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Quelques idées à propos des bourses -
Les faux en Minéralogie, Gemmologie et Paléontologie

Entrée Ma plus belle trouvaille du mois.

La vie des géologues amateurs n'est pas simple...

Un site internet peut être aussi un lieu pour émettre des idées, défendre ses opinions, dénoncer des injustices, infirmer des contre-vérités et séparer le bon grain de l'ivraie.

Un petit billet d'humeur.
Quelques idées à propos des bourses - Les faux en Minéralogie, Gemmologie et Paléontologie

Suite à le disparition inopinée de Philippe Cooreman, alias Paleoman et aussi connu sous le nom de Phil Fossil, le monde des amateurs en minéralogie et surtout en Paléontologie a perdu son plus grand défenseur. En effet, des lobbies très influents initialisés par certains professeurs d'universités, par certains chercheurs et par certains professionnels en la matière œuvrent dans l'ombre en vue de nous discréditer aux yeux du grand public et voudraient, via les autorités publiques, cadenasser tous les sites de fouilles et toutes les carrières.

Je possède la version 2006 de son manifeste (je ne sais pas s'il existe une version plus récente) qu'il m'avait envoyée et qui est publiée sur son blog.

Avec sa disparition, son blog risque aussi de disparaître... mais son manifeste NE PEUT PAS DISPARAITRE !!!

Alors, en vue de perpétuer son travail et son œuvre, je le poste ici et j'encourage tous les amateurs à le télécharger, à le lire et surtout à le diffuser le plus largement possible pour que la VERITE soit rétablie sur nos actions et nos motivations.

Amateurs et Paléontologue selon Philippe Cooreman

 

Mes publications.

Plan de la page

Introduction.
Les faux en Minéralogie et Paléontologie.
Introduction.
Typologie.
Commercialisation des faux.
Provenance des faux.
Tromperie ou non ?
Intérêts et inconvénients des faux
Critères à prendre en compte lors de l'authentification
Difficultés de l'authentification
Quelques idées à propos des bourses de minéraux et fossiles.
Qu'est-ce qu'une bourse aux minéraux et fossiles ?
Ce qu'on trouve aussi dans une bourse.
Ce qui est acceptable... sous certaines conditions...
Ce qui est toujours acceptable... sous certaines conditions.
Entre vrais et faux, mon cœur balance...
Ce qui est intolérable, ce qui est inacceptable, ce qui doit être traqué, chassé et éradiqué de toutes nos bourses... même s'il faut bannir l'exposant de toutes les bourses en le renseignant auprès de tous les organisateurs privés ou publics
Exemples de minéraux et fossiles transformés et trafiqués par l'homme
Géodes colorées.
Agates et Quartz trafiqués, irradiés, chauffés, colorés, teintés...
Quartz Aura.
Quartz Mystique.
Quartz Arc-en-ciel.
Agate.
Agate colorée.
Fausse citrine sur base d'une améthyste
Faux quartz fumé
Autres minéraux irradiés
Aigue Marine cocorico
Quartz de synthèse.
Faux jade en antigorite.
Okénite.
Fausse turquoise à partir de turquénite, d'howlite ou de magnésite.
Le carbure de silicium.
Zincite.
Géode berbère de galène.
Collages.
A ne pas confondre avec.
Cristaux creux de galène provenant de Bulgarie.
Et en Gemmologie?
Confusions possibles entre pierres précieuses et semi-précieuses.
Les types de traitements les plus courants.
Le Blanchiment.
La teinture.
Imprégnation et remplissage.
Chauffage.
Diffusion.
Irradiation.
Comment éviter d'être trompé sur l'authenticité d'une pierre?
Le cas particulier de l'Ambre.
Comment distinguer les faux ambres ?
Méthode 1 – Test visuel
Méthode 2 – Test de poids
Méthode 3 – Test de dureté
Méthode 4 – Test de l'eau salée
Méthode 5 – Test de la charge électrostatique
Méthode 7 – Test du chauffage
Méthode 7 – Test de lumière et luminescence
Faux en Paléontologie
Faux ou artisanat ?
Venons-en aux faux...
Assemblages de plusieurs fossiles pour l'en faire qu'un
Plâtrages et collages
Assemblages artistiques
Faux trilobites du Maroc
Les gravures
Techniques différentes résultats différents
... Et quand le créationnisme s'en mêle...
... Et quand le ridicule s'en mêle...
Et le reste ...
Conclusion finale
Il n'y a que deux choses d'infinies : l'Univers et la bêtise humaine (Albert Einstein)

Introduction

J’ai visité de nombreuses bourses aux minéraux et fossiles, en Belgique, en France. Des bourses organisées par des petits clubs comme Hannut, Bernissart, Liège...et forcément la bourse que notre club l'Escargotite de Namur organise et dont je suis aussi une cheville ouvrière mais aussi, Bogny sur Meuse, Soissons... et évidemment des bourses plus "internationales" comme Munich et surtout Sainte-Marie aux Mines.

J'ai aussi participé à plusieurs bourses d'échanges comme Crécy sur Serre, Boinville en Mantois, Blain et Montigny le Tilleul.

D'abord et avant tout, j'aimerais rendre hommage à tous ces bénévoles, à toutes ces petites mains qui s'engagent à organiser une bourse, qu'elle soit "bourse de ventes" ou "bourse d'échanges".

Je sais que l'organisation d'une bourse est une entreprise prenante, qui prend du temps, qui demande beaucoup d'énergie : trouver une salle, la louer, prendre contact avec l'administration communale pour obtenir du matériel (tables, chaises, verres....), recevoir les pompiers qui donneront leurs directives pour l'utilisation de la salle, prévoir des parkings pour les exposants, faire imprimer des flyers et affiches, demander l'autorisation à l'administration communale pour un affichage urbain, faire le tour des commerçants de l'entité et leur demander de placarder une affiche dans leur magasin, inviter les exposants, faire connaître sa bourse par des publicités, préparer et installer la salle, prévoir une pette restauration et un bar, recevoir les exposants, les installer et veiller tout au long de la bourse au confort de chacun, et quand tout est terminé, que tout le monde est rentré chez lui, il faut encore remettre la salle en ordre ramener le matériel emprunté et tout finaliser...

Organiser une bourse, que ce soit une bourse de ventes ou d'échanges est une entreprise qui dévore les temps libres d'une poignée de passionnés pendant une année. Il faut penser à tout, tout prévoir, même l'imprévisible. Le moment de la bourse est l'apothéose, la conclusion d'une année de travail... avec quelques "merci" et de nombreuses critiques d'éternels mécontents.

Organiser une bourse est un travail de longue haleine qui s'étend tout au long d'une année pour une ou deux journées "de fête", sans que ce soit nécessairement gratifiant pour les organisateurs.

Caractéristiques d'une bourse de ventes

Caractéristiques d'une bourse d'échanges

Dans une bourse de ventes, les exposants installent leur stand et attendent les visiteurs et les clients. Dans une bourse d'échanges les exposants installent leur stand puis déambulent dans les allées, visitent les stands des autres exposants à la recherche de pièces à échanger.  Les exposants sont les clients.
Les exposants sont des marchands. Les exposants sont des particuliers et des amateurs et surtout des collectionneurs.
Les clients achètent des minéraux et des fossiles aux exposants. Dans une bourse d'échanges, les achats sont interdits.
Les clients paient un droit d'entrée parfois prohibitif. Les entrées des visiteurs sont généralement gratuites.
Puisque les exposants vendent et donc font du bénéfice, la location du mètre de table peut varier de 20 € à .... plusieurs centaines d'euros selon le lieux où se déroule la bourse et sa notoriété (Munich, Paris...).  Les prix des pièces exposées sont aussi le reflet de la notoriété de la bourse... et sont aussi fixés en fonction du prix de location du mètre de table. En effet, si un exposant peut disposer 10 pièces sur un mètre de table à Namur, il pourra disposer la même quantité de pièces à Paris ou à Munich... sauf qu'à Namur, il devra débourser 40 euros du mètre alors qu'à Paris, il devra s'acquitter d'une somme avoisinant les 150 euros du mètre... ce qui implique qu'une pièce vendue 20 euros à Namur peut voir son prix doubler à Liège et au moins quintupler à Paris.  On a vu ainsi des exposants français se plaindre de ne rien vendre à Namur et par une simple comparaison leur faire remarquer que pour vendre quelque chose ils pouvaient "retirer un zéro" au prix de leur pièces ! Les exposants échangent et donc ne font aucun bénéfice.  Le prix du mètre de table est souvent dérisoire voire parfois même gratuit.
Les pièces exposées sont des pièces de grande qualité provenant de pays lointains (U.S.A., Russie, Chine, Brésil, Madagascar...) Les pièces exposées sont souvent des pièces de bonne qualité et de provenance locale voire même de sites confidentiels.
Les pièces exposées sont de grande qualité... mais sont aussi des standards connus et reconnus destinés au grand public (ex. Quartz améthyste de Minas Gerais au Brésil... alors que la province de Minas Gérais est plus grande que la Belgique... c'est comme si on présentait une calcite avec la mention : "Calcite, origine : Belgique") Les pièces exposées sont issues de sites locaux destinés à un public d'amateurs éclairés et de connaisseurs pointus (ex. Baryte et Fluorite, ancienne mine de Ave et Auffe... ancienne mine confidentielle et artisanale d'une profondeur de 70 mètres.  Les haldes sont disséminées sur une surface de quelques ares au milieu d'un bois)
Les contacts entre interlocuteurs se limitent souvent à un dialogue marchand-client. Les échangeurs sont des amateurs qui se connaissent, qui prospectent, qui vont sur le terrain, qui se retrouvent parfois sur un même spot.  Les discussions sont riches et ne se limitent pas à un échange de matériel géologique mais aussi à un échange d'informations.
Le climat est souvent froid comme dans une grande surface ou un magasin.  Le marchand est pressé de passer d'un client à l'autre... son chiffre d'affaire est la chose essentielle qu'il ne perd jamais de vue. Le climat est chaleureux, on prend le temps, on boit un verre en se racontant ses dernières trouvailles, les derniers endroits visités, on s'échange aussi les coordonnées des personnes de contact pour demander l'autorisation de visiter tel ou tel site... on prend même parfois rendez-vous pour prospecter ensemble une carrière.
Après la transaction, les marchands-clients se quittent sans autre forme de procès. Souvent, une bourse d'échanges se termine par un repas entre amis qui soude encore un peu plus les liens... un peu comme le banquet qui clôture chaque aventure d'Astérix.

Les faux en Minéralogie et Paléontologie.

Introduction

Les faux minéraux et faux fossiles sont des "objets géologiques" non naturels, fabriqués par l'homme. Il peut s'agir soit d'un minéral ou fossile naturel transformé par l'homme pour en faire un autre, soit d'un minéral ou fossile entièrement artificiel. On parle aussi de faux lorsque l'appellation n'est pas la bonne : synonymies, fausse appellation. En résumé, il s'agit d'une imitation non délictuelle quand l'objet en porte la précision, ou de contrefaçon quand aucune précision n'est donnée.

S'ils ont existé de tout temps, leur commercialisation est en très forte croissance. Il existe aujourd'hui de très nombreux exemples de faux en minéralogie, gemmologie, paléontologie.

Il existe des critères d'authentification des minéraux et fossiles, mais il est parfois difficile de faire la distinction entre le faux et le vrai. Les faux échantillons vendus pour des vrais constituent une tromperie, mais lorsque la contrefaçon est déclarée, elle peut avoir un intérêt financier, décoratif ou pédagogique pour l'acquéreur.

OK ... mais comment fait-on pour s'y retrouver ??? 

Très bonne question : "Comment fait-on ?"

Le but de cette page est de recenser, de montrer, de partager...

Maintenant, pour répondre : les faux n'auront pas les mêmes propriétés que les pierres naturelles, notamment en ce qui concerne la dureté, la densité... Un examen au binoculaire permet aussi de détecter des défauts qui sont la plupart du temps indicateurs de "faux". Les tester est relativement facile !!... mais je ne me vois pas me promener sur une bourse avec un attirail de matériel scientifique pour vérifier les propriétés chimiques et physiques des échantillons que je veux acheter.

Rien ne remplace l'expérience. A force et à force de se faire rouler et à force de fréquenter des gens qui s'y connaissent on finit par démêler le vrai du faux. Ca prend énormément de temps mais c'est faisable.

Certains m'ont dit textuellement : "Je vais peut être en faire bondir certains mais je vais vous dire ce que j'en pense de ce problème de fausses ou vraies pierres. Je me moque complètement si la pierre est vraie, si elle est fausse ou si elle est de synthèse ou si elle a été retirée de sa mine avec délicatesse ou au bulldozer...
Lorsque j'achète une pierre, je me fie à mon ressenti, mon instinct et non à la gueule du vendeur, de son expérience ou de son incompétence...
Je n'ai aujourd'hui aucune pierre que je n'apprécie pas, aucune pierre que je rejette...
Je pense que si je commence à trop réfléchir, à savoir si la pierre qui m'attire est naturelle, est-ce que je me fais arnaquer par le vendeur ou par mon inexpérience, je ne risque qu'une chose : à trop réfléchir comme ca, je vais perdre mon ressenti, ma foi en mon intérieur, ma spontanéité... et finalement ma foi en ce qui est beau."

Que dire? Oui, le ressenti est cardinal. Oui, c'est une pierre, un minéral ou un fossile qui attire notre regard que nous avons envie d'acheter. Un achat est toujours à l'origine d'un coup de cœur, mais il est inadmissible que pour des raisons purement mercantiles et dénuées de toute morale, que des minéraux soit vendus pour autre chose que ce qu'ils sont ou qu'ils soient rehaussés pour être ce qu'ils ne sont pas et ne seront jamais naturellement. C'est s'opposer à l'ordre naturel des choses et impulser dans le Réel une volonté qui n'a pas sa place. De quel droit décide-t-on qu'une pierre, n'est pas assez belle ? Cette façon de procéder est une double trahison envers l'acheteur et la nature elle même.

Parfois les faussaires sont vraiment très forts, la plupart du temps c'est assez minable et on s'en sort même sans trop d'expérience, en lisant ici et là mais parfois il faut ruser... un simple doute ne suffit pas.. c'est très embêtant, il faut écumer les bourses, voir ce qui existe vraiment, repérer la colle, les traces de pinceau, l'huile, c'est vraiment rude, sortir la loupe, tout vérifier... et donc ne plus faire confiance à quiconque !!! D'autant plus que personne ne peut se targuer de tout maîtriser.

Typologie

On distingue trois grands types de faux :

Il ne faut pas confondre les faux minéraux avec la restauration des minéraux, même si parfois la frontière semble fine.

Il ne faut pas confondre non plus les faux minéraux avec les fausses roches (matériaux naturels généralement solides et formés, essentiellement ou en totalité, par un assemblage de minéraux) utilisées comme matériaux de construction.
Les fausses roches utilisées pour la construction sont très nombreuses, par exemple les faux marbres qu'on ne confondra pas non plus avec le marbre chiqueté, son imitation en peinture.

Commercialisation des faux

Depuis très longtemps, il existe des contrefaçons de pierres précieuses et semi-précieuses, car de tout temps, il y a eu des faussaires et des clients crédules prêts à acheter des faux. On trouve déjà de nombreux témoignages dans l'Antiquité.
Les Égyptiens fabriquaient de fausses pierres précieuses, notamment des turquoises. Il semble que les Romains teignaient déjà les agates.
Au Moyen Âge, Jean d'Outremeuse, liégeois du XIVème siècle, écrit le livre Trésorier de philosophie naturelle des pierres précieuses qui regroupe des recettes techniques surtout consacrées à fabriquer de fausses gemmes en colorant par différents moyens des verres pour faire de fausses pierres précieuses qui ornaient des couronnes, croix, reliquaires, et autres objets d'orfèvrerie…

Le commerce de faux fossiles existait déjà au XVIIIème siècle.
On fabriquait aussi de faux fossiles afin d'étayer des thèses scientifiques, ou de confondre d'autres scientifiques. Par exemple, les fausses pierres de Wurtzbourg ou Würzburger Lügensteine sont de faux fossiles fabriqués au XVIIIème siècle (en 1726) afin de tromper le naturaliste Johann Beringer.
Ces fossiles sont exposés au musée Teyler à Haarlem aux Pays-Bas.

De la Renaissance à aujourd'hui, de nombreux traités en minéralogie abordent les faux minéraux comme le Mémoire de chimie publié en 1773 de Balthasar Georges Sage, qui donne des exemples de fabrication de minéraux artificiels, comme la malachite artificielle.

En 1835, on trouve une définition des «faux minéraux» dans le Dictionnaire de l'Académie française.

"Faux en termes d'histoire naturelle, se joint à certains noms de minéraux et surtout de végétaux pour désigner des minéraux, des végétaux qui ont quelque ressemblance avec ceux que ces noms désignent". Dictionnaire de l'Académie française - Volume I, page 737, 1835

On trouve des faux en nombre croissant aujourd'hui, dans le monde entier, où beaucoup sont fabriqués d'abord à destination de l'industrie, mais aussi des touristes. C'est d'abord l'industrie qui est très consommatrice de faux minéraux de synthèse (quartz et diamants de synthèse par exemple), car cela lui permet de réduire ses coûts et de sécuriser ses approvisionnements. Leur nombre a par ailleurs explosé, car l'intérêt croissant pour les minéraux a suscité la création d'un véritable marché des minéraux (dans tous les pays touristiques, mais aussi dans les bourses aux minéraux). Or ce marché draine une masse croissante d'argent, favorisant l'apparition de faussaires, voyant dans ce marché l'occasion de gagner de l'argent. Il s'agit juste d'une déclinaison du marché de la contrefaçon appliqué au commerce des minéraux.

Leur production, elle, fait face à une industrialisation croissante. Autrefois, la fabrication de faux relevait essentiellement de l'artisanat. C'est d'ailleurs encore le cas dans un certain nombre de pays, comme le Maroc, la Chine et la Russie. En revanche, certaines sociétés se sont spécialisées dans la fabrication de faux. Cela peut se faire en toute légalité dans la mesure où ils sont vendus comme tels, comme certains quartz de synthèse destinés à l'industrie ou encore les diamants de synthèse destinés aussi à la joaillerie. On trouve par exemple en Chine des productions intensives de faux cristaux, fabriqués dans des autoclaves de plus de 10 mètres de haut. Leur production est alors exportée dans le monde entier, sans cependant que leur origine artificielle soit toujours mentionnée.

Leurs lieux de commercialisation sont très variables, on en trouve sur les marchés, dans les magasins établis, sur Internet et même dans les bourses aux minéraux. Internet semble avoir fait exploser cette industrie du faux, et l'on trouve sur de nombreux sites d'e-commerce toutes sortes de faux, en provenance de tous pays.


Autoclave moderne de laboratoire permettant la fabrication de cristaux de synthèse.

Provenance des faux

Il existe des faux en provenance d'un très grand nombre de pays du monde. Toutefois, certains pays plus que d'autres sont à la source de faux. Pour que la fabrication de faux soit rentable, il faut que plusieurs critères soient remplis :

On comprend pourquoi c'est en général dans les pays en développement, mais pas uniquement, que l'on trouve de véritables industries et commerces de faux minéraux. Évidemment, la spécialisation de chacun est fortement liée à la source des matières premières disponibles dans un pays donné. Parmi les plus connus, et sans jugement de valeur, on peut citer par exemple :

Certains pays très touristiques se contentent d'importer et de commercialiser des faux. C'est en particulier le cas de la Thaïlande, où beaucoup de faux minéraux, gemmes et fossiles sont importés de la Chine toute proche.

Enfin, les pays développés ont eux développé de véritables industries de gemmes synthétiques ou encore de commercialisation de résidus de leurs industries, par exemple :
  • la Russie avec les amétrines de synthèse,
  • les États-Unis avec les diamants de synthèse en joaillerie en 2006, principalement deux entreprises se partagent le secteur : Gemesis basée à Sarasota en Floride et Apollo Diamonds basée à Boston dans le Massachusetts;
  • la France avec de fausses météorites qui sont en fait des résidus de l'industrie sidérurgique, à base de Manganèse et Nickel.

Tromperie ou non ?

Il faut d'abord évoquer le cas des très nombreux minéraux que les non collectionneurs prennent pour des faux, parce qu'ils ont des formes cristallines géométriques parfaites. C'est le cas notamment des pyrites, fluorites, des calcites.


Pyrites (1 à 3), calcites (4 et 5) Fluorite (6)

Dans tous ces cas, il n'y a pas tromperie. Ces minéraux n'ont pas été taillés, mais bel et bien trouvés en l'état dans la nature. On découvre en effet dans la nature des formes cristallines géométriques parfaites. Ces formes présentent un ensemble de faces qui sont dans un rapport de symétrie, c'est-à-dire qui sont équivalentes entre elles par l'application d'opérations d'un groupe ponctuel de symétrie.

Attention toutefois, car certaines formes qui semblent naturelles sont fausses. Ainsi, la grande majorité des octaèdres isoléss de la fluorite sont obtenus par clivages (très faciles) d'un cube. Ainsi, à la différence des fluorines taillées, dont il est évident qu'elles ont été artificiellement facettées, celles obtenues par clivages peuvent se faire passer pour naturelles alors que leur forme ne l'est pas. Si ce fait n'est pas mentionné, il y a donc tromperie.

L'escroquerie est manifeste dans deux cas : soit l'on ne dit pas à l'acheteur qu'il s'agit d'un faux, soit rien n'est mentionné (mensonge par omission). On peut employer le terme de mensonge lorsqu'un minéral est proposé pour un autre, lorsqu'un minéral de synthèse est dit naturel, lorsque aucune restauration n'est mentionnée alors qu'il y en a eu, etc.

Toutefois, tous les faux minéraux et fossiles ne sont pas produits dans un objectif de falsification ou de tromperie.

Intérêts et inconvénients des faux

Un faux minéral n'est pas un problème en soi, si l'acheteur en est conscient. C'est en particulier le cas des entreprises qui achètent de faux minéraux (quartz de synthèse, diamants de synthèse…) pour un usage industriel. Par ailleurs, un acheteur peut préférer une fausse agate (colorée artificiellement), car il privilégie l'effet décoratif à l'aspect naturel. Il existe même des collectionneurs de faux minéraux. De plus, les boîtes de chimie éducatives pour les enfants expliquent comment fabriquer des cristaux synthétiques.


Boite de chimie pour les enfants à partir de 8 ans, spécifiquement préparée pour que nos chers bambins puissent créer leurs propres cristaux synthétiques.

Les moulages de fossiles peuvent être des outils pédagogiques ou d'étude très utiles, permettant la préservation des originaux. On trouve d'ailleurs de nombreuses reproductions de grande qualité, comme des œufs fossilisés de dinosaure, vendus sur Internet, pour quelques dizaines à quelques centaines de dollars, souvent par des sociétés chinoises.

En résumé, les faux lorsqu'ils sont présentés en tant que tels ont de très nombreux intérêts :

  • réduction des coûts de production dans l'industrie (diamant et quartz de synthèse…)
  • réduction de l'exploitation et de la destruction des minéraux naturels à l'usage de l'industrie (quartz de synthèse…)
  • réduction de l'impact des exploitations minières sur l'environnement (gemmes de synthèse)
  • valorisation d'un minéral à usage décoratif (agates colorées…)
  • réduction du coût d'acquisition pour le client final (diamant et gemmes de synthèse…)
  • outil pédagogiques (moulages de fossiles…), voire démarche pédagogique
  • œuvre à but de divertissement et / ou éducative, par exemple dans un parc public, un musée ou un parc d'attraction
  • recyclage et valorisation de déchets de l'industrie comme objets décoratifs ou de collection (fausses météorites…)
  • œuvre d'art, par exemple création d'œuvres artistiques à partir de minéraux
  • etc.

