.

En fait, c'est la tranchée de 20 mètres et le Trou Germay qui constituent la mine de plomb de Saint Remy. On y exploita deux filons de calcite minéralisée de galène.  La tradition veut que les moines de Saint-Remy aient extrait des quantités considérables de minerai de plomb dans les limites de leur domaine.  Malheureusement, toutes les archives de l'abbaye disparurent lors de la Révolution Française et on ne retrouve plus que quelques documents épars et sans grande signification.

Muni des anciennes cartes géologiques où sont mentionnés ces filons, j'ai tenté de retrouver d'éventuelles traces de ces exploitations.  Malheureusement, rien de tangible n'a été offert à ma vue.

On peut donc considérer que ces travaux ont bien eu lieu mais n'ont laissé aucune trace.

Heureusement, la carrière de la Boverie, recoupe divers petits filons adjacents aux filons principaux qui ont été exploités.

A Rochefort, prendre la direction de Jemelle.  Au rond point, prendre la direction de Marche, Malagne-la-Romaine.  En haut de la côte, nous  arrivons face aux exploitations Lhoist.  Prendre à gauche une route  passant entre les tas de produits de la carrière et aller jusqu'au bout de ce chemin. (+-2 km)  Nous sommes à la carrière de La Boverie qui  exploite le calcaire gris à stromatopores (bioherme) de deux lentilles  récifales.  Cette carrière est très riche en fossiles : coraux, crinoïdes et brachiopodes mais aussi minéraux : calcite, limonite, pyrite, galène, marcassite et chalcopyrite.

Lors de la sortie du 18 mars 2001, en prenant à droite en entrant dans la carrière (le côté gauche étant en voie de remblayage), nous nous sommes rendus d'abord deuxième étage  et nous avons pu prospecter manganite, sidérite, pyrite, marcassite, calcite, dolomite, fluorite, galène et chalcopyrite.  Ces minéraux se retrouvent dans les failles toujours bien minéralisées et dans les cheminées de dissolution.  Ce dernier minéral, la chalcopyrite, prouve, une fois de plus si c'est encore nécessaire, que l'occurrence du cuivre en Fagne Famenne est bien réelle.  Au premier étage, sur le dessus de la lentille calcaire, nous avons pu récolter de nombreux blocs de galène souvent recouvert d'un encroûtement de cristaux gris : la cérusite.  Nous avons trouvé aussi de nombreux fossiles : principalement des coraux coloniaux comme Disphyllum Goldfussi, Disphyllum Caeospitosum, Macgeea Bouchardi, Hexagonaria Hexagona et de nombreux crinoïdes.  Un gros bloc de roche très calcitée avec de belles alvéoles de couleurs grises a été dégagé.  Scié et poli, le bloc est en fait une partie de récif de corail fossilisé en calcite et aragonite fluorescente.  On a pu aussi y reconnaître leThamnopora Cervicornis et des crinoïdes.  Les nuances de gris au sein de cette roche, les bandes de gris clair de l'aragonite ceinturant le blanc de la calcite sont du plus bel effet.

Galène dans du calcaire frasnien
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Galène avec fluorite verte et calcite
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
Lors d'une sortie en solitaire en juillet 2005, je me suis "attaqué" à une faille remplie d'argile.  Cette faille se situe au fond de la carrière, non loin du passage d'une lentille calcaire à l'autre.  Cette faille est bien minéralisée et contient de part et d'autre, collée aux parois de calcaire, de la calcite blanche à brune qui se désagrège sous les doigts, entre ces "murs de calcite" se trouve de l'argile contenant des grains de galène, de limonite et des blocs de calcaire où peuvent se trouver de petits cristaux de fluorite. De là, j'ai tiré trois blocs de galène flottante, cristallisée en cubes et en octaèdres tronqués.
 
 

 
Blocs de galène massive avec cristaux cubiques et octaédriques tronqués
Une face et puis l'autre... (Echantillon de 6 cm de côté)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
 
Blocs de galène massive avec cristaux cubiques et octaédriques tronqués
Echantillon de 7 cm de long)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
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5. Le gisement de Chooz

Lors de la construction de la centrale nucléaire de Chooz, les travaux de creusement des fondations pour un des réacteurs ont révélé un important filon de galène minéralisé dans des calcaires givetiens.

J'ai pu, par échanges, auprès d'un collectionneur de Ham sur Meuse, obtenir un "petit" échantillon de ce qui a été extrait alors. Ce monsieur, très sympathique, d'ailleurs, qualifie cet échantillon de "petit" parce qu'au vu de ce qu'il a, il est évidemment de petite taille.  Vous pouvez alors vous rendre compte que si ce bloc pesant plus de 2 kgs et du plus bel effet est un "petit" échantillon, il y en a d'autres bien plus importants.  D'ailleurs, ce que j'ai pu observer chez ce monsieur est assez hallucinant !!!!

Galène de Chooz.
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Je peux donc affirmer sans crainte que le filon qui a été mis à jour était d'importance.

Aujourd'hui, la centrale nucléaire est un endroit classé "Secret Défense" et même s'il y a quelque chose à trouver dans d'éventuels gravas quelque part aux alentours, ce dont je doute fort car tout y est bien rangé, nettoyé, ordonné, toute entrée sur le site est formellement interdite.

La centrale nucléaire de Chooz
Photo L.V.B.
 
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6. Le gisement de la mine du Grignaux aussi appelée "Trou Saint Nicolas"

La N86 entre Ave-et-Auffe et Han-sur-Lesse, suit le lit d'une petite rivière : "Le Ry d'Ave".  Sur la droite de la route, nous apercevons d'anciens fours à chaux et un parking.  En face, nous pouvons voir un superbe anticlinal : l'anticlinal de "Wavreille" aussi appelé anticlinal de la "Cluse du Ry d'Ave". 

Il suffit, à pied, de revenir en arrière en direction de Ave et Auffe sur 300 mètres, de dépasser la borne kilométrique 60, (à droite de la route) d'une centaine de mètres pour atteindre un petit bois de sapin (à droite de la route) situé juste en face d'une petite cabine électrique (sur la gauche de la route).  Au centre de ce petit bois, un sentier nous mène à un petit escalier qui descend sur la rive droite de Ry d'Ave.  Nous remontons le ruisseau par la gauche sur 150 mètres environ et nous pouvons apercevoir sur l'autre rive, au pied du massif, la galerie principale de la mine.

L'entrée de la mine des Grignaux aussi appelée "Trou Saint Nicolas"
Photo L.V.B.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

Cette galerie, située à 3 mètres au dessus du niveau de la rivière est bien souvent inondée.

Un peu d'histoire...

Pour bien comprendre l'histoire de la Mine du Trou Saint Nicolas, i1 faut se placer dans le contexte politique de l'époque.

Nous avons d'une part le Duché de Bouillon.

