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LES STROMATOPORIDES

 

Les stromatoporoïdés, ou plus simplement stromatopores, forment un ordre d’invertébrés aquatiques vivant en colonie et constructeurs de récifs en particulier au Silurien et au Dévonien.
Les paléontologues ont d'ailleurs longtemps cru qu'ils s'étaient éteints à la fin du Dévonien.

Cependant des stromatopores fossiles ont été trouvés dans d'autres niveaux stratigraphiques allant du Cambrien à l’Oligocène.
Ces invertébrés ont contribué de façon importante à la formation de récifs pendant le Paléozoïque, mais plus spécialement de l’Ordovicien au Dévonien ainsi qu'à la fin du Crétacé.

Le groupe a d’abord été rattaché classiquement aux Hydrozoaires et plus particulièrement aux coraux et placé dans le phylum Cnidaria. Ils forment des colonies massives, incrustantes, qui peuvent dépasser un mètre de diamètre et de hauteur. Ils sont composés de fines strates calcaires horizontales, les LAMINAE, qui sont en alternance claires ou sombres. Ces couches sont reliées entre elles par des piliers verticaux. Certains stromatoporidés sont ornés de réseaux étoilés, les ASTRORHIZES, c’est-à-dire de fins canaux verticaux formant à la surface des lamelles des dessins rayonnants. Leur surface externe présente souvent des monticules verruqueux parfois ornés d’astrorhizes. Ils représentent une part non négligeable des récifs siluriens et dévoniens.

Malgré cet aspect de "constructeur de récifs", qui inciterait tout paléontologue à les classer parmi les coraux coloniaux, ce groupe est maintenant considéré comme un groupe particulier d'éponges (Porifera). Les éponges, membres du phylum Porifera (qui signifie "porteur de pores"), sont un clade basal de métazoaires (animaux) en tant que sœur des diploblastes. Ce sont des organismes multicellulaires qui ont des corps pleins de pores et de canaux permettant à l'eau de circuler à travers eux, constitués de mésohyl gélatineux pris en sandwich entre deux fines couches de cellules.

Il y a de nombreuses formes fossiles, avec des squelettes calcaires sphériques, arborescents, ou encroûtants. Les membres vivants de ce groupe sont classés par les zoologues comme calcispongiaires (Sclerospongiae = éponges au squelette massivement calcifié), mais sont identiques à ce que les paléontologues ont identifié comme Stromatoporidés. Les stromatoporidés modernes survivent dans des régions où les autres formes benthiques récifales ne peuvent survivre.

La branche de la zoologie qui étudie les éponges est connue sous le nom de spongiologie.

Stromatopore du Transitway, à Ottawa (Canada) (Photo : 29 octobre 2011 par Henri Lessard, avec l'aimable autorisation de l'auteur.)

Il serait présomptueux de ma part de tenter de déterminer les différentes espèces de stromatopores présents dans le Dévonien de Belgique. En effet, comme signalé ci-avant, les stromatoporoïdes paléozoïques ont été considérés, entre autres groupes, comme un ordre de la classe Hydrozoa (par exemple, Nicholson, 1886; Lecompte, 1956; Bogoyavlenskaya, 1969, 1984), un sous-embranchement du phylum Porifera (par exemple, Stearn, 1972), et une classe de Porifera (par exemple, Stearn et al., 1999; et Treatise Online, Part E, Revised, Volume 4, Chapter 16). Récemment, le rang le plus couramment adopté pour ce groupe a été une classe de Porifera. Et cette classe est encore aujourd'hui, en 2020, en cours d'évaluation et de révision.

A cette fin, je ne peux passer sous silence l'étude de Stearn et al., 2010; et Treatise Online, Part E, Revised, Volume 4, Chapter 15B : Classification of the Paleozoic Stromatoporoidea qui explique clairement la méthode de classification des stromatopores (et des autres fossiles, par la même occasion) ainsi que toutes les vicissitudes par lesquelles doivent passer les fossiles pour trouver une place dans une classification.

Base du classement

En triant ou en classant les fossiles, le paléontologue décide quelles caractéristiques de la morphologie ou de l'histoire de la vie du groupe sont importantes et lesquelles sont insignifiantes. Une influence importante sur la classification a été le groupe vivant auquel le groupe fossile a été attribué. Bien que les premiers auteurs décrivant les Stromatoporoïdes aient suggéré qu'il s'agissait d'éponges, le consensus des années 1870 aux années 1970 était qu'il s'agissait d'hydrozoaires et que la morphologie de ce groupe vivant devrait être le guide pour évaluer l'importance relative des caractéristiques du fossile pour la classification. Ainsi la classification de Nicholson (1886), suivie pendant un siècle par de nombreux écrivains, reposait sur la division des fossiles des quatre familles en groupes qui ressemblaient aux Hydroïdes vivants Hydractinia (Hydractinoidea) et ceux qui ressemblaient à Millepora (Milleporoidea). La comparaison avec ces Hydroïdes vivants a également influencé la classification utilisée par Lecompte (1956) dans le tome F du Traité de paléontologie des invertébrés et Kühn (1939). Tripp (1929) et Bogoyavlenskaya (1984) ont fait des comparaisons détaillées entre les Hydroïdes vivants et les Stromatoporoïdes fossiles.