En revanche, leur production et commercialisation pose plusieurs inconvénients de taille :

  • tromperie des acheteurs, collectionneurs ou non (géodes de galène…)
  • dangerosité de certains faux (le dichromate de potassium constituant la fausse lopézite peut être mortel s'il est ingéré…)
  • destruction de vrais minéraux réutilisés pour faire des faux (collages…)
  • risque d'erreurs scientifiques en paléontologie (faux montages de fossiles à partir de plusieurs fossiles différents)
  • etc.

Avertissement important aux personnes qui pratiquent la lithothérapie.

Certaines personnes préparent une sorte de « jus de minéral » en laissant tremper un minéral pendant plusieurs heures dans de l'eau, puis la boivent. On appelle ces boissons des élixirs ou encore eau de gemme.


Inspiration : Lapis Lazuli+Quartz, Elixir de pureté de l'âme : Aigue-marine+Quartz, Elixir de plaisir : Sodalite+Quartz.

Si par malheur certaines personnes s'étaient trompées sur la nature d'un minéral, elles pourraient bien penser tremper un minéral relativement insoluble dans de l'eau et en réalité immerger un autre minéral beaucoup plus soluble et potentiellement toxique comme de faux cristaux de lopézite. Dans ces cas, la fraude aux minéraux peut receler des dangers mortels.

Critères à prendre en compte lors de l'authentification

Pour identifier s'il s'agit d'un vrai ou d'un faux, on peut faire attention à plusieurs critères :

  • type de minéral (certains minéraux sont plus facile à imiter ou à contrefaire que d'autres) ;
  • pays d'achat ou de provenance (certains pays sont devenus des spécialistes de la contrefaçon)
  • prix d'achat (acheter un trilobite de grande taille pour quelques euros doit éveiller la méfiance) ;
  • vendeur (un vendeur sur un marché donnera a priori moins de caution qu'un magasin bien établi ; de même, les sites de ventes sur Internet regorgent de faux) ;
  • aspect du minéral (une observation attentive permet souvent de repérer un faux) ;
  • existence reconnue ou non d'un minéral voire d'une combinaison minérale ;
  • connaissance ou non d'une technique de fraude (comme pour les citrines).

Difficulté de l'authentification

Il n'est pas toujours facile de les authentifier, pour un amateur non spécialiste de minéralogie. D'ailleurs, il est fort probable que la plupart des gens aient acheté au moins un faux minéral dans leur vie, ne serait-ce qu'une agate colorée. Il est ainsi possible de prendre un vrai pour un faux et vice-versa.

En revanche, certains collages sont très difficiles à percevoir, même par des collectionneurs, car l'œil le plus exercé est trop souvent impuissant à le repérer. Seuls les ultraviolets permettent faire apparaître le point de collage, à condition que l'on puisse bien l'éclairer sous l'angle approprié, ce qui est loin d'être toujours possible. Il semble que certaines nouvelles colles indétectables à la «lumière noire» soient apparues sur le marché, ce qui rend le procédé lui-même de plus en plus inopérant. Ainsi, un lot de carrollites s'est révélé entièrement truqué malgré un examen à la loupe binoculaire et le contrôle UV. Les magnifiques cristaux, détachés à l'origine, avaient été repositionnés sur gangue et très habilement cimentés par une mixture de colle et de poussière de roche-mère. C'est un bain d'acétone qui a permis de les détacher et de découvrir la supercherie.

Il est également possible d'utiliser la thermographie pour discerner les faux mélangés aux vrais, différencier des minéraux polis entre eux et jouer sur la différence de transmission au sein des solides entre les minéraux.

Certains faussaires vont jusqu'à tremper leurs montages dans des bains de sels afin de recréer un phénomène de dépôt homogène qui recouvrira donc toutes les traces de collage ou de discontinuité. Dans ces cas-là, comme le sel choisi est généralement un des composés du minéral, vous ne pourrez que dissoudre votre minéral en tentant d'éliminer de la gangue et avec un peu de malchance, détruire les colles et donc la preuve de la falsification en même temps que votre minéral. Si la couche est suffisamment épaisse, les UV ne laisseront rien transparaître et les rayons X ne sont pas vraiment encore dans le domaine public ni très conseillés d'usage fréquent non plus. En principe, une possibilité de détection serait la radiographie tomographie à neutrons, qui sont particulièrement sensibles aux atomes d'hydrogène constituant la colle; cependant cette technique est coûteuse et relativement difficile d'accès pour un simple collectionneur.

L'avis de spécialistes sera toujours important en cas de doute. Il existe de nombreux forums de discussion recensant un grand nombre de faux en minéralogie, gemmologie et paléontologie.

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Quelques idées à propos des bourses...

Qu'est-ce qu'une bourse aux minéraux et fossiles ?

C'est une bourse où on peut acheter et échanger des minéraux et fossiles. et il me semble normal que la majorité des stands proposent aux visiteurs des minéraux bruts et des fossiles.

Ce qu'on trouve aussi dans une bourse...

Ben oui... mais pas seulement...

On y trouve aussi des stands proposant :


En général, on trouve deux stands de ce type sur chaque bourse : un stand de la maison Krantz et un stand de la maison Mineralbox.

On y trouve aussi des stands proposant des objets faisant partie d'une science connexe à la Géologie, Minéralogie et Paléontologie. Je veux parler de la Gemmologie.

Même si j'admets que cette science est connexe à la Géologie, j'estime qu'un seul stand de Gemmologie sur une bourse est largement suffisant.

Une autre "science" a fait son apparition depuis quelques années : la Lithothérapie.  C'est, à mon avis, une belle fumisterie car on navigue allègrement entre "l'énergie des cristaux" et l'ésotérisme parfois le plus fantasque avec des mélanges bizarres de religion chrétienne, de spiritisme, d'énergie astrale, de vaudou, de bouddhisme, d'astrologie allant même jusqu'à la divination par les cartes de tarot .. mais bon, chacun son truc, comme on dit... (I gna bén des céns qui font dins les pidjons..)

Photos L.V.B prises sur la bourse de Gérardmer (Vosges)... c'est vraiment du n'importe quoi !!!!

Quelques pierres roulées pour la lithothérapie, je veux bien... un stand par bourse... mais pas plus !!! Faut pas exagérer avec ces carabistouilles... Sans oublier d'éliminer, d'éradiquer, les machins ésotériques. C'est une bourse de minéraux et fossiles et pas un bazar bizarroïde ni une brocante.

Malheureusement, business oblige, on y trouve aussi des stands de "schmücks", c'est-à-dire de babioles, colliers, bracelets, boucles d'oreilles, pendentifs, petits animaux en pierre. C'est de la pierre... et donc on peut difficilement les refuser... mais bon... si on laisse faire, il n'y aura plus que ca.

Les bourses aux minéraux et fossiles doivent garder leur spécificité et ne pas devenir un marché aux puces, un vide dressing. Je préconise qu'au sein des "vraies" bourses aux minéraux et fossiles seuls 20% des mètres de tables loués aux exposants pourraient être occupés par ce genre de matériel. Je pense qu'il FAUT ABSOLUMENT ETRE INTRANSIGEANTS et ne PAS PERMETTRE une augmentation de la proportion de ces "schmucks" sans quoi, nos bourses vont ressembler à celle que j'ai visitée à Gérardmer en juillet.

Bijoux - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A LIMITER AU MAXIMUM
Photos L.V.B.

Pendentifs en pierre et nacre - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A LIMITER AU MAXIMUM
Photos L.V.B.

Bijoux  et petits animaux - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A LIMITER AU MAXIMUM
Photos L.V.B.

Bracelets et écharpes - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A LIMITER AU MAXIMUM (bracelets à base de pierres)
A EXCLURE SANS CONDITION (tissus et autres bricoles n'ayant rien à voir avec la Géologie)
Photos L.V.B.

Boucles d'oreilles - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A LIMITER AU MAXIMUM
Photos L.V.B.

Boules de cristal et Bouddhas - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A EXCLURE SANS CONDITION
Photos L.V.B.

Bouddhas, masques, parures et colliers de prière de lamas - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A EXCLURE SANS CONDITION
Photos L.V.B.

Boules de verre et coquillages - Bourse de Gérardmer - Juillet de chaque année
A EXCLURE SANS CONDITION
Photos L.V.B.

Quand je vois une bourse comme celle-là, je suis révolté, écœuré, déçu, dépité, scandalisé. Toute cette profusion de bibelots et verroteries met le doute sur les motivations des organisateurs. Je pense qu'il ont loué les mètres de tables à n'importe qui présentant n'importe quoi, pour autant que l'argent des locations rentre dans les caisses plutôt que de faire une sélection des exposants en fonction de ce qu'ils proposent et surtout de la qualité de ce qu'ils proposent.

Une bourse aux minéraux et fossiles vise un public de collectionneurs et de professionnels et donc, la majorité de ce qui est proposé doit pouvoir les satisfaire, excluant au maximum tout ce qui est verroterie et bibelots. Je pense sincèrement que les organisateurs de bourses aux minéraux et fossiles doivent au préalable visiter d'autres bourses afin d'observer les stands des exposants et sélectionner ceux qu'ils désirent inviter en fonction de la qualité des produits qu'ils proposent. Il y va de la notoriété de la bourse, et du sérieux des organisateurs.

Les bourses minéralogiques et paléontologiques fleurissent un peu partout.  Chaque club organise la sienne.  Dans les années '70, les exposants étaient en majorité des amateurs, des représentants de clubs, qui proposaient, pour des prix dérisoires, les excédents de trouvailles à la vente mais aussi à l'échange. Et puis, l'économie de marché a pris le dessus.  Dans les années '80, les marchands, attirés par l'appât du gain, sont arrivés avec leurs minéraux étrangers, leurs fossiles d'Outre-Atlantique ou d'Outre-Pacifique.

La concurrence n'était plus possible pour les petits amateurs...Ils ont d'ailleurs pratiquement disparu des bourses... et s'il en reste, ils ne vendent presque plus rien.  Leurs échoppes n'attirent plus les regards et leurs prix sont dérisoires. Ils se retrouvent maintenant dans les bourses d'échanges, ce qui n'est pas plus mal. Chacun son créneau...

Les organisateurs de bourses minéralogiques et paléontologiques doivent sélectionner de vrais marchands honnêtes qui font leur métier avec amour, avec précision, dans le plus grand respect du client.  Ils ne vendent que du bon, du vrai.  Les prix sont honnêtes, jamais excessifs et jamais non plus anormalement bas.  Ce sont des gens avec qui on peut discuter, tout simplement, et ils nous expliquent, sans faire de manière ce qu’ils ont trouvé, comment ils l’ont trouvé… et le principal, ils ne sont pas avares de conseils pour les plus jeunes.


Bourse de Jouy en Josas, France
Photo L.V.B.

Mais ce n'est pas tout... les exposants étant invités, quand ils s'installent, avant l'ouverture des portes au public et pendant la bourse, les organisateurs DOIVENT jouer leur rôle. Ils passent dans les allées et font retirer de l'étal tout ce qui ne convient pas.

A quoi faut-il faire attention?

Même si les organisateurs ont sélectionné un exposant sur base de ce qu'ils ont pu observer sur une autre bourse, il faut rester vigilant et éliminer sans aucun état d'âme tout ce qui n'a rien à voir avec ni la minéralogie, ni la paléontologie : On voit parfois des pièces de monnaie anciennes, des papillons, des scorpions… Suis-je dans une bourse entomologique ou numismatique ???


A EXCLURE SANS CONDITION !!!

Ensuite, il y a ces stands qui présentent poteries, silex taillés et autres bricoles issues de fouilles archéologiques. 


A EXCLURE AUSSI SANS CONDITION !!!

Mais il y a plus grave… Beaucoup plus grave.
Je dirai simplement que c'est purement intolérable !  Dans certaines bourses j’ai pu constater que le vrai côtoyait le faux voire le falsifié.
Et permettre cela, de la part des organisateurs, c’est un manque total de respect du public et d’éthique.

Accepter que des gens dénués de toute moralité, de toute honnêteté s’installent à côté de marchands honorables est une réelle faute vis-à-vis de ces marchands honorables dont la réputation se trouve entachées par la présence à leurs côtés de ces faussaires, de ces voleurs ai-je envie de dire.

Il est du devoir des organisateurs des bourses lors du déballage de jouer le rôle de garde-fou, de "gendarme", afin que les bourses restent un endroit sûr où une certaine éthique est respectée, et où les visiteurs peuvent sans crainte, acheter sans avoir peur d'être roulés.

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Ce qui est acceptable... sous certaines conditions...

Un de nos exposants travaille dans un laboratoire et son hobby est de faire "pousser" des cristaux de diverses compositions chimiques et dans diverses solutions : acides, basiques ou neutres. Il aime utiliser des milieux de pressions différentes, des autoclaves, des électrolyses...

Ce n'est pas super moche en soit mais faut aimer les synthétiques. D'un autre coté, on tous ou presque tous eu du synthétique dans les mains étant gamin. C'est esthétique quand c'est bien fait et ça flachouille en vitrine et en plus, en général, ce n'est pas très cher.


Alunite colorée en violet. Les cristaux sont pourpre sombre, généralement octogonaux, parfois avec des modifications de pointe. D'autres spécimens cultivés en laboratoire de différentes couleurs ont également été appelés Cermikite. Leur invention est généralement attribuée à la Pologne ou là a Roumanie.


Bismuth obtenu en fonderie


Chlorure d'alumine


Cristaux jaune de composition inconnue sans doute un sulfate de chrome aluminum ou sulfate de potassium aluminum qui a été cristallisée en présence d'un colorant.


Emeraude de synthèse




Fausse géode cassée contenant de magnifiques cristaux d'un violet soutenu aux reflets magiques d'Or, de Vert et de Lumière. Les cristaux ressemblent de loin à du Quartz (allez savoir ce que c'est) transparents et violets avec un recouvrement aux reflets métallique style Aura-Quartz. L'extérieur de la géode ressemble à du plâtre sali, coloré depuis le cœur jusqu'à 1mm de la surface.


Chlorure de cuivre


Sulfate d'ammonium


Sulfate de cuivre

On peut distinguer ici trois états :
  • La chalcantite à l'état naturel est rare, les cristaux sont souvent de l'ordre du millimètre, mais certains peuvent exceptionnellement atteindre jusqu'à 10 cm.
  • La chalcantite de néoformation apparaît dans les mines de cuivre par l'action de l'homme sur l’environnement.
  • Le sulfate de cuivre. On peut faire croître des cristaux d'un bleu profond sur des morceaux de roche naturelle, en saturant une solution d'eau distillée avec du sulfate de cuivre en poudre. Le sulfate de cuivre est nocif en cas d'ingestion et irritant pour les yeux et la peau. C'est d'ailleurs aujourd'hui un incontournable des nombreuses boîtes de chimie, ces jeux éducatifs pour les enfants apprentis chimistes. Le terme chalcantite ne s’applique qu'aux deux premiers exemples.


Prussiate de potassium



Bichromate de potassium ou fausse lopézite et fausse wulfénite
La lopézite est une espèce minérale naturelle qui se rencontre dans les milieux arides notamment au Chili. Le bichromate de potassium cristallise facilement en laboratoire et peut servir à fabriquer de fausse lopézite sur gangue. Elle peut être également utilisée dans sa forme tabulaire pour imiter la wulfénite.
On la trouve de plus en plus couramment, y compris dans les bourses aux minéraux, et cela à des tarifs très variables et avec des provenances diverses, en général la Pologne.
Ce minéral de synthèse représente un réel danger. Il est hautement toxique s'il est ingéré. Il est répertorié comme produit potentiellement cancérigène. Enfin, il pourrait favoriser d'autres types de maladies comme la& stérilité, l'eczéma, voire la cécité s'il entre contact avec les yeux. Il faut faire très attention, tout particulièrement avec les enfants, car il est en général vendu sans aucune mention concernant sa dangerosité, et son ingestion peut être mortelle.


Source Geoforum
Des zircons d'une pureté impeccable... mais provenant d'autoclaves à pression... des zircons synthétiques

...Tout cela fabrication "maison"

C'est très joli, c'est décoratif, c'est issu de "la science chimique" mais ce n'est pas des cristaux naturels. On peut éventuellement les accepter dans une bourse aux minéraux et fossiles mais avec la mention bien en évidence : "MINERAUX SYNTHETIQUES FABRIQUES EN LABORATOIRE".

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Ce qui est toujours acceptable... sous certaines conditions...

Il est impossible que "monsieur tout le monde" puisse détenir certains fossiles comme un crâne de Tyrannosaure; la tête de Lucy, l'Australopithèque, ou un squelette des Smilodon. D'une part, ces fossiles sont très rares (et donc très (trop) chers) et la plupart d'entre eux sont exposés dans des musées.
Donc, si je désire, malgré tout, un crâne de Smilodon sans pour autant vider mon compte an banque et hypothéquer ma maison, je dois passer par un moulage. Certaines sociétés sont spécialisées dans le moulage de fossiles célèbres afin de fournir les laboratoires et classes de sciences des écoles primaires, secondaires et supérieures du monde entier.

Sur les bourses, les stands spécialisés en fossiles proposent de temps en temps, à prix démocratiques, des moulages de fossiles à l'échelle 1/1 comme ceux ci-dessous.


Moulage d'un crane de Tyrannosaurus rex


Moulage d'un crane de Smilodon


Source Geoforum
Le Carcharocles megalodon avait de grandes dents... mais là c'est du délire !!!
Il s'agit donc d'un moulage à l'échelle 10/1 à des fins d'étude.


Dent artificielle (moulage) de Megaselachus megalodon. Largeur 8 pouces, hauteur 12 pouces, autrement dit plus de 30 centimètres ! Les falsifications, si elles ne sont pas toujours faciles à repérer, sont parfois extrêmement grossières. J'en veux pour preuve ces deux photos prises lors d'une bourse. La racine n'a ni la régularité, ni la structure de celle des dents véritables, la "bourlette" est grossièrement lissée au lieu de montrer les nombreuses et fines striures qui lui sont coutumières, la couronne ne montre aucune serrassion, ni même les habituelles fissures de rétraction, et, enfin, la taille de la "bête" est largement surdimensionnée ! Bref, un faux très grossier d'une taille qui doit immédiatement mettre la puce à l'oreille ! Heureusement, cette dent n'était pas à vendre. Le stand sur lequel était présentée cette fausse dent est spécialisé dans les outils de géologues, boites pour collections, présentoirs, supports en bois plexiglas et métalliques. Donc la dents était juste là pour mettre le présentoir en situation.

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Entre vrais et faux, mon cœur balance.

Il y a des "faux" qui sont "vrais"... enfin, comment expliquer... deux exemples seront bien plus parlants qu'un long discours....


Ici, la gangue de sable aquitanien est véritable, les fossiles aussi, cependant c'est un tas de sable fossilifère dans lequel on a enchâssé un tas de fossiles de la bonne période et le tout a été encollé pour ne faire qu'un bloc, avec pratiquement toutes les espèces de l'étage... c'est peut-être beau mais paléontologiquement très discutable... bien que rien ne soit faux, si ce n'est l'agencement qui n'est pas naturel.
Au sein d'une bourse, j'aurais tendance à refuser cette pièce, bien qu'il n'y ait rien de faux... mais ce genre de truc pas tout à fait naturel, ça me gène.


Pour moi, ce sont des poissons en nodule du Brésil dégagés totalement sur une face et remis sur des blocs de calcaire "très esthétiques"


Donc le fossile est vrai, la gangue est vraie... mais l'ensemble est faux. C'est du Bling-Bling décoratif... certains aiment ...d'autres détestent... que dire ? Personnellement, je pourrais en acheter au prix où je les ai vu à Sainte Marie aux Mines... pour décoration sans plus !!
Mais bon, le fossile, en lui-même est magnifique, mais au sein d'une bourse, je les refuserais ! Dans une boutique d'objets décoratifs, je suis d'accord mais pas dans une bourse.

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Ce qui est intolérable, ce qui est inacceptable, ce qui doit être traqué, chassé et éradiqué de toutes nos bourses... même s'il faut bannir l'exposant de toutes les bourses en le renseignant auprès de tous les organisateurs privés ou publics.

Exemples de minéraux et fossiles transformés et trafiqués par l'homme

Les exemples évoqués ci-dessous sont loin de donner une liste exhaustive des faux minéraux commercialisés aujourd'hui.

Je suis en contact avec une famille marocaine établie à Erfoud.  Ils exploitent manuellement une petite carrière, récoltent les roches bourrées de trilobites et les dégagent d'abord au percuteur et ensuite à la sableuse.  Dégager un trilobite prend plusieurs heures d'un travail minutieux.  C'est un boulot merveilleux... et c'est leur gagne pain.  Je leur achète régulièrement des trilobites parce que je sais pour l'avoir vu de mes yeux que les fossiles provenant de chez eux sont VRAIS, non falsifiés !!!

Mais ce n'est pas toujours le cas... On peut trouver les fameux trilobites falsifiés. Qu'ils soient marocains, chinois ou russes. Certains sont en résine, plus vrais que nature, d’autres sont le fruit d’astucieux collages de morceaux parfois de plusieurs espèces différentes.  D’autres sont le fruit d’un travail d’artiste… gravés à la pointe en acier ou dessinés à la disqueuse…

Avec un certain trait d'humour, on pourrait dire qu'en fait ceux qui vendent du faux sont encore relativement honnête car... il ne vendent pas ça trop cher...entre 25 et 50 euro pour une pièce faussement minéralogique ou paléontologique mais qui est somme toute assez décorative.
Le marché des faux ne va-t-il pas devenir un vrai marché ? Et les collections de faux ne vont-ellles pas devenir des vraies collections (comme de collectionner les faussses pièces de monnaies qui valent souvent plus cher que les vraies).
J'ai vu dernièrement sur Ebay la vente d'une géode minéral où l'annonce précisait qu'il s'agissait d'un faux.

Enfin, il faut savoir que dans les bourses, il arrive aux professionnels belges, français, anglais, italiens, allemands... tout comme aux amateurs, en toute bonne foi, de vendre de vendre des faux venant du Maroc mais aussi de Chine, d'Europe ou des Etats-Unis, croyant vendre de vrais minéraux et fossiles. Eux-mêmes se sont fait gruger par des margoulins plus malins qu'eux.

Certains professionnels et amateurs le font malheureusement en toute connaissance de cause, sachant que l'acheteur ne ferait pas la différence.
Ben oui, c'est évident. Des professionnels et des amateurs peuvent être malhonnêtes ! Dès qu'une activité est lucrative, certains sont tentés de tricher, plus ou moins, avec plus ou moins de talent. Un bon commercial est capable de vendre n'importe quoi à n'importe qui ! Et quand un individu est plus commercial que scientifique, les intérêts sont différents. Cela ne veut pas dire non plus que tous les commerciaux sont malhonnêtes... Maintenant, reconnaitre les faux... Quand c'est flagrant, ça va, mais quelques fois c'est bien fait. Même les plus grands musées ont dans leurs collections des faux, parfois achetés une fortune...

D'où l'intérêt de glaner ici et là des infos et de monter un dossier essayant tant bien quel mal de démonter comment un faux peut être présenté. Certains sont faits en série, alors on les repère facilement. D'autres présentent des aberrations (associations impossibles, "erreurs"), et là, il faut souvent s'y connaitre un minimum.

Les images ci-dessous sont une compilation de tous les faux que j'ai pu trouver sur Internet.  Je n'aurais pas été capable d'en rassembler autant.  Elles ne sont là que pour étayer mes dires et à titre informatif pour prévenir les futurs acheteurs. Si certaines de ces images sont contractuelles, faites-le moi savoir sur vanbellingen@skynet.be et je les enlèverai.  Mais ce serait dommage pour l'érudition et la prévention des jeunes collectionneurs...

Géodes colorées

Il s'agit de géodes de quartz blanc, provenant du Haut Atlas marocain, souvent du col du Tizi N'Tichka (Altitude 2260m) que l'on peut rejoindre par la N9 et redescendre en direction de la vallée d'Assif Imini.

Certaines de ces géodes sont très belles, scintillantes de mille éclats et sont vendues en l'état.

Les autres, moins belles, plus petites ou de qualité inférieures sont colorées artificiellement.  Deux couleurs sont prépondérantes : le lilas et le rose.  C'est totalement kitch mais ça plait aux touristes gogos.