En 1676, la France s'empare du château et du Duché de Bouillon.

Le 1 mai 1678, un arrêt du Conseil d'Etat de Louis XIV remet le Duché entre les mains des « de La Tour d'Auvergne »,héritiers des prétentions des « de La Marck » sur Bouillon.

La France s'est réservée le château où elle entretient une garnison.  Les « de La Tour d'Auvergne » ne s'en estiment pas moins souverains par la grâce de Dieu et veillent avec un soin tout particulier à la prospérité économique de leur terre de Bouillon.

Nous avons d'autre part la Province de Luxembourg, actuellement Namur.

L'Impératrice Reine, dont il est question dans tous les textes relatifs à la Mine d'Auffe, est Marie Thérèse d'Autriche. Elle succéda à son père Charles VI mort le 20 octobre 1740.  Joseph II, Empereur dès 1765, régna seul à partir de la mort de sa mère survenue le 29 novembre 1780, soit huit ans après la fin des travaux à Auffe.

L'exploitation de la mine de plomb d'Auffe débute en 1727 – 1728 dans l'enclave du Duché de Bouillon, large de 250 à 260 mètres environ, entre Auffe et Han-sur-Lesse.  Elle se fait par puits foncés depuis le sommet du massif où le filon affleurait sans doute.  Il y aurait eu huit puits selon un rapport de François Georges établi en 1771. De nos jours, il n'en reste plus que de vagues traces.

Il y eut plusieurs exploitants avec des fortunes diverses.

De 1727 à 1735, c'est Gérard Georges de Sedan qui entreprend les premiers travaux.  François Franquin de Rochefort lui succède.  En avril 1744, c'est à Pierre Joseph Peraux, mayeur d'Auffe, que le privilège est attribué.  Jugeant l'opération peu rentable, il se désiste en 1747 au profit de Léonard Bouvreille et Simon Dominique, deux liégeois habitant respectivement Ombret et Rochefort.  Le 20 avril 1761 , un nouveau bail est conclu avec Philippe de Thy de Behogne et Gérard Pierret de Rochefort.  La dernière exploitation semble s'arrêter définitivement en août 1771.

Selon un rapport établi par J. de Mallebelle, Receveur des Domaines de Sa Majesté en la ville de Marche, le 3 octobre 1771, "L'exploitation que le Duc de Bouillon avait accordée à une société est abandonnée depuis deux mois à raison que les eaux l'empêchaient à une certaine distance en profondeur".

Entre temps, en 1768, en province de Luxembourg, De Brouwer et Cie ont obtenu la concession du minerai de plomb.  Et ils attaquent le problème d'une façon qui semble beaucoup plus rationnelle.

Au niveau du ruisseau d'Ave, ils creusent un travers-banc qui ira rencontrer la couche une quarantaine de mètres plus loin, puis, ils chassent le filon vers l'ouest. Ce type d'ouvrage devait permettre, outre l'exploitation, le drainage suffisant des eaux du massif.

Mais bientôt, cette galerie arrive à la limite Est de l'enclave de Bouillon.  Il faut la traverser en suivant le filon pour en poursuivre l'exploitation en province de Luxembourg.  De Brouwer et Cie tentent de prendre un arrangement avec les autorités, tant du Duché de Bouillon qu'avec celles de l'Empire.

Ils semblent être arrivés à un accord avec le Duché de Bouillon mais les responsables du Luxembourg, principalement les douanes, sont réticents.  Ils craignent "qu'ils ne profitent de ces limites territoriales pour effectuer des versements entre eux"(sic).

Face à cette opposition, l'exploitation est définitivement abandonnée 1772.

Les recherches possibles

Chercher dans les déblais le long du ruisseau, sur les deux rives.  Nous pouvons y découvrir de la baryte massive blanche.  La baryte est blanche sur cassure fraîche mais on la trouve teintée d'oxydes divers qui lui donnent une couleur brune à rouille et même jaunâtre.  La galène n'est pas rare, souvent en mouchetures dans la masse du minéral, mais aussi en petites boules plus grosses et même en veine ne dépassant tout de même pas un cm d'épaisseur.  On trouve aussi des veinules de pyrite ou de marcassite totalement oxydées, transformées en limonite brune d'où la teinte des blocs de baryte.

Treize mois après les inondations catastrophiques de décembre 1993, les inondations de janvier 1995 furent à nouveau d'une ampleur tout à fait exceptionnelle, touchant principalement le bassin de la Meuse. Le Ry d'Ave a débordé de toute part et a érodé ses berges.  Pour rétablir un lit de rivière convenable, l'Administration Communale a dépêché sur les lieu une pelleteuse.  Lors de ses travaux de creusement, j'ai pu récupérer quelques beaux morceaux de baryte avec galène.

Les galeries de mines ont été évidemment inondées mais la force des flots les ont épargnées.

La mine se présente d'abord par une galerie qui pénètre la colline à travers banc en direction du Nord, sur une distance de plus ou moins 42 mètres.  Ensuite elle pivote vers l'Ouest et suit la direction des bancs sur plus ou moins 93 mètres.  La galerie de plus ou moins 1,80 m de haut et 1,20 mètre de large est continuellement inondée par 50 à 80 cm d'eau. C'est donc une très belle galerie de 135 mètres de long, comportant souvent de l'eau au dessus des bottes, où la progression n'est pas toujours facile. Elle se termine devant des éboulis d'argiles, de pierres et de baryte massive veinée de galène.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".
 
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7. Le gisement de la mine de Matagne la Grande

Que l'on vienne de Sautour via Villers en Fagne, de Doische via Niverlée et Matagne la petite, se diriger vers l'église et se diriger ensuite vers le "Sacré Cœur".  S'arrêter à hauteur de la statue (parking aisé à gauche de la route) puis redescendre un peu à pied et prendre un sentier à gauche qui nous mène au site archéologique de Matagne (situé à + de 2km).  Dans le bois, après avoir parcouru 200m, nous trouvons à gauche, les haldes des exploitations minières avec calcaire brêchique stratifié, calcaire à dolomie, dolomite et calcite, d'âge frasnien avec mouchetures de galène et  pyrite, cubes de galène et de pyrite.  Nous pouvons observer les classiques entonnoirs, témoins des anciens puits rebouchés mais aussi une belle tranchée aujourd'hui envahie par la végétation et les bois morts.

La tranchée de Matagne
Photo L.V.B.