Le choix d'une seule caractéristique morphologique comme base de classification a séduit plusieurs paléontologues. Heinrich (1914) a divisé les Stromatoporoïdes en familles dans lesquelles la microstructure était homogène (Actinostromatidae) et dans laquelle elle était poreuse ou tubulaire (Stromatoporidae). La sensibilité du squelette à la diagenèse a découragé d'autres auteurs de se fier à la microstructure pour la classification (Lecompte, 1956 ; Stearn, 1966). Bogoyavlenskaya (1965, 1969) a proposé que la forme des astrorhizes soit la base des principales divisions des Stromatoporoïdes, mais elle n'a pas utilisé ce critère en pratique. D'autres schémas de classification ont été basés sur la similitude morphologique globale des groupes plutôt que sur une seule caractéristique. Stearn (1980, p. 880-881) a qualifié de tels schémas de phénétique et a expliqué qu'en eux les groupes taxonomiques supérieurs (par exemple, les ordres) sont conçus comme des groupements de taxons inférieurs (par exemple, des familles) qui partagent plus de caractéristiques morphologiques en commun qu'ils n'en partagent avec des taxons (d'autres familles) d'un autre taxon supérieur (un autre ordre). Bien qu'il soit facile de formuler des diagnostics pour des taxons supérieurs qui se distinguent par un seul ou quelques traits distinctifs, il peut être difficile de diagnostiquer des taxons supérieurs sur la base de la similarité globale.

Les méthodes regroupées en cladistique dépendent d'une compilation d'une série d'états de caractères qui expriment ensemble la similitude globale et la comparaison de ces états avec un groupe externe. Pour les Stromatoporoïdes, la cladistique n'a été appliquée qu'aux Labéchiidés. Webbbby (1994) a utilisé 16 caractères dérivés pour produire un cladogramme et une division de l'ordre en 4 familles. Le petit nombre de caractéristiques morphologiques des Stromatoporoïdes qui peuvent être pris en compte dans l'analyse cladistique semble avoir limité l'application ultérieure de cette méthodologie.

La classification idéale reflétera fidèlement la phylogénie des Stromatoporoïdes paléozoïques. Idéalement, chaque taxon supérieur devrait être monophylétique, c'est-à-dire dérivé d'un seul ancêtre. De nombreux taxonomistes supposent que la similitude globale de la morphologie est un guide fiable de l'ascendance. Les manuels discutent des exceptions à ce principe causées par l'évolution convergente. La révision de Stearn (1993) de l'ordre Stromatoporida est un exemple de classification basée sur la similarité globale comme guide pour une phylogénie reconstruite.

La classification est basée sur la similitude globale des éléments structurels dans les squelettes mais met l'accent sur les microstructures de ces éléments et la phylogénie des taxons. Les auteurs supposent et espèrent que les principaux groupes sont monophylétiques, mais la monophylie est difficile à prouver.

Sept des ordres officiellement nommés unissent des Stromatoporoïdes d'architecture et de microstructure squelettiques similaires, mais pas uniques, qui peuvent raisonnablement être considérées comme un clade. Les Labéchiidés se caractérisent par une architecture basée sur des plaques de kyste mais comprennent des formes qui intègrent également des lames et des piliers. Leur apparition précoce à l'Ordovicien moyen et la persistance de morphologies conservatrices dans l'ordre jusqu'à la fin du Dévonien suggèrent qu'elles constituent le stock de base à partir duquel les autres ordres ont évolué. À la fin de l'Ordovicien, ils se classent dans les Actinostromatides, dont le réseau squelettique est basé sur des piliers de différentes tailles dégageant des colliculi pour former des lames de dentelle. Les Clathrodictyidés sont apparus après les Labéchiidés au début de l'Ordovicien supérieur, peut-être à partir d'ancêtres non calcifiés, et ont construit des squelettes de lames compactes à une seule couche, combinés à une grande variété de piliers qui enjambaient les espaces entre eux. Les Stromatoporellidés avaient des lames plus complexes, généralement épaisses et divisées en couches. Stearn et Pickett (1994) ont suggéré que les Clathrodictyidés, auraient pu former leur squelette en modules comme celui des éponges informellement regroupées en sphinctozoaires. Les Stromatoporidés sont apparus à la fin du Silurien inférieur, probablement à partir d'ancêtres Clathrodictyidés, et étaient caractérisés par des squelettes amalgamés formés de pachystèles et de pachystromes de microstructure cellulaire. Eostromatopora, qui est de microstructure obscure, peut avoir été un ancêtre. Les éléments structuraux avec des cellules ne sont cependant pas limités aux Stromatoporidés ; des éléments de microstructure similaire sont également présents dans les stromatoporelles. Les Syringostromatidés sont typiquement un groupe du Dévonien, mais on pense qu'ils ont évolué au Silurien moyen à partir des Actinostromatides. Ils ont construit des squelettes de pachystèles, de pachystromes et de colonnes typiquement de microstructure microréticulée. Nestor et Stock (communication personnelle, 2006) sont d'avis que l'ordre Syringostromatida devrait être divisé en un ordre à microstructure clinoréticulaire dérivé des Pseudolabechiidae et un ordre à microstructure orthoréticulaire dérivé des Actinostromellidae ou Densastromatidae. Les amphiporides sont un petit groupe de fossiles abondants, dont la plupart sont de forme digitée, colonnaire ou dendritique, et composés d'un réseau d'éléments compacts, fibreux ou vacuolés. L'ordre des Pulchrilaminida est un petit groupe indépendant d'éponges hypercalcifiées de l'Ordovicien précoce à moyen affecté à la classe Incertaine (voir Traité en ligne, Partie E, Révisé, Volume 4, Chapitres 10 et 17).