Agates et Quartz trafiqués, irradiés, chauffés, colorés, teintés...

Le Quartz est abondant dans la nature. Lorsque sa couleur d'origine est trop pâle ou trop terne, l'homme a cherché depuis des siècles et encore aujourd'hui à améliorer son attrait visuel à l'aide d'un ou plusieurs traitements successifs. Ils sont nombreux et variés, ce qui explique pourquoi il fait l'objet d'une fiche à part entière. Les plus courants sont détaillés ici.

Quartz Aura

 
Quartz aura
Rainbow FLAME AURA Quartz Titanium
Ce type de quartz est effectivement traité en laboratoire : Quartz porté à une température de 871°C dans une chambre à vide, avec un dépôt de métal qui colle sur le quartz par la charge électrostatique naturelle du cristal dans un processus appelé ionisation magnétron. Chaque métal donnant une couleur et une irisation particulière.
Brevet déposé aux Etats-Unis par la société Azotic Coating Inc.
Aqua Aura Quartz : Recouvert de 24ct d'Or
Angel Aura Quartz : Recouvert d'Argent et Platine
Champagne Aura Quartz : Recouverte d'or et d'oxyde de fer II (FeO)
Flame Aura Quartz : Recouvert de Cobalt
Ruby Aura Quartz : Recouvert d'or, platine et argent
Sunshine Aura Quartz : Recouvert de titane
Tangerine Aura Quartz : Recouvert d'or et d'oxyde de fer III (Fe2O3)
Tanzanite Aura Quartz : Recouvert d'or et indium

Quartz Mystique

Le Quartz Mystique est un quartz aura taillé. Le quartz est un des minéraux les plus communs sur la terre et est bien connu dans le monde des pierres précieuses. Le quartz est attrayant et durable, aussi bien que bon marché. Il peut être coupé et sculpté en beaucoup de formes et de grandeurs différentes.

Une nouvelle technologie appliquée aux processus de mise en valeur des pierres incolores comme le quartz et le topaze a créé une nouvelle variété sophistiquée appelé Quartz Aura.
Taillé, il devient "quartz mystique" et affiche un superbe effet d'arc-en-ciel qui le rend tout à la fois unique, à la mode, créatif, un symbole de jeunesse, un esprit rebelle ou tout simplement l'envie d'être différents.

La couleur, la brillance et la clarté du produit final dépendra en grande partie de la qualité, de la coupe et du polissage de la pierre originale. 

Dans une certaine littérature le "magnifique effet arc-en-ciel" du quartz mystique (très kitch à mon goût) est appelé "Quartz Enrobé".

Quartz Arc-en-ciel


Le summum du kitch : un quartz arc-en-ciel, plongé dans différents bains colorés.  juste décoratif... mais de très mauvais goût... enfin tous les goûts sont dans la nature... chacun son truc... mais à refuser catégoriquement dans une bourse... et pourtant...

Agate

L'extraction des géodes étant un art parfois délicat ainsi que leur sciage, il n'est pas rare que des cristaux internes s'en trouvent brisés.


Mine d'agate à ciel ouvert de Colonia Wanda, route nationale 12, à 40 km de la ville de Puerto Iguazú (Argentine).

On peut donc constater régulièrement des collages dans des géodes afin de réparer des dégâts accidentels mais ceux-ci doivent être rigoureusement mentionnés à l'acheteur afin de ne pas laisser planer une intention frauduleuse mais aussi parce que la valeur marchande de la géode en est altérée. Dans des cas nettement moins honnêtes, des faussaires vont utiliser une base de géode nettoyée pour y recoller des cristaux afin d'obtenir une géode d'une plus grande valeur marchande car plus rare voire créer des compositions de géodes encore jamais découvertes (comme la géode berbère).

Il est également possible de recouvrir les traces de montage de ces fraudes grâce à une cristallisation artificielle dans des bains de sels.

Agate colorée

Il s'agit souvent de tranches d'agates plongées dans un colorant (bleu, violet…) afin de lui donner une coloration beaucoup plus attirante que celle naturelle. Il existe plusieurs variétés portant sur l'aspect des colorations rouges, vertes, jaunes, bleues ou noires. Celles dont la couleur est éclatante peuvent être colorées artificiellement. Le processus tire parti de la porosité de l'agate et est documenté dès 1820 dans la région d'Idar-Oberstein (où l'extraction des agates existe depuis le XVème siècle"). Toutefois, il y aurait des preuves que les Romains teignaient déjà les agates.


Agates colorées artificiellement.

La plus kitch des agates colorées artificiellement.

Agate naturelle... évidemment plus terne...

Fausse citrine au départ d'une améthyste

L'Améthyste s'éclaircit légèrement lorsqu'elle est chauffée à faible température. Elle devient jaune entre 260 et 600°C et on lui donne alors le nom de Citrine. Avec le même traitement, certaines Améthystes brésiliennes (Montezuma) deviennent vertes et peuvent être vendues sous l'appellation de Prasiolite. Lorsque l'Améthyste est encore chauffée davantage, la couleur est "lessivée" et elle finit par devenir blanc laiteux.

Aujourd'hui la plupart des citrines vendues sont en fait des améthystes chauffées. Chauffer une améthyste au four ou au chalumeau permet de transformer sa couleur violette en jaune, clair ou foncé selon la température. On fabrique de fausses citrines à partir d'améthystes, car la citrine naturelle est rare, et beaucoup plus chère que l'améthyste chauffée. On trouve toutes sortes de faux, y compris de très grandes géodes.


En démonstration à Sainte-Marie-aux-Mines, au stand des améthystes colombiennes. Un morceau de géode dont une partie a été chauffée au chalumeau et l'autre partie restée intacte. Ils expliquent que dans certaines régions, lorsqu'ils trouvent des géodes d'améthyste dont le coloration n'est pas optimale (optimale = violet foncé profond avec des faces très lisses et brillantes), les exploitants n'hésitent pas à chauffer les améthystes pour les transformer en citrines qui peuvent alors se vendre plus cher et récupérer ainsi par un moyen frauduleux une perte financière considérable (la pièce en elle-même et la main d'œuvre nécessaire à son extraction.)

Faux quartz fumé

Le quartz fumé est particulièrement apprécié pour sa couleur et en général plus onéreux que le quartz normal.
Il doit sa couleur naturelle à la radioactivité du site dans lequel il se trouve.


Quartz fumé du Mont Blanc, France. Source : Minéraux05

Le Quartz le plus souvent irradié artificiellement est le Cristal de roche. Il devient alors beige à brun, brun-verdâtre à jaune-verdâtre ou brun-gris à presque noir. Plus la durée d'irradiation est longue et plus la nuance sera sombre. C'est ainsi que les "quartz d'Arkansas" presque noirs sont présentés dans les bourses alors que toute personne correctement informée sait qu'il n'y a pas de quartz fumé naturel dans cet état des USA.


Quartz irradiés. On remarque bien que les cristaux sont presque noirs alors que la matrice de quartz est restée presque blanche. L'irradiation a été intense mais de courte durée, si bien que les parties plus fines sont rapidement devenues noires alors que les parties massives sont restées blanches. Une irradiation naturelle aurait été lente, peu intense et de très longue durée. Tout le bloc aurait été légèrement fumé.

Le quartz "morion" irradié ou bombardé peut être récupéré. Il suffit de le chauffer progressivement jusqu'à 220 c° pendant 15 minutes environ, et relaisser doucement la température redescendre. Grosso modo l'opération dure 1h30 et ainsi vos quartz seront comme "neuf" comme si vous veniez de les sortir de la mine, d'une couleur blanche bien plus sympa que les trafiqués.

Une anecdote en passant. Dans la bourse de Charleroi, du temps où elle se déroulait encore dans un hall du Palais des Expositions de Charleroi bien avant d'être délocalisée à Mont sur Marchienne, on a vu arriver des Roumains qui écumaient littéralement les bourses de chez nous depuis quelque temps... Ils vendaient ces fameux morions bombardés et de toute beauté. Dès le début les autres exposants se sont insurgés demandant aux responsables l'exclusion pure et simple des Roumains ou menaçant de quitter les lieux eux-mêmes, les accusant (à tort ou à raison ?) d'avoir également volé un portefeuille. Les organisateurs ont palabré un certain temps avec les exposants, invoquant le fait que tout le monde doit faire son beurre... etc. Bref la tension est doucement redescendue et peu à peu, "business is business", chacun s'est remis à faire son petit commerce.
Il faut dire aussi qu'ils occupent en général deux énormes tables et qu'ils ils vendent ces quartz noirs... et autres minéraux sans aucune indication : pas de prix, pas de provenance, pas de détermination.  Pour ce qui est de la provenance, ils auraient bien eu du mal de nous la donner… enfin, ils auraient pu nous indiquer l’adresse de l’usine nucléaire de YYY où ces quartz ont été bombardés pour les faire devenir si noirs.  Ils ne parlent pas un mot de français et quand on leur demande le prix, le vendeur écrit sur un carton ou sur l'écran d'une calculatrice 10 – 15 – 20 – 25.  Laconique mais terriblement clair : entre 10 et 25 euros… à la tête du client !!! J'ai demandé un prix d'une fluorite et le gars a écrit "50" sur sa calculette. Je lui ai fait signe "non" tout en avançant vers le bout de sa table. Il m'a poursuivi avec sa calculette en indiquant 30, puis 20, 15, et enfin 10. Poussant le bouchon aussi loin que je pouvais, je lui ai tendu un billet de 5 euros et je suis reparti avec la fluorite. Je peux comprendre que les autres exposants puissent s'insurger contre ces pratiques commerciales douteuses.
Mais le plus drôle dans l'histoire c'est que le dimanche soir à la fermeture de la bourse, alors que j'étais en train de boire un verre à la buvette avec des copains, j'ai pu assister à une scène surréaliste : beaucoup d'exposants faisaient la queue devant les Roumains, portefeuille à la main, négociant et marchandant comme des malades ces quartz qu'ils décriaient la veille. Le stand s'est vidé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... et nos joyeux Roumains sont repartis chez eux sans un cailloux dans la voiture.


Quelques quartz irradiés. Pour les quartz "morions" de Roumanie, je confirme il n'y en a jamais eu ! Je le ai vu apparaître comme ceux du Kazakstan, ou même de Brad (Transylvanie), zone que je connais assez bien pour y avoir voyagé et où il n'y a jamais eu de quartz noirs. Les quartz morions roumains sont des quartz typiques de Cavnic qui ont une forme très reconnaissable et que j'ai vus personnellement dans les mines là bas. Ils sont naturellement blancs.
Faut dire que sous le soleil de Ste Marie, ils bronzent "naturellement" peut-être, et plus vite que leurs vendeurs...
Attention à l'amalgame : il y a quand même des Roumains corrects qui souffrent de ces farces et attrapes pour "bleus" en minéralogie, j'en connais. Comme il y a des gens bien de chez nous qui n'hésitent pas à vendre ces pseudo morions sans préciser le traficotage, quand on commence à balayer, gare aux éclaboussures. Tant que l'on peut s'exprimer librement, démocratiquement, on se gardera de donner des noms bien sûr... L'essentiel est d'avertir tout en gardant une "bienveillante neutralité". Dans le fond ce sont des secrets de polichinelle, pour nous les affranchis. Mais il y a tant de profanes... c'est quand même bien de les avertir, non ?

Autres minéraux irradiés

En discutant avec des amis à propos des minéraux irradiés, l'un d'eux m'a parlé de certaines pièces frauduleuses en provenance du Pakistan. Je me suis rendu auprès d'un exposant bien connu dans nos bourses, Zulfikhar Fawaz Ayub Khan (que tout le monde appelle "Khan") en vue d'avoir des explications sur ce sujet. Il m'a parlé du changement de couleur de certains cristaux de tourmaline lorsqu'ils sont irradiés. Vous pouvez prendre des cristaux peu ou pas colorés, très pâles et les zapper, ce qui crée une augmentation marquée de la couleur des cristaux, virant au rose vif. La couleur s'estompe avec le temps et très rapidement lorsqu'elle est exposée au soleil.
Me promenant avec lui sur la bourse de Munich, il m'a indiqué une table proposant une sélection de cristaux de tourmaline avec une belle couleur. On pourrait penser qu'elles sont naturelles toutefois, comme le montrent ces photos, le quartz associé à la tourmaline est d'un noir de poix, ce qui indique clairement que les cristaux ont été irradiés.
Ces cristaux ne sont pas faux à proprement parler mais c'est simplement un matériau de mauvaise qualité mis en valeur par l'homme.

Les tourmalines roses irradiées.

Aigue marine cocorico

Là, le procédé me dépasse complètement. Il s'agit d'une pièce d'aigue marine sur lit de quartz.  Les quartz devaient être transparents à l'origine, mais le traitement les a fait devenir blancs et opaques... on pourrait dire laiteux.  Les aigues marines, dont je ne sais absolument rien de la couleur d'origine, sans doute d'un bleu pâle, ont été teintées aux couleurs du drapeau français : les extrémités de cristaux en bleu, le centre en blanc laiteux (comme les quartz) et le pied en rouge. Cadeau pour le Président de la République ???


Dans le même style que les quartz aura, voici une pièce exceptionnelle : l'aigue-marine franchouillard cocorico. C'est à mourir de rire... En y réfléchissant, on pourrait se procurer des pièces avec les couleurs du drapeau de son pays voire même aux couleurs du pays d'extraction, come une espèce d'A.O.P., par exemple !

Quartz de synthèse

Les quartz de synthèse sont très nombreux et très utiles pour l'industrie. On en trouve aussi beaucoup revendus sur le marché. Pour les fabriquer, on profite de la solubilité du quartz. L'ENS Lyon décrit bien ce processus.

«Le quartz cristallisé est très utilisé dans l’industrie électronique (oscillateur, horloge, et autres applications de la piézo-électricité). Les cristaux naturels sans défaut étant beaucoup trop rares, l’industrie fabrique des quartz de synthèse en faisant cristalliser de la silice dans le même système cristallin que la nature, le système rhomboédrique pseudo-hexagonal.
Pour cela, on utilise le fait que le quartz est soluble dans l'eau à hautes température et pression, et à pH basique. On utilise un autoclave en forme de colonne de très grande taille (> 0,5 m de diamètre et > 10 m de haut). On y dissout du quartz naturel (mais mal cristallisé) dans de l’eau à haute température (plusieurs centaines de kelvins), haute pression (plusieurs dizaines d’atmosphères) et à Ph > 11 (les valeurs exactes sont des secrets industriels). On maintient une différence de température de quelques dizaines de degrés entre le bas (plus chaud) et le haut (plus froid). Le quartz est plus soluble à haute qu’à basse température. Il "suffit" alors de régler la température, la pression et le Ph pour que le quartz se dissolve en bas de l’autoclave et précipite en haut. Au sommet de l’autoclave, des lamelles de quartz sont suspendues dans la solution par des fils d’argent. Au cours du temps (plusieurs semaines), ces lamelles de quartz qui servent de germe de cristallisation croissent et deviennent de beaux cristaux de quartz...
Ce procédé de synthèse du quartz s’apparente à de l’hydrothermalisme. Les eaux circulant dans des fractures en profondeur dans la croûte continentales sont à hautes température et pression, et leur Ph est parfois assez élevé. Ces eaux peuvent dissoudre une quantité notable de silice à grande profondeur. Si au cours de leur cheminement elles montent (baisse de température et de pression), alors la silice cristallise sur les bords de la fracture (qui servent de germes), et il se développe de très beaux cristaux de quartz, comme on peut en trouver tapissant les fractures dites "alpines" dans les massifs cristallins externes des Alpes françaises, et également dans de nombreux filons du Massif Central, du massif Armoricain... »

Aujourd'hui en Chine, de gigantesques autoclaves produisent des spécimens minéralogiques de synthèse, notamment de fameuses améthystes zonées, qui présentent des morphologies identiques aux quartz naturels.


Il y a quelques années des Améthystes synthétiques sont apparues à Sainte Marie aux Mines : on pouvait remarquer que la matrice même étant aussi une roche reconstituée.

Caractéristiques des améthystes de synthèse :

  • Les cristaux se présentent sous différentes tailles (de 5cm à quelques mm pour la 1ère génération, quelques mm pour la 2ème), en forme de prismes allongés, certains en prismes aplatis et de nombreux biterminés.
  • Des cristaux cassés révèlent une cassure conchoïdale nette et brillante.
  • Les cristaux ont l'air abîmés, certains sont cassés, d'autres présentent des stries de croissances surtout sur les terminaisons.
  • Je n'ai pas réussi à trouver de macles particulières, seulement des cristaux interpénétrés.
  • Les cristaux sont à l'origine blancs transparents, les terminaisons sont violettes.
  • La couleur jaunâtre vient d'un encroûtement secondaire peut-être contenant des restes de la soupe d'origine contenant des oxydes de fer, avec une nouvelle génération de petits cristaux.
  • Hormis la matrice qui ressemble à un grès très fin reconstitué, il n'y a aucun minéral associé.


Voici quelques "créations" du labo autour du quartz
En orange une citrine de synthèse, en bleu un quartz dopé Cobalt II en site tétraédrique, en vert une prasiolite - améthyste "verte" de synthèse (quartz dopé Fer II en site octaédrique), et ensuite une améthyste de synthèse très foncée (quartz dopée fer III et proton)
Ces pièces n'ont pas de gangue et sont souvent appelées "Chatham de labo" en provenance des USA.


On trouve aussi dans les bourse des "Quartz craquelés et teintés". Il s'agit d'un Quartz monocristallin (constitué d'un seul et même gros cristal) de variété incolore (Cristal de roche) qui est chauffé puis plongé brutalement dans une solution aqueuse teintée, provoquant ainsi une multitude de craquelures dans lesquelles le liquide teinté s'est infiltré. Il est appelé Quartz rubassé ou craquelé.

Faux jade en antigorite

L'antigorite est une espèce de serpentine.
La picrolite, variété verte, est souvent utilisée, colorisée, afin de simuler du jade, alors qu'elle est beaucoup plus courante et moins chère que le jade. L'autre raison étant que l'antigorite est nettement plus tendre que le jade et donc plus aisée à tailler.

La serpentine n'est pas une espèce minérale mais une famille de minéraux du groupe des silicates, sous-groupe des phyllosilicates (ou silicates lamellaires). Cette famille contient plus de 20 membres ou polymorphes que l'on retrouve dans des roches métamorphiques riches en hydroxydes de fer, d'aluminium, de manganèse, de nickel, de zinc, de calcium et/ou de magnésium ((Mg, Fe)3Si2O5(OH)4).

Étant donnée leur origine de transmutation ainsi qu'à cause des nombreux additifs mis en présence durant ce phénomène, ses membres sont souvent difficiles à identifier car ce minéral cristallise également en microcristaux. Les trois plus importants polymorphes de la serpentine sont l'antigorite, le chrysotile, une forme d'amiante, et la lizardite. La roche correspondant à la famille de la serpentine est la serpentinite. Les «roches serpentines» sont des roches riches en serpentines, naturellement alcalines et riches en certains métaux toxiques (nickel notamment) et/ou en fibres d'amiante cancérigènes et écotoxiques.

Certains types de serpentine sont utilisés en joaillerie comme pierre taillée ou comme pierre ornementale. Les habitus asbestiformes sont cancérigènes.

Les formes gemmes sont taillées comme pierres fines et pierres ornementales (les antigorites). Souvent teintée, elle peut imiter le jade et se retrouvera nommée en "Suzhou jade", "Styrian jade", "jade Teton" et "Nouveau jade". La serpentine de Nouvelle-Calédonie est particulièrement riche en nickel et une des grosses sources au monde de minerai de nickel (népouite).

La bowenite et la williamsite, des variétés d'antigorite sont les variétés les plus courantes avec la lizardite pour ces usages. Leurs coloris délicats, l'aspect translucide mais également leur relative tendreté les rendent attractives pour la sculpture voire les bijoux.


Picrolite, variété d'antigorite d'un vert profond et translucide, utilisée pour réaliser les sculptures, bijoux et autres colliers. Souvent vendue sous l'appellation "Jade de Suzhou", "Jade de Styrie", "Jade Teton" ou "Nouveau Jade" alors que cette pierre n'a rien à voir avec le vrai Jade.

Okénite

L'okénite fait partie d'un groupe de minéraux isostructuraux : le groupe de la tobermorite. L'okénite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des phyllosilicates, composé de silicate de calcium hydraté de formule, Ca3[Si6O15]•6(H2O). Les cristaux peuvent atteindre jusqu'à 4 cm.

L’okénite est de couleur blanche soyeuse à nacrée.


Okénite naturelle, Khandivali, Maharashtra, Inde.
Photo Wikipédia par Didier Descouens

Il existe des spécimens de vives couleurs vert, bleu, mauve, donnés comme venant des Indes ou de Chine qui sont des pièces colorées artificiellement.


Okénite orange, verte, jaune. Source : Geoforum


Okénite verte, Photo Kluka.

Fausse turquoise à partir de turquénite, d'howlite ou de magnésite

Le faux le plus répandu pour la turquoise est la turquénite, à savoir un minéral (en général de la magnésite ou de la howlite) coloré artificiellement en bleu afin de ressembler à la turquoise.
L'adjonction de colorant existe pour la turquénite, la howlite ou la magnésite que l'on cherche à faire passer pour de la turquoise.


Howlite à gauche et magnésite à droite


Howlite ou magnésite colorée = turquénite = fausse turquoise

De belles turquoises ???

  
Joli, non ?  Dimensions intéressantes...et bien non... encore une arnaque : pierre colorée en surface !!

Le carbure de silicium

Le carbure de silicium est un composé chimique de formule SiC.
C'est une céramique technique réfractaire ultra dure semi-conductrice synthétique, qu'on peut trouver dans la nature sous la forme d'un minéral très rare, la moissanite.

La moissanite est la forme naturelle du carbure de silicium, C'est un minéral très rare sur Terre constitué essentiellement du polytype 6H du SiC, ou α-SiC, bien que d'autres polymorphes y soient également présents. Elle a été observée pour la première fois en 1893 par le chimiste français Henri Moissan, d'où son nom. Les cristaux sont constitués d'atomes unis par des liaisons chimiques fortes, comme dans le diamant, ce qui permet au matériau de supporter des pressions très élevées, jusqu'à 52,1GPa.

De la poudre de carbure de silicium est produite industriellement depuis la fin du XIXème siècle comme abrasif.

Les grains de SiC peuvent être traités par frittage pour obtenir des pièces en céramique très dures, de 9,0 à 9,5 sur l'échelle de Mohs, qui sont largement utilisées pour des applications exigeant une résistance élevée comme les freins, les embrayages, ou encore les plaques de certains gilets pare-balles.

Le carbure de silicium a également des applications électroniques qui remontent au début du XXème siècle avec les premières radios, puis des diodes électroluminescentes (LED). Aujourd'hui, ce matériau est employé dans les composants électroniques devant fonctionner à température élevée, ou sous des tensions élevées.

Il est possible d'obtenir de grands monocristaux de carbure de silicium par le procédé Lely, cristaux qui peuvent ensuite être taillés en moissanite synthétique. La moissanite artificielle peut servir de faux pour imiter le diamant.


A gauche, saphir blanc de laboratoire; au centre, moissanite et à droite, diamant

Sa version artificielle, est très courante sous le nom de Carborundum qui est une marque déposée.

Le carbure de silicium présente plus de 250 polymorphes dont les principaux sont l'α-SiC (ou polytype 6H, hexagonal), le β-SiC (ou polytype 3C, de type sphalérite), et le carbure de silicium 4H.


Carbure de silicium synthétique, qui peut être broyé pour en faire des poudres abrasives, des plaques de gilets pare-balles, des réfractaires, des semi-conducteurs...

Zincite

La zincite la plus fréquemment rencontrée est une pierre de synthèse accidentelle issue des fours de production du zinc. On trouve sur les étals des marchands polonais, des paquets rouge-brun cristallisés vendus au kilogramme, avec une simple étiquette «zincite» sans autre précision. Il s'agit en fait de résidus de fours métallurgiques.


Cristaux de zincite provenant d'un four à zinc. Pologne.

La couleur, l'éclat et le transparence de ce minéral on donné l'idée à l'homme de la tailler, de la facetter et de la monter en pendentifs.


Zincite facettées et cristal de zincite monté en pendentif.

Géode berbère de galène

La galène a la particularité de se cliver très facilement et parfaitement en morceaux pseudo-cubiques. Il est facile d'encoller l’intérieur de géode de calcédoine dont l'intérêt minéralogique est limité et de saupoudrer et tapissé l'intérieur avec les morceaux clivés de galène de tailles différentes pour obtenir une «géode de galène» du meilleur effet. On la surnomme «géode berbère;».

On trouve même des géodes artificielles faites en poterie, dans lesquelles ont été plantés des bouts d'allumettes, afin d'obtenir une cristallisation en stalactites. Puis la géode est peinte en noire à l'extérieur et en blanc sur la tranche. Ces fausses géodes sont très courantes au Maroc.


Source Geoforum
Géode hyper sphérique dont la gangue semble être de la roche reconstituée ou du plâtre et moulée tandis que la galène (tiens, j'ai jamais vu une géode de galène, moi...) de la galène pulvérisée et projetée sur les côtés préalablement enduits de colle. On en trouve aussi réalisée sur base d'une géode de calcédoine marocaine peu intéressante.
La galène a été fixée de manière non homogène. Des spécimens plus "élaborés" sont également disponibles : des cubes plus importants en taille sont d'abord déposés individuellement, puis les zones restantes sont recouvertes de petites cristallisations qui se déposent au hasard. On a ainsi des pièces plus esthétiques...

Collages

Une feuille d'or collée avec de la colle cyanoacrylate sur du quartz fumé et vendu comme or natif avec une discrète paragénèse de mispickel (arsénopyrite) pour faire plus vrai....

5-6cm de long ...vendu 12 euros... (seulement !!!). Pièces censées venir du Nevada (localisation pour faire joli)...  Le prix ultra léger a attiré mon attention.  Sachant que l'or natif présenté comme cela sur du quartz existe vraiment mais que c'est excessivement rare, je sais donc que ce genre de pièces se vend souvent avec au moins 3 zéros avant la virgule. Le prix dérisoire indique bien la qualité de la pièce.


Voici donc ces blocs de quartz portant des filaments d'ors natifs. Il suffit de les tremper dans l'acétone et on voit les "implants" se désagréger, et les paillettes d'or natif tomber au fond du pot.

Calcite collée sur une matrice (provenance d'Inde)

L'année dernière, on m'a parlé pour la première fois de ces faux : de simples cristaux de calcite collés ensemble en gerbe ou en grappes sur une matrice de basalte.

Au départ, cela semblait si gros que je n'y croyais pas... mais sur un stand indien (ou pakistanais) dans le grand hall couvert de Sainte Marie aux Mines, j'ai pu observer quelques unes de ces pièces.
Feignant un intérêt pour la beauté de la pièce, j'ai demandé au marchand de pouvoir la photgraphier. Il a accepté avec le sourire ne sachant pas la vraie raison de mon intérêt pour la chose.
Comme vous pouvez le constater, les calcites sont regroupées dans des espèces de gerbes semi-circulaires. A la base des cristaux, la colle est bien visible.



Les calcites collées. C'est joli et esthétique... mais faux!!!


La fiche descriptive est pourtant claire... en 4 langues : Français, Allemand, Anglais et Italien
Voici la note française :
DESCRIPTION
Minéraux : Aquamarine,Topaze,Apatite... spécimens collés
Poids : 240 Grammes
Taille : 100*80*62 mm
Couleur : Bleu d'eau, sherry brun, rose
Etat : Excellent
Traitements : Ont été collés
Origine : Skardu, Pakistan
Localisation : Peshawar, Pakistan
Photo prise en Lumière Blanche basse Energie

On ne peut pas être plus clair : c'est collé !!!

Dans la bourse de Charleroi, alors que je déambulait dans les allées, un ami est venu me chercher, me tirant par la manche pour me montrer une pièce, selon lui, exceptionnellement fausse. Et il avait raison. Elle avait réussi à me passer sous le nez, inaperçue. Quelques branches de stibine bien noire bien centrées sur une calcite bien blanche. on l'a achetée pour le plaisir. Une heure dans l'acétone la stibine est restée dans la main, la calcite au fond du pot, avec entre les deux de beaux filaments type gruyère fondu dans les macaronis, de colle en cours de dissolution. Je lui avais dit, et je vous le rappelle : attention à tout ce qui est trop bien centré sur une gangue, ça sent la manoeuvre frauduleuse.


Les stibines sont vraies mais recollées, ça fait un beau présentoir!
Colle et Stibine broyée, et les Roumains nous refont la Tour Eiffel ou l'Atomium.

L'acétone dissout la colle présente sur vos minéraux !
Ce n'est certainement pas quelque chose que vous aimeriez savoir : votre magnifique cristal de gemme sur matrice est en fait un spécimen fabriqué de toute pièce comportant une généreuse couche de colle pour maintenir tout en place.

Par exemple, les nouveaux merveilleux spécimens de Scorodite sur matrice de Chine. Beau, pourtant collés.

Donc, si vous vous posez des questions, si vous avez un doute sur une pièce que vous possédez, faites-la tremper dans de l'acétone. Vous verrez ce qui tombe en morceaux! Parfois rien et parfois quelque chose de substantiel.

Nous avons fait l'expérience pour le partage vers les collectionneurs et pour confondre les revendeurs de minéraux trafiqués.

Les émeraudes sur calcite de Bolivie : Un passage dans l'acétone et l'émeraude se décolle de la matrice. Elle tombe dans le fond du bac, entrainant avec elle des fils de colle en dissolution. CQFD !

A ne pas confondre avec

Le travail de la gangue (envers de la pièce) : il me semble indispensable de parler ici de ce travail qui peut être effectué avec plus ou moins de finesse, en fonction des moyens techniques dont on dispose. 
Le collectionneur sur le terrain ne voudra pas s'encombrer de kilos superflus, surtout s'il se trouve à bonne distance de son moyen de locomotion. Aussi il n'hésitera pas à user de ses outils pour réduire la gangue au maximum sans pour ela endommager les minéraux présents sur le bloc. Si cela s'avère trop risqué, le travail pourra être fait à l'aide d'une scie diamantée. Mais il est vrai que certains n'apprécient pas de voir une pièce à l'envers bien droit et lisse. Cela se comprend. (personnellement, cela ne ne dérange nullement...)
C'est pourquoi il existe un système dit de "blastage" (sorte de sablage avec des grains plus ou moins fins), qui permet d'attaquer la gangue à l'endroit où elle a été sciée, pour lui redonner un aspect naturel (cassure, zone de contact...). Ceci n'est en aucune façon un "traficotage" de minéral. Les marchands de tels systèmes sont bien représentés et présentent leur matériel sur certaines bourses internationales...

Le nettoyage des minéraux :Là aussi, certains puristes diront qu'un minéral ne doit pas être nettoyé, et présenté tel qu'il a été trouvé. Il est extrêmement rare de trouver un minéral qui ne soit pas sali, soit par des oxydes de fer, soit par de la "boue", ou bien par d'autres produits secondaires qui découlent de l'altération de la roche encaissante et qui sont plus ou moins tenaces.
Une fluorite, par exemple, aussi belle et brillante soit-elle, sous une couche d'oxydes de fer ne présente aucun intérêt. Pour cela des produits divers peuvent être utilisés. Le plus difficile est d'utiliser celui (ou ceux) qui n'ont pas d'action destructrice sur la cristallisation qui nous intéresse... A titre d'exemple, nous pouvons prendre les derniers octaèdres de fluorite chinoise qui sont initialement noyés dans le quartz. l'acide fluorhydrique permet à leur couleur bleu-vert d'être mise en valeur. Mais ceci s'est également vu pour quelques rares pièces de fluorite et baryte du Maroc qui étaient dissimulées sous plus d'un centimètre de quartz marron, sale, terne... et sans aucun intérêt minéralogique. (Voir "Le Nettoyage des minéraux et fossiles)

Cristaux creux de galène provenant de Bulgarie

On m'a dit (à confirmer...) que ces cristaux ont été présentés pour la première fois au salon des minéraux de Denver en 2009. De nombreuses personnes se méfiaient de la microabrasion, mais rien n’avait été prouvé. J'ai vu ces pièces apparaître chez nous en 2011.

Ed Rosenzweig un des organisateurs du salon des minéraux de Houston en était l'un des principaux revendeurs mais dès que la controverse a éclaté, il a cessé de les vendre. Il a prêté cinq morceaux de galène creuse, dont on lui avait dit qu'ils étaient naturels à un laboratoire afin d'en faire de analyses.

La James Madison University a proposé d'utiliser le SEM (Scanning Electron Microscopy = Microscope Electronique à Balayage) et le résultat fut sans appel.
Les faux avaient encore des restes de matière abrasive incrustés dans la surface.



Voici une photo d'une boule de verre dans l'un des spécimens tandis qu'une autre pièce avait des cristaux de silicate d'aluminium plutôt que des sphères de verre - mais toujours des produits abrasifs ! Ils ont été fabriqués par microabrasion, à l'aide d'une machine telle que la micro-unité de sablage.

Cela ne prouve pas que toutes les galènes creuses sont fausses. Pour preuve cette galène tricotée provenant des exploitations minières de Moresnet - La Calamine.

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Et en Gemmologie ???

Dans ce domaine, je dois dire que je suis totalement incompétent et donc, je n'ai pu faire appel qu'à un professionnel pour en savoir plus.

Selon lui, j'ouvre ici la boite de Pandore car en gemmologie tout est possible. Les pierres sont taillées, facettées et les cristaux naturels ont donc disparu. J'ai eu droit à une formation en accéléré pour comprendre un tant soit peu où je mettais les pieds, ... mais aussi les doigts et les yeux.
Je ne peux pas affirmer que j'ai tout compris car je n'oserais pas me targuer d'être un gemmologue accompli après une discussion d'une heure avec un professionnel alors qu'il a suivi 5 années de cours et qu'il me dit qu'il en apprend encore tous les jours. Néanmoins, certaines choses sont bien claires selon lui :
Il existe de 350 à 450 espèces différentes de gemmes, chacune ayant des propriétés et des couleurs différentes. On peut les classer en plusieurs catégories :

  • Les pierres précieuses. Ce sont celles qui présentent les plus belles qualités esthétiques, robustesse. Il s'agit du diamant, du saphir, du rubis et de l'émeraude.
  • Les pierres semi-précieuses, aussi appelées pierres fines. Ce sont celles qui sont naturellement transparentes, telles que la tourmaline ou le grenat par exemple.
  • Les pierres ornementales, aussi appelées pierres dures. Ce sont toutes les pierres translucides ou opaques telles que le lapis-lazuli, l’onyx par exemple.
  • Les gemmes issues de matières organiques animale (ex : perles, corail, ivoire…) ou végétale (ex : ambre, jais…)

Confusions possibles entre pierres précieuses et semi-précieuses

Certaines gemmes d’une espèce peuvent ressembler à s’y méprendre à des gemmes d’autres espèces.
Par exemple :
le spinelle ressemble au rubis,
la topaze bleue ou l'aigue-marine peuvent également se confondre avec le saphir (bleu).

Il existe aussi des pierres d’imitations tel que :
Les substituts qui imitent une gemme par une autre matière, par exemple le verre.
Les pierres de synthèse qui ont été fabriquées par l’homme avec la même composition chimique qu’une pierre naturelle.

Toutes sont utilisées dans le commerce pour différentes catégories de bijoux, de la haute joaillerie pour les gemmes les plus magnifiques, aux bijoux fantaisies pour des pierres ornementales, dures ou synthétiques.
Les pierres synthétiques sont l’apanage des bijoux fantaisies et permettent à chacun d’accéder à des bijoux très peu cher, en toute transparence sur la qualité du bijou et de ses matières premières.

Mais certaines personnes mal intentionnées utilisent parfois des pierres d’imitation naturelles ou synthétiques sous la désignation et le prix de gemme plus prestigieuses. Elles ressemblent à s’y méprendre à la pierre qu’elles imitent. Dans ce cas, il y a tromperie.

Les types de traitements les plus courants.

Dans un premier cas, les traitements peuvent affecter la couleur : la changer, la foncer ou la pâlir, provoquer un phénomène d’astérisme ou éliminer des inclusions. Dans le deuxième cas, on améliore la résistance de la pierre pour qu’elle reste belle longtemps. Parfois on combine plusieurs traitements pour obtenir l’effet désiré. La présence ou l’absence de traitement dans une gemme peut grandement influencer son prix, c’est pourquoi il est important pour le vendeur sérieux et honnête de renseigner l'acheteur à propos des traitements que la pierre convoitée a subis.

On se rendra compte que les traitements qu'on peut faire subir aux gemmes se rapprochent des traitements qu'on peut faire subir aux minéraux. Et pour cause, les gemmes sont aussi des minéraux !!!

Le Blanchiment

Le blanchiment vise à éclaircir, éliminer ou homogénéiser la couleur d’une gemme à l’aide d’agents blanchissants. Ce traitement est relativement stable, à condition de ne pas retailler ou repolir la surface de la gemme. Il peut en affecter la durabilité, c’est pourquoi il peut être combiné à un traitement par imprégnation. Ce traitement peut être difficile à identifier à la loupe ou au microscope.

  • On peut blanchir du corail noir afin d’en modifier la couleur et le rendre doré. Cependant, il existe aussi du corail doré naturel.

  • La jadéite peut être blanchie puis imprégnée d’une résine synthétique pour lui donner une couleur plus homogène ou plus intéressante. On la qualifie alors de B-Jade.
  • Beaucoup de perles de culture sont traitées par blanchiment afin d’en homogénéiser la couleur et de les rendre très blanches. Les perles de culture de Tahiti peuvent aussi être “blanchies” afin de leur donner une couleur marron ou chocolat.
  • L’oeil-de-tigre (Amosite = variété fibreuse de Grunérite) et certaines calcédoines peuvent être traités par blanchiment afin d’en pâlir la couleur.


Avant (gauche) et Après (droite) un traitement de blanchiement sur du Jade © GIA

La Teinture.

La teinture peut être utilisée sur tout matériau poreux ou plus ou moins perméable. Elle sert à changer la couleur d’un matériau préalablement blanchi, intensifier ou homogénéiser la couleur. La loupe et le microscope permettent d’observer des concentrations de couleur à la surface de la gemme ou sous forme de veines colorées dans certaines fissures. Pour le gemmologue, le spectroscope peut l’aider à détecter la présence de teinture, notamment dans le cas de teintures au chrome; la fluorescence aux UV peut aussi lui donner une indication de traitement.

La teinture n’est généralement pas un traitement très stable. Au fil du temps, la couleur peut pâlir ou disparaître. Il est très important de divulguer un traitement par teinture car il peut largement influencer la valeur de la pierre.

  • On teint le corail précieux ou le corail éponge pour leur donner une couleur rose ou rouge.

  • La jadéite pâle, ou préalablement blanchie, peut être teinte pour obtenir différentes couleurs dont le vert vif du jade Impérial. Si elle est seulement teinte, elle est qualifiée de C-Jade et si elle est teinte et imprégnée, elle est qualifiée de B-C-Jade.
  • Le lapis lazuli peut être teint afin d’en améliorer la couleur. Ses imitations, notamment le jaspe, la howlite et la magnésite, peuvent aussi être teintes d’un bleu intense.
  • Les perles de qualité inférieure peuvent être teintes dans une large gamme de couleurs. Certaines perles sont trempées dans du nitrate d’argent afin d'imiter les perles de culture de Tahiti.
    Les variétés polycristallines du quartz sont plus poreuses et sont facilement teintes.
    Tout comme le lapis lazuli, la turquoise peut être teinte afin d’en améliorer ou d’en uniformiser la couleur. La howlite et la magnésite peuvent aussi être teintes pour imiter la turquoise.
    L’ambre, les émeraudes, certains corindons, la néphrite et les opales peuvent aussi être traitées par teinture.   

Imprégnation et remplissage.

L’imprégnation et le remplissage permettent d’améliorer l’apparence ou la durabilité d’une gemme. Toute pierre présentant des fissures arrivant à la surface, des cavités, ou une surface poreuse, peut être traitée par imprégnation et remplissage. Ce traitement est généralement facile à détecter à la loupe ou au microscope.

Le traitement par imprégnation peut être fait à l’aide de cire ou de paraffine dans le but d’améliorer l’apparence et l’éclat de la surface d’une gemme. L’imprégnation à l’aide de résine synthétique renforce la durabilité dans le cas d’une pierre fragile en la stabilisant, ou dans le cas d’une pierre fragilisée antérieurement par un traitement par blanchiment.

La stabilité du traitement dépend de la matière utilisée. Le traitement par imprégnation de cire ou de paraffine peut disparaître après quelques années mais il est facile à renouveler. Les résines, quant à elles, sont normalement assez stables. Les traitements par imprégnation sont courants et généralement acceptés dans le cas de nombreuses pierres, notamment le jade, le lapis lazuli, la turquoise, l’ammolite, etc. Il peut être parfois difficile à détecter.

La jadéite qui n’a pas été blanchie ou teinte, et qui est seulement imprégnée de cire ou de paraffine pour en améliorer l’éclat, est appelé A-Jade. La jadéite qui a été préalablement traitée peut être imprégnée d’une résine afin d’en améliorer la durabilité. Ce traitement c’est pas stable mais peut être facilement répété. La turquoise, une pierre extrêmement poreuse, est presque toujours traitée par imprégnation de cire ou de résine afin de la stabiliser. D’autres pierres comme le béryl, le chrysobéryl, les corindons, le diamant, les feldspaths, la fluorite, le lapis lazuli, la néphrite, l’opale, le péridot et la tourmaline peuvent être traitées par imprégnation si elles présentent des fissures arrivant à la surface.

Le traitement par remplissage se fait lorsque les fissures d’une pierre atteignent la surface. En introduisant une substance comme de l’huile, de la résine, du borax ou du verre au plomb, les fissures qui sont normalement apparentes ne se voient plus à l’oeil nu. Les substances utilisées ont souvent un indice de réfraction près de celui de la pierre; elles peuvent être colorées afin d’améliorer la couleur de la pierre. Le traitement par remplissage est stable sauf dans le cas du remplissage à l’huile et doit être divulgué en tout temps. Il est généralement facile à détecter par un gemmologue à l’aide d’une loupe ou d’un microscope.

La plupart des émeraudes utilisées en joaillerie sont traitées par remplissage des fissures à l’huile afin de dissimuler les fissures présentes. L’huile de pin est la plus souvent utilisée car son indice de réfraction est proche de celui du béryl. On utilise également de la résine. Le fait que dans leur composition chimique les opales comportent de l’eau, elles peuvent craquer. Une imprégnation à l’aide de résine peut servir de scellant. On les traite également par remplissage des fissures à l’huile si des fissures sont présentes au départ. Un grand nombre de rubis de qualité commerciale sont traités par remplissage des fissures à l’aide de verre au plomb ou d’autres substances. Ce traitement améliore la couleur et la pureté d’une pierre de moindre qualité. Les tourmalines présentent souvent des fissures arrivant à la surface; elles peuvent donc être traitées par remplissage des fissures à l’huile ou à l’aide d’une résine. Toutes les pierres qui présentent des fissures qui arrivent à la surface sont susceptibles d’être traitées par remplissage à l’huile ou à la résine.


Avant (gauche) et Après (droite) un traitement par remplissage d'huile ou de résine dans une émeraude © GIA

Chauffage.

Le traitement par chauffage est l'un des traitements les plus anciens. Il permet d'améliorer ou de modifier l’apparence d’une pierre de multiples façons. On chauffe une pierre pour en améliorer la couleur, la pâlir ou l’intensifier et parfois même la changer. On chauffe également une pierre pour faire disparaître ses inclusions (qui fondent) et ainsi atténuer leur présence qui nuit à la pureté de la pierre, ou au contraire, on peut faire apparaître des inclusions et provoquer un effet d’astérisme. Enfin, on peut aussi chauffer une pierre pour provoquer des fissures (par choc thermique), pour ensuite la teindre et imiter ainsi une pierre naturelle. Dans la plupart des cas, le traitement d’une pierre par chauffage est stable. Ce traitement est parfois difficile à détecter car il s’apparente à des processus naturels.

  • La grande majorité des corindons sur le marché sont traités par chauffage, et ce pour de multiples raisons. Selon la température et l’atmosphère (la présence ou l’absence d’oxygène) il est possible d’éliminer les aiguilles de rutile présentes dans la pierre, ou bien d’en provoquer la formation. Par chauffage, on peut modifier la chimie des éléments colorants de la pierre (chrome, fer, titane, etc.) et changer la couleur. Ainsi, le chauffage peut rendre les rubis plus rouges en éliminant les nuances de brun ou de bleu. Il rend des saphirs incolores bleu, ou bien en intensifie le bleu. La couleur des saphirs de couleurs fantaisie peut aussi être modifiée, notamment dans le cas des saphirs jaunes.

  • Le traitement par chauffage est un traitement courant et stable largement accepté dans le marché. Les pierres importantes de bonne qualité qui n’ont pas été traitées par chauffage sont souvent accompagnées de certificats provenant de grands laboratoires gemmologiques réputés.
  • L’aigue-marine est traitée par chauffage pour éliminer les teintes de jaune présentes au départ dans des aigues-marines verdâtres. Le résultat est impressionnant, un beau bleu, et le traitement est stable.
  • Un traitement par chauffage appelé clarification élimine les petites bulles présentes dans l’ambre et de ce fait en améliore la transparence. Un autre type de traitement par chauffage de l’ambre est qualifié de brûlage; on chauffe l’ambre pour lui donner une apparence ancienne. Il est important de faire refroidir l’ambre très lentement, sinon il y a choc thermique et des fissures internes apparaissent, des éclatements lenticulaires, parfois appréciés des amateurs.
  • La Jadéite jaunâtre peut être chauffée pour lui donner un aspect ancien, légèrement brunâtre.
  • La couleur jaune de la citrine est rarement naturelle mais est le plus souvent le résultat du chauffage d’une améthyste. Le quartz peut être aussi chauffé et rapidement refroidi (choc thermique) pour provoquer des fissures puis  trempé dans une solution colorée et ainsi donner ce que l’on appelle les rubasses. Ce traitement est très facile à détecter.
  • On chauffe la tourmaline pour en améliorer la couleur. Les vertes très foncées sont chauffées pour en pâlir la couleur. On traite aussi les tourmalines cuprifères roses ou violettes au départ pour obtenir une couleur vive bleu-vert néon. Le résultat est très stable.
  • La topaze est chauffée après un traitement d’irradiation (voir plus bas) pour lui donner une couleur bleu vif.
  • La fluorite, la néphrite, le spodumène, la tanzanite et les zircons peuvent aussi être traités par chauffage. 


Avant (gauche) et Après (droite) un traitement d'une Tanzanite (zoisite) par chauffage © GIA

Diffusion.

Le processus de diffusion est utilisé pour modifier une couleur ou provoquer un phénomène optique d’astérisme. On le rencontre essentiellement dans les corindons : saphirs, rubis et saphirs padparadsha.

Il consiste à chauffer la pierre à très forte température pendant plusieurs jours en ajoutant des éléments chimiques comme le fer et le titane (pour donner du bleu), du chrome (pour donner du rouge) ou du nickel (pour donner du jaune) ainsi que de l’oxyde d’aluminium. Les éléments ne pénètrent que très superficiellement dans la pierre, une fraction de millimètre d’épaisseur à la surface de la gemme. La pierre ne peut donc pas être retaillée au risque de perdre sa couleur. Un gemmologue expérimenté est en mesure de détecter le traitement.

Il existe un autre type de diffusion, dit diffusion "à cœur", où l’élément chimique utilisé est le béryllium. Étant donné que l’élément béryllium est plus petit que les éléments constitutifs du corindon, il pénètre dans toute la pierre. Ce traitement est plus stable que la diffusion de surface et il est parfois difficile à détecter.


Saphir traité par diffusion de surface © Lotus gemology.

Irradiation.

Tout comme pour créer de faux quartz fumés, on peut changer la couleur de certaines pierres précieuses en les exposant à des radiations artificielles telles que des rayons gamma, des rayons de neutrons ou des faisceaux d’électrons. Les radiations créées par ce traitement s’apparentent à des phénomènes d’irradiation naturels. Les traitements modernes sont tout à fait au point et les pierres irradiées n’émettent aucune radiation dangereuse après traitement.

Parfois l’irradiation est suivie d’un traitement de chauffage. Dans le cas du spodumène (kunzite) et du corindon, la couleur due à l’irradiation peut être instable; en revanche, elle est plutôt stable dans le quartz, les topazes, les perles, les béryls et les diamants. Ainsi, l’aigue-marine bleu-vert peut être chauffée pour éliminer la nuance de vert; elle peut être aussi irradiée pour éliminer les tons de bleu et vert et la rendre très jaune. Les morganites roses sont souvent traitées par irradiation pour éliminer les nuances de jaune. Les morganites non traitées sont relativement rares.

Nous savons déjà qu'un quartz blanc laiteux ou transparent peut devenir fumé à noir morion par irradiation, qu'une améthyste chauffée devient une citrine mais une citrine peut être irradiée pour la rendre violette. La plupart des prasiolites (améthystes vertes) doivent leur couleur à un traitement par irradiation.

Les topazes bleues que l’on trouve sur le marché ont presque toutes été traitées par irradiation suivie d’un traitement par chauffage. La topaze incolore est irradiée et devient brune, puis elle est chauffée pour devenir bleu-gris foncée (London blue), bleu très vif et saturé (Swiss blue) ou bleu pâle rappelant la couleur de l’aigue-marine (Sky blue). Les topazes bleues naturelles sont souvent pâles. Ce traitement est très stable et accepté.

Les perles peuvent être irradiées afin d’en noircir le noyau ce qui leur donne une apparence plus foncée dans des tons de gris, de bleu ou de noir. Il est possible de détecter ce traitement en observant la couleur du noyau, dans le trou de la perle, à l’aide d’une forte source lumineuse et d’une loupe.

Le chrysobéryl, le diamant, le spodumène, la tourmaline et les zircons peuvent aussi être traités par irradiation pour en modifier la couleur.


Résultat de l'irradiation des topazes :
A gauche, topazes brutes naturelles; au centre, topazes brutes irradiées; à droite, topazes irradiées taillées. ©GIA

Comment éviter d'être trompé sur l'authenticité d'une pierre?

Il est difficile de s’apercevoir de ce type de supercherie, y compris pour un professionnel. Et dans la plupart des cas, l’utilisation d’outils spécifiques de gemmologie est nécessaire. Si vous n’avez aucune connaissance en gemmologie et si vous ne disposez pas de ces outils, vous pouvez vous adresser à des professionnels, bijoutiers, gemmologues, associations de gemmologue, laboratoires de gemmologie reconnus.

Toutefois, il existe quelques précautions à respecter et quelques astuces pour éliminer des faux grossiers et éviter d’être dupé :

  • Achetez vos pierres chez des commerçants reconnus ayant pinion sur rue. En particulier à l’étranger dans des pays exotiques.
  • Si vous vous trouvez à l’étranger et si on vous propose, à un coin de rue, des pierres habituellement produites en grande quantité dans le pays, méfiez-vous tout de même. Renseignez-vous avant d'acheter sur ce type de pierres dans un point de vente de confiance.
    Demandez l’aide d’un professionnel de confiance ou l’aide d’associations de passionnés en gemmologie.
  • Les diamants font l’objet de certificats. Demandez donc la fourniture d’un certificat d’un laboratoire reconnu pour tout achat de diamant.
    La vente mais aussi l'achat de diamant "de sang", illégaux est puni par la loi.
  • Dans le doute, n’achetez pas !!

Certaines espèces de gemme se déclinent dans la quasi-totalité des couleurs avec des nuances plus ou moins affirmées telles que la tourmaline, le saphir, le grenat.
Pour chaque nuance de couleur correspond probablement une espèce de gemme mais souvent plusieurs
Si votre budget, le permet, vous pourrez choisir celle offrant les plus belles qualités.

Par exemple, si vous souhaitez une pierre jaune, quantités d’options s’offrent à vous, notamment : un diamant jaune mais aussi un saphir jaune, une citrine, voir un cristal synthétique jaune. Le diamant offrira les plus belles qualités esthétiques et de la robustesse mais le diamant jaune est rare et donc très onéreux. Le saphir offrira de très belle qualité, mais inférieure à celles du diamant également pour un prix plus accessible que le diamant mais encore assez élevé. Mais, la citrine qui est également une jolie pierre naturelle, moins que le saphir, évidemment, mais bien plus abondante et donc très bon marché peut contenter les plus petites bourses. Pour donner un ordre d’idée, à poids (carat) équivalent, il faudra rapidement compter en plusieurs milliers d’euros pour le diamant, tandis qu'un millier suffira pour un saphir et pour la citrine, il s’agira plutôt de quelques dizaines d’euros. Et pour un cristal, il s’agira de quelques euros mais il s’agit d’une pierre synthétique qui ne présente pas les qualités notamment la brillance d’une pierre naturelle. A vous de choisir !

Les pierres d'imitation sont des pierres qui imitent les pierres naturelles. Certains indices visuels peuvent vous aider à distinguer certains faux ou vous permettre d’avoir des doutes.

Rappel : Il existe 2 types d’imitation : substituts qui imitent une gemme mais avec une autre matière : les verres, les doublets, les plastiques, les résines.
Les synthèses qui sont des pierres fabriquées par l’homme en usine ou en laboratoire, présentent la même composition chimique que les pierres naturelles. De nombreuses gemmes ont pu être fabriquées par l’homme.

La topaze précieuse désigne la topaze jaune, rose, orange ou rouge.

À titre d'exemple voici les synonymes retenus pour la topaze. Ces terminologies sont interdites par le CIBJO (Confédération Internationale de la Bijouterie, de la Joaillerie, de l'Orfèvrerie, des diamants, pierres et perles)

  • Topaze de Bohème = Quartz citrine ou fluorine jaune
  • Topaze brûlée = Topazes jaunes de moins bonne qualité, chauffées pour leur donner une teinte rose
  • Topaze de Californie = Variété de topaze bleu pâle, trouvée en Californie
  • Topaze chrysolite = Topaze jaune pâle ou vert-jaunâtre
  • Topaze d'Écosse = Quartz fumé
  • Topaze enfumée ou Topaze fumée = Quartz fumé
  • Topaze d'Espagne = Quartz améthyste qui est devenue jaune par chauffage (= fausse citrine)
  • Topaze dorée = Vraie citrine ou améthyste qui est devenue jaune par chauffage (= fausse citrine)
  • Topaze goutte d'eau = Topaze blanche venant du Brésil
  • Topaze indienne = Topaze jaune safran de Sri Lanka (= Corindon citrine)
  • Topaze de Madère = Quartz améthyste chauffée devenue brun-jaunâtre à brun-rougeâtre
  • Topaze du Nevada = obsidienne enfumée
  • Topaze occidentale = citrine
  • Topaze orientale = Saphir jaune
  • Topaze de Palmyre = Quartz améthyste qui est devenue jaune par chauffage (= fausse citrine)
  • Topaze safranite = Citrine
  • Topaze Salamanca = Citrine de Cordova (et non de Salamanca)
  • Topaze de Saxe = Citrine
  • Topaze synthétique = corindon ou une spinelle synthétique de couleur jaune

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Le cas particulier de l'Ambre

L’ambre est une oléorésine sécrétée par des conifères il y a des millions d'années et qui s'est fossilisée. Elle est utilisée en paléontologie pour étudier (via les fossiles et microfossiles piégés dans la résine), les espèces et paléoenvironnements qui existaient au moment de la formation de cet ambre et/ou pour la fabrication d'objets ornementaux.

Bien que non minéralisé, il est parfois utilisé comme une gemme et présenté comme tel (il existe plusieurs «gemmes» organiques : les perles, la nacre, le jais, l'ivoire, le corail rouge et noir, la mellite, le copal)...


Ambre baltique polie contenant un insecte.

On estime à une cinquantaine les différentes résines fossiles existant en Europe. Beaucoup d'entre elles ont donné lieu à des synonymies :

  • Ruménite, datant de l'Oligocène dans les Carpates;
  • Glésite, que l’on trouve aux mêmes endroits que la succinite mais de nature un peu différente;
  • Siménite, ambre de Sicile;
  • Aykaite, venant de Ayka près de Budapest et datant du Crétacé.

Il existe de très nombreux gisements d'ambre dans le monde. Il existe par exemple des dépôts d’ambre en Grande-Bretagne, en Ukraine, au Sud de la Suède et en Finlande, mais moins importants. Il est évident que beaucoup d'autres dépôts ont été détruits par les différents événements géologiques au cours du temps.

La mer Baltique est un des gisements les plus connus. Durant l'Éocène, la mer recouvre la région depuis l'ouest et la résine se détache des arbres et est emportée par la mer. Elle finira par se déposer dans les sédiments sur la côte Sud de la Sambie, maintenant appelée Oblast de Kaliningrad (Russie), située entre la Pologne et la Lituanie.
Ces terres bleu suie contenant l’ambre sont des glauconites. L’ambre y est exploité depuis 1.000 ans ainsi que dans la province russe de Palmnitsk (Iantarny) dans une terre bleue épaisse de 8 m avec 2,5 kg d’ambre par mètre cube.


Morceau d'ambre baltique poli contenant une cinquantaine de moucherons.

Il existe d'importants gisements en République Dominicaine. On trouve un gisement important datant de 5 à 20 millions d'années à Simojovel dans le Chiapas, dans le sud du Mexique. Dans le nord de la Birmanie (Myanmar), des gisements plus anciens que ceux de République Dominicaine ont été trouvés dans l'État de Kachin (en situation de guerre civile). Ils ont produit des inclusions de spécimens remarquables (et inhabituels dans l'ambre, avec beaucoup d'inclusions de vertébrés et d'araignées permettant une meilleure connaissance de la paléo faune de cette région). Il y aurait là une biodiversité plus élevée que dans n'importe quel autre gisement de fossiles connu de tout le règne des dinosaures. En 2018, les scientifiques ont publié la description de 321 nouvelles espèces trouvées dans l'ambre de Birmanie, portant le total à 1195. Outre des lézards, serpents, amphibiens, petits oiseaux Enantiornithes, cet ambre a révélé un fragment de queue de dinosaure à plumes semblant même abriter des traces de sang.


Lézard emprisonné dans un bloc d'ambre de Birmanie
Sainte Marie aux Mines, photo L.V.B.

L'ambre de Birmanie pose aux chercheurs des questions scientifiques et éthiques pour au moins queqlues raisons détaillées ci-après :

  • 1. La Birmanie est un pays fermé, dirigé politiquement depuis 1962 par une junte militaire brutale et dictatoriale.
  • 2. À la suite de la victoire de son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie, aux élections de novembre 2015, un proche d'Aung San Suu Kyi, Htin Kyaw, devient président de la Birmanie le 15 mars 2016, alors qu'elle-même accède le 6 avril au poste de «Ministre du Conseil d'État», équivalent de premier ministre, alors que 25% des députés sont des militaires non élus. ceux-ci et leurs sympathisants encore présents au parlement peuvent faire barrage aux lois démocratiques ne leur plaisant pas. La Démocratie n'est pas encore acquise dans cette partie du monde.
  • 3. Dans ces conditions politiques, les chercheurs doivent publier des données sans pouvoir localiser le lieu et la profondeur de l'échantillon, ni pouvoir travailler in situ pour dater l'âge et de ces fossiles, or la datation souvent fixée à 99 millions d'années vient d'une étude radiométrique de cendres volcaniques publiée en 2012, mais le stock récemment mis sur le marché provient d'une large gamme d'époques (de 5 à 100 millions d'années au moins).
  • 4. Le risque existe d'acheter des faux ou de l'ambre venant d'une autre source. Les résines artificielles sont faciles à détecter, mais font perdre du temps et de l'argent (ainsi le premier soi- disant fossile de tortue dans de l'ambre était un faux).
  • 5. Acheter de l'ambre du Myanmar via internet ou d'autres moyens est illégal car la loi du Myanmar interdit toute exportation de fossiles sans autorisation.
  • 6. L'ambre exporté, provenant en grande partie de Tengchong, est illégal, mais cette loi est contournée par la junte militaire elle-même qui classe l'ambre comme pierres précieuses (qui sont elles autorisées à sortir du pays. Cette junte organise le pillage systématique du patrimoine culturel, scientifique, géologique et paléontologique du pays. Sur le marché de Tengchong selon l'anthropologue Alessandro Rippa (Université du Colorado) auteur d'une étude anthropologique de 2017, le marché noir se montre au plein jour, non seulement toléré, mais contrôlé et organisé par les autorités locales qui y ont trouvé des intérêts financiers.
  • 7. D'autre part, des factions politiques et militaires dissidentes, comme l'armée d'indépendance du Kachin, organisent elles-aussi cette exploitation. Cette rentrée d'argent providentielle leur permet d'acheter des armes pour continuer le combat contre la junte militaire au pouvoir. Ces factions politiques et militaires locales locales se disputent et se partagent l'argent issu du trafic d'ambre et d'autres ressources naturelles comme les bois exotiques précieux. Nous sommes donc dans un contexte de guerre civile ouverte entre gouvernement militaires et factions dissidentes, chacune disputant à l'autre le contrôle des ressources naturelles du pays pour financer leurs actions guerrières.
  • 8. En achetant l'ambre pour l'étudier, collectionneurs et scientifiques alimentent l'économie de la junte militaire et des groupes dissidents (tout dépend de qui a organisé l'extraction et la commercialisation de l'ambre), permettant et encourageant le trafic d'armes dans un contexte où le gouvernement et les dissidents lancent des attaques, tuent des gens et commettent des atteintes aux droits humains pour asseoir leur autorité sur la population. Le trafic d'ambre en direction de la Chine, a octroyé, rien qu'en 2015, des bénéfices estimés compris entre 725 millions et 1 milliard de dollars, sans qu'il soit possible de discerner la part empochée par l'Etat et la part empochée par l'opposition.
  • 9. En Chine, les bijoutiers, les collectionneurs privés et certains scientifiques déboursent des sommes importantes pour en acheter. Des collectionneurs et bijoutiers prêtent certaines pièces aux scientifiques qui peuvent les étudier, parfois en donnant une valeur supplémentaire à cet ambre. Julia Clarke (paléontologue qui a étudié l’ambre de Birmanie à l’Université du Texas à Austin) estime que ce mélange entre commerce, trafic et science pose des problèmes éthiques nouveaux pour la paléontologie. En juin 2017, l'armée birmane a envoyé des hélicoptères sur Tanai. Après avoir largué des tracts annonçant aux mineurs d’ambre et aux habitants l'imminence d'une attaque, des frappes aériennes ont suivi, et des barrages routiers ont suivi, expulsant l'armée d'indépendance de Kachin hors du site. En 2018, un rapport d'enquête des Nations unies citait la mort de plusieurs dizaines de civils et une privation de liberté pour 5000 personnes dans la région. Un rapport d'enquête américain invitait lui à enquêter pour génocide et crimes contre l'humanité de la part de l'armée birmane.

Comment distinguer les faux ambres ?

Vous êtes-vous déjà demandé comment distinguer l’ambre naturel de la contrefaçon ? Vous connaissez tous le principal droit des affaires modernes. "S’il y a une demande, elle doit être satisfaite."

  • Voulez-vous un collier d’ambre fait d’une belle pierre jaune ?
  • Je vous en prie !
  • Vous ne pouvez pas vous permettre un collier en ambre véritable ? Trop cher ?
  • Ils vous fourniront une variante moins chère ! Achetez-la !

Comme dans le monde, les humains trouvent toujours de nouveaux moyens de copier la nature. Au début du XVIIIème siècle, un groupe de scientifiques a trouvé un moyen de synthétiser l’ambre. Des matériaux naturels ont été utilisés pour réaliser des copies ambrées et ont été lentement transférés sur le marché. Ces pièces étaient utilisées comme bijoux et, naturellement, leur prix était élevé.

De nos jours, le faux ambre soit disant "de la Baltique" a inondé le marché et la plupart des visiteurs de bourses ne le réalisent même pas. Les gens qui désirent acheter de l'ambre en colliers, bracelets ou cabochons les considèrent comme authentiques, car ils n'ont pas les moyens de faire la différence entre le vrai et le faux. Malheureusement, beaucoup de ces personnes sont exploitées par des marchands "indélicats" qui vendent du faux ambre à un prix élevé.

Evidemment, pour faciliter les choses, il est recommandé d’acheter un véritable morceau d’ambre auprès d’une source digne de confiance. Cela réduira considérablement la probabilité d’acheter des contrefaçons.
OUI, mais qui est "source digne de confiance ??"
La Baltique n'est plus aujourd'hui le seul producteur d'ambre... il en vient d'un peu partout : Carpates, Sicile, Hongrie, Grande Bretagne, Ukraine, Norvège, Suède, Finlande, Russie, Pologne, Lituanie, République Dominicaine, Mexique, Birmanie et même de France. Les réalités du marché de l’ambre sont telles que quiconque qui veut acheter des bijoux réalisés à partir d’une véritable résine pétrifiée peut se le permettre... les prix se démocratisent. Cependant, lorsque vous êtes dans une bourse minéraligique, rappelez-vous que plus l’ambre brut et les bijoux fabriqués à partir de celui-ci sont moins chers, plus il est probable que vous avchetiez un faux.
Même si les prix ont tendance à se démocratiser, la qualité se paie toujours !!! Et si les faux se vendent au prix du vrai... les cartes sont de nouveau brouillées...

L’ambre artificiel peut être produit à partir de résines de bakélite, de caséine, de polyester et d’époxy, mélangées dans des proportions différentes. Alors, que pouvons-nous faire dans cette situation? Comment distinguer le vrai ambre d’un faux ?

En connaissant quelques trucs et astuces, vous pouvez facilement déterminer l’authenticité de l’ambre. Nous allons nous baser sur les propriétés physiques et chimiques originales et uniques de cette matière fossile de couleur orange.

Voici quelques méthodes qui vous aideront à distinguer un vrai bijou de son imitation.
Chacune de ces méthodes est basée sur les spécificités des propriétés de l’ambre.


Faux ambre en Epoxy jaune contenant un insecte actuel.

Méthode 1 – Test visuel

Une des premières choses que vous pouvez faire lorsque vous désirez testez un morceau d'ambre et des bijoux qui en sont fabriqués est de les tester visuellement. Les véritables perles d’ambre sont uniques de par leur apparence. Il n'y a pas deux perles identiques. Vous devez donc rechercher les imperfections lors de leur inspection. La couleur de l’ambre n'est pas uniforme mais varie du blanc au noir en passant par le jaune clair, le jaune foncé, le jaune orangé, le jaune d’œuf, le rouge, le beurre de scotch, le brun, le brun rougeâtre et le presque noir tandis que la transparence peut varier de parfaite à presque entièrement opaque. La couleur jaune or chaude de l’ambre est probablement la couleur la plus couramment rencontrée pour l’ambre transparent.

N'oublions pas que l'ambre est au départ de la sève qui a coulé d'une blessure de l'arbre le long des branches, sur les troncs des arbres avant de se retrouver prisonnière des sédiments.  Elle contient donc des débris végétaux, des poussières, des mouches, des fourmis et plein de petites choses.  L'ambre est une résine qui s'est écoulé d'une blessure d'un arbre, donc, en fonction des moments de la journée, des conditions climatiques, la composition de cette sève a changé au cours du temps et donc sa couleur et sa transparence ont changé. Les petites inclusions et les irrégularités de couleur et de transparence sont des signes révélateurs d'une grande vraisemblance que l’ambre soit véritable.

Les couleurs comprises dans le spectre bleu-vert sont rarement naturelles. En général, ce sont des pièces d'un jaune ambré qui ont été "améliorées" pour leur donner une couleur verte ou bleue. Les pièces peuvent être de couleur jaune transparente naturelle, mais le faussaire aura collé sur le dos des pièces un revêtement en plastique noir, qui leur donne un aspect vert.

Certaines imperfections courantes sont de minuscules fissures ou de petites bulles d’air. Les contrefaçons présentent souvent de multiples inclusions de bulles d’air facilement visibles à l’œil nu et souvent trop grosses que pour que cela paraisse naturel. La taille des perles doit également varier légèrement et leur forme ne doit pas être toujours parfaitement ronde. Lorsque vous touchez l’ambre, il a tendance à être un peu chaud, ce qui n’est pas le cas de la plupart des contrefaçons.

La présence de nombreuses “paillettes” dans l’épaisseur de l'ambre (autres que des bulles rondes) peuvent être un indice de contrefaçon (bernite et ambre calciné). L'uniformité des perles ne présentant pas de transition de couleur ni de texture devrait aussi alerter l’acheteur. Cependant, certains imitateurs fabriquent des contrefaçons à la texture ambrée caractéristique ! Les perles de bakélite, par exemple, ont un motif stratifié clairement dirigé, le plus souvent orienté le long du trou du filetage.

L’ambre naturel, en particulier celui qui n’a pas été traité par traitement thermique, semble plus riche qu’un produit contrefait. La pierre naturelle a une couleur intéressante avec des transitions chaotiques de nuances. Son tableau est toujours doté d’un motif unique typique de l’ambre naturel.

Méthode 2 – Test de poids

L’ambre est un joyau d’origine organique. Sa densité est faible. Les grosses perles d’ambre naturel (poids total de 70 à 80 grammes) sont très impressionnantes. Les contrefaçons de plastique et de verre, ayant une densité élevée, sont de taille modeste mais pèsent beaucoup.

Au toucher, l’ambre est chaud, car sa conductivité thermique est faible, contrairement au verre, dans lequel la conductivité thermique est beaucoup plus élevée. Comme nous l’avons dit, l’ambre véritable est léger et légèrement chaud au toucher. Cela est dû au fait qu’il est sous terre depuis des millions d’années et à sa composition chimique. Vous pouvez distinguer le faux ambre en verre du véritable, car le verre est plus dur, plus froid et plus lourd que l’ambre authentique.

Méthode 3 – Test de dureté

Un autre moyen important et facile de vérifier votre pièce d’ambre est de vérifier sa dureté. En effectuant ce test, vous pouvez déterminer immédiatement si la pièce orange est réelle ou non. L’ambre véritable est relativement doux. Avec de petites perles, tout ce que vous avez à faire est de les presser entre votre pouce et votre index. Si le toucher est relativement chaud, gras et légèrement ductile, vous pouvez croire que vous tenez en main une vraie perle d'ambre. La dureté de l’ambre sur l’échelle de Mohs est comprise entre 2,0 et 2,5 tandis que le copal (*), n'a une dureté que de 1,5 sur cette même échelle. Ce qui veut dire que le copal peut être rayé par l'ongle alors que l'ambre véritable ne le peut pas. L'ambre peut être rayé par un clou alors qu'une perle de verre ne le peut pas.

Le test d’éraflure est généralement préféré lorsque l’on teste de l’ambre peu coûteux. Ceci est principalement dû au fait que de gratter cette pierre tout de même précieuse peut potentiellement l’endommager. Donc, fondamentalement, si vous pouvez griffer votre perle avec un objet en métal, c'est que vous êtes probablement en présence d'ambre véritable et si vous n’êtes pas en mesure de le faire, c’est probablement un faux.

Comment faire un test? Avec la pointe du couteau, une aiguille ou un cutter, égratignez l’ambre dans un endroit peu visible. Le véritable ambre va présenter une griffe et des petites écailles à la cassure conchoïdale vont éclater de part et d'autre de la griffure.