Limonite mamelonnée sur aragonite miel fluorescente (Échantillon 6 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Bloc de galène massive (Échantillon 4 cm x 4 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
 
Bloc de galène cubique.
L'autre face portant des cristaux prismatiques de calcite miel est visible sur la page consacrée à la Calcite
(Échantillon de galène de 8 cm de haut sur 5 cm de long et 4,5 cm de large.)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
Le bloc de galène provient de la mine même de Matagne.  Il est clair que je n'y ai jamais mis les pieds puisqu'elle a été rebouchée il y a bien longtemps et que donc ce n'est pas moi qui ai arraché ce bloc aux parois de la mine.  C'est lors de mes recherches pour retrouver d'anciens témoins de cette exploitation, que j'ai rencontré Yvette Delétrière, arrière petite nièce d'Alphonse Belot qui était ouvrier à la mine.  C'est lui qui a trouvé le bloc aux environs de 1880 -1900.  Il est décédé du typhus pendant la guerre de 14-18, et ce bloc est resté sur un coin de cheminée pendant des années.  C'est Yvette Delétrière qui me l'a offert en 1978.
 
 
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8. Le gisement de la Mine de Forrières

Forrières est encore une de ces anciennes exploitations dont l'origine se perd quelque part dans le moyen-âge.  C'est vers 1550 que commence une exploitation très artisanale dans la faille de Lamsoul, suivie par des changements de propriétaires, des demandes successives de concession, d'abord pour le plomb, ensuite pour "la galène de plomb et la pyrite de cuivre", le tout s'arrêtant au début du XXème siècle.

Pour rejoindre le site, il faut partir de Jemelle en direction de Forrières.  Passer à côté de la gare (à droite de la route) et suivre la Lhomme et la voie ferrée Jemelle-Libramont.  Juste après l'entrée sur le territoire de la commune de Forrières, on voit à droite deux pillastres cylindriques indiquant l'entrée d'un marchand de matériaux de construction.  Garer la voiture et se diriger vers la grille d'entrée du marchand de matériaux.  Juste avant la grille, une passerelle permet de traverse la rivière et un tunnel passe sous la voie de chemin de fer.  C'est l'entrée de l'ancienne carrière de calcaire. 

Carrière de Forrières : le tunnel sous la voie ferrée et l'entrée
Photo L.V.B.

Carrière de Forrières : vue sur l'ancienne carrière que la végétation a totalement recolonisé
Photo L.V.B.

Au fond de la carrière, une galerie murée (Réserve Naturelle pour les chauves-souris) présente l'entrée de l'ancienne mine.  Fut une époque, avant l'édification de ce mur, on pouvait pénétrer dans l'ancienne mine, sur une quarantaine de mètres, légèrement remontante, et se dirigeant Ouest-Sud-Ouest.  Vers les vingt mètres, un élargissement avec éboulis marque le croisement avec une faille donnant accès à une espèce de galerie naturelle très étroite où s'entend une rivière souterraine.  un peu de galène peut encore se voir dans la voûte de la galerie... Je ne connaissais pas le site alors et donc, je n'ai jamais connu ce temps.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

Qu'à cela ne tienne, on peut se sustenter avec la minéralisation de la carrière.  On y trouve de la calcite, de l'aragonite fluorescente, de la belle dolomite cristallisée jaune, et près de la voie ferrée, une faille minéralisée peut nous livrer un peu de galène, un peu de marcassite et un peu de limonite.  d'une minéralisation tout à fait semblable à celle qu'on peut rencontrer à la carrière de Resteigne.  Il paraît qu'il y aurait aussi un peu de sphalérite, mais personnellement, je n'en ai jamais trouvé.

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9. Le gisement de la mine de Villers-en-Fagne

A Villers-en-Fagne, se rendre à la chocolaterie.  C'est sur le terrain privé de cette entreprise que se trouvent les vestiges de l'ancienne mine de galène.

Au départ, le propriétaire était très sympathique vis-à-vis des géologues, même amateurs.  Malheureusement, pour avoir fait confiance à certains chercheurs (amateurs ou professionnels, je ne sais...) et leur avoir permis de prospecter les lieux, le propriétaire s'est retrouvé avec des plantations arrachées et des dégâts considérables aux arbres de sa propriété.  Il ne désire donc plus que cela se reproduise et chasse avec véhémence toute personne se présentant à lui pour ce motif.  C'est bien dommage parce que les minéralisations découvertes à Villers-en-Fagne sont exceptionnelles avec des associations tout à fait spectaculaires.  De magnifiques échantillons ont été récoltés notamment peu après la seconde guerre mondiale. 

Il est évident qu'une des plus belles galènes a été exploitée à Villers en Fagne. Les plus anciens du village qui ont encore connu la mine et avec qui j'ai pu discuter lors de mes recherches m'ont décrit l'exploitation en ces termes : "On battait la mine dans le plomb !", ce qui nous laisse imaginer la puissance des veines exploitées.

L'activité minière a été intense au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle, pour extraction de la galène, de la baryte, de la fluorite mais aussi bornite, calcite, cérusite, chalcopyrite, marcassite, pyrite et smithsonite.

Il va sans dire que lors de mes recherches, je n'ai pas trouvé tout cet ensemble de minéraux...

Quartz et dolomite jaune ferrugineuse (Ankérite ?) (Échantillon 6 cm x 7 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Calcite, galène et bornite (Échantillon 3 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Limonite mamelonnée et galène sur aragonite miel fluorescente (Échantillon 4 cm x 4 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Limonite mamelonnée et galène sur aragonite miel fluorescente (Échantillon 4 cm x 4 cm) (Autre vue du minéral)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

En ce mois d'août 2005, au cours de mes pérégrinations je passais par hasard par le village de Villers-en-Fagne et quelle ne fut pas ma surprise de voir l'ancienne chocolaterie en plein travaux d'aménagements.  De lourds travaux de maçonnerie étaient entrepris dans la maison.  A l'arrière, dans le potager et le petit bois (là où se trouvent l'entrée de l'ancienne mine et les haldes) des arbres étaient abattus et un petit bulldozer était en train de niveler le sol.  Des voitures aux plaques minéralogiques belges mais aussi néerlandaises étaient garées devant l'immeuble.

De toute évidence, l'ancienne chocolaterie a changé de propriétaire... cela laisserait-il une possibilité de prospection ???

Renseignements pris, ce sont des Anversois qui ont racheté la propriété.  Ils comptent en faire un gîte d'étape avec chambres d'hôtes.  Le potager et le petit bois vont être transformés en parc agréable spécialement destiné "à la promenade et au repos pour le plus grand bien des locataires".

En discutant avec le propriétaire de l'existence de l'ancienne mine, il m'apprend que celle ci a été foudroyée pour éradiquer le problème des chercheurs de minéraux.  Les haldes ont été nivelées, enterrées et à part un tas de cailloux poussé par le bulldozer dans un coin du terrain, il ne reste rien.  D'ailleurs, ce tas de cailloux est maintenant mélangé aux déchets de maçonnerie de la maison et attend la fin des travaux pour que le camion muni d'une pelleteuse l'emmène au loin.  De toute manière, il me certifie que lors des travaux, il a été curieux de cette histoire de galène et n'a rien trouvé de significatif.

Demandant si je peux jeter un coup d'oeil dans les gravats, le propriétaire, accepte de bonne grâce.