Un peu d'histoire des classifications

Les classifications des Stromatoporoïdes paléozoïques publiées avant 1980 ont été revues par Lecompte (1956) et Stearn (1980) ; il ne servirait à rien de répéter ces résumés de travaux plus anciens. Peu d'articles ont été publiés qui couvrent l'ensemble de la classe et fournissent des diagnostics de chaque taxon supérieur. La littérature sur la classification depuis 1980 sera discutée un peu plus loin.

Les critiques de Lecompte (1956) des points de vue antérieurs sur la classification étaient basées sur ses convictions que :

1. Les Stromatoporoïdes étaient des hydroïdes
2. Les microstructures avaient peu de valeur dans leur classification
3. Les formes de type Stromatoporoïde du Mésozoïque devraient être intégrées dans les familles des Stromatoporoïdes du Paléozoïque.

Il a décrit les classifications utilisées par Nicholson (1886), Heinrich (1914), Dehorne (1920), Steiner (1932) et Kühn (1939) avant de proposer une nouvelle classification de 10 familles (plus un groupe incertain). Il a également inclus dans les Stromatoporoïdes les formes cambriennes (Yavorsky, 1932) de l'ex-Union soviétique qui ont généralement été exclues des Stromatoporoidea par la plupart des spécialistes (par exemple, Nestor, 1966). La classification de Lecompte a été critiquée (St. Jean, 1957) puis largement ignorée par les paléontologues car peu après est parue la publication de Galloway de 1957 avec une classification qui s'est avérée plus acceptable pour ceux qui travaillaient avec ce groupe, y compris Yang et Dong (1962), qui l'ont utilisée dans leur première étude complète des Stromatoporoïdes chinois. Yavorsky, qui a contribué à cinq monographies majeures sur les Stromatoporoïdes de l'ex-Union soviétique dans les années 1950 et 1960, a également eu du mal à utiliser la classification de Lecompte, préférant utiliser un schéma plus simple pour les formes paléozoïques (Yavorsky, 1962) basé sur les quatre familles originales de Nicholson : Actinostromatidae, Labechiidae, Stromatoporidae et Idiostromatidae.

Stearn (1980) a également brièvement passé en revue l'histoire de la classification des Stromatoporoïdes du Paléozoïque depuis le début et a proposé une modification de la classification de Galloway (1957) pour inclure les nombreux nouveaux genres proposés par l'Union soviétique. Sa classification était basée sur la similitude globale et minimisait l'influence des microstructures dans la définition des taxons supérieurs. Les modifications majeures de la classification de Stearn (1980) apportées dans ce Traité impliquent l'octroi d'une plus grande place à la microstructure dans les critères de classification, ainsi que les modifications suivantes.

1. Séparation des Stylostromatidae et Stromatoceriidae des Labechiidae.
2. Retrait des Lophiostromatida en tant qu'ordre à une famille des Labechiida.
3. Suppression des Ecclimadictyidae en tant que famille et placement de certains de ces genres dans la famille des Actindictyidae.
4. Reconnaissance des familles Gerronostromatidae, Atelodictyidae et Anostylostromatidae chez les Clathrodictyida.
5. Retrait des Syringostromatidae des Stromatoporida à un ordre séparé avec les nouvelles familles Coenostromatidae, Parallelostromatidae et Stachyodididae.
6. Reconnaissance des amphipores en tant qu'ordre distinct et retrait des Clathrodictyida.

Une analyse approfondie de la morphologie, de l'interprétation et de la classification des stromatoporoïdes du point de vue de l'Union soviétique a été publiée en 1984 par Bogoyavlenskaya, sur la base d'articles antérieurs (Bogoyavlenskaya, 1969, 1974). Cela a été suivi en 1985 par un catalogue de genres et d'espèces de Stromatoporoïdes par Bogoyavlenskaya et Khromykh. Bogoyavlenskaya a comparé les classifications de Nicholson (1886), Kühn (1939), Lecompte (1956), Galloway (1957) et Khalfina et Yavorsky (1973) dans un tableau. La propre classification de Bogoