Les industries du Massif de Rocroi

Introduction
Constat actuel : Un état des lieux du paysage industriel ardennais
Premier constat : un massacre industriel
Liste des entreprises
Les trois secteurs économiques
Constatations
Et pourtant... Métallurgie, sidérurgie, ardoisières, textile... : autant d’activités qui témoignent du savoir-faire ardennais.
La plus belle ardoise du monde.
La sidérurgie et la forge, un métier séculaire.
L'art du textile.
Un thème qui nous intéresse particulièrement, nous, géologues amateurs : lExploitation de lardoise
Epilogue et conclusion

1.  Introduction

Le département des Ardennes offre une grande diversité, aussi bien d’un point de vue géographique que climatique : mêlant plaines et reliefs, forêts et cultures, les paysages se succèdent et ne se ressemblent pas, assurant un dépaysement total en quelques kilomètres et au gré des cours d’eau.

Située au centre d'une région très proche de la Belgique, de la France, de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume Unis, elle était, il n'y a pas si longtemps de cela, un fleuron de l'industrie française, pour ne pas dire européenne.

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2Constat actuel : Un état des lieux du paysage industriel ardennais

2.1Premier constat : un massacre industriel

La petite ville de Givet, qui compte moins de 10 000 habitants, est située dans ce qu’on appelle la "pointe" des Ardennes. Une bande de terre française qui s’enfonce profondément dans la Belgique et qui est traversée par la Meuse.  Cette vallée de la Meuse qui passe par Charleville-Mézières, avant de traverser Givet puis de se fondre en Belgique et aux Pays-Bas, fut une vallée industrielle tournée vers la sidérurgie et la métallurgie, qui y connut ses heures de gloire.

Malheureusement, l'histoire se répète encore et toujours dans les Ardennes comme partout ailleurs.

C'est l'histoire tragique d'une désindustrialisation et de la disparition de milliers d’emplois au début des années quatre-vingt.

C'est l'histoire du massacre de la sidérurgie au nom d'une Europe qui se forme, qui se cherche à grands coups de délocalisations.

C'est l'histoire du comte Davignon qui décida d’enterrer l’acier au début des années quatre-vingt, en rédigeant un plan incendiaire, qui sur la lancée devait également frapper l’automobile.

C'est l'histoire du démantellement, comme en Lorraine, des hauts fourneaux, des trains à fil et des laminoirs, laissant sur le carreau des milliers d’ouvriers dont les parents avaient fui l’Italie de Mussolini et bâti une industrie performante aux portes de la Belgique.

C'est l'histoire de la fin de la sidérurgie qui provoqua aussi celle du port de Givet.

C'est l'histoire d'une Europe du Capital qui écrase l'Europe du Social.

C'est l'histoire de conflits sociaux très durs qui eurent lieu, notamment à Vireux, près de Givet. Depuis, la vallée de la Meuse et notamment sa "pointe" ne se sont jamais redressées.

C'est l'histoire d'une reconversion qui n’a été que très limitée dans un tissu de petites entreprises familiales, avec toutes les atteintes aux droits sociaux que cela représente.

C’est l'histoire de 13 à 20 % de taux de chômage dans cette partie des Ardennes, le reste du département restant presque dans les normes nationales.

C'est l'histoire d'un horizon bouché pour la reconversion des salariés menacés aujourd’hui.  En effet, la "pointe" n’a enregistré aucune implantation d’entreprise importante en termes d’emplois depuis des dizaines d’années. La seule implantation de cet ordre s’est opérée il y a vingt-cinq ans, sous la forme d’une usine Peugeot, qui compte actuellement 2 000 salariés.

Mais c'est aussi et surtout l'histoire d'une région et d'un "savoir-faire" reconnu par le patronat lui-même, mais qui a été relégué au second plan, derrière les objectifs de rentabilité financière et de concurrence industrielle.

C'est l'histoire tragique du bassin de Givet qui apparaît comme hors course de la croissance sur le plan industriel, car sans plan de diversification ou d’implantation; hors course aussi concernant les aménagements.

C'est l'histoire d'une région où le phénomène de "frontaliérisation" pour aller travailler en Belgique a augmenté. Et si les Ardennes perdent entre 800 et 1 000 habitants par an, la plupart de ces départs affectent la vallée de la Meuse.

C'est enfin l'histoire de la vallée de Meuse qui est enclavée et pour laquelle aucun effort n’a été réalisé sur le plan des infrastructures pour qu’il en soit autrement.

Un petit coup d'oeil à l'horizon nous permet de dresser un portrait post-industriel de la région :

Situation géographique des pôles d'activités sur l'étendue du département des Ardennes

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2.2.  Liste des entreprises

Ci dessous, une liste, aussi complète que possible mais non exhaustive des activités passées et présentes sur le département.  Les activités ayant cessé de fonctionner ont été surlignées en jaune.

Ville Description de l'activité
Acy-Romance Ardennes-Céréales : complexe de silos céréaliers
Asfeld Moroni : exploitation d'une carrière de matériaux alluvionnaires au lieu dit :"les Tournières"

Aubrives

Ateliers Mécaniques Magotteaux S.A.
Auvillers-les-Forges
Ancienne fonderie de fonte avec crassier interne et crassier connexe à quelques dizaines de mètres. La société a déposé son bilan et est en cessation totale d’activité depuis 1994.
Bazeilles France Ardennes Aluminium
Bazeilles UNILIN : parquets stratifiés, panneaux à particules de bois et de lin
Blagny

Société des Aciers Spéciaux de la Chiers, représentée par BAIL INDUSTRIE

Bogny-Sur-Meuse

Ateliers de Janves : Forges, estampage, matricage et assemblage de pièces métalliques

Bogny-Sur-Meuse

Ets. Cousin Malicet : atelier de boulonnerie, clouterie et visserie

Bogny-Sur-Meuse

Ets. GOLINVAL : Dépôt de ferrailles, récupération et traitement des fers et métaux

    Bogny-Sur-Meuse

Fonderie BEROUDIAUX

 

Bourg-Fidèle

 

ALVES Pierre : Entreprise de transports aériens, ferroviaires ou routiers spécialisée dans les déménagements, livraisons par colis, palettes et containers

Bourg-Fidèle

Fonderie Métal Blanc : Fonderie de plomb, récupération de batteries
Bourg-Fidèle Une unité de 2ème fusion de plomb et d’affinage.
Brévilly Production de profilés en acier ordinaire, élaborés à partir de laminoirs à chaud.

Brienne-Sur-Aisne

Carrière de matériaux alluvionnaires du groupe FERRARI
Carignan

Production de bagues laminées pour roulements avec une capacité de production annuelle de 13 000 tonnes.

Carignan

Fonderie Ovako la Foulerie
Carignan

Implantation de cette société en 1972.  Fabrication d’armoires et coffres-forts ainsi que classeurs rotatifs (tôlerie et peinture).

Carignan Ets. ATM : Tôlerie et peinture industrielle : étude, industrialisation, découpe laser, poinçonnage et pliage CN, soudure, peinture poudre, peinture laque, ...

 Chalandry-élaire

Société ARCAVI de collecte et traitement des déchets de ménages
Challerange Société de produits laitiers NESTLE
Champlin lieu-dit "Rocsau" Carrière de calcaire DENYS
Charleville-Mézières BEKAERT : Fabrication de fils métalliques et grillages. Aujourd'hui fermée.  Après la fermeture de l’usine de grillage, la Ville de Charleville-Mézières a repris le site industriel Bekaert en juin 2003. Cette friche transformée en Parc d’activités du Val de Vence, est désormais déclarée d’intérêt "communautaire". Après avoir accueilli l’entreprise Metro, ce site va bénéficier de nouveaux aménagements.

Charleville

Hypermarché CARREFOUR France SAS
Charleville Fonderies GRANDRY
Charleville Biscuiterie LU
Charleville Ets. MULTIFERS : Entreprise  de valorisation de déchets industriels banals (DIB) comme ferrailles, métaux divers, métaux ferreux et non ferreux
Charleville Société de transports SOFRINO-SOGENA
Charleville Usine Visteon : Fabrication de systèmes de climatisation, de refroidissement et de composants moteurs pour l'alimentation en carburant pour les firmes Audi, Aston Martin, Collins & Aikman, Ford, Jaguar, Kautex, Lear, Mazda, Nissan, PSA Peugeot Citroën, Rolls-Royce, SAS, SEAT, Volkswagen et Volvo.
Chooz Centrale nucléaire EDF
Deville Ancienne Fonderie Lacroix (fin d'activités en juillet 1998)

Deville

Fonderies Collignon "Saint Eloi"
Deville Fonderie Collignon "La Carbonnière"

Donchery

Fonderie Doncheroise

Donchery

Fonderie Idex Invicta Diffusion

Donchery

L'Usine DELPHI France travaille essentiellement dans le domaine automobile et dans l'industrie du transport.  Sa clientèle s'étend de plus en plus vers des secteurs de haute technologie comme les télécommunications, le matériel médical, l'informatique et ses périphériques.
Donchery L'usine SPARTECH POLYCOM produits des profilés en matières synthétiques
Donchery Ets WM LOGISTIQUE, entreprise de transports
Doux Ancienne carrière du groupe FERRARI

Douzy

Forges de Magne

Eteignières

Société ARCAVI spécialisée dans le stockage de déchets et principalement les déchets liés à l'amiante
Foisches Ancienne mine de fluorite
Fromelennes Fonderie et tréfilerie de tubes de cuivre du groupe TREFIMETAUX
Fumay 51 puits d'anciennes ardoisières exploitant les veines Sainte-Anne et Renaissance en vue de produire des ardoises de couverture.
Fumay Ancienne carrière du Pont de Fumay, produisant des moellons de quartzite.

Fumay

Ets. de récupération de matières métalliques
Fumay

Ets. GODART spécialisé dans les équipementiers automobiles, le cintrage, le brasage, et la déformation d'embouts pour RENAULT, PSA, AUDI, ...

Gespunsart

 

NPL (Ninin-Plismy-Lejay) est une vieille entreprise familiale ardennaise sise à Gespunsart. Fondée en 1852 par l’arrière-arrière-grand-père de son dirigeant actuel, la société est spécialisée dans le découpage et l’emboutissage de métal en feuilles, et l’assemblage des composants ainsi produits. L’usine, qui emploie 250 personnes sur son site principal, travaille pour le secteur automobile depuis 1968. Avec lui, elle réalise deux tiers de son chiffre d’affaires en qualité de fournisseur d’équipementiers. Elle fabrique des éléments de colonnes de direction, des traverses de tableaux de bord et de compartiments moteurs, ainsi que des pièces de suspension. Presque tous les modèles fabriqués en Europe portent des pièces sortant des ateliers de NPL.

Gespunsart Atelier JAYOT.  Cet atelier de mécanique était spécialisé dans la fabrication de colliers d’adduction d’eau.  L’atelier Jayot, qui appartenait aux Ateliers Thomé-Génot, a été repris par l’entreprise FAV-LCAB de Bogny-sur-Meuse qui fait partie de la holding ABH Investissement, comme Lenoir et Mernier et Seroma. Si 7 personnes travaillent actuellement sur le site, le président du groupe Philippe JARLOT s’est engagé en fin 2006 à créer une trentaine d’emplois d’ici trois ans.
Gespunsart Ets Gaston ROZE et fils, spécialisés dans le forgeage et estampage (acier-inox) pour toute entreprise. Travail du fil : brides pour tubes acier et inox.  Négoce de produits de levage et quincaillerie, chaînes et câble en acier et inox.

Givet

Créée en 1981, la SOPAL a pour vocation principale. La production d’articles en laiton. Son système de production est intégré, elle est dotée d’un bureau d’études techniques équipé de moyens des plus performants en développement et conception assistés par ordinateur (DAO, PAO, CFAO) et d’un atelier pourvu de machines à commande numérique pour la fabrication de tout outillage nécessaire à la production.

La SOPAL maîtrise aujourd’hui cinq procédés de fabrication à savoir : l’estampage à chaud, la fonderie en coquilles, l’injection sous pression, l’usinage à commande numérique et le traitement de surface.

Givet MIG METAL INDUSTRIEL de GIVET : fabrication de Bronze au plomb
Givet Le secteur de la tannerie est une très vieille industrie givetoise qui remonterait au XVe siècle. En 1750, cinq artisans tanneurs installés sur les bords de la rivière "La Houille", transformaient la peau de bovin en cuir. Le cuir de Givet était très apprécié, particulièrement par les magasins d'habillement de l'armée impériale. ce secteur disparut vers 1850
Givet Après la disparition des tanneries, la fabrication de colles prit le relais en utilisant pratiquement les mêmes "matières premières". Avant la seconde guerre mondiale, les deux usines ROUSSELOT produisaient environ 1000 tonnes de colle et gélatine par an.
Givet L’entreprise Sorochimie est installée depuis quinze ans sur le parc d’activités districal, route de Philippeville à Givet. Spécialisée dans la production d’acide sulfanilique.
Givet A. Schulman Plastics S.A. : Activités de production de résines et produits thermoplastiques, producteur de mélanges maîtres, colorants, additifs et biodégradables
Givet Fabrication de fils textiles artificiels jusqu’en juillet 2000.
Givet Ancienne activité givetoise datant du début du XVIIIe siècle. Pour les connaisseurs, Jean GAMBIER installa son usine au pied du Mont d'Haurs, à la fin du XVIIIe siècle. Cette fabrication de pipe en terre prospéra jusqu'à l'avènement des pipes en bois (plus résistantes et plus économiques), vers 1870.
Givet Toujours en activité, la carrière des Trois Fontaines, exploitée par le groupe Lafarge en vue de produire des granulats de calcaire.
Givet Champagne Céréales : complexe de silos céréaliers

Givet

Metal Industriel Givet
Givet

La Meuse était là, la gare fut construite mais pour compléter le trafic fluvial et ferroviaire, il manquait un lien important : le Port

Des milliers et des milliers de tonnes de houille, bois, engrais, coke, métaux, etc... etc... furent stockées et manutentionnées sur ce site.

La société SANARA occupa ce parc durant de nombreuses années, faisant transiter des milliers de véhicules automobiles de l'Europe entière vers la France.

Givonne

Le laminoir de Givonne, le premier de France, des Etablissements Jeanlin, en bordure de la « Forêt de Sedan », a été construit en 1777. Ce laminoir a été démantelé et livré aux ferrailleurs en 1967.

Glaire

Ets. TARKETT SAS : fabrication de tapis et moquettes
Glaire

Fabrication jusqu’en 1987 de tubes pour pipe-line qui étaient ensuite enduits de bitume ou de revêtement époxy.

Haraucourt Vignon Fonderies au lieu-dit le Fourneau

Haraucourt

Fonderie Blanpain
Hautes Rivières (les) Ets Bourguignon-Barre : ateliers mécaniques de forge, estampage et matriçage.
Hautes Rivières (les) Ets Colin-Milas : ateliers mécaniques de forge, estampage et matriçage.
Hautes Rivières (les) Ets. Estamfor : ateliers mécaniques de forge, estampage et matriçage.
Hautes Rivières (les) Ets. Manquillet-Parizel : Ateliers mécaniques de forge, emboutissage, estampage, matriçage, métallurgie des poudres
 
Hautes Rivières (les) Ets. Stevenin-Nollevaux : Ateliers mécaniques de galvanisation, étamage et plombage des métaux
Haybes-la-Jolie La Fonte Ardennaise Usine Fa4
Haybes-la-Jolie 27 puits d'anciennes ardoisières exploitant les veines Sainte-Anne et Renaissance en vue de produire des ardoises de couverture
Haybes-la-Jolie Ancienne carrière des Rochettes produisant des moellons de quartzite.

Haybes-la-Jolie

Fonderies Hamel
Haybes-la-Jolie Ets.Baret : exploitation d'une scierie produisant des traverses de chemin de fer traitées à la créosote.
Jandun Exploitation des sources "Roxanne"

Joigny sur Meuse

Fonderie Destremont Annie
Juniville Sucrerie Cristal Union
Juniville (+ Le Châtelet Sur Retourne) C.A.J. (Coopérative Agricole de Juniville)
Laifour

Fonderie de fonte détruite par un incendie criminel le 04/12/1998. (SA Fonderie Cochaux).

Laifour Ancienne carrière produisant des moellons de quartzite
Les Ayvelles Peugeot Citroën Mécanique de l'Est, Z.I. des Ayvelles
Lumes

PSA PEUGEOT CITROEN

Lumes Société SCREG Est : Unité de traitement et de recyclage des déchets d'enrobés provenant de travaux de voiries
Lumes Société Willieme de récupération et de traitement des vieux métaux
Mairy lieu-dit « La Plate Pierre » Entreprise M.C.A. : Carrière de matériaux alluvionnaires
 
Maubert-Fontaine Cochaux S.A. Fonderie
Montcornet lieu-dit «Triage de Renwez ». Carrière Urano
Monthermé Société Artis, usine de traitement de surface qui employait soixante salariés à Monthermé a mis la clé sous la porte en 2002
Monthermé Forge SEFAC
Monthermé SMA (Société Métallurgique des Ardennes S.A.R.L.)

Galvanisation à chaud, galvanisation des tambours d'essorage, traitement de surface des métaux, spécialité de pièces filetées à destination du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Belgique.

Morsains Fonderie d'Art Paumelle Patrick
Mouzon Ancien site de transformation du textile.

Mouzon

Société SOLLAC LORRAINE faisant maintenant partie du groupe Arcelor-Mittal.  Premier producteur d' aciers plats au carbone pour l'industrie automobile mais aussi  les aciers inoxydables, alliages et plaques spécifiques
Neufmanil

POMMIER FORMETAL est une entreprise créée en 1945 et spécialisée dans la transformation de l’acier.  Elle dispose aujourd’hui d’équipements industriels des plus performants permettant l'emboutissage, la forge, l'estampage, la mécano-soudure et l'assemblage.
Filiale du Groupe Pommier depuis 1979, est implanté à Neufmanil dans les Ardennes, à 10 km de Charleville Mézières et délocalisera vers Donchery une partie de son activité dès décembre 2008

Nouvion sur Meuse

Fonderie Rollinger
Nouzonville

Ancienne fonderie d’acier. L’activité a cessé en 1998. (Fonderie Val Thome).

Nouzonville

Société Nouvelle des Fonderies Nicolas
Nouzonville Forge anglaise créée en 1784, annexe de la manufacture d'armes de Nouzonville par Jean Nicolas Gendarme.   En 1836, il projette d'y construire un haut fourneau, trois feux d'affinerie, deux fours à puddler, une fenderie laminoir, ensemble activé par 5 roues.  Le haut fourneau, les fours à puddler et les feux d'affinerie existent en 1842. Projet de second haut fourneau en 1845 : la fenderie laminoir est sur le plan; existence d'une machine à vapeur non autorisée en 1847; usine agrandie à partir de 1876 pour Soret; machine à vapeur Corliss et les deux roues hydrauliques remplacées par deux turbines vers 1907, l'usine travaille alors pour les chemins de fer et l'artillerie.

Actuellement il ne reste plus que les vestiges des murs de la forge et de la fenderie laminoir datant des années 1830, les halles édifiées à partir de 1876 et la halle construite en fer et béton vers 1900.

Nouzonville Ets. de construction mécanique Thomé-Génot
Nouzonville Ets. de construction mécanique Val Thomé
Poix-Terron Papeterie et cartonnerie Smurfit Socar a cessé ses activités en 2000.
Poix-Terron Le site de la papeterie et de la cartonnerie ont été réhabilité en une pépinière.
Poix-Terron La société TRELLEBORG STANTON SAS est spécialisée dans le traitement du caoutchouc pour tous les domaines d'activités comme : feuilles en caoutchouc destinées au contact des denrées alimentaires; joints de bocaux; rubans adhésifs de masquage, d'emballage, médicaux et pour isolation électrique; feuilles et bandes en caoutchouc alvéolaire; joints divers, tuyaux en caoutchouc pour automobiles, air et eau.
Pouru aux Bois Carrière Socotrap.  Liquidation judiciaire en 2004.
Pouru Saint Remy Entreprise Voeltzel.  Cessation d'activité en 2003.
Pure

Anciennes activités de métallurgie et laminage à chaud pour la fabrication de palplanches et le revêtement organique. La société effectue actuellement du laminage à froid.

Pure Ateliers de construction mécanique ThyssenKrupp Prisma
Rancennes Ancienne mine de fluorite
Raucourt

Les origines de l’entreprise remontent à 1840, mais le groupe Turquais, tel qu’il existe aujourd’hui, a été crée en 1996.

La société Turquais Industrie réalise des pièces, ainsi que des composants assemblés en fils cambré, tube ou feuillard, pour diverses industries, dont l’automobile (armatures de sièges, éléments de portières, supports d’échappement...).

Renwez Fonderie l'Union.  Fermeture définitive en 2003
Rethel Groupe céréalier "Champagne-Céréales", silos céréaliers et producteur de semences
Rethel Société Eurovia.  Fabrication de matériaux routiers et exploitation d'une station d'enrobage
Rethel Saciété SIVOM du Rethelois.  Société ce collecte et de transformation des ordures ménagères est exploitation d'une déchetterie.  Cessation des activités en 2001.
Rethel

Société Smurfit Kappa et Martin Guillemin site "Noiret". Deux filiales  du groupe Smurfit Kappa exploitant des papeteries et des cartonneries

Revin

Sanifrance Porcher et Idéal Standart, deux filiales du groupe Sanifrance qui fabriquent essentiellement des baignoires (ateliers de fonderie, d’émaillerie et de céramique).

Revin Ancienne fonderie de fonte ayant cessé son activité en 1998. (Fonderie Lebeau).
Revin

Fonderie de fonte, fabricant des contre-poids pour les véhicules de chantier.(Beroudiaux S.A.).

Revin Quelques anciennes carrières produisant des moellons de quartzite

Revin

Ardam Electrolux.  Fabrication de machines à laver le linge.
Rimogne Anciennes ardoisières exploitant les couches reviniennes.  Aujourd'hui, une entreprise (la S.I.C.A.) exploite une carrière d'ardoise à ciel ouvert en vue de produire des paillettes d'ardoise par broyage pour la fabrication de dalles de couverture imprégnées de bitume (Shingel).