Il est vrai qu'à travers la terre, les morceaux de briques, les morceaux de plafonnage, les cailloux divers, les morceaux de calcaire gréseux, les blocs de quartzite, le tout émaillé de quelques petites mouchetures de galène millimétriques voire centimétriques, il n'y a pas grand chose à trouver.  Je montre au propriétaire mes trouvailles et il me confirme qu'il n'a pas trouvé grand chose d'autre... bien qu'il y ait un peu partout des "cailloux blanc-gris très lourds"...

Cette affirmation relance mon intérêt et en cherchant bien, j'ai trouvé, en effet des masses de quartzite mêlées à de la calcite de la grosseur de poing ayant une densité bien supérieure à la normale... De la galène s'y trouverait-elle ? J'emporte donc ces blocs bien décidé à en avoir le coeur net. 

Il faut dissoudre la calcite et la quartzite pour espérer voir apparaître une masse de galène.  Pour la calcite, rien de plus simple.  Je plonge les masses dans des bains d'acide chlorhydrique.  Une forte effervescence se manifeste, témoin de la dissolution de la calcite.  Après quelques bains, il n'y a plus d'effervescence... et donc plus de calcite.  Quatre blocs sont déjà tombés en miettes, ne me laissant au fond du bac que des petits grains de galène (comme des têtes d'épingle) totalement oxydés et des grains de quartz qui ont été libérés de leur gangue de calcite.  Pour ces quatre blocs, tout est déjà perdu.  Il m'en reste deux qui montrent encore une masse compacte de quartz (maintenant poreuse puisque le ciment calcaire a disparu).

Quelques bains d'acide fluorhydrique plus tard, je voyais apparaître sur un bloc de beaux cubes de galène centimétriques alors que l'autre tombait, lui aussi, en miettes.  Un petit travail de dégagement de la pâte siliceuse avec un petit pointeau termina la mise en valeur de cette pièce magnifique.

 

Galène cubique engluée dans une masse de calcite et de quartzite qu'i a fallu dissoudre par des bains d'acide chlorhydrique et fluorhydrique avant de pouvoir faire apparaître le minéral dans toute sa splendeur.  Cela confirme mieux que ce les anciens du village qui ont encore connu la mine et avec qui j'ai pu discuter lors de mes recherches me disaient en parlant de l'exploitation en ces termes : "On battait la mine dans le plomb !",  (Échantillon 6 cm x 4 cm) x 5 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Une chose est maintenant sûre : La mine de galène de Villers-en-Fagne a définitivement vécu.

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10. Le gisement de la mine de Lomprez.   

La mine de plomb de Lomprez devrait se trouver quelque part sur la colline de Reumont au nord du village de Lomprez.

L'exploitation semble avoir débuté en 1805 et a été abandonnée en 1860. Rien ne dit que l'exploitation ait été continuelle ou épisodique.  De toute manière, les travaux n'ont jamais été de grande ampleur.  Il n'y a jamais eu qu'une tranchée et une galerie de 12 mètres de long, sans doute pour reconnaître le terrain et prospecter le filon de galène.

Personnellement, j'ai retrouvé quelques dépressions qui semblent être des tranchées à ciel ouvert.  J'ai retrouvé des blocs de calcaire... mais aucune minéralisation correcte.

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11. Le gisement de la mine de Revogne-Honnay

La mine de plomb de Revogne-Honnay devrait se trouver quelque part, dans une espèce de quadrilatère formé par les villages de Revogne, Honnay, Wellin et Pondrôme, du côté de la colline dite de Gifromont.

L'exploitation semble avoir débuté en 1569 et a été abandonnée en 1861.  Rien ne dit que l'exploitation ait été continuelle ou épisodique.  Il y avait un puits de 20m sur Gifromont et une galerie creusée dans le calcaire givetien qui rejoignait le tienne calcaire recouvert de pins à l'entrée de Honnay.  Le puits est grillagé et on m'a dit que la galerie s'était effondrée.  Derrière la maison adossée au Tienne à l'entrée de Honnay on peut encore voir l'entrée de la galerie noyée dans les broussaille et les épineux.  C'est une galerie de 2,5 mètres de haut sur 3 mètres de large qui pénètre la colline à l'horizontale sur 4 à 5 mètres avant de plonger en pente douce vers Revogne.

On peut encore pénétrer la galerie sur une petite dizaine de mètres et elle se termine sur un éboulis de terre et de roches. 

Autour, dans les gravas, il n'y a rien à trouver, si ce n'est des morceaux de calcaire stériles.

La maison derrière laquelle se trouve la galerie
Photo L.V.B.

Vue Générale du Tienne
Photo L.V.B.
 
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12. Le gisement de la mine de Humain.

Les renseignements concernant cette ancienne mine de galène sont assez diffus.

Certains documents semblent situer la mine au lieu dit "Trou Minières", sur les terres du Château du Baron Verhagen.

Il y a bien eu un puits de 6m de profond mais tout autour il ne reste aucune trace ni de gravas, ni d'un quelconque crassier... et les investigations que j'ai pu mener sont restées vaines.

Nous n'en saurons donc pas plus.

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13. Le gisement de la mine de Gimnée

De Doische à Gimnée.  Nous passons devant le terrain de foot et le cimetière de Doische.  Plus loin, nous arrivons à Gimnée.  Le village est en contrebas à droite.  Nous passons à côté d'une chapelle.  On prend la prochaine à gauche, une route en béton qui progresse à travers champs en direction du lieu dit "Fond Marie".  Au croisement suivant, on prend à droite en direction du lieu dit "les Minières". 

Là, dans un bosquet, se trouve la station de pompage de Gimnée.  Elle est située sur l'ancien puits de mine (creusé dans le calcaire givetien de Fromelennes) aujourd'hui inondée.  (Entrée interdite !!!)

La station de pompage
Photo L.V.B.
A gauche du bâtiment un long talus de cailloux et de terre nous livre calcite, limonite, manganite et galène.

Le tas de cailloux... déchets
Photo L.V.B.
La galène s'y trouve en minces filons dans les calcaires givetiens et en cristaux libres dans les grosses veines de calcite qu'il suffit de dissoudre dans de l'acide chlorhydrique dilué.

Galène sur calcaire (Échantillon 4 cm x 2.5 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Galène sur calcaire givetien et calcite (Échantillon 6 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Aucun document ne nous permet de dire si l'exploitation a eu une grande importance, ni la période au cours de laquelle elle était en exploitation mais les quelques échantillons découverts (après dissolution de la calcite.

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14. Le gisement de la mine de La Roche

La mine de La Roche en Ardennes est située au bord de la route La Roche - Samrée à environ 300 mètres après la dernière maison de La Roche.

Entrée de la mine de La Roche
Photo L.V.B.

Les premiers mètres de la mine de La Roche
Photo L.V.B.