(*)Le copal est une résine semi-fossile, ou sub-fossile, que l'on trouve principalement en Afrique et en Inde. Proche de l'ambre, mais généralement plus clair, il est également utilisé comme gemme pour la confection de bijoux. Copal est un terme issu du nahuatl et signifiant encens dans cette langue. Les cultures indigènes du Mexique s'en servaient lors de la célébration de rituels religieux. C'est cependant en Afrique que l'on trouve les principaux gisements. L'Égypte antique utilisait le copal pour fabriquer des bijoux. Toutankamon portait des anneaux ornés de scarabées de copal. Il est aussi utilisé en ébénisterie, additionné de diverses substances (élémi, camphre, benjoin), dilué dans de l'alcool et passé au pinceau pour obtenir un brillant similaire au vernis au tampon (gomme-laque). Le copal est qualifié d'ambre «jeune» à juste titre, la seule différence entre les deux se trouvant dans leur état de polymérisation. Une résine actuelle et durcie est immédiatement considérée comme étant du copal. Au fil du temps, les molécules qui la composent se réorganisent, afin de constituer des macromolécules, devenant progressivement un polymère qui pourra, à plus ou moins long terme, être considéré comme étant de l'ambre. Les éventuelles différences de couleur ne constituent pas un critère de différenciation. Le copal est généralement soluble dans l’alcool alors que l’ambre ne l’est pas. Une idée reçue voudrait que l'ambre soit issue de la résine de Gymnospermes (conifères), et que le copal soit issu de celle d'Angiospermes (légumineuses et plantes à fleurs). C'est faux : l'ambre du Chiapas, au Mexique (indubitablement considéré comme de l'ambre par l'ensemble de la communauté scientifique), s'est formée dans un environnement de type mangrove. La production de cette résine fossile (Miocène inférieur et moyen) est attribuée à l'espèce éteinte Hymenaea mexicana, espèce d'Angiospermes de la famille des Fabaceae.

Méthode 4 – Test de l'eau salée

Ce test est extrêmement simple et efficace. L’ambre naturel, dans la plupart des cas, flotte dans l’eau salée et coule dans l’eau douce. C’est ainsi que dans certains endroits, par exemple sur la côte baltique, il est possible de retrouver des morceaux d'ambre échoués sur le rivage après une tempête.

La densité de l’ambre, selon différentes sources – 1,05 – 1,09, maximum 1,3 g / cm³. La densité maximale de l'eau de mer est de 1.1972. Théoriquement, il s’avère que certains échantillons d’ambre peuvent encore être plus denses que de la saumure (solution à haute concentration contenant habituellement 5% de sel dans de l’eau). Dans ce cas, ils vont se noyer. Si l’on soupçonne que l’échantillon de test n’est pas naturel, il vaut la peine de le tester autrement.

Le principal inconvénient de cette méthode est qu’elle n’est pas très appropriée pour tester des bijoux contenant du métal ou d’autres composants. Cependant, cela fonctionne bien pour les perles en vrac.

Comment préparer une solution? Diluer 8-10 cuillères à café de sel de cuisine dans un verre d’eau. Si vous avez besoin de plus d’eau, préparez une solution sursaturée (avec des cristaux de sel non dissous au fond du récipient). Dans l’étape suivante, ajoutez votre pierre précieuse d’ambre dans cette eau. Le véritable ambre devrait flotter facilement dans cette eau, tandis que la majorité des contrefaçons couleront rapidement.

Cet essai révélera du verre, de la bakélite, du celluloïd, des imitations de résines époxydes et de bernite. Mais cela ne vous aide pas à identifier le copal et l’ambre pressé.

Après l’expérience, l’ambre doit être rincé à l’eau douce et séché.

Méthode 5 – Test de la charge électrostatique

Étant donné que le véritable ambre a des propriétés électrostatiques, il peut ramasser de petits morceaux de papier ou de la poussière quand il est suffisamment chargé. Si l’ambre naturel est intensément frotté contre de la laine ou de la soie, il devient chargé négativement. Donc, afin de charger l’ambre, vous devez l’envelopper dans un chiffon, puis le frotter pendant un certain temps (20 à 60 secondes).

Dans l’étape suivante, maintenez cette pierre précieuse près d’une mèche de cheveux. Si vos cheveux sont attirés vers cette pierre, cela signifie que de l’électricité statique a été produite et que vous possédez probablement de l’ambre véritable. Cette propriété peut aussi être vérifiée en approchant la pièce chargée de petits morceaux de papier. Ils doivent se précipiter à la surface de l’ambre.
Malheureusement certains types de plastiques possèdent cette propriété. Mais il est plus prononcé dans le cas de l’ambre. La méthode électrostatique permet d’identifier la falsification dans laquelle les propriétés d’électrification sont totalement absentes. Si c'est le cas, vous êtes certainement en présence d'une perle de verre. Le copal (ou Kopal, selon les orthographes), vendu sous l'appellation de "ambre jeune" ou "ambre immature" ne s’électrifie pas lorsqu’on le frotte. Si les petits morceaux de papier s'y attachent, ce n'est en rien une propriété électrostatique, mais simplement parce que le copal est plutôt collant.

Méthode 6 – Test de chauffage

Le test de chauffage est l’une des méthodes les plus faciles mais aussi des plus délicates à évaluer.
Lorsque vous frottez vigoureusement du vrai ambre sur la paume de votre main ou sur un tissu, on dit qu’il dégage son odeur emblématique : l'odeur du pin, du sapin, des cônifères, de la térébenthine ou des résineux. Le frottement produit une augmentation significative de la température de la pierre et permet de sentir cette odeur. Si vous utilisez cette méthode et que vous obtenez un tout autre résultat, c'est que votre pièce n’est probablement pas authentique.

Ce test pourrait être un peu trop difficile pour les personnes qui ne sont pas très familières avec l'odeur de cette résine naturelle. C’est principalement parce que vous devez savoir comment faire la différence entre l’odeur de Copal et celle de l’ambre baltique. Ces deux types de pièces sont, de toute manière des morceaux de résine fossile, mais le copal est bien plus jeune que l'ambre. Donc, le parfum de l’ambre baltique véritable a tendance à être plus fort que celui du copal. (Oui mais dans quelle mesure??? ... Il faut donc être habitué à de type de test et l'avoir pratiqué de nombreuses fois "à blanc" pour en distinguer les nuances subtiles !) Néanmoins, si vous faites ce test avec un morceau de copal, l'odeur sera faible mais la pièce se ramollira par l'effet de la chaleur et sa surface deviendra collante. Si vous traitez un autre type de faux avec ce système, vous devriez sentir une odeur de plastique ou une odeur chimique aiguë une fois que la perle est chauffée. (C'est le cas des epoxys et autres matières synthétiques) et si rien ne se passe, c'est que vous testez sans doute un morceau de verre.

Plus agressif ? Vous pouvez toucher la surface de votre pièce avec la pointe d'une aiguilleou d'un clou chauffée avec votre briquet. Si votre pièce est véritable, une fumée blanche avec une odeur caractéristique de résine apparaîtra. L’arôme de résine est assez fort pour pouvoir facilement faire la différence entre un plastique et un ambre véritable. Cependant, l’ambre diffère selon les nuances olfactives. Toutes les variétés d’ambre combinent un arôme résineux agréable et légèrement acide. Dans une telle expérience, les produits synthétiques vont fondre plus rapidement, en dégageant une odeur de produits chimiques désagréable.

Un autre test?

Appliquez simplement une goutte d’acétone ou d’alcool éthylique à 95% sur la surface du sujet à tester, puis laissez-le s’évaporer. Le copal devient généralement légèrement collant. L'ambre n’aura aucune réaction.

Si vous frottez l’ambre avec un chiffon imbibé d’éther, la surface de la pierre deviendra collante. Certains plastiques ne réagissent pas avec l’ether mais se dissolvent dans l’acétone. Les contrefaçons en verre ne réagissent avec aucun de ces réactifs.
Certaines pièces en copal nécessitent deux applications pour commencer à se dissoudre. Si vous avez des doutes sur vos résultats, appliquez une autre goutte au même endroit et répétez le test. Mais rappelez-vous, tout réactif endommagera votre pièce. Faites attention aussi au fait que certaines pièces d'ambre, en particulier les spécimens de collectionneur, sont traités avec un revêtement protecteur. Si vous pensez que tel est le cas avec votre pièce, n’appliquez pas d’acétone car ce produit le dissolvera certainement.

Méthode 7 – Test de lumière et luminescence

Si vous avez dépensé une belle somme d’argent pour l’achat d’ambre, c’est le meilleur test pour vous. Pour cela, vous aurez besoin d’une lampe UV.
À la lumière de la lampe ultraviolette, l’ambre est plus ou moins luminescent. Dans les échantillons transparents, on peut voir une lueur bleuâtre d’intensités différentes en fonction de morceaux testés. Avec une diminution de la transparence de la pierre, l’effet de luminescence s’affaiblit.
Sous l’action de la lumière ultraviolette, la structure des brins ambrés ondulants, les bandes et des transitions causées par différents degrés de turbidité sont bien visibles. On peut ainsi observer un effet "Nuageux" de couleur "os ambré" reflétant une lueur blanche laiteuse avec une légère teinte bleuâtre. La résine synthétique à base de bakélite dans les rayons ultraviolets est inerte, les imitations de caséine brillent en jaune.

Finalement…

Lorsque vous achetez des bijoux d’ambre dans le magasin ou sur une bourse, vous n’avez pas toujours la possibilité de faire les manipulations ci-dessus. Le vendeur ne vous autorisera tout simplement pas à gâcher la décoration avec une aiguille chaude ou un bord métallique tranchant. Cependant, rien ne vous empêchera d’inspecter minutieusement la configuration générale de la pièce que vous convoitez. Si le vendeur a un détecteur de fausse monnaie, demandez-lui de vérifier la couleur orange de l’ambre. Un bon vendeur ne devrait pas vous refuser.

Un peu de bon sens et quelques bonnes méthodes d'observation vous aideront à ne pas vous faire arnaquer. Les chances d’acheter un faux deviendront minimes.

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Faux en Paléontologie

Premier constat : Les faux fossiles les plus répandus sont les faux provenant du Maroc et de Chine.

Nous reconnaitrons en particulier les trilobites du Maroc que l'on trouve de toutes sortes : moulages en plâtre, en ciment, en résine, ou encore directement sculptés dans la pierre, fabriqués de toutes pièces avec des morceaux de trilobites différents, parfois d'espèces différentes et d'époques différentes,...etc.

Faux ou artisanat ?


Le Centre Artisanal des Fossiles d'Erfoud : on annonce clairement ce qu’ils font : “fabrication des fossiles”. On ne peut leur reprocher de vendre “des faux”, c’est écrit ! (Erfoud, Sud marocain).
Photo P. De Wever


La "fabrication de fossiles" est donc une "institution au Maroc"
On le sait... autant faire attention à ce qu'on achète... car le faux cotoie le vrai.
Mais peut-on réellement parler de "faux"? Je ne le crois pas, puisque c'est clairement indiqué...
Cela fait partie d'un artisanat local destiné aux touristes. Ce sont des "sculptures ayant la forme et l'apparence d'un fossile". Ce sont des objets de décoration et non des objets paléontologiques. Cela devient des FAUX lorsqu'un marchand marocain ou européen, sur nos bourses, ici, en Europe décide de vendre ces objets décoratifs et essayant de les faire passer pour des vrais. Là, il y a tromperie et essai d'arnaque et d'escroquerie.


Peut-on réellement considérer ces deux choses comme des faux??? Je vous le demande en toute honnêteté !! Je fais appel à votre sens critique, même si celui-ci est bien peu développé et que vous soyez un tantinet naïf... Pouvez-vous honnêtement considérer que ces ammonites soient vraies ??? Assurément NON !!! Cela se voit comme le nez au milieu du visage que ce sont des sculptures !!! Et ce lézard ??? Tout le monde sait que seules les parties dures (coquilles, carapaces, dents, os) fossilisent. Les chairs disparaissent naturellement après la mort de l'animal... Alors, comment considérer ce lézard qui aurait gardé ses chairs et sa peau??? Ce n'est pas une momie, que je sache... donc c'est une sculpture, un objet purement décoratif, sans plus et pas un faux. Il n'y a là aucune arnaque... Ils le disent que ce sont des objets fabriqués.

Artisanat, vous avez dit artisanat ???
Voici quelques montages photos qui vont vous montrer le travail des gens d'Erfouf. Artisanat mais aussi dégagement de vrais et magnifiques fossiles.


Activités de fouilles anciennes et récentes dans l'Ordovicien supérieur de l'Anti-Atlas :
(a) En haut du plateau, nous pouvons voir les sites abandonnés des mines de "trilobites". Elles ont été exploitées dans les années 1970, dans le Ouzregui à la recherche des fameux Flexicalymene (Katien supérieur) à proximité de Oum-Jrane, maintenant visible comme une ligne de déchets rocheux de couleur ocre claire à mi hauteur du plateau.
(b) L'excavation de la famille Ben Moula dans l'une des multiples occurrences du dépôt sédimentaire de Fezouata, au nord de Zagora (Trémadocien supérieur) et contenant une grande diversité de fossiles très complets.
(c) La "carrière" de fossiles. Site de Bou Nemrou au nord de Ksar Tamarna (Jbel Tjarfaïouine). Ouverte dans l'Ordovicien supérieur tardif (Sandbian 1) du Tafilalt Biota, cette carrière a fourni des exemples de conservation des fossiles dans des grès à grains moyens dotés de nombreuses structures sédimentaires d'origine microbienne.L’assemblage enregistré de trilobites comprend 11 espèces de dix genres. L'excavation est actuellement abandonnée car le gisement semble épuisé.
(d) Une carrière ouverte dans les grès basaux de la formation supérieure Tiouririne du Katien moyen (Ordovicien supérieur), au sud-est de Oukhit à la recherche des titans Declivolithus trinucleides, trilobites très particuliers typiques de cet endroit.
(e) Tranchée sur le site de Bou Nemrou sur la colline d'Isthlou au nord de Ksar Tamarna (Jbel Tjarfaïouine). Ouverte dans l'Ordovicien supérieur tardif (Sandbian 1) du Tafilalt Biota, cette tranchée a fourni de très beaux échinodermes et trilobites.


Affleurements naturels et activités extractives dans le calcaire à orthocératide noir (= marbre de Tazarine) du Ludfordien (Silurien supérieur), au sud-ouest d’Erfoud.
(a-b) Zone où les tranchées originales ont été creusées dans les années 1970-1980 sur plusieurs kilomètres de long. Peu importantes, elles descendent actuellement jusqu'à une profondeur de 5 mètres maximum. L'objectif est d'extraire des blocs importants de roches fossilifères non altérées.
(c) Les fragments lâches sont traités pour préparer des objets plus petits.
(d) Les affleurements naturels du calcaire de Ludlow du Silurien supérieur (ici plongeant légèrement vers la droite) sont épargnés par l'activité d'extraction et parallèles aux tranchées, car le calcaire exposé à l'air libre est devenu fragile suite aux grands écarts de t° sévissant dans ce désert. Cela ne favorise pas la taille et le polissage à l'échelle industrielle.
(e) Détail d'affleurements naturels montrant les coquilles orientées d'Arionoceras.
(f) Ce calcaire noir omniprésent est laissé inexploité dans de nombreuses régions de l'Anti-Atlas, comme on peut le voir sur cet affleurement à inclinaison verticale.


Un "prep-lab" artisanal dans une rue d'Erfoud, avec des ouvriers préparant des morceaux de calcaire noir à orthocératidés siluriens. (a et b) Ils les découpent et les polissent à l'aide de scies radiales et de meuleuses d'angles.
(c) Ils les polissent à la main avec une retouche périphérique au marteau.
Remarquons les techniques, établis, ateliers, vêtements de sécurité et protections archaïques. Qui, quel ouvrier, dans nos pays accepterait encore de travailler dans des conditions pareilles ???


Préparation de base des fossiles conservés dans une matrice:
(a) Un jeune homme déchiquetant la matrice rocheuse autour d'un trilobite à l'aide d'un marteau fabriqué à partir d'un capuchon de piston de mobylette
(b,c et d) Quelques planches adossées à un mur figurent un atelier rudimentaire où des travailleurs équipés de percuteurs à air comprimé, utilisent des mouchoirs pour minimiser l'inspiration de poussières. certains travailleurs utilisent, pour les travaux les plus fin une loupe oculaire Optivisor binoculaire.


Préparation des trilobites du Dévonien :
(a) Calcaire fendu et mouillé, montrant une très petite coupe transversale d'un trilobite inscrit, difficile à distinguer avant la préparation. Les creuseurs exploitent des lits fossilifères dans de longues tranchées et scindent systématiquement les roches à la recherche de sections de trilobites, qu'ils plongent dans l'eau pour améliorer le contraste. Les trilobites sont emmenés au laboratoire pour continuer leur préparation.
(b) Une fois que les deux moitiés de la roche qui recouvrent le trilobite sont recollées ensemble, le fossile est lentement libéré de la matrice environnante par un travail habile avec des stylos percuteurs à air comprimé.
(c) Dans le cas de trilobites à grandes épines, comme Dicranurus par exemple, celles-ci sont soigneusement séparées et disposées de manière à pouvoir être collées sur la carapace à la fin du processus de nettoyage.
(d) La préparation se termine par l'utilisation de micro-sableurs pour éliminer le reste de la gangue et les particules collées restantes.
(e) La base de l'échantillon est vissée sur les couvercles Tupperware et ces contenants sont utilisés pour la protection contre la poussière pendant le stockage et le transport.
(f) A l'occasion, la préparation de quelques trilobites et de leurs épines délicates peuvent se faire avec grande minutie spécialement et exclusivement avec la sableuse.


Préparation remarquable de certains trilobites du Dévonien inférieur et moyen par :
(a-d) et f) M. Mohamed Ahechach et (e) M. Hmad Ouakki.
(a et b) Dicranurus monstruosus, un odontopleuridé à longues épines comportant des «cornes» en forme de bélier sur le céphalon.
(c et d) Paralejurus sp., un styginidé préparé également de manière ventrale, de sorte qu'il soit complètement débarassé de la gangue rocheuse.
(e) Walliserops trifurcatus (à gauche) et Walliserops hammi (à droite) avec un trident céphalique.
(f) Koneprusia sp. un odontopleuridé épineux délicat magnifiquement dégagé, vu ici en coupe latérale droite.

Si vous allez au Maroc, à la rencontre des gens qui "produisent" les fossiles, vous allez vous rendre compte que ce sont des familles entières (grands parents, parents, ados qui ont terminé leurs études et enfants après l'école, et pendant leurs congés mais aussi les oncles et les cousins) qui exploitent un gisement fossilifère. C'est un travail familial qui nourrit toute la famille... Quand on voit la somme d'efforts qu'il faut déployer, les heures qu'il faut passer dans les conditions de travail que nous venons d'évoquer, pour trouver, dégager et préparer un trilobite... tout en sachant aussi qu'il y a de la casse et que tous les trilobites entamés ne sont pas forcément réussis... peut-on réellement rechigner quand une belle pièce est proposée à 100 ou 150 euros??? C'est leur gagne-pain... et quand on les connait un peu, on se rend très vite compte que ce ne sont pas les trafiquants et les margoulins qu'on voudrait bien nous décrire. Là comme ailleurs, vous n'arrivez pas en pays conquis, comme un colonisateur, mais vous découvrez leur monde et leur vie avec respect et quand le contact est établi et que la confiance s'est installée, vous aurez accès à toutes les étapes de la production : de la récolte sur le terrain par des chaleurs incroyables au dégagement par percuteur et à la sableuse, à la présentation et la commercialisation. Là comme ailleurs, si vous achetez une pièce, vous paierez le prix annoncé et si vous en prenez 10 ou plus, vous aurez droit à une réduction... sans oublier de marchander un peu... car c'est la règle là bas.. tout en sachant que c'est leur gagne-pain et qu'il est illusoire d'avoir un trilo de bonne qualité pour 10 euros que vous revendrez 40 chez nous !! Soyons logiques, respectueux et authentiques !!!.


Exemples de roches ornementales riches en fossiles de la région de Tafilalt.
(a) Calcaire noir Silurien (marbre de Tazarine) montrant plusieurs phragmocones d'Arionoceras sp.
(b) Calcaire dévonien brun à rougeâtre poli (= Pierre d'Erfoud) avec orthocéridés orientés dans un fond de petites coquilles de goniatites.
(c) Un «composite» de spécimens polis de Gonioclymenia (gros ammonoïdes), d'orthocères et de petites goniatites assemblés artificiellement dans une seule dalle faite de roche reconstituée et martelée.
(d) Vue supérieure d'un plateau en pierre combinant deux types de «billes d'Erfoud» d'horizons différents et de fossiles différents. Ce type de plateau est principalement utilisé pour réaliser des tables.
(e) Plateau ovale d'une table en pierre combinant une partie externe de calcaire silurien noir avec une partie centrale en calcaire brun dévonien, ce dernier montrant une partie d’un crâne de poisson.
(f) Un plateau en calcaire dévonien montrant des restes de nautiloïdes et une section d'un crâne de poisson encore plus grand que le précédent (voir les doigts de la personne pour les écailles).


Deux vrais trilobites du Maroc : à gauche un Crotalocephalus sp. et à droite un Gerastos sp. Les roches dévoniennes très dures, ont été brisées à coups de marteau à la recherche de sections de trilobites. Quand une section est découverte, les morceaux sont gardés précieusement et sont emmenés au laboratoire pour dégagement et préparation.
Les deux moitiés de la roche qui contiennent le trilobite sont recollées ensemble, le bloc est alors lentement attaqué avec un stylo percuteur à air comprimé en vue de libérer le fossile de la gangue environnante. La préparation se termine par un travail habile de micro-sableurs pour éliminer le reste de la gangue.
Une preuve de la véracité du fossile est (soulignée en rouge) la cassure originelle de la roche par où le carrier a pu déceler la présence d'un fossile et qui a été recollée.
Tous les trilobites "vrais" devraient êtres cassés et recollés.

Venons-en aux faux...

Tous les fossiles peuvent être trafiqués. Cela passe par les mâchoires de reptiles, aux trilobites en passant par les ammonites, les oursins, les grands gastéropodes... mais aussi l’assemblage de plusieurs fossiles pour n’en faire qu’un et même l’assemblage "artistique" de plusieurs fossiles libres sur une gangue pour former une pièce visuellement insolite ou essayant d’approcher la réalité. Il arrive parfois que ces fossiles ne proviennent même pas de la même période géologique !

On trouve aussi de nombreuses fausses inclusions mélangeant toutes sortes d'éléments. Ainsi on peut trouver une mâchoire fossilisée constituée de vraies dents fossilisées, d'os, de coquille de tortue, de dents de requin en passant par de la poterie !

Il y a aussi des reconstitutions où l’on voit nettement un ciment qui permet de reconstituer une mâchoire, une dent avec sa racine… cela se détecte bien car la couleur du ciment n’est pas identique à celle de la gangue ou les bouts de fossile assemblés.

Nous pouvons aussi parler des gravures de fossiles. La gravure est aussi une pratique courante dans les faux fossiles. C’est le cas par exemple de certaines ammonites qui n’ont pas leur cœur, dont on a sculpté volontairement les tours internes pour faire croire que l’ammonite est complète. Parfois certains fossiles sont sculptés de A à Z. Pour voir la différence, le meilleur moyen consiste à prendre une loupe et regarder les détails du fossile (ornementations microscopiques, lignes d’accroissements, séparations des loges d’habitations…)

En effet, certains vendeurs se sont aperçus très vite que peu de gens savaient faire la différence entre un vrai spécimen et un faux. Les vendeurs demandent alors à des grossistes de fabriquer des faux fossiles pas chers mais visuellement impressionnants. Il arrive même que certains grossistes passent plus de temps à réaliser des faux qu'à dégager de vrais spécimens.