Rocroi

Fonderie Avenir Sirene

Rocroi

Fonderie Rocroienne d'Aluminium

Rocroi

Fonderie de L'Avenir

Rocroi

Fonderie La Perseverance S.A

Rouvroy sur Audry Société Canélia Rouvroy Poudre.  laiterie et fabrication de lait en poudre.
Rouvroy sur Audry Société Sofrino spécialisée dans la logistique des produits alimentaires surgelés
Rubecourt et Lamecourt Société Godet et Fils : exploitation une carrière de calcaire et sable
Saint Dizier Aciéries Hachette et Driout (ADH)
Saint Germainmont Ardennes Chicorées est une filiale de Cosucra Groupe Warcoing, un groupe familial belge spécialisé dans l’extraction et la formulation d’ingrédients alimentaires ciblés à partir de chicorées et de pois protéagineux.
Saint Marceau Foissy S.A. : fabrication de pièces métallique en moyenne série pour matériel agricole, engins de manutention, véhicule industriels ets.
Saulces-Champenoises Société Euroluz, spécialisée dans la déshydratation des aliments
Sedan Fonderie Akers France
Sedan Ateliers de métallurgie Jardinier-Massart
Sedan Entreprise Chazelle : Récupération de matières non métalliques recyclables
Sedan Entreprise Rhenacoat : fabrication de peintures et vernis
Sedan Société Tarkett Sommer : Fabrication de revêtements synthétiques pour sols
Signy l'Abbaye Carrière Lafarge qui exploite l'argile de couverture en vue de fabriquer des briques et des tuiles
Signy le Petit Société Olfa.  A l'origine une fonderie qui a dû redéployer son savoir faire pour ne pas fermer.  Aujourd'hui, c'est une entreprise de transformation du bois en objets sanitaires.
Sommauthe Centre de stockage de déchets ménagers et assimilés exploité par la société SITA-DECTRA,
Thilay Ancienne usine de traitement de surface (fin d’activité en 1992). (Galvasemoy).
Vendresse lieu dit «La Nau Quincha» et «La Hutte Taillard»

SAS Carrières de Vendresse

Villers sur Bar Entreprise Sertic de stockage, conditionnement et transit de déchets métalliques.
Vireux-Molhain

Ancien site sidérurgique vieux de 2 siècles installé sur 56 ha et ayant cessé toutes ses activités en 1984. L’emprise comprenait 4 sites distincts : l’usine sidérurgique, la gare de l’usine et un crassier, une fonderie, un deuxième crassier .(Forges et Hauts-Fourneaux de la Chiers).

Vireux-Molhain La société Arcavi basée à Vireux-Molhain, gère une plateforme de 3 déchetteries (Givet, Haybes, Vireux-Molhain)
Vireux-Molhain Entreprise Spraytec : Fabrication de produits chimiques à usage industriels

Vivier au Court

Fonderies Ardenn Alu
Vivier au Court La Fonte Ardennaise
Vivier au Court Fonderie Bernard Huet SA

Vouziers

APM Travail mécanique des métaux, alliages et matières plastiques
Vouziers

CHAMPAGNE CEREALES complexe de silos céréaliers

Vrigne aux Bois

La Fonte Ardennaise

Vrigne aux Bois

MECANO GALVA galvanisation de métaux
Warcq

Société CPE BETON

Warcq Société ECODEL stockage de déchets inertes
Yoncq Carrière ETIENNE Frères

Il est évident que le travail de recherche ayant permis la composition d'un tel tableau, travail fastidieux de bénédictin s'il en est, n'a pas été effectué dans le seul but de vous présenter une liste d'entreprises.

Mais cela va indéniablement nous permettre de jeter un un regard nouveau sur la situation économique de la région.

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2.3.  Les trois secteurs économiques

Avant de se lancer dans une telle analyse, nous devons rappeler un préalable sans lequel nous ne pourrons pas avancer : les 3 secteurs économiques et leurs spécificités

Secteur primaire

Le secteur primaire comprend l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière.  Les industries primaires sont liées à l'extraction des ressources de la terre et à l'agriculture.

Secteur secondaire

Le secteur secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire. Il comprend des activités aussi variées que l'industrie du bois, l'aéronautique, la sidérurgie, l'électronique, les ateliers de construction mécanique…

Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire regroupe toutes les activités économiques qui ne font pas partie des deux autres. Ce sont, en grande partie les services comme les assurances, l'enseignement, les magasins d'alimentation, la grande distribution, les banques, la poste, le tourisme...

Cette mise au point étant faite, nous pouvons faire quelques constatations importantes dans notre tableau.

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2.4. Constatations

  • Si nous exceptons les quelques carrières de calcaire et les mines de fluorites situées dans le département mais hors du Massif de Rocroi (puisque le massif de Rocroi est exclusivement composé de phyllades et de quartzites), nous pouvons remarquer que c'est tout un pan du secteur primaire qui a disparu : les ardoisières, les carrières de quartzite et l'exploitation du minerais de fer qui découle des deux activités d'extraction.
    • Donc plus aucune mine, ni ardoisière, ni carrière.
  • Un autre pan du secteur primaire en pleine révolution : les fermes.  En effet, le chute des prix de la viande au niveau du producteur et les cotas laitiers imposés aux fermiers ont fait diminuer fortement le nombre de têtes de bétail et les fermiers se sont tournés vers l'agriculture tout en délaissant l'élevage.
    • Donc moins de têtes de bétail.

Ces deux points ont un un impact sans précédents sur le secteur secondaire :

  • Les ouvriers de l'ardoise ont disparu.
  • Les tailleurs de pierre ont disparu.
  • Les fonderies et le secteur de la sidérurgie lourde ont disparu.
    • Les quelques fonderies qui subsistent encore utilisent les métaux de récupération fournis par les entreprises de recyclage des déchets.
    • D'autres fonderies se sont tournées vers les métaux non ferreux.
  • Les ateliers de construction mécanique ont diminué en nombre. 
  • De nombreux laminoirs ont fermé leurs portes
  • De nombreuses petites entreprises familiales ont dû fermer ou ont été absorbées par de grands groupes, parfois des multinationales.
Heureusement le secteur de l'automobile a permis un certain redémarrage de certains secteurs de construction mécanique, de tôlerie et a suscité une diversification des produits.
Les technologies de pointe font leur percée.
La chimie du pétrole remplace les produits naturels.
  • Les tanneries ont disparu faute de peaux à tanner et suite à l'avènement des produits pétroliers

C'est donc tout un pan de l'économie qui disparaît avec à la clé des milliers de chômeurs

Heureusement, grâce à sa situation unique, à ses paysages superbes et à une volonté d'investissement dans l'infrastructure hôtelière, le secteur tertiaire du tourisme se développe.

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3. Et pourtant... Métallurgie, sidérurgie, ardoisières, textile... : autant d’activités qui témoignent du savoir-faire ardennais.

S’il est un département de France où la révolution industrielle a laissé des traces, c’est bien les Ardennes. Au XIXème siècle, le département profite de l’essor économique sans précédent provoqué par l’apparition des usines et des nouvelles machines. Les Ardennes ne sont plus perçues comme essentiellement rurales mais aussi comme l’un des bastions de l’industrie française. Des ardoisières de Rimogne, Haybes ou Fumay aux usines métallurgiques des Vallées de Meuse et Semoy, du Tapis Point de Sedan au feutre de Mouzon, l’habileté des ouvriers ardennais dont la réputation n’est pas usurpée a pu donner ses heures de gloire à la région. De nombreux musées sont consacrés au souvenir de ces métiers parfois disparus.

3.1. La plus belle ardoise du monde.

Les « écailleux » de Rimogne, Haybes, Fumay, Revin et de la Vallée eurent une existence dure et dangereuse. Pendant plus de huit siècles, ils ont arraché du sous-sol ardennais des ardoises aux coloris subtils et variés, dont la qualité de finesse n’a d’égal que sa robustesse. Ce qui valut à Fumay son titre de capitale de l’ardoise.

Voilà maintenant près de trente ans que l’ardoise ardennaise a cessé d’embellir les toitures des plus belles demeures. Seules subsistent quelques empreintes encore visibles dans le paysage. La Maison de l’Ardoise à Rimogne et le Musée de l’Ardoise à Fumay sont dédiés tout à la fois au travail et à l’exploitation des mines, avec l’exposition de nombreux outils, machines et maquettes géantes, mais aussi à la vie et à la mémoire des travailleurs de « fond » grâce à la reconstitution de caves et l’exposition de nombreuses photographies et gravures.

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3.2. La sidérurgie et la forge, un métier séculaire.

Grâce à la présence d'eau, de bois avec les forêts, et de minerai de fer, la production de fonte s'est développée dans les Ardennes depuis la Gaule celtique jusqu'à aujourd'hui en passant par le Moyen Âge. Dans les vallées de la Meuse et de la Semoy, la tradition du travail des métaux s’est transmise de père en fils. Le domaine de Vendresse, avec son haut-fourneau construit en 1831 par celui qui allait impulser le développement de la sidérurgie ardennaise, Jean-Nicolas Gendarme, témoigne surtout de l'âge d'or de cette industrie, au sortir de la révolution française. Néanmoins, le domaine a rapidement été transformé en pisciculture dès le début du XXème siècle.  La présence d'eau alimentant auparavant le haut-fourneau a été la pierre angulaire de l'installation de la pisciculture, actuellement encore en exploitation. En effet, l'activité sidérurgique y a battu son plein jusqu'aux années 1860.  Mais lorsque l'avènement des chemins de fer a favorisé la concurrence du minerai de fer lorrain, la production de fonte dans les Ardennes a doucement mais sûrement diminué jusqu'à un arrêt complet.

"La Fonte Ardennaise" : une des dernières fonderies du Massif de Rocroi encore en activité.  Elle est située entre Haybes-la-Jolie et Fumay. Photo 1 et 2 : l'usine Photo 3 : les bâtiments administratifs Photos L.V.B.

À l'heure où le patrimoine industriel fait l'objet d'un regain d'intérêt, on constate avec bonheur que certaines municipalités greffent des projets de développement touristique sur ce qui fut auparavant des lieux de production et des outils de travail. Dans les Ardennes, département peu épargné par la crise industrielle, l'enjeu est de taille : réconcilier la population avec son passé industriel et permettre un certain renouveau.

Partout dans le monde, on crée des centres historiques attachés aux sites archéologiques, on valorise au mieux le patrimoine monumental, artistique, naturel, culturel, industriel ou architectural.  Il était tout à fait normal que les Ardennes s'inscrivent dans cette dynamique dont le mouvement a été impulsé en France par Georges-Henri Rivière, père fondateur des écomusées.  Dans ce contexte général, les communautés de communes apparaissent comme des acteurs favorisés. En se saisissant de la compétence d'aménagement touristique ou de politique culturelle, elles ont l'occasion de non seulement valoriser le patrimoine qui se trouve sur leur territoire, mais aussi de fédérer les divers villages ou bourgs autour d'un intérêt commun issu de l'histoire et de l'identité locale.

Deux affiches qui fleurissaient dans le département
La première au plus fort de la crise
La seconde au moment du redémarrage grâce à l'industrie automobile
Musée de la métallurgie à Bogny sur Meuse
Photos L.V.B.

C'est tout naturellement qu'est venue l’idée de consacrer la renaissance touristique et culturelle du Domaine de Vendresse sous le double thème du feu et de l’eau. Sa devise est donc devenue : «Domaine de Vendresse : Spectacle du Feu & Magie de l'Eau ». Un parcours spectacle permanent permet de vivre la naissance d'une coulée de fonte au cœur d'un haut fourneau du XIXème siècle grâce aux techniques scénographiques les plus modernes. Images de synthèse, archives historiques... projetées sur un plan relief mettent en scène l'histoire de la fonderie ardennaise du XVème au XXIème siècle, dans le cadre authentique de l'ancienne halle à charbon du site. De manière ludique, les techniques évoquées peuvent être appréhendées dans les différentes animations en observant et en manipulant les nombreuses maquettes interactives spécialement conçues à cet effet. Par ailleurs, l’aspect de l’eau est évoqué à travers des aquariums où vivent une trentaine d’espèces de poissons des rivières. Le site se veut être un véritable conservatoire de la vie en eau douce. Le domaine propose aussi aux visiteurs de s’adonner en extérieur aux joies de la pêche sportive. Le cadre naturel du site particulièrement agréable permet de conjuguer découverte du savoir-faire et détente bucolique en plein air !

Un autre aspect de la reconnaissance du travail des artisans de la pointe de Givet se trouve au cœur de la forêt ardennaise, dans le berceau des légendes, dans le pays des Quatre Fils Aymon, à Bogny-sur-Meuse.  Il s'agit du Musée de la Métallurgie qui expose son passé tout proche avec en particulier la "Grosse Boutique" qui fut l’une des plus importantes boulonneries d'Europe. Car ici, comme dans toute l’Ardenne de France, depuis toujours, l’homme a travaillé le fer avec passion. Le génie industriel ardennais trouve dans ce musée un beau témoignage de son savoir-faire. Et l’on découvre la boutique du cloutier, sa forge et sa roue en bois où cavalait « le moteur à puces », c’est-à-dire le chien, les chabottes à trous, des écrous et des boulons de mille formes etc. Des animations ressuscitent de manière vivante ce patrimoine industriel des Ardennes Françaises. Une rétrospective de l’histoire de la métallurgie ardennaise est présentée par un guide tandis que les techniques de la boulonnerie sont évoquées par des outils et machines en mouvement, des vidéos, des DVD etc.

Affiche
Forges et Laminoirs de Givonne
http://perso.orange.fr/crepi/
 
Malheureusement, ce sont des tentatives bien esseulées et même si on parle de réhabilitation de certains sites ardoisiers en "Parc d'activités", il ne reste pas moins que des chancres urbains, des ruines, des témoins de ce passé industriel défigurent de beaux petits villages.

Les anciennes Fonderies Lacroix, à Deville
Un friche industrielle qui défigure un beau petit village
Photo L.V.B.
 
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3.3. L'art du textile.

Qu’il s’agisse du feutre de Mouzon ou des draperies de Sedan et de son célèbre tapis à point, voici encore un savoir-faire qui a fait le prestige des Ardennes.
La finesse des artisans tisseurs de Sedan fit de cette ancienne principauté l’un des berceaux de la draperie et du Tapis Point dont le renom n’est pas encore éteint aujourd’hui. La manufacture du Tapis Point (en fonction depuis 1878) a attiré de prestigieux clients, tels le Général De Gaulle, le Président Kennedy, ou bien encore la Cour Royale de Belgique, et vous invite vous aussi à venir la visiter.
A Mouzon, l’entreprise Sommer, toujours en activité, fut le flambeau de l’industrie du feutre. Le musée, en centre ville, permet de découvrir les diverses qualités du feutre et ses utilisations dans l’habitat, la décoration ou l’habillement.