C'est en 1843, lors de la construction de la route La Roche-Vielsalm, que fut découvert le filon de galène de La Roche.  Les recherches débutèrent dès 1846 sous la conduite de la Compagnie Orban-Nicolay.  Les travaux se poursuivirent jusqu'en 1852.  On note là un premier arrêt d'exploitation.  Les travaux reprennent en 1854 et les recherches furent de nouveau abandonnées en 1858 jusqu'en 1860, date d'une nouvelle demande de concession, pour un an.  L'arrêt est alors prolongé jusqu'en 1890 pour une courte reprise des travaux par un certain Delsalle.  Enfin, de 1921 à 1922, ce sont les frères Zimmer de La Roche qui reprirent les travaux pour définitivement s'arrêter.

La mine de La Roche comporte 6 niveaux distincts.  Près de l'entrée, un niveau supérieur (NS) formée d'une galerie de prospection fortement remontante.  A niveau de l'entrée, (NO) une galerie de travers banc de 130 mètres de long avec sur la droite une galerie de prospection formant une boucle.

C'est à environ 70 mètres de l'entrée que s'ouvre le puits menant aux niveaux inférieurs.  On u rencontre successivement : en N1, une amorce de travers banc avec descente vers le niveau 2.  En N2, une amorce de travers banc plus importante avec descente vers le niveau 3.  En N3, une galerie de travers banc retournant vers l'extérieur du massif, avec, au fond, à gauche un petit dépilage latéral.  Il est possible que cette galerie sortait en surface avant la construction du mur de soutènement de la route actuelle.  Le sol de ce niveau 3 est percé de plusieurs ouvertures, dont une recouverte d'un plancher pourri, présentant un danger certain, laissent supposer qu'il existe un quatrième niveau (N4) sous le niveau de l'Ourthe et donc complètement noyé.

 

Galène massive. (Échantillon 3 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
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15. Le gisement de Bure et Grupont

Les travaux de Bure et Grupont pour la recherche de plomb débutèrent le 21 juillet 1873 et se poursuivirent en 1874 et 1875.  Les recherches étaient commanditées par un banquier de Givet, un certain Seny.  On parle aussi d'un certain Aubrebis qui représenterait sur place le banquier et qui conduirait les travaux avec l'aide de l'ingénieur Berchem de Liège. 

On parle de puits, de tranchées non loin de l'église et du presbytère de Grupont et d'un autre puits de 9,50 m de profond creusé au bord de la ligne de chemin de fer Bure-Mirward à 2 km au sud de la gare de Grupont.  Du fond du puits partaient deux galeries opposées : une vers le Nord de 5 à 6 mètres et l'autre vers le Sud de 8 à 9 mètres.  Ces deux galeries chassaient un filon de galène de 30 à 35 cm d'épaisseur coincé dans des calcaires et des psammites.

En surface, on y a pratiqué quelques tranchées à travers banc, en surface en vue de prospection, (tranchées, qui au vu des rapports n'ont absolument rien donné), ainsi que quelques galeries à travers banc, sans doute destinées à retrouver l'un ou l'autre puits qui aurait été creusé plus loin (mais dont je n'ai retrouvé aucune trace). L'une de ces galeries est encore visible de nos jours, à la sortie de Grupont, en face du "Ry de Belle Rose"appelé aussi "Ruisseau de l'Hinson".  Cette galerie, à vue d'oeil, longue d'une cinquantaine de mètres remonte dans la colline mais y pénétrer est impossible vu qu'elle est fermée par un mur et une porte de fer cadenassée pour d'évidentes raisons de sécurité.

D'après Michel Caubergs, nous sommes ici en présence de la galerie nommée "Galerie du Thier al Het", dernier vestige de ces travaux dont il nous donne quelques indications : La galerie se trouve en rive droite du "Ruisseau de l'Hinson".  A la sortie de Grupont en direction de Saint Hubert, à gauche de la route, face à l'entrée de l'hôtel Belle Rose, se trouve une entrée étroite relativement effondrée qui donne accès à une galerie à travers banc unique de 35 mètres de long, creusée vers l'Est-Nord-Est.  A 20 mètres de l'entrée, une amorce de galerie démarre vers la gauche.

Dessins Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

On parle aussi d'un climat de travail assez houleux, avec plusieurs périodes d'interruption du travail pour de sombres histoires de discordes entre le propriétaire et les ouvriers, arrêt de travail qui ont occasionné l'ennoyage du puits.  Ceci a impliqué une perte de production et des travaux d'exhaure assez importants pour remettre la mine en état de marche.  Devant la pauvreté des filons, les problèmes existant entre le propriétaire et les ouvriers, les problèmes d'exhaure (malgré l'utilisation d'une machine à vapeur) et des tensions entre les ingénieurs et les deux principaux "directeurs des travaux", les fameux Seny et Aubrebis, l'exploitation s'arrête définitivement en 1875.

De ce que nous savons de cette exploitation, il semble que de la galène ait été, dans un premier temps exploitée, sous forme de rognons, veines, et amas granuleux, que des traces de pyrite et de "cuivre carbonaté" aient été observées.

Psammite (brun rouille) veinée de calcite (blanc) entremêlée de galène (gris et noir). (Échantillon 6 cm x 4 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Calcaire sableux (gris) avec encroûtement de galène (gris métallique) dans calcite (blanc et gris). (Échantillon 9 cm x 6 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.
 
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16. Le gisement de la mine Wilmet.

Forrières et la mine du Wilmet (aujourd'hui appelée "Mine du Pylône" parce qu'elle est surmontée d'un pylône à haute tension visible de très loin) est encore une de ces anciennes exploitations dont l'origine se perd quelque part dans un passé plus que vague. 

C'est vers 1750 que commence une exploitation par la compagnie Wilmet qui fournissaient " du plomb sulfuré, de la pyrite de fer et de l'azure... (entendons par là de la galène, de la pyrite et de l'azurite)" Cette exploitation très artisanale trouva rapidement ses limites et c'est en 1830 que la Société Générale pour l'Exploitation des Mines introduisait par la voix de son représentant, Auguste Vanden Boogaerde d'Ypres, une demande pour l'exploitation du fer.

Pour l'atteindre, prendre la route Forrières-Masbourg.  A hauteur de la borne 1, à droite nous avons la Lhomme et à gauche le massif de la Grande Ramée qui est surmonté par le fameux pylône.  Monter droit dans le bois en direction du Pylône jusqu'à la clôture entourant la sapinière.  Suivre la clôture par la droite.  La galerie supérieure est présent là, juste au bord du sentier derrière la clôture.  Trois autres s'ouvrent en contrebas, dans la pente.  Il s'agit de galeries à travers banc d'une dizaine de mètres de long qui ne semblent pas déboucher sur un quelconque puits ou sur une galerie perpendiculaire...