Un peu plus de recherches sur les fossiles et surtout le boycott de tous ces faux permettraient d'assainir le marché mais il se trouve toujours des clients pour acheter et encourager le marché en question. L'acheteur peut être de bonne foi et croire qu'on peut trouver un vertébré fossile peu cher. Parfois, le client peut aussi savoir qu'il s'agit d'un faux mais l'acheter quand même, afin d'ajouter une pièce visuellement belle à sa collection… Parfois, certains vendeurs ne connaissent que peu de choses sur les fossiles qu'ils commercialisent, ils répètent ce que leur disent les clients, ce qui souvent donne parfaitement le change. Le monde occidental fait aussi beaucoup de faux mais ils sont nettement plus soignés, comme les russes ou les américains. On fabrique de faux fossiles dans le monde entier. On peut citer par exemple les pays suivants : Maroc (montages en tout genre), États-Unis, Russie, Brésil (faux fossiles prétendument de Santana formation), etc.

Bref… J'ai envie de dire qu'il y a autant de manières de fabriquer un faux qu'il y a de vrais fossiles ! Comment s'y retrouver, me direz-vous ???

Je vais essayer de lever un coin du voile... même si les exemples évoqués ci-dessous sont loin de donner une liste exhaustive des faux fossiles que l'on trouve aujourd'hui.

Assemblages de plusieurs fossiles pour l'en faire qu'un

Un assemblage consiste à mettre ensemble plusieurs fossiles, parfois de natures (époques, animaux…) très différentes. Ils sont assemblés dans une gangue, c'est-à-dire un mélange permettant de maintenir le tout. En général la gangue est un mélange de sable et de ciment. Il existe toute sorte d'assemblage possible. Ils donnent parfois des spécimens tout à fait spectaculaires et parfois vendus très peu chers, voire à l'inverse très chers.


Vu à Sainte-Marie aux Mines. Une tête et des vertèbres cervicales de un museau de Tethysaurus nopscai, des vertèbres dorsales et des côtes d'une autre espèce et une palette natatoire de Pliosaure. C'est un artiste qui a créé cette nouvelle espèce. Esthétiquement, c'est joli, paléontologiquement, c'est nul. C'est même étonnant que les organisateurs de la bourse ont accepté la présentation d'un tel machin. Ou alors ils n'en avaient rien à cirer ou alors ils n'y connaissaient rien. Dans un sens comme dans l'autre, ce n'est pas à leur avantage.


Source : Geoforum
Une tête et un début de corps de poisson à cela on ajoute des vertèbres de mammifère ainsi que des membres antérieurs et postérieurs totalement artificiels !!! Et on obtient un mélange de genres nouveaux et indéterminés.

Plâtrages et collages

On trouve aussi des pseudo mâchoires de mosasaures reconstituées. Des dents (parfois d'espèces différentes... ici, la dent du centre de la mâchoire inférieure est d'une espèce différente) du sable, quelques morceaux d'os... pas forcément de mosasaure et du plâtre... On "reconstitue" la roche avec du sable et de la colle, on place dans cette matrice improvisée quelques dents tête-bêche, on y place les morceaux d'os et on comble les vides avec du plâtre (en rouge).


Source : Geoforum
Des dents de mosasaures de différentes espèces attachées sur des os de différentes provenances, le tout, noyé dans une gangue de roche reconstituée avec du platre pour combler les vides... voyons la différence avec une vraie mâchoire de mosasaure...


Mosasaurus platecarpus
Maastrichtien
Khouribga (Maroc)
Bourse de Jouy en Josas, France
Photo L.V.B.

Mais il y a mieux...J'ai vu, sur une bourse des squelettes de crocodiles : DU VRAI FAUX !!!   Ces fossiles "améliorés" sont encore une fois une escroquerie pure et simple destinée à piéger l'amateur crédule. 
Un véritable scandale !!!



Source : Geoforum
Le crocodile aux dents de mosasaure... fallait y penser !!!

Encore des crocodiles... comme s'ils venaient tout droit du site de prospection avec encore leur coquille de plâtre protectrice... sauf que la gangue protectrice est une espèce de béton !!! Faux, faux et encore faux !!!  Et rien ne dit que les os proviennent du même individu ou même d'individus différents de la même espèce... ou d'espèces différentes... allez savoir.  Plus la supercherie est grossière, plus elle a des chances de prendre...


Source : Geoforum


Observons ce "VRAI" crocodile et remarquons les différences : coquille de plâtre sans doute identique... couleur et texture de la gangue très différentes.  Couleur de la gangue et du fossile dans les mêmes tons.

Si vous désirez acheter une dent de requin et plus particulièrement une dent de Lamna obliqua du Maroc, essayez d'éviter d'acheter une "cochonerie sans nom". Ces dents proviennent des phosphatières de Khouribga et donc assez fragiles. Pour pouvoir acheter un fossile digne de ce nom, veillez à quelques détails qui feront toute la différence :
- La racine doit être entière.
- De part et d'autre de la couronne des petits denticules doivent être présents
- La racine est de couleur blond à beige clair tandis que la couronne va de l'ocre clair au brun orangé
- La dent peut être droite (face avant de la bouche) ou courbée (face latérale de la bouche)
- Aucune "restauration" et aucun "plâtrage" ne peut être tolérés<./p>


Si vous désirez acheter une dent de requin du Maroc, voila ce que vous devez acheter...


Et voila ce que vous ne devez surtout pas acheter !!! Racines endommagées, denticules manquants, recollages grossiers de couronnes et de racines ne provenant pas toujours de le même dents, ni du même individu avec un enduit ressemblant au plâtre...

Assemblages artistiques


Source : Geoforum
A - à - la - queue - leu -leu ...
Tout l'monde s'éclate à - la - queue - leu -leu
Ils ne sont pas de la même période géologique mais qu'importe, ils se rassemblent une fois par an pour le grand BBQ des trilos
avec un petit verre de Mojito.


Casser une telle assiette permet de voir qu'il y a une assise inférieure faite de roche recouverte d'une espèce de crèpe de pâte rocheuse reconstituée avec des insertions de trilos. c'est joli, sans plus...

Faux trilobites du Maroc

A une certaine époque, il n'y a pas si longtemps que cela (Dans les années 1980-1990) venant du Maroc, une immensité de trilobites, aussi faux les uns que les autres, ont inondé le marché des bourses européennes. Ne se doutant de rien, les collectionneurs se sont rué sur cette aubaine d'autant plus que les fossiles proposés étaient de belle facture, proposant des espèces originales (nouvelles découvertes !!!) et surtout abordables financièrement.
Notons au passage que des grands spécialistes de grands muséums européens se sont fait piéger, eux aussi ! Certains musées possèdent dans leurs réserves une belle collection de faux... et ils se gardent bien de les montrer, de peur de se faire passer pour des .......... parce qu'ils se sont fait, eux aussi, pigeonner !

La supercherie découverte, cela a jeté l'oprobre sur les trilobites marocains et plus généralement sur tout ce qui provenait du Maroc, que ce soit des minéraux ou des fossiles. Si certains revendeurs se sont fait un joli matelas de billets en vendant ces brols, entretemps, le doute s'est insinué dans l'esprit des gens (c'est bien compréhensible) et la confiance a été rompue. Tout ce qui venait du Maroc devenait suspect.

C'est d'ailleurs devenu une expression commune parmi les collectionneurs : "C'est du Marocain !" voulant dire que c'est du faux ou du trafiqué.

Voyons ces superbes faux de plus près...


Les parties en rouge délimitent les parties synthétiques, en bleu les parties vraies
Il n'y a pas beaucoup de vraie pierre ...
Source : Geoforum
Source : www.ricestone.com/2003_st_marie.htm


A gauche, une collection de faux sciés montrant l'intérieur et les "bulles" dans la résine.
On y voit le morceau de vraie pierre sur lequel un a coulé de la résine ou de la pierre reconstituée avec un moulage de trilobite
A droite, dans une bourse... une "collection" de clones de trilobites tous pareils, avec les mêmes épines, disposées de la même manière et portant les mêmes défauts.
Source : le Comptoir Géologique

Trois superbes faux sciés montrant l'intérieur de roche reconstituée.
La surface martelée permet de cacher la supercherie.
Source : le site d'un muséum anglais.


Mêmes constatations sur d'autres exemplaires.
Source : le site d'un muséum allemand.


Comparaison entre un faux trilobite à gauche et un vrai trilobite à droite.
A gauche : un Phacops africanus... pas très beau, il faut le dire. une observation minutieuse fait apparaître des bulles issues de la résine qui a été utilisée pour la restauration (la tête et le pygidium semblent vrais. Le corps a été de toute évidence refait).

A droite, un trilobite avec quelques indices qui nous permettent de penser qu'il est vrai :

  • - les fissures de la roche qui a été fracturée lors de la découverte du fossile puis recollée pour effectuer le dégagement (comme expliqué plus haut)
  • - une observation des bords de l'animal permet de voir les "terrasses" qui sont des plis naturels dans la coquille
  • - si le dégagement a été complètement effectué avec des outils à air comprimé, on peut voir ici et là de petites traces, de petits impacts de micropercuteur
  • - observer les yeux est très importants : la plupart des trilobites ont des yeux schirochoraux (à facettes).  Avec une loupe, on doit pouvoir les observer finement avec parfois, c'est inévitable, des petits accidents liés à la préparation.
Source : le Comptoir Géologique

Pour ne pas se faire gruger par un vendeur indélicat, il faut nécessairement connaître un minimum de la nomenclature de base des trilobites.

Que dire en conclusion de cette partie consacrée aux trilos falsifiés du Maroc ?

Il y a tout de même quelque chose de remarquable : tout le monde régulièrement se plaint des faux Marocains, mais tout le monde continue d'en acheter... Serait-ce un trait de masochisme inavoué ? Un refus de payer de belles pièces au prix correct ? Une envie de se faire avoir pour pouvoir se plaindre ensuite ?

C'est un comportement curieux, non ?

Dans la plupart des cas de faux, des bulles dues à la résine de polyester sont très visibles. D'autant plus que les petits marchands marocains utilisent des résines de polyester qui sont les moins chères et qu'ils ne se donnent pas la peine de peser le catalyseur, les imitations en résine souvent reposées sur de la vraie pierre dévonienne montrent souvent des fissures au niveau du contact entre la résine et la pierre... Souvent dans un même carton on retrouve plein de trilobites tous les mêmes avec les mêmes défauts. Le prix effectivement n'est pas toujours un bon indicateur car on peut trouver des faux très chers et des pièces honnêtes à bon prix.
Mais j'avoue ne pas comprendre que certains collectionneurs se vantent d'acheter des trilos marocains, des dents ou même des mâchoires de mosasaure du Maroc, des fossiles "exceptionnels" de Chine ou d'autres pièces soit disant d'exception tout en sachant que la probabilité de détenir un faux ou un fortement restauré (et donc sans valeur scientifique aucune!!!) est grande. Je suis désolé de briser votre rêve, les amis, mais si vous voulez des pièces d'exception faut accepter de payer un prix d'exception et surtout accepter de se bouger le popotin pour la trouver !!!.
Quand je vois ici et là des gens qui disent avoir acquis pour pas cher un fossile de poisson, une mâchoire de reptile ou un trilo parfait avec plein d'épines et qui ont en plus un aspect esthétique de rêve... j'ai envie de leur dire : "Bienvenue chez les pigeons !!"
Les pièces de musées sont ultra rares, un point c'est tout !! Tout le reste, les soi-disant pièces d'exceptions à prix cassé c'est du pipeau, du gadget, du faux, certes joli et pas cher, mais faux ou ultra restauré et donc sans valeur !!

La grande majorité d'entre nous n'ont que des pièces plutôt communes dans leur collection ! Qu'on se le dise, c'est triste, mais c'est la vérité !! Certes, c'est agréable d'avoir des fossiles dans sa collection mais quasiment aucun d'entre nous ne peut prétendre avoir des très belles pièces scientifiques sans avoir sorti un gros chèque, ou alors, lors d'une prospection d'avoir eu un coup de bol incroyable digne du plus grand des cocus !!
Donc l'histoire "acheter ou échanger" est un débat sans fin mais sans matière. Echanger c'est bien pour les petites pièces pas très rares et de sites conventionnels pour des collectionneurs locaux mais dès qu'il s'agit de pièces rares, ça veut dire longuement préparées et/ou venant de loin, il n'y a pas de secret, c'est cher.  C'est ça la vie ! Les fossiles c'est comme tout : la qualité et la rareté ça se paye cher !! C'est ça la vie : si on veut une montre Rolex il faut payer très cher pour l'obtenir et il faut également accepter que ça se trouve pas partout !!! Ben c'est la même chose pour les fossiles...!

Les marocains et les revendeurs de faux européens profitent juste du fait qu'on achète leurs produits, et ils ont raison : on en ferait tous autant. C'est la loi du capitalisme. Chacun essaye de gagner sa croûte. Ils ont un gisement réputé, mais les vrais sont chers et rares et demandent de la préparation, donc on fait des moulages ou des faux/bricolés comme ça on rentabilise plus vite. Le plus bête est toujours celui qui achète...
Mais ce qui me désole, c'est de voir un jeune collectionneur qui ne s'y connait pas trop se faire gruger par un margoulin qui profite de sa naïveté et qui se fait refiler un faux... Enfin, c'est la loi du plus malin. C'est pourquoi il est essentiel d'éduquer les jeunes et là, les clubs ont un gros travail à réaliser !!!

Il faut dire aussi que je n'aime pas les généralités !!! Tous les Marocains ne sont pas des escrocs... Dans toute société, dans toute corporation, il y a des brebis galeuses... et n'oublions pas encore une fois que ce sont les Européens qui ont enseigné les techniques de moulage aux Marocains et l'utilisation des résines... Les plus grands escrocs se trouvent du côté des vendeurs occidentaux qui favorisent la production de faux et qui les revendent sur des bourses à la recherche du profit sans aucune morale...

Tout bon acheteur devrait connaître des autochtones, des familles que exploitent des carrières, dégagent et préparent les trilobites. Cette connaissance des gens permet aussi d'avoir des informations fraîches sur les découvertes. Ainsi, 2003 a été une très bonne année pour les Dicranurus car ils sont tombés sur un filon très riche qu'ils exploitent au bulldozer, tandis que les Phacops à épines tendront à devenir de plus en plus rares et de plus en plus chers car la zone où on les trouvait est devenue pour le moment inexploitable...

Evidemment, le mieux serait de les acheter bruts sur place et de les dégager soi-même... mais tout le monde ne possède pas un percuteur et une sableuse et tout le monde n'a pas la dextérité et la connaissance morphologique complète du trilobite pour réaliser une préparation correctes. L'apparition de matériel high tech dans certains laboratoires de préparation marocain permet l'apparition sur le marché de pièces d'une qualité incroyable avec des épines...un vrai porc-épic...mais au prix aussi reflétant le travail nécessaire à leur préparation : rien en dessous de 1000 euros.

Je pense que les acheteurs, les collectionneurs, les marchands honnêtes, les musees, les professionnels... devraient communiquer entre-eux et dresser une liste des faussaires et des revendeurs de faux et la fournir à tout un chacun. Dans un premier temps, le boycott des marchands qui ne vous conviennent pas devrait assainir le marché. Plus de client ... plus de faux sur le marché... faillite des escrocs !!! Et dans un second temps, l'exclusion de ces faussaires des bourses internationales et des petites bourses organisées par les clubs.

Les gravures

Les chinois passent pour des gens méticuleux, vivant la perfection, l'excellence... en voici la preuve :
des trilobites identiques totalement gravés à la main !!!


Source : Geoforum


Source : Geoforum
L'authentique tortue chinoise gravée de la main d'un artiste Homo Sapiens Sapiens.


Source : Geoforum
Eh oui, le fameux Keichou... machin chose tout aussi faux que son certificat, d'ailleurs...

Et comme rien n'est jamais acquis en sciences, il semblerait néanmoins qu'il s'agirait (le conditionnel est toujours de mise...) probablement de vrais. Les prix dérisoires laisseraient d'abord penser qu'il s'agit de faux. On en extrait des milliers d’exemplaires par an et le prix demandé semble alors correct pour ce type de fossile très abîmé.

Un grand classique chez les Marocains de Sainte Marie aux Mines : les ammonites réalisées à la disqueuse, à la fraiseuse ou avec un outil approchant..

Comment qualifier cette réalisation ? Tout d'abord, reconnaissons qu'au départ, il y avait bien une ammonite de grande taille... mais sans doute pas très belle au départ!

Le but de notre "artiste-paléontologue" (si on peut l'appeler ainsi) est de rendre le fossile "beau". Pour ce faire et avec une disqueuse ou tout autre outil approchant, l'artiste a renforcé les côtes, les enroulements, les spirales et les dessins déjà présents mais peu ou pas visibles et a crée des dessins, des spirales, un ombilic et tout un tas de détails là où ils étaient absents soit suite à l'usure du temps ou suite à une mauvaise conservation ou encore suite à un "accident" lors de la prospection du fossile.
Nous n'avons plus qu'une jolie chose plus ou moins esthétique, impossible à déterminer, juste bonne à décorer un parterre de fleurs... dommage.



Heureusement, depuis quelques années les Marocains ont compris que nous n'étions pas tous totalement débiles, crédules, naïfs et idiots. Petit à petit, ils abandonnent leurs pratiques frauduleuses et se tournent vers les "vrais" minéraux et fossiles. Ils ont aussi compris qu'un collectionneur grugé ne revient plus. Ils ont vendu une fois et ce sera terminé. Un collectionneur satisfait par la qualité et le prix reviendra et attirera des "amis". Ils ont compris que fidéliser une clientèle est bien plus avantageux.

Techniques différentes et résultats différents

J'ai glissé dans ce petit paragraphe des "machins" inclassables rencontrés ici et là sur les bourses. Des faux obtenus par des techniques aussi diverses qu'ingénieuses avec des résultats différents parfois bien douteux même au point de vue artistique.


Ce machin est faux de la tête à la queue j'aime bien la petite queue de la tortue...). des morceaux de fils de fer imbriqués dans une pierre reconstituée qui a plus l'aspect d'une dalle de béton grossier que de la pierre... Un faux tellement grossier qu'un enfant se douterait de la supercherie ! Qui peut acheter cela, sinon un collectionneur de faux !


Encore un faux... deux libellules... La technique de réalisation ? Je ne suis pas certain. On dirait une plaque de mortier dans laquelle on aurait enchâssé un cloisonné en fil de fer à l'image de la libellule. On a ensuite poli, poncé certaines parties du cloisonné pour lui donner une certaine patine. Pour faire joli... et prouver par la même occasion que c'est réellement un faux, on en a installé deux dans une jolie position totalement improbable et absolument non naturelle.


Source : Geoforum
Je ne dirai rien de ces très gros trilos très esthétiques... mais la science paléontologique s'arrête là !!


Encore un truc vu dans une bourse : une pierre portant le squelette d'un animal ( sans doute un reptile???) en position de vie. Purement et simplement impossible de trouver un squelette dans une telle position. De plus, le squelette est clairement réalisé en fils de fer soudés les uns aux autres. Joli travail de ferronnerie et de soudure, jolie sculpture, mais rien de paléontologique là dedans !

... Et quand le créationnisme s'en mêle...

Le créationnisme est la croyance religieuse selon laquelle une création divine est responsable de la vie et de l'Univers, contrairement au consensus scientifique actuel qui soutient une origine naturelle au moyen de l'évolution.

Depuis qu'ont été décrits les phénomènes évolutifs en astronomie, en géologie et en biologie, les créationnistes entretiennent la polémique à cet égard, car l'explication scientifique de ces phénomènes n'est pas compatible avec leur interprétation des textes religieux. Le débat relève d'enjeux politiques importants, notamment en matière d'enseignement, de recherche scientifique, de liberté d'opinion et de croyances.

Les courants créationnistes montrent une grande diversité, depuis ceux qui soutiennent le fixisme en élaborant une théorie de la nature théiste créationnisme "Jeune-Terre" et "Vieille-Terre" à ceux aux positions plus déistes qui embrassent la théorie transformiste (hypothèse du dessein intelligent et de la panspermie dirigée.

Le créationnisme "Jeune-Terre" lit la Bible ou le Coran comme des livres scientifiques et historiques, véhiculant la croyance selon laquelle le récit de la création de l'Univers tel que fourni par les textes religieux, donne une description littéralement exacte de l'origine de l'Univers.
Cette interprétation littérale de textes comme la Genèse s'appuie sur la conviction que ces textes ont été dictés par Dieu comme vérités absolues, définitives et indiscutables (cas de certaines Églises protestantes, majoritaires dans le Bible Belt des États-Unis.
Ce courant de pensée est généralement associé au refus de toute idée d'évolution biologique et géologique. La plupart des traditions religieuses monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) postulent la création du monde par Dieu.

La lecture fondamentaliste est refusée par la majorité des Églises chrétiennes actuelles, qui privilégient une lecture herméneutique. Pour les catholiques, la création de l'Univers par Dieu ne s'oppose pas en soi à l'évolution : la création est avant tout la relation entre les créatures et un Créateur, leur premier principe.

Le créationnisme ne se restreint néanmoins pas aux seuls courants interprétant des textes religieux de façon littérale, mais inclut également divers créationnismes dits «Vieille Terre» qui admettent que l'Univers a plus de 6000 ans, les partisans du dessein intelligent, des courants qui admettent des aspects de la théorie de l'évolution mais en excluent l'Homme, l'évolution théiste qui admet que l'évolution des espèces a lieu mais qu'elle est dirigée ou influencée par des divinités ou un Créateur qui donnerait naissance à l'Univers, au vivant et aux mécanismes leur permettant ensuite d'évoluer par eux-mêmes.

Le mouvement créationniste est né au XIXe siècle en réaction contre le darwinisme. Le fameux débat d'Oxford du 30 juin 1860 est le premier affrontement direct entre les darwinistes et les créationnistes. Ces derniers étaient représentés par l'évêque Samuel Wilberforce. Ses partisans affirment que le monde a été créé par Dieu en six jours et soutiennent que les théories transformistes s'opposent à la Bible selon laquelle Dieu aurait créé chaque espèce végétale ou animale de façon individuelle. Le créationnisme est principalement soutenu par quelques Églises protestantes, comme une conséquence de la doctrine inerrance biblique et de l'autorité de la Bible.

Cette mouvance est associée au littéralisme biblique, qui se base sur une lecture littérale de la Genèse et d'autres éléments de la Bible, comme les psaumes, s'opposant ainsi à d'autres courants créationnistes chrétiens.

À l'heure actuelle, des créationnistes essaient d'apporter des éléments pour défendre leur thèse face à la théorie de l'évolution, mais leurs théories sont rejetées par la communauté scientifique : ils sortent en effet du champ de la rationalité en invoquant l'intervention miraculeuse de Dieu durant la «semaine de la création». La démarche est également qualifiée de non-scientifique, car elle est basée sur l'a priori que les faits scientifiques doivent concorder avec les écrits saints.

But du créationnisme = discréditer l'évolution... et tous les moyens sont bons... Même l'utilisation des

On en vient à l'histoire de ce Stéfan, histoire incroyable à raconter, qui est étouffée par des scientifiques et des gouvernements du monde entier.

Houla... Ca commence fort !!!

La théorie de Darwin sur l'évolution des espèces a été réfutée. Mais tout le monde le cache. J'ai gardé quelques photos de cet événement, et maintenant je raconte cette histoire au monde entier. Un ami américain m'aide à publier cette histoire sur Internet. C’est le seul moyen auquel j'ai pensé pour toucher le plus de monde possible et relater ces faits étonnants avant qu’il ne soit trop tard et que les gouvernements ne ferment ce site. Je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer à tenir ce site Web ouvert car les pressions sont infernales.

Et une théorie du complot plus tard... !!!

Cela a commencé lorsque j'étais étudiant en troisième cycle en Erasmus en Amérique, où j'avais étudié à l'Université de Heidelberg. J'ai alors travaillé avec mon professeur de paléontologie, le Dr. Heinschvagel, expert en études sur les dinosaures. Nous sommes partis prospecter dans le sud-ouest du Nouveau-Mexique, dans la formation de Morrison, âgée de plus de 140 millions d'années (Jurassique). C'était à peine l'hiver là-bas, l'année était sèche et à la fin du mois de février 1999, nous avons fait une découverte qui bouleverse le monde.

Ah Aaaaah... nous y voilà... la découverte !!!

Nous avons trouvé un fossile d'un hominidé, en train d'être mangé par un Allosaurus. Regardez les photos !

Hein? un Allosaurus qui grignote un Homo sapiens ???


A gauche, le site de fouilles, les 4 étudiants et le professeur Heinschvagel.
A droite, le professeur, la jeune fille, Pilar Pendeja, originaire du Nouveau-Mexique, experte en matière de préparation de fossiles.

Qui a déjà vu un tel site de fouilles? 4 piquets, une corde et pas de creusement... à croire que les fossiles affleuraient.


A gauche, la "découverte".
A droite, gros plan sur le crâne "d'hominidé" (dont il manque tout le haut du crâne)


A gauche, au fond, le site de fouille, et à l'avant plan, la voiture du garde.
A droite, Billy, le garde, avec sa carabine.

Heu...Qui pense à photographier un Texan agressif qui te braque avec une carabine ?

Bien entendu, selon la théorie de Darwin, il est impossible que les hominidés aient vécus il y a 140 millions d'années. Dans les années 70, on parlait d'un fossile humain appelé "Moab Man", trouvé dans des roches datant du Jurassique, près de Moab en Utah. Mais cette affaire était controversée car certains affirmaient que le squelette humain était tombé dans une crevasse et avait été enseveli au milieu des couches datant de l'époque des dinosaures. Personne ne peut le dire, car les restes ont été emportés par les instances gouvernementales et n'ont jamais été testés.

Faux !! Moab Man (également appelé "homme malachite") est une découverte de plusieurs squelettes humains retrouvés après le passage d'un bulldozer dans une mine de cuivre dont les roches dataient du Crétacé inférieur. La découverte initiale de deux individus a été faite en 1971 par Lin Ottinger dans la mine Keystone Azurite, près de Moab, dans l'Utah. Les créationnistes l'ont utilisée comme argument en faveur de la coexistence des humains et des dinosaures. John Marwitt, archéologue et directeur de terrain pour l'Utah Archaeological Survey, a examiné les fossiles et a conclu que ceux-ci n'avaient probablement que des centaines d'années et résultaient des sépultures d'amérindiens. Dans les années 1980, Carl Baugh a acheté un squelette "Moab Man" de Ottinger qu'il a exposé au Creation Evidence Museum de Glen Rose, au Texas, comme preuve de la présence d’êtres humains ayant vécu au même moment que les dinosaures. Les restes n'ont pas disparu comme le prétend notre Stéfan puisqu'un examen ultérieur des squelettes de "l'homme de Moab" indique qu'il s'agit de restes non fossilisés provenant d'une sépulture intrusive dans les roches du Crétacé et datés au 14C, âgés de 1210 à 1450 ans (Berger et Protsch, 1989; Coulam et Schroedl, 1995).

Et c'est ce qui se passe encore cette fois ! Toutes les preuves de cette incroyable découverte ont été emportées.  À part quelques photos que j'ai réussi à garder. Les chercheurs sur place m'ont demandé de prendre des photos au moment de la fouille. Mon appareil photo avait un film déjà entamé. J'ai pris 8 photos puis j'ai changé de film. J'ai ensuite tiré deux autres rouleaux. Pendant que les autres allaient se laver les mains, j'ai pris beaucoup plus de photos des fossiles et des derniers travaux de creusement et de plâtrage. Un des gardes nommé Billy, un ancien des Marines, riait avec nous et regardait notre travail, puis après être retourné à la voiture et avoir communiqué par radio avec la centrale, il est revenu avec sa carabine et est devenu vraiment méchant et agressif.
Il est venu près de moi et m'a obligé de lui donner les films photos que je venais de prendre. Il m'a dit que ce serait très grave si je ne coopérais pas, je pouvais être emprisonné et renvoyé en Allemagne et j'avais très peur. Je lui ai donné les 2 rouleaux complets que je venais de faire. J'étais tellement effrayé et que j'ai oublié le rouleau qui avait les 8 premières photos. Quand nous sommes revenus à Albuquerque, je m'en suis souvenu et j'ai caché le film jusqu'à mon retour à la maison. Maintenant, mon ami les met sur Internet pour que tout le monde puisse savoir ce qui s’est passé et comment "ils" couvrent tout cela.
Après avoir récupéré les films photos, Billy a contacté la centrale et un camion est arrivé très vite accompagné d'une berline noire et d'une douzaine d'hommes. Tous les spécimens ont été prélevés et ont été déposés dans le camion. Celui-ci a démarré dans un nuage de poussière. Des hommes en costume noir sont sortis d'une grosse berline noire elle aussi et "ils" nous ont intimé l'ordre de n'en parler à personne et que même si on le faisait personne ne nous croirait mais que nous serions enfermés et que nos carrières en géologie seraient ruinées. Cela devait rester secret.

Ah oui, on est en Amérique... l'ancien Marines, la berline noire, les "men in black", les menaces et le secret... un mélange Heu...politico-scientifico-espionico-fiction digne d'un nanar de série B.

Le professeur qui a fait cette découverte m'a dit que cela ne ressemblait pas à l'homme de Moab car nos os d'hominidés et de dinosaures étaient ensembles, dans du grès dur. Ils avaient dû être fossilisés à la même époque, il y a 140 millions d'années, dans le Jurassique supérieur. Le dinosaure est apparemment en train d'essayer de manger l'homme des cavernes, puis les deux sont morts dans un événement catastrophique instantané. Peut-être l'Allosaurus s'étouffait-il avec sa nourriture. Nous n'avons pas réussi à trouver les os des membres inférieurs de l'hominidé. Mais "ils" ne vont JAMAIS raconter l'histoire. Tout est dissimulé parce que les scientifiques pensent qu'ils vont perdre leur emploi si tout le monde apprend que l'évolution est remise en question. Heureusement, je peux tout de même raconter l'histoire. Je ne peux pas révéler mon vrai nom car j'ai peur pour ma sécurité. Mon ami américain qui m'aide à révéler la vérité au monde entier risque chaque jour sa vie en gardant ce site web ouvert. "Ils" nous recherchent. "Ils" ferment un site et nous en ouvrons un autre. Je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer avant que nous ne soyons repérés et abattus par les hommes du gouvernement.

Les hommes du gouvernement, exécutant des basses œuvres pour le maintien de la vérité scientifique et de la démocratie. La cavale sans issue du "juste" s'opposant tout seul aux méchants sbires du gouvernement. Le "juste" ne peut pas révéler son vrai nom... mais on le connaît puisque c'est lui qui a pris les photos que le fameux "Billy" a confisquées... contradictions... scénario cousu de fil blanc...

Un pseudo champs de fouilles. Tout s'y trouve : le soi-disant paléontologue un vieux professeur, son marteau, son cahier de notes, des engins de mesure, une brosse et ses étudiants. Apparaissent du substrat sableux deux squelettes en situation de vie. Peu importe que ce soit un dino en train de manger un humain (impossible) ou un dino mangeant un autre dino (possible)  On avait déjà vu des paléontologues découvrir dans le lit d'une rivière des traces de pieds de dinosaures qui semblaient indiquer qu'un carnivore théropode bipède marchait dans les traces d'un herbivore sauropode quadrupède... et de là à imaginer une scène de chasse aux temps de la préhistoire, il n'y avait qu'un pas... rapidement franchi et l'histoire nous était contée avec moult détails.

Mais ce que semble avoir découvert ce pseudo scientifique dépasse et de loin ce qu'on pouvait imaginer. Cela tient du dessin animé. Deux êtres vivants, l'un mangeant l'autre, ont été instantanément pétrifiés sur place en pleine action. Un gros carnivore, gueule grande ouverte poursuivant un être plus petit, sans doute herbivore. Déjà, il le tient presque dans sa gueule et avant qu'il ait pu la refermer sur sa proie, les voila tous deux paralysés sur place et fossilisés.

Du grand n'importe quoi !!! Les enfants, si vous voulez devenir chasseurs de dinosaures fossilisés, croyez-moi, vous ne trouverez jamais une scène comme celle-là, mais si vous avez la chance de trouver des fossiles, ce sera des monceaux d'ossements de plusieurs espèces différentes, entassés dans un coin profond d'une ancienne rivière, tous mélangés comme dans un gigantesque mikado, et il faudra ensuite jouer au puzzle pour savoir quel os va avec quel animal !!!


Voilà un vrai site de fouilles à la recherche d'ossements de dinosaures.

... Et quand le ridicule s'en mêle...


Sainte Marie aux Mines 2014. Que dire de cette chose présentée comme un "poisson alien préhistorique" et vendu 15 euros ?
A mourir de rire car c'est une plaque de plâtre... avec une empreinte et ensuite coloriée...Du grand art !
On navigue ici entre le poisson provenant des abysses, un alien, un monstre préhistorique... un mélange de tout cela.
Je l'ai achetée pour le fun, pour faire rire les copains... et on a bien ri ...au moins pour 200 euros !
Photo L.V.B.

Savez-vous ce qu'est une sirène ?
Une sirène est une créature légendaire mi-femme, mi-poisson, issue du folklore médiéval scandinave. Ce monstre redoutable estdécrit comme une créature avenante ressemblant à "une femme en haut de la ceinture, car ce monstre avait de gros mamelons sur la poitrine, avec de longs bras, une longue chevelure, et une visage d'ange qui cache un noir dessein". Selon certains récits, elles sont immortelles. Au cours des deux premiers siècles de leur vie elles s’amusent et découvrent l’océan, mais ensuite elles se sentent seules et veulent aimer et se faire aimer par un humain. Elles tournoient autour des navires voguant sur les océans et tentent par leurs chants, d'envouter les marins. subjugués, ceux-ci sautent à l'eau pour les rejoindre et se noient.


Une sirène tentant d'envouter un scaphandrier. Photo-montage datant des années 1920.


Faux fossile de sirène sculpté dans la roche de Scandinavie. C'est un faux, ça se voit... serait bien naïf celui qui s'y ferait prendre.


Plus ennuyeux, c'est ce montage exécuté par des cryptozoologues. (Zoologues spécialisés dans l'étude des animaux cachés comme le yéti, le monstre du loch Ness, les sirènes, le bigfoot, le sasquatch, le kraken, l'ogopogo...) Ce n'est pas un fossile, on en est intimement conscient... et ils ne désirent pas le faire passer pour un fossile, non plus, bien au contraire. Ils voudraient faire croire qu'ils ont découvert une sépulture actuelle de sirène et attester par là l'existence de ces créatures mythiques. Eventuellement, si on parvenait à attester de l'existence actuelle de ces créatures, on pourrait imaginer pouvoir en trouver des fossiles...

Et le reste...

Ne parlons pas de l’étiquetage plus que sommaire, entaché d’erreurs grossières, ou de fautes impardonnables… J’ai vu des « mouzazor », des « troulabit » des « triloubat » et enfin des « amounit » sans parler des « flourit », des « kalcit » et des « aragounit » sans autre sorte de détermination.  Pas de provenance, pas d’étage géologique.

Parfois, je me demande si on ne nous prend pas vraiment pour des cons !!!
Je me demade que qui on se moque et combien de temps les organisateurs de bourses vont-ils encore longtemps admettre de telles pratiques ? Jusqu'à ce que, les visiteurs, dégoutés par ce qu'ils voient finissent par déserter les bourses, punissant ainsi les faussaires et les marchands honnêtes... Si les organisateurs ne font rien, les marchands honnêtes devraient sans doute jouer au sheriff et faire excure les commerçants "indélicats".

Les visiteurs sont-ils tous tenus de se former et avoir une bonne culture paléontologique et minéralogique qui permette de reconnaître les traficotages grossiers (collages à l'envers, trilos reconstitués de différents morceaux d'espèces différentes, minéraux bombardés...) ?

Cette situation est, à mon sens, un réel problème qui, je le pense honnêtement, peut faire grand tort, peut jeter le discrédit, peut créer une « crise de confiance » face aux bourses.

Que faire alors, si les bourses ne sont plus des endroits sûrs ?
Que faire alors si ce n’est « trousser ses manches » et décider de prospecter soi-même en vue de découvrir des minéraux et fossiles bien de chez nous et exempt de toute falsification.
Oui, mais… comment faire ?

Chercher seul, ce n’est pas facile, il faut des cartes, du matériel, une bonne dose de courage, ne pas avoir peur de mouiller son maillot… et souvent ce n’est pas très productif.  On est souvent gagné par le découragement.

La solution ?  Les clubs !
Ils sont là pour encadrer, aider, conseiller… Ils proposent des réunions au cours desquelles un orateur présente un sujet ayant trait à la géologie, à la paléontologie ou à la minéralogie.  On peut y échanger minéraux, fossiles et aussi surtout des idées.  Les clubs organisent des sorties sur le terrain, le plus souvent dans des carrières, avec autorisations et assurance, encadrent les plus jeunes et chacun met en toute simplicité, à disposition de tous, son savoir et son savoir faire.

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Conclusion

Vous le voyez, quand on parle de "faux", il faut savoir exactement de quoi on parle. Artisant ou intention délibérée de tromper l'autre. Vous avez pu vous rendre compte aussi qu'il existe énormément de techniques manuelles, chimiques et physiques pour obtenir des faux, allant du plus grossier au plus accompli... Ces techniques étant employées tant pour les minéraux que pour les fossiles et les gemmes. Rien n'est épargné !
Vous devez aussi savoir que ce que je viens de présenter ici est le fruit de quelques années de recherches, le fruit d'observations répétées sur les bourse belges, françaises et allemnandes. Je suis incapable d'être partout à la fois, de tout voir, de tout analyser, de tout répertorier. Je suis loin d'être infaillible. Je suis certain que des faux sont passés entre mes mains sans que je m'en aperçoive. Je ne connais sans doute pas toutes les techniques employées par les faussaires et je suis certain que de nouvelles techniques, toujours plus précises sont inventées chaque jour et dont le but avoué est de tromper l'autre.
Ce que je vous ai présenté ici est donc loin d'être exhaustif, ni dans les types de faux, ni dans les techniques employées par les faussaires.
Ainsi, et je le répéte, ceci n'a pour but que de developper un petit peu l'esprit critique du lecteur, du collectionneur, du visiteur de bourse. Je n'ai pas pas la prétention, loin de là, de tout savoir, mais je tiens juste à informer quant aux surprises que l'on peut découvrir...

Par ailleurs, si vous êtes en posséssion d'un "faux" ou d'un specimen qui n'est pas "conforme aux lois naturelles", vous pouvez aussi me le faire savoir. Quelques photos et une explication de ce que vous avez pu observer et je me ferai un plaisir d'enrichir cette rubrique... en restant discret, cela va de soi!

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Il n'y a que deux choses d'infinies : l'Univers et la bêtise humaine (Albert Einstein)

De la médisance gratuite à la mesquinerie malhonnête, il n'y a qu'un pas que certains franchissent allègrement.  La critique est facile mais le verbe est difficile.  Facile de détruire le travail des autres en voulant jouer les "Mr Propre qui vient à bout de toutes les crasses"... Mais ne dit-on pas non plus "Ne jugez pas et vous ne serez point jugés" Et notre cher Jésus n'a-t-il pas dit, plein de bon sens comme d'habitude, "Ne regarde pas la paille dans l'oeil de ton voisin mais regarde plutôt la poutre qui est dans le tien" ?  Encore un cas où la bêtise humaine discrédite et fait du mal gratuitement aux autres.

Ouais... C'est l'histoire d'un mec qui veut jouer au sheriff, au grand pourfendeur, au Robin des Bois des temps modernes, à Zorro ou au redresseur de torts, c'est comme on veut.  Un mec bien, quoi..., plein de bonnes intentions... sauf que l'enfer est pavé de bonnes intentions...  Un mec qui a vu un truc qui ne lui plaît pas et qui le claironne à tout qui veut le savoir en inondant les boîtes mail des ses contacts avec des messages pour le moins hostiles.  Jugez-en par vous-mêmes.

Bonjour à tous

Comme vous probablement, je viens de recevoir une invitation pour la bourse de Boinville en Mantois.

Il y a un petit problème car il y a une inexactitude.  Elle concerne l'annonce de la bourse, présentée comme une bourse d'échanges. Or, c'est une bourse où se réalisent aussi des ventes. Je l'ai constaté en assistant à sa première édition en 2011, puisqu'on m'y a proposé d'acheter certains fossiles présentés.

On me dira que ce n'est pas grave, que ce n'est que certains exposants, etc.. , etc.....
Oui, mais, certains organisateurs font partie de Club ou de Fédération qui statutairement s'engagent à ne pas réaliser de vente.

Il est donc dommageable pour leur image que la réalité ne soit pas conforme aux engagements.

On ne peut s'engager à quelque chose et faire son contraire.

Je me contenterai de recommander à ceux qui désirent se procurer des fossiles ou des minéraux de qualité, de se rendre dans des bourses où, officiellement, on procède à des ventes. Il n'y aura pas ainsi, d'ambiguïté. Ils éviteront des km inutiles.

Amitiés à tous.

Je tairai ici le nom du signataire... mais il se reconnaîtra et si vous lisez cette page vous saurez de qui il s'agit.

Il est évident que la destruction pure et simple du travail des organisateurs de cette bourse ne pouvait pas me laisser indifférent.  Aussi j'ai répondu à ce Monsieur et j'ai transmis moi aussi ma réponse à tous mes contacts..

Bien chers amis,

Je viens de recevoir le message ci-dessus et je pense que vousêtes aussi susceptibles de l'avoir aussi reçu.

Si c'est le cas, je vous demande de lire mon intervention qui vise à "remettre l'église au milieu du village" et si vous ne l'avez pas reçu, quitte à vous de lire le tout ou de balancer le tout à la poubelle, comme bon vous semble.

Oui, j'ai reçu une invitation pour la bourse d'échange de Boinville en Mantois.  Elle est organisée par des membres du club de Jouy-en-Josas, qui pour certains sont aussi membres de la SAGA.

Ainsi, le club de Jouy-en-Josas organise une bourse de vente de minéraux et fossiles fin novembre et des membres de ce club, organisent en février une bourse d'échanges de minéraux et fossiles.

J'y ai participé une fois avec grand bonheur et si des "évènements indépendants de ma volonté" n'étaient intervenus, j'y serais cette année encore.  Ce n'est que partie remise.  Je participe aussi à la bourse internationale d'échanges de Montigny-le-Tilleul (en Belgique, près de Charleroi) qui rassemble des échangeurs allemands, français, belges, néerlandais, anglais et italiens.

Il est vrai que lorsqu'on dit "échanges", ben, ce sont des échanges et l'argent n'a rien à y faire.  Au lieu de dire "échange" on pourrait tout aussi bien dire "troc"... pourquoi pas...
Il est vrai que dans des bourses d'échanges, que ce soit à Montigny-le-Tilleul, à Bogny-sur-Meuse ou à Boinville en Mantois, ou ailleurs, certains exposants n'ayant pas une qualité suffisamment bonne pour finaliser un échange qu'ils aimeraient à tout prix conclure, proposent de l'argent pour un "échange" qu'ils ne pourraient conclure autrement.

L'échangeur à qui on propose ce genre de transaction se trouve devant un dilemme.  Accepter ou refuser. S'il accepte, il déroge à la règle des échanges qui veut que l'argent n'y ait pas sa place.  S'il refuse, en se retranchant égoïstement derrière la règle de base, il reste droit dans ses bottes, il a la conscience tranquille mais il vient de faire un malheureux qui repart sans rien dans les mains, frustré parce sur sa table il n'a rien d'assez beau.

Moi, j'ai une troisième solution.  Sachant que le matériel que j'échange est le trop plein de ce que j'ai récolté ou échangé, que les plus belles pièces sont dans ma collection, mais que ce que je propose à l'échange est aussi digne de figurer dans une collection (et donc que je n'échange pas de la caillasse immonde), j'ai une troisième solution.  Je refuse l'argent et je DONNE gratuitement l'objet convoité.  Je ne déroge pas à la règle de l'échange et je fais un heureux.

Oui, mais "donner" ne fait pas partie du vocabulaire de certains aigris de la collectionnite aigüe qui ont perdu leur âme d'enfant et oublié leur convivialité.

Incriminer les organisateurs que de l'argent soit proposé est mesquin voire malhonnête car, reconnaissons-le, franchement, les organisateurs ont bien du COURAGE de mettre sur pied une telle organisation avec tout le travail en amont et en aval.  Ils doivent louer la salle avec toutes les démarches administratives que cela comporte, envoyer les invitations, réceptionner les réservations et organiser la disposition des exposants, préparer les tables pour les exposants.  Ils doivent aussi préparer la buvette et la fournir en boissons, sandwichs et autres croissants, préparer le repas du soir.  Quand vient le jour de l'expo, ils doivent accueillir les exposants avec le sourire malgré la fatigue déjà bien présente, veiller au confort de chacun et à ce que tout tourne bien... et quand les exposants ont terminé leurs petites affaires et qu'ils sont repartis bien tranquillement chez eux, les organisateurs doivent encore ranger la salle, la nettoyer et la rendre à son propriétaire dans l'état qu'il l'on trouvée en arrivant. 

Tout ça pour quoi ? Por nada, pour rien, pour des nèfles, à titre gracieux, gratuitement, à l'oeil, franco, pro Deo, pour des clous... car ils n'y gagnent rien pécuniairement.  Ils font cela "pour le plaisir" de se retrouver entre amis autour d'un thème qui nous anime.  C'est ça le vrai BENEVOLAT.

Alors, dans ce moment de plaisir, de rencontre, les organisateurs ont donc franchement autre chose à faire que de jouer les "policiers" en étant derrière chaque transaction pour vérifier s'il n'y a pas un euro qui se perd dans le bazar.  Il est de la compétence de chaque exposant de faire respecter la règle de l'échange.

Et moi, je me dis que dans conjoncture économique actuelle les bourses de ventes sont en chute libre (je suis bien placé pour le savoir puisque j'en organise une avec mon club).  C'est évident, nous nous trouvons dans une conjoncture économique très défavorable.  Les ménages ont du mal à joindre des deux bouts et les fins de mois sont difficiles.  Alors, on veillera aux dépenses primaires comme se chauffer, s'alimenter, payer son loyer ou son prêt hypothécaire, s'habiller correctement.  Notre créneau est dans ce que j'appellerais les "loisirs superflus" car avant d'acheter un minéral ou un fossile, Monsieur et Madame organiseront un loisir pour toute la famille où chacun y trouvera son compte et s'il reste quelques euros, le ménage tentera une petite économie pour les futures vacances en famille ou pour les jours difficiles à venir (on ne sait jamais) et enfin, il s'achètera un minéral ou un fossile pour sa collection alors qu'elle s'offrira un petit bijou en pierre naturelle... mais ça, ce sera en tout dernier lieu... sans compter que pour aller à la bourse, il faut se déplacer (essence et parking... car les parkings sont payants... plus rien n'est gratuit aujourd'hui) et même parfois payer une entrée.

Et donc les BOURSES D'ECHANGES ont de beaux jours devant elles car quand on y participe, il ne faut pas d'argent pour se faire plaisir.  Plutôt que de discréditer les organisateurs parce que quelques euros circuleraient (et circulent... que peut-on y faire ?) il faudrait plutôt leur rendre HOMMAGE pour leur courage, leur BENEVOLAT et leur CLAIRVOYANCE pour offrir une alternative aux bourses de vente.

Je terminerai ma réponse en proposant à ce Monsieur de méditer ces deux citations : "Lorsque nos intentions sont égoïstes, le fait que nos actes puissent paraître bons ne garantit pas qu'ils soient positifs ou éthiques." (Le Dalaï-Lama) et " La perfection n'existe pas chez l'homme, sauf dans ses intentions, peut-être..." (Oscar Wilde).

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