RENSEIGNEMENT PRATIQUES

Le Musée de l’Ardoise à Fumay
Ouvert tous les jours. D’avril à septembre, de 10h à 12h et de 14h à 18h. D’octobre à mars, de 13h30 à 17h30.
Tarifs : Adulte à partir de 2,50 €. Enfant à partir de 1,50 €.
Tél : + 33 (0)3.24.41.10.25.

La Maison de l’Ardoise à Rimogne
Ouvert d’avril à septembre, du mardi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h à 18h. D’octobre à mars, du mardi au samedi, de 10h à 12h et de 13h à 18h.
Tarifs : Adulte à partir de 4 €. Enfant à partir de 2,50 €.
Tél : + 33 (0)3.24.35.13.14.



Le Musée de la Métallurgie à Bogny-sur-Meuse
Ouvert tous les jours. En juillet et août, de 10h à 12h et de 14h à 18h. En juin et septembre, de 14h à 18h.
Tarifs : Adulte à partir de 2,35 €. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans
Tél : + 33 (0)3.24.32.11.99.

Le Domaine de Vendresse - Haut Fourneau
Restauration sur place (sur réservation)
Ouvert tous les jours en juillet et août de 10h à 20h. Hors saison, tous les jours (sauf le lundi) de 10h à 18h. Fermé de novembre à mars.
Tarifs : Adulte à partir de 6 €. Enfant à partir de 3,50 €. Pass famille à partir de 16 € (2 ad et 3 enf maxi)
Tél : + 33 (0)3.24.35.57.73.

La Manufacture du Tapis Point à Sedan
Visite du mardi au samedi .
Tél : + 33 (0)3.24.29.04.60.

Le Musée du Feutre à Mouzon
Ouvert en avril et octobre, week-end et jours fériés de 14h à 18h. Tous les jours de mai à septembre de 14h à 18h et jusqu’à 19h en juin, juillet et août.
Tarifs : Adulte à partir de 3,90 €. Enfant à partir de 1,50 € .
Tél : + 33 (0)3.24.26.50.76.

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4. Un thème qui nous intéresse particulièrement, nous, géologues amateurs : l'Exploitation de l'ardoise

 

Maison de l'Ardoise
Musée installé dans la machinerie et sur l'ancien puits de la fosse de Rimogne (08)
Photo L.V.B.

Salle du Treuil
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 
Roue du Treuil
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

L'exploitation ardoisière a façonné les paysages du département et marqué les esprits. De Fumay à Rimogne en passant par Monthermé, la présence des verdoux (ou verdaux), témoigne de l'importance des chantiers menés au travers des siècles. Les phyllades devilliennes et reviniennes ont été exploitées dans de nombreuses ardoisières d'Haybes, Fumay, Revin.  Les plus connues sont "Sainte Anne", "Providence", "Belle-Joyeuse", "Renaissance"…, mais il en existe bien d'autres que nous pouvons situer grâce au plan sur la page consacrée à Fumay.  Sur le territoire d'Harcy, quatre sites seront exploités : la Fosse aux Bois (1839), la Rocaille (1840), la Richole (1842) et également Risque-Tout. La grève d’avril 1901 amena la constitution, par les ouvriers licenciés, d’une « Société coopérative ouvrière ». Celle-ci fut inaugurée le 7 juin 1903 et dissoute en 1908.

Du fond (craboteur, coupeur, porteur...) ou du haut (fendeur ou débiteur), l'ardoisier ardennais reproduisait fréquemment un schéma social connu de siècle en siècle. Jusqu'au début du 20ème siècle, le jeune homme occupait souvent dans l'adoisière, et avec grande fierté, la place laissée libre par un père ou un grand-père parti en retraite. Malgré des conditions de travail et de vie très difficiles, à Haybes, Fumay, Rimogne ou Harcy, on devenait ardoisier de père en fils. En assurant l'exhaure (par pompage de l'eau), les femmes assuraient un complément de salaire au mari ardoisier. Les gamins trouvaient souvent, dans les baraques à la surface, le moyen de générer un tout petit pécule.

Si l'exploitation est devenue si importante, c'est que les ardoises produites à Fumay et dans les environs répondaient à des critères de qualité stricts et précis : solidité (résistance à la pression), ignifugé, résistance au gel, imperméable, ne se modifiant pas à la chaleur et au froid.

On y exploite le phyllade à ciel ouvert et en carrières souterraines.

Dans le cas des exploitations à ciel ouvert, il faut d'abord procéder à l'extraction de la cosse.  C'est une couche inutile formée de schistes altérés par les infiltrations superficielles et rougis par l'oxydation de la pyrite qu'il contient.  Il est vrai que les ardoises violettes, vertes ou bleue contiennent de la pyrite, parfois en petits grains ou en gros cubes, mais contiennent aussi des grains de magnétite.

Au dessous, apparaît le schiste fissile exploitable que l'on extrait par bancs horizontaux de 3 à 4 m de hauteur, de manière à creuser une vaste excavation ou perrière sensiblement rectangulaire dont les deux parois verticales correspondent au "fil de pierre" et portent chacune le nom de chef .  Les deux autres parois sont constituées par des gradins qui résultent de l'exploitation par bancs.  Pour ouvrir un banc, on pratique au milieu du fond une foncée de 2 mètres de largeur et d'une profondeur égale à l'épaisseur du banc.  Puis, au moyen de la mine, on abat de proche en proche jusqu'aux parois.  Les blocs de trop grandes dimensions sont débités sur place à l'aide de coins .  L'enlèvement des matériaux se pratique au moyen de câbles disposés dans la carrière, d'un chevalement portant les poulies et construit en porte-à-faux sur le bord d'un chef, enfin d'une machine d'extraction à vapeur abritée à petite distance du bord.  Le premier câble est disposé obliquement et est fixé par l'une de ses extrémités au chevalement, et par l'autre au fond de la carrière; c'est le billon de conduite qui soutient et guide l'extrémité inférieure du câble d'extraction, lequel est porté par la poulie du chevalement et est mis en mouvement par la machine, à la manière des grues modernes.  Ce câble porte soit un bloc de phyllade, soit une sorte de caisse en bois ou bassicot contenant de menus morceaux.  Aujourd'hui, les fils hélicoïdaux tranchent les blocs et les grues et bulldozers déplacent les blocs.

Dans le cas des mines souterraines, le travail est pareil sinon qu'au lieu de travailler à ciel ouvert, on descend vers la couche exploitable (en évitant de devoir retirer toute la cosse) par un puits creusé sous voûte ou à travers banc.

Ancien puits d'une fosse de Rimogne Non loin de la Maison de l'Ardoise à Rimogne (08) Photo L.V.B.

 
Vue du puits de la fosse de la Maison de l'Ardoise de Rimogne
Profondeur 70 mètres, sur le côté, les anciens tuyaux d'exhaure, les câbles d'alimentation électrique et au fond, l'eau qui a ennoyé les galeries.
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 
Les mineurs attendent de pouvoir descendre dans la fosse
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 
Entrée des mineurs dans la fosse
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 
 
Descente vers l'enfer au moyen d'échelles (avant l'avènement de la machine à vapeur)
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 

Maquette représentant la fosse de Rimogne
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 
Entrée de l'ardoisière du Fond d'Oury. Ici, c'est un travers banc et non un puis vertical...
Photo L.V.B.
 
 
...qui permet d'atteindre le lieu de travail par une pente douce.
Photo L.V.B.