Quelques morceaux de limonite laissent à penser que la minéralisation était somme toute assez similaire à ce qu'on peut observer à la carrière de Resteigne.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

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17. Le gisement de la grotte d'Eprave

La grotte d'Eprave n'est pas du tout une ancienne mine, c'est une grotte naturelle au même titre que les Grottes de Han sur Lesse.  La grotte d'Eprave se situe dans un anticlinal de la Calestienne, en rive gauche de la Lhomme. Son entrée, fermée au public par une grille se localise au milieu d'un versant abrupt donnant accès au sommet de l'éperon calcaire.

Cependant, les cheminées terminales du réseau Hadès de cette grotte contenaient de la galène comme en témoignent les splendides échantillons de galène cubique cristallisée que nombre de spéléologues avertis ont extrait pendant des années.

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18. Le gisement de la mine de Lignières

La mine de Lignières se situe dans le bois de la Hédrée, en rive droite du ruisseau de Magny.

Dessin Michel Caubergs dans "Inventaire de quelques anciennes mines et carrières souterraines de Wallonie - Essai d'archéologie minière".

C'est un petit couloir de 18 mètres, qui n'est en fait qu'une galerie de prospection à travers banc de la véritable mine qui se trouve à gauche du sentier juste après le ruisseau.  Le puits est bouché et l'endroit est entouré de barbelés car le terrain a tendance à s'affaisser.

Entrée de la galerie de Lignières
Photo L.V.B.

En décembre 1850, Mr de Nonnancourt, industriel et Mr Masson commis de Banque à Philippeville, autorisés par les propriétaires du sol, employèrent huit ouvriers sous la direction du contremaître Delchambre, originaire de Longwilly pour entreprendre les premières recherches.  Les travaux sont complètement arrêtés en 1851, alors que le puits, ayant atteint une profondeur de 10 mètres est complètement noyé, malgré les deux pompes à bras mises en oeuvre pour l'exhaure.

10 ans plus tard, en 1861, A.F. Derkenne reprend les recherches, et signale une production de 20 tonnes de galène entre 1861 et 1865 et l'exploitation ne continuera que sporadiquement jusqu'en 1869, date de la fermeture définitive de l'exploitation. 

On parle d'un certain Mouvet de Marloie qui exploita le site en 1920, il tira un peu de galène, mais sans plus.

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19. Le Trou des Sarrazins

Le site du Trou des Sarrazins se trouve dans le bois dénommé "Bois de Blaimont" entre les communes de Vaulx et Virelles en longeant l’Eau Blanche.

Si vous traversez ce bois par la voie ferrée vers Virelles et que vous empruntez, peu après le viaduc qui passe au-dessus de l’Eau Blanche, un sentier menant à une prairie, vous pourrez découvrir au bout de ce sentier (juste avant cette prairie) dans le bois sur votre gauche le TROU des SARRASINS.  C'est une grande crevasse très longue et fort impressionnante.  D'après ce qu'on sait, c'est un ancien lieu d’extraction de la galène... mais jusqu'à présent, nous n'avons pas d'autres indications.

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20. Le gisement de la mine de Beauraing

L'ancienne mine de Beauraing est encore une de ces mines anciennes dont on a pratiquement perdu le souvenir. 

Quand j'ai voulu la retrouver, je me suis adressé aux habitants les plus âgés de la commune, aux autochtones qui sont né à Beauraing et qui y ont passé toute leur vie.  La plupart n'étaient même pas au courant qu'il y avait eu une mine de galène par le passé.  Ce sont les fermiers, gens proches de la terre et observateurs des phénomènes naturels pas excellence qui m'ont permis par recoupement de découvrir le site de l'ancienne mine perdu au milieu d'un bois, au lieu-dit "Bois de Laury"

Pour y parvenir, le plus simple est de partir de la route Beauraing-Winenne, en face au Castel St-Pierre, taverne du Parc Communal. En empruntant un sentier qui monte au Nord face à la chapelle, puis en longeant la lisière du bois vers l’Ouest, on peut ramasser des débris de sphalérite retournés par les labours. Le talus boisé au sud est lieu d’une ancienne petite minière où on peut encore voir un entonnoir, siège d'un ancien puits creusé dans le calcaire givetien de Fromelennes, aujourd'hui presque totalement rebouché par des déchets, bidons, seaux, planches, cuisinières à gaz... d'ailleurs tout le sous bois est devenu un véritable dépotoir.

Etant donné qu'on y exploitait la galène, celle-ci est assez rare.  Cependant ce qui est très courant, c'est la sphalérite qui est souvent cristallisée et imbriquée dans les veines de calcite qui lardent le calcaire givetien (C'est aussi le cas le la galène et de la baryte).  Il suffit donc de fendre le bloc dans une faille minéralisée et de repérer des noyaux sombres dans la masse blanche de calcite.  On peut alors dissoudre la calcite dans le d'acide chlorhydrique et on verra apparaître selon le cas des cristaux de galène, de sphalérite ou de smithsonite d'un "vert-kaki" à brun-noir.

Sphalérite sur calcaire de Fromelennes. (Échantillon 2 cm x 2 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Sphalérite sur calcaire qui semble être du Membre des Trois Fontaines. (Échantillon 3 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Sphalérite sur calcaire qui semble être du Membre des Trois Fontaines. (Échantillon 3 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Smithsonite brune sur une espèce de calcaire bréchique  (Échantillon 4 cm x 3 cm)
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

Il paraît qu'on peut y trouver une foule de minéraux : baryte, cérusite, chalcopyrite, galène, pyrite, smithsonite, soufre, sphalérite.

Je n'ai malheureusement pas eu le temps de tous les découvrir tous car un fermier passant avec son tracteur sur le sentier, m'a averti que le terrain était privé et que le propriétaire interdisait qu'on y prospecte.  N'attendant pas de me faire expulser manu militari, je me suis éclipsé discrètement.

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La Sphalérite ou Blende

 

Nom, étymologie et historique

Son nom vient du grec sphaleros : trompeur, incertain. On la trouve avec des couleurs très différentes, si bien que même des mineurs très expérimentés peuvent se tromper. Au XVIe siècle encore, on la prenait pour un minerai d'argent et ce n'est qu'au début du XVIIIe siècle, qu'on s'est rendu compte qu'elle renfermait une grande quantité de zinc. On a réussi, vers 1860, à mettre au point un procédé pour extraire le zinc de la sphalérite. Jusque-là, on la considérait comme inutile et on la rejetait, d'autant plus qu'elle se mélangeait au plomb, dont elle gênait l'extraction.

Caractéristiques physico-chimiques

  Composition chimique ZnS (Sulfure de zinc)
Classe minéralogique Sulfures

Système cristallin

Cubique
  Densité 3,9 à 4,2
  Dureté 3.5 à 4
Moyennement dure, lourde, très fragile

Faciès et forme des cristaux

Cube

Dodécaèdre pentagonal Giroèdre

Hexoctaèdre

Tétraèdre Diploèdre
  Clivage Parfait : 1 clivage parfait formant un dodécaèdre (12 faces)
  Fracture Cassures conchoïdales
  Couleur Jaune à brun rougeâtre, parfois noir
  Trace blanc à brun à jaune
Transparence Transparente à translucide mais parfois opaque
  Eclat Semi-métallique, Adamantin ou Résineux
  Fluorescence Bleu, vert, orange, rouge,… [selon l'activateur : Zinc, Manganèse, Cuivre,…]
Genèse Gîtes hydrothermaux, associé avec galène.
Réaction à l'acide Réagit avec l'acide sulfurique (H2SO4) avec une odeur d'oeufs pourris ce qui traduit un dégagement de sulfure d'hydrogène (H2S)

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Principaux gisements mondiaux

La sphalérite forme, dans les fissures, des cristaux à clivage parfait, à l'éclat métallique prononcé. C'est un des sulfures les plus abondants. On la trouve dans les filons, en général associée à la galène, à la pyrite, parfois à la chalcopyrite (minerais complexes). Les plus grands gisements de sphalérite sont situés sur le cours supérieur du Mississippi en Amérique et en Europe dans la région frontière germano-belge. On connaît aussi les gisements de Bleiberg en Carinthie, Pfibram en Bohême et Butom en Silésie polonaise. De beaux échantillons de cristaux jaunes caramel proviennent d'Espagne (Picos de los Europas). Cette sphalérite est taillée comme pierre précieuse.

Gisements français remarquables

Dans le Gard, la mine des Malines, à Saint-Laurent Le Minier couvre une surface de 3 km par 2,5 km, et les travaux représentent environ 300 km de galerie. La mine ferma en 1994, après avoir produit presque un million de tonnes de métaux, dont du zinc, du plomb, et 250 tonnes d'argent. Le gisement est réputé pour ses spécimens de baryte blanche sur lit de sphalérite brune ou rouge, associées à la bournonite grise. La bournonite de Saint-Laurent peut atteindre d'importantes dimensions, les cristaux de plus ou moins 5 cm sont un classique apprécié pour le site, certains cristaux allant jusqu'à 10 cm, ce qui pour l'espèce est proche du record. Les Malines ont produit aussi de curieux spécimens de galène réticulaire.

Utilisations

La sphalérite est le principal minerai de zinc, utilisé pour la fabrication de tôles inoxydables. On en extrait encore du gallium, de l'indium et du germanium qui ont de remarquables propriétés de semi-conducteurs. .

Le minéral wurtzite a la même composition chimique que la sphalérite; il s'en distingue par sa structure interne, donc aussi par la forme de ses cristaux (il est hexagonal). A la différence de la sphalérite, la wurtzite est relativement rare, elle est ordinairement brune ou brun-jaune, en rognons, en disques, avec des branches rayonnantes. Elle est présente dans les filons de minéraux en même temps que la sphalérite, le plus souvent avec de la galène (veines dites polymétalliques).

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La Smithsonite

 

Nom, étymologie et historique

Ce minéral a été nommé "smithsonite" en l'honneur de James Smithson, minéralogiste et chimiste anglais (1765 -1829) et fondateur du Smithsonian Institute, Washington, D.C.

Au Moyen Age on ignorait le zinc, mais néanmoins on extrayait la smithsonite comme minerai de zinc. Comment expliquer ce paradoxe? A cette époque, on fabriquait une grande quantité de laiton comme en témoignent de nombreux objets d'art parvenus jusqu'à nous. Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc. Dès cette époque, on connaissait de nombreux minéraux qui, en alliage avec le cuivre, donnaient le laiton. Il s'agissait surtout de la calamine que l'on trouvait dans les parties supérieures des filons de zinc et de plomb. Ce n'est que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que l'on a distingué dans la calamine deux minéraux, un carbonate et un silicate de zinc, la smithsonite et l'hémimorphite.
 

Le zinc est le 24e élément le plus abondant dans la croûte terrestre. On ne le trouve pas à l'état libre dans la nature, mais sous forme d'oxyde de zinc, ZnO, appelé zincite, sous forme de silicate de zinc, 2 ZnOSiO2H2O, nommé hémimorphite, de carbonate de zinc, ZnCO3, la smithsonite que nous étudions ici, d'oxyde mixte de zinc et de fer Zn(FeO2)O2, appelé franklinite, et de sulfure de zinc, ZnS que nous avons détaillé ci-avant, la sphalérite ou blende.

La smithsonite apparaît aussi mélangée au silicate de zinc, la calamine (minerai de zinc). Les mineurs appelaient calamine le carbonate aussi bien que le silicate, qui en masses, ne peuvent être distingués que par le test à l’acide. Les mineurs la reconnaissaient au son résonnant provoqué par sa chute sur un sol dur. 

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Caractéristiques physico-chimiques

  Composition chimique

ZnCO3

Classe minéralogique Carbonates

Système cristallin

Rhomboédrique ou Trigonal

Pure, lourde, fragile
Densité 4,3 à 4,5
  Dureté 5
  Forme des cristaux

 Ses cristaux sont rares et relativement petits, le plus souvent rhomboédriques où scalénoédriques.  Elle se présente en général en masses mamelonnées, en masses concrétionnées ou botryoïdales parfois en forme de stalactites.  Elle peut aussi constituer une roche terreuse et friable, compacte, granulaire ou former des croûtes.

Rhomboèdre Scalénoèdre
  Clivage Très bon bien que le clivage de la smithsonite soit moins parfait que celui de la calcite.
  Fracture Cassure conchoïdale
Couleur

Si l’on considère la formule de la smithsonite, on observe une grande ressemblance avec celle de la calcite. La différence est le remplacement du calcium par le zinc. L’analogie est encore plus grande, car les atomes sont disposés dans l’espace de la même façon, hormis quelques modifications de la maille élémentaire, puisque les rayons ioniques des cations Ca2+ et Zn2+ diffèrent quelque peu. La structure de la smithsonite est identique à celle de la calcite.

Dans cette structure de la calcite, le calcium peut se trouver substitué par d’autres cations bivalents comme Fe2+ (domaine de solution solide assez large, jusqu’à 22%, sans avoir une série continue avec la sidérite), Mn2+ ou Cu2+. D’autres possibilités existent, mais plus rarement, où il y a présence très partielle de Co2+, Mg2+, Cd2+, Pb2+.

La smithsonite présente aussi quelques substitutions possibles. Ainsi des traces de cuivre colorent la smithsonite en vert et des traces de cobalt en rose, jaune pour des micros inclusions de cadmium, etc. Sa couleur est donc extrêmement variable selon la présence d'éléments mineurs Elle peut aussi être blanche ou bleue.  A Beauraing, je l’ai trouvée avec une couleur assez indéfinissable du style vert sale, vert kaki....

  Trace Blanche
  Eclat Vitreux à nacré
Transparence Translucide à opaque
  Fluorescence Nulle
Genèse La smithsonite est l'un des plus communs minéraux d'oxydation d'une minéralisation zincifère. Elle est particulièrement abondante lorsque l'encaissant de la minéralisation primaire est de nature carbonatée. On la trouve en compagnie de la Cérusite, de la Malachite, de l'Hydrozincite et de l'Hémimortphite.
Réaction à l'acide

Si la calcite réagit très fort en présence d’acide chlorhydrique (HCl) à froid, la smithsonite ne réagit uniquement qu'à chaud. 

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Principaux gisements mondiaux

Les meilleurs échantillons de smithsonite translucide proviennent de Tsumeb dans le Sud-Ouest africain (Namibie) : cristaux rhomboédriques centimétriques roses et verts très brillants et cristaux scaléonédriques jaunâtres transparents jusqu'à 50 mm de long.

La smithsonite est largement répandue dans le monde. Un site classique célèbre, est aussi l’ancien gisement de Moresnet – La Calamine (Belgique), qui est la localité-type de la willemite découverte par Lévy lorsqu’il professait à l’Université de Liège (1828).

THE OLD JIM MINE - The Old Jim Mine situées à environ 3/4 de miles au sud-est de la fameuse Columbia.  Dans cette mine, il n'y a pas de fluorite ni de calcite, le minerai est composé de carbonate de zinc avec une proportion mineure de sphalérite. La zone minéralisée est en contact avec un dike de mica-peridotite. bLa mine Old Jim a été le plus grand producteur de carbonate de zinc du district. La découverte a eu lieu à l'automne de 1900, mais aucune vraie prospection n'a été faite jusqu'en mai 1901, date à laquelle furent expédiées les premières quantités de minerai. Les analyses des échantillons de différentes parties de la mine et provenant des lavages, etc., réalisés par Waring & Son, de la ville de Webb, Mo., montrent que la smithsonite pure contient 52 % de zinc métal.  La smithsonite, contient en moyenne environ 46 à 47 % de zinc. La mine se compose de deux tranchées ouvertes, la principale, au nord, a une longueur d'environ 400 pieds et une profondeur de 27 pieds. Un dike de péridotite forme un des flancs de la tranchée. Les flancs de la tranchée formés de peridotite, sont presque horizontaux, contenant les lits minces et des nodules dispersées de chert.  Le minerai de la mine est la plupart du temps du carbonate de zinc, principalement sous forme de smithsonite; en plus du carbonate simple, le carbonate de base, l'hydrozincite, se forme également, en quantités considérables avec la smithsonite au sud de l'axe, juste au-dessus du niveau de l'eau. De la sphalérite non oxydée est encore trouvée aux mêmes niveaux que la smithsonite. Le minerai associé à la smithsonite est de grain moyen, contrairement au grain très fin rencontré habituellement dans la mine. La tranchée sud est peu profonde, et a une longueur de 170 pieds, avec une direction moyenne de N. 17 degrés E.   Le minerai, comme dans la tranchée principale, est composé de smithsonite, affleurant dans une zone étroite. Il y avait eu trop peu de rendement ici pour justifier un rapport positif, mais il semble probable que ce dépôt a été formé le long d'un filon commun dans la roche. La tranchée se dirige vers une caverne où une quantité considérable de smithsonite s'est formée, tapissant de nombreuses parois de la grotte.  Dans la caverne,  il y a aussi des dépôts normaux de carbonate de calcium (stalagmites et stalactites qui tapissent les murs. ) Derrière ce carbonate de calcium on trouve une argile résiduelle dérivé de la décomposition récente de la roche, argile riche en smithsonite, de grande richesse en zinc métal.

D'autres gisements principaux existent : Silésie polonaise, Sardaigne, Sibérie mais aussi en Espagne à Santander et dans les Asturies.

Gisements français remarquables

Les mines de Chessy, à 25 km au Nord-Ouest de Lyon, sont connues depuis le XVème siècle. Un édit de 1413 de Charles VI évoque la mine. En 1809, le maître mineur saxon Wöller découvre un important filon de carbonate de cuivre, en l'occurrence d'azurite, dès lors appelé "mine bleue", de la couleur de ce minéral. De très nombreux et magnifiques spécimens d'azurite, de malachite, de smithsonite et de cuprite, le plus souvent pseudomorphosée en malachite, sont découverts. Ce gisement, célèbre dans le monde entier, resta pendant un siècle le meilleur pour ces espèces. Depuis d'autres gisements ont produit des spécimens plus spectaculaires, mais les spécimens de Chessy reste un grand "classique" de la minéralogie.

Utilisations

Minerai de zinc, parfois utilisé comme roche ornementale

Zinc, élément métallique bleuâtre, de symbole Zn, ayant de nombreuses applications industrielles. Le zinc est l'élément de transition de numéro atomique 30. Les minerais de zinc sont connus depuis longtemps. Cependant, le zinc n'a pas été considéré comme un élément à part entière avant 1746, date à laquelle le chimiste allemand Andreas Sigismund Marggraf isola le métal en chauffant de la calamine et du charbon.

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Propriétés

Le zinc pur est un métal cristallin, insoluble dans l'eau (chaude ou froide), et soluble dans l'alcool, les acides et les alcalis. Il est extrêmement fragile aux températures ordinaires, mais devient malléable entre 120°C et 150°C; il peut être laminé en feuilles entre des rouleaux chauffés. Le zinc ne réagit pas à l'air sec; il s'oxyde à l'air humide, en se recouvrant d'un film de carbonate qui le protège d'une corrosion ultérieure (phénomène de passivation). Le zinc a une masse atomique de 65,38; il fond vers 420°C, bout vers 907°C, et a une densité de 7,14.

Origine et obtention

Les minerais les plus couramment utilisés pour obtenir le zinc sont la smithsonite et la blende. La première étape du procédé métallurgique consiste à transformer les minerais en oxydes, par chauffage à hautes températures. Les oxydes sont ensuite réduits par du carbone dans des fours électriques, le zinc entrant en ébullition et étant distillé dans le bouilleur, où la réduction au carbone a lieu. Le zinc obtenu par distillation contient de petites quantités de fer, d'arsenic, de cadmium et de plomb. Il forme alors le zinc brut. Dans une autre méthode de raffinage du zinc, les minerais calcinés sont filtrés avec de l'acide sulfurique et, après élimination des impuretés, la solution est électrolysée. Le zinc électrolysé est pur et possède de meilleures qualités, telles qu'une grande résistance à la corrosion.

Il forme des agrégats en rognons ou botryoïdaux, ou encore terreux ou fibreux. Il résulte de l'altération à l'air de la sphalérite (blende) et c'est pourquoi on ne le trouve que dans les niveaux supérieurs des gisements.

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