Une autre méthode est employée dans certaines ardoisières souterraines.  Elle préconise l'emploi des remblais pour combler les vides dus à l'extraction.  L'exploitation se pratique en remontant avec les remblais sous les pieds; on attaque donc la voûte au lieu d'attaquer le sol.

On fore d'abord dans la roche stérile, et tout près de la veine productrice, un puits de 150 à 300 mètres de profondeur; puis on abat en remontant jusqu'à 50 mètres de la surface du sol. 

 

Fleurets à trépans utilisés pour forer l'ardoise
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

Lorsque le puits a atteint la profondeur qui lui a été assignée, on creuse, toujours dans la roche stérile, et parallèlement à la veine, une galerie horizontale dite collectrice.

creusement d'une galerie collectrice
Maison de l'Ardoise de Rivogne
Photos L.V.B.

Fac-similé d'une galerie collectrice
Musée de l'Ardoise de Fumay
Photos L.V.B.

De cette galerie partent de distance en distance, des petites galeries secondaires, dites travers-bancs, qui atteignent l'ardoise.  En chacun de ces points s'établit un chantier et l'abatage commence.  Les travaux de préparation de la carrière donnent bientôt lieu à une série de chambres séparées entre elles par des réserves de roche en place ou bardeaux qui remplissent le rôle de piliers.  Ces chambres sont poussées avec une hauteur de 2 ou 4 mètres, jusqu'au bord opposé de la veine.  Ce n'est qu'après ce travail préliminaire que commence l'exploitation proprement dite, qui, peu à peu, couvrira les frais énormes engagés jusque là par la société exploitante.

Le creusement de la chambre d'exploitation débute avec le crabotage : il consiste à percer une excavation mesurant au plus 80 cm de hauteur sur l'ensemble du futur ouvrage.

Crabotage
Musée de l'Ardoise de Fumay
Photos L.V.B.

Interviennent ensuite les coupeurs qui pratiquent aux extrémités de l'ouvrage, des entailles, ou coupages, autour du bloc à abattre. L'abatage se poursuit horizontalement en abattant le rocher devant soi. 

Abatage d'un bloc dans la veine.  Remarquons sur cette photo d'époque et sur d'autres, les déchets empilés sur le côté
Musée de l'Ardoise de Fumay
Photos L.V.B.

Pics d'abattage utilisés par les mineurs
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

Les matériaux précipités de la voûte sur le sol de la chambre sont de toutes grosseurs.  On débite les plus gros en dalles au moyen de la mine ou de coins. 

Débitage des blocs en dalles
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
Ces dalles sont appelées les sportons.  Ensuite, on les remonte en surface. 

Remontée des blocs à dos d'homme....
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

... ou au moyen de wagonnets
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

A mesure que l'exploitation s'élève par l'abatage de bancs successifs, on est obligé de creuser de nouveaux travers-bancs et une nouvelle collectrice; car les déblais, toujours maintenus au voisinage de l'abatage, s'élèvent en effet avec l'exploitation et obstruent les premières galeries qui deviennent inutiles, en sorte qu'il faut les renouveler de deux bancs en deux bancs, c'est-à-dire de 8 mètres en 8 mètres de hauteur.

En surface, les querneurs pratiquent d'abord le "répartonnage", qui consiste à diviser les blocs en morceaux de dimensions convenables ou répartons.  Les répartons sont alors distribués dans les ateliers, appelés également baraques ou hayons ou tue-vent.  Là, le fendeur prend ensuite chaque réparton entre ses genoux et, à l'aide de ciseaux très aplatis, il le fend en lames minces d'égale épaisseur de 2 à 6 millimètres selon les modèles.  Ce travail demande une grande habitude et une grande habileté.  Ensuite, intervient la taille où l'ardoisier, aussi appelé rondisseur, à l'aide de machines à pédale, donne à l'ardoise de couverture sa forme définitive.

Machines à pédales destinées à donner aux ardoises les formes voulues
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
Depuis le crabotage jusqu'au travail ultime du rondisseur, seulement 20% de ce qui est extrait est propre à la commercialisation !!!  Les déchets sont donc énormes et s'entassent sous terre mais aussi à la surface en d'énormes terril qui rappellent un peu ceux de nos charbonnages.

Deux anciennes cartes postales présentant les ardoisières Sainte-Anne et les ardoisières Saint-Joseph devant lesquelles s'accumulent des déchets
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
 
 
De nombreux blocs faisant partie des déchets sont tout de même remontés à la surface.  Sciés et bien ajustés, ils font de très bonnes pierres de construction, comme cette ancienne grange de Fumay Photo L.V.B.

Dans la région de Fumay, où les couches de terrains présentent un pendage d'environ 30°, on exploita l'ardoise de manière exclusivement souterraine.  Dans le fond, l'extraction de la pierre s'effectue depuis la base de la veine appelée "le mur", en remontant vers le ciel.

Il faut dire que là où une ardoisière voit le jour, tout le village va se mettre petit à petit à vivre avec et pour cette entreprise.  Le temps va être rythmé par le "gueulard", cette sirène qui annonce les débuts et fin de pause, et qui aussi, malheureusement annonce les accidents du "fond du trou".  La société va aussi construire aux alentours de l'exploitation, des "corons" où seront logés les ouvriers.  Il en reste encore de beaux vestiges... toujours habités, mais non plus par les mineurs puisque la dernière ardoisière a fermé ses portes en 1971.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les corons de Rimogne (08)
Petites maisons ouvrières caractéristiques à la chambre mansardée.
Photo L.V.B.

Sainte Barbe, patronne des architectes, des géologues, des pompiers, des mineurs (et par extension actuellement, des ingénieurs, des artilleurs, des canonniers, des métallurgistes et autres corporations liées au feu), trône toujours à l'entrée des ardoisières pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.

Sainte Barbe se retrouve aussi sur les bannières corporatives des entreprises minières, bannières portées fièrement par les ouvriers lors du défilé en fanfare dans les villages le 4 décembre.

Sainte Barbe est généralement représentée avec un ou plusieurs des attributs suivants : une tour à trois fenêtres, un éclair, un livre, une couronne ou une palme de martyre et une épée. (1)

 
Sainte Barbe, statue polychrome
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

L'exploitation la plus ancienne date du 12ème siècle.  Sous l'Ancien Régime, les ardoisières se situaient essentiellement dans la ville ou à ses abords.  En effet, la veine Renaissance, une des principales veines, y est accessible.  Au 19ème siècle les fosses se développent sur tout le territoire communal.  On y exploite la veine Renaissance mais également la veine Sainte-Anne, plus profonde et devenue plus accessible grâce aux progrès techniques.  D'autres ardoisières exploiteront également des veines de schistes dits noirs, de qualité inférieure.

Dans les années 1960, la consommation d'ardoise en France est de 165 OOO tonnes, contre 300 000 en 1900.  Cette crise frappe toutes les exploitations françaises qui doivent également faire face à des produits étrangers moins chers, car plus faciles à extraire.  En 1971, le bassin ardennais, qui ne peut plus gagner en productivité cesse toute activité.  Les dernières ardoisières, les dernières fonderies et les dernières carrières ferment définitivement.

L'ardoise était employée pour la couverture des toitures mais aussi pour l'édification de monuments divers dont les stèles funéraires.

 
Couverture de toiture à l'ancienne, en faisiaux
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Différents types de couvertures de toiture modernes réalisés par un couvreur local.
Maison de l'Ardoise à Rimogne (08)
Photo L.V.B.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Différents types de stèles funéraires Maison de l'Ardoise à Rimogne (08) Photo L.V.B.

Aujourd'hui la consommation française, d'environ 300 000 tonnes par an, provient pour 80% principalement d'Espagne.  Angers produit encore 20 000 tonnes d'ardoise par an avec 240 salariés.

La vie des mineurs, que ce soit dans les ardoisières ou dans les mines de charbon  ou même dans les mines de fer, a toujours été une vie de dur labeur, faite de sueur et de sang.  Si, dans les ardoisières, il n'y avait pas le spectre du coup de grisou, comme dans les mines de charbon, les éboulements, entailles avec les phyllades coupants comme des lames de rasoir, les inondations… étaient monnaie courante… sans parler de cet ennemi sournois et implacable qu'est la silicose, maladie pulmonaire causée par les poussières de roche qui endommagent irrémédiablement les alvéoles pulmonaires.  Les ouvriers du fond avaient une vie bien dure.  Au début des exploitations, les ouvriers descendaient et remontaient de la mine par des échelles en bois.  C'est aussi par ces échelles qu'ils remontaient les blocs sur leur dos jusqu'à l'apparition des remontées mécaniques après 1840.

Le treuil Maison de l'Ardoise à Rimogne (08) Photo L.V.B.

A partir de la moitié du 19ème siècle, les blocs étaient extraits par une chaîne d'attache et les plus petits par les bassicots.  Rapidement, un nouvel apport technique va apparaître : vers 1880, les cages guidées mises en œuvre dans les mines de houille dans le Nord de la France et chez nous en Belgique, vont être adoptées dans les carrières souterraines.  Elles vont remplacer définitivement les échelles en bois et les bassicots seront remplacés par des wagonnets.

Le wagonnet à la sortie de la fosse Maison de l'Ardoise à Rimogne (08) Photo L.V.B.

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5. Epilogue et conclusion

Le 20ème siècle sera fatal à l'industrie dans le département.

La guerre de 14-18 puis celle de 39-45 porteront un coup fatal à l'activité extractrice : les puits sont noyés et leur remise en route s'avère très coûteuse. Le travail à l'usine (mieux rémunéré et moins dangereux) attire une main d'oeuvre qui délaisse peu à peu une activité pratiquée de siècle en siècle par les membres de la famille. Autrefois symbole de fierté, le travail à l'ardoisière ne suscite plus d'engouement. Bien au contraire, il incarne un symbole d'échec social. La fermeture des dernières ardoisières à Fumay et Rimogne devient définitive en 1971.  La seule activité aujourd'hui liée à l'ardoise se situe sur le territoire d'Harcy.  Il s'agit de l'exploitation d'une carrière à ciel ouvert qui alimente l'usine de broyage de la SICA.

Le développement du chemin de fer a permis la diffusion du minerais de fer de Lorraine et du charbon du Nord de la France, de Charleroi et de Liège.  Le minerais de fer de Lorraine, bien plus abondant et plus facilement exploitable a signé l'arrêt de mort de l'exploitation du fer et de la sidérurgie en Ardennes.

Le développement du chemin de fer a, par contre, favorisé l'installation de grandes usines sidérurgiques à proximité des mines de fer et des mines de charbon.  On a donc assisté à la mort de la sidérurgie ardennaise et à la naissance de la sidérurgie lorraine, de la vallée de la Ruhr, de la région de Charleroi et de Liège. 

Le malheur des uns a fait le bonheur des autres laissant en Ardennes des sites industriels abandonnés.

Traditionnellement ancrée dans le travail des métaux, l’industrie ardennaise, enfin, ce qui en reste, s’est considérablement modernisée et diversifiée. 

Il fallait évoluer et s'adapter pour ne pas disparaître.

Hier

Une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée qui perpétue un savoir-faire recherché.

Le département des Ardennes a une forte tradition industrielle (métallurgie, ardoisières). La mort de ces industries a créé un cimetière industriel important avec un taux de chômage très important. 

Aujourd’hui

Le savoir-faire ardennais se diversifie et s’adapte aux exigences du marche mondial.

Des investissements et une reconversion ont permis de moderniser la production, d’augmenter la valeur ajoutée et de faire des Ardennes un département pionnier dans l’innovation technologique.  Une partie des emplois perdus a pu être récupérée moyennant une reconversion et une formation permanente accrue.  Avec 26 % de la population active dans l’industrie, les Ardennes produisent aujourd’hui des pièces de haute technologie que ce soit pour l’automobile, le ferroviaire (TGV), l’aéronautique (Airbus, la fusée Ariane); grâce notamment à une importante ouverture vers l’extérieur par l’exportation et l’implantation d’entreprises étrangères, mais aussi par l’engagement important des entreprises ardennaises dans la voie de la qualité.

Demain

La mise en réseau des systèmes productifs : pôles industriels organisés, ingénierie collaborative, formations de haut niveau : les Ardennes s’organisent autour des nouvelles technologies pour assurer leur avenir.
La complémentarité, l’association des compétences permettent un renforcement des partenariats, assurant ainsi une réponse adéquate aux exigences des Donneurs d’ordres dans un contexte de mondialisation fortement concurrentiel.
Le développement de la recherche, de l’innovation et de l’enseignement supérieur dans les Ardennes sont les atouts considérables pour l’avenir des entreprises industrielles du département.

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(1) La légende de Sainte-Barbe

Autour de  l’an 235 de notre ère, à Nicomédie en Asie mineure (aujourd’hui Izmit en Turquie), Dioscore grand dignitaire de l’Empire romain avait une fille du nom de Barbara. Ce riche païen qui aimait excessivement sa fille, était un homme autoritaire et jaloux. Selon la tradition chrétienne, Dioscore, enferma sa fille dans une tour à deux fenêtres pour la préserver des contacts extérieurs lors de ses absences.

Mais au cours de l’un des longs voyages de son père, Barbara, recluse dans sa tour dans le calme et la solitude, trouva la sérénité et s’imprégna de l’esprit de Dieu. Déçue par la valeur des croyances païennes, elle apprit l’existence d’un théologien chrétien, Origène. Barbara réussit à lui faire parvenir un message. Origène, plein d’admiration lui répondit par l’intermédiaire de Valentinien l’un de ses disciples.

Ce dernier, rencontra secrètement Barbara et l’apaisa dans ses inquiétudes et lui fit entrevoir la lumière de dieu. Elle reçut le baptême et décida de se consacrer au Christ. Sa conversion fut matérialisée par la troisième fenêtre qu’elle fit percer dans sa tour en l’honneur de la Trinité.

A son retour Dioscore interrogea sa fille sur la raison de cette troisième ouverture. Lorsqu’elle lui avoua sa conversion, son père usa en vain de son influence pour la ramener aux idées d’autrefois et pour lui donner un époux en lui imposant un mariage de raison. Barbara refusa et finalement s’enfuit dans la montagne. C'est à ce moment que, poursuivie par les gardes du roi, un rocher s’entrouvrit devant elle.  C'était l'entrée d'une mine de plomb argentifère.  Pendant un certain temps, Barbara fut cachée par les mineurs à l’intérieur de la mine. Mais dénoncée par des bergers, elle fut découverte. Les mineurs assistèrent, impuissants et émus, à son arrestation.  Elle fut ramenée dans sa haute tour. Le lendemain, devant le refus de Barbara d’abjurer la religion chrétienne, son père la condamna aux plus atroces tortures. Elle fut amenée sur une colline, où Dioscore la décapita de son propre glaive. Aussitôt, il fut frappé par le châtiment céleste : le tonnerre gronda et la foudre tomba du ciel et le réduisit en cendres.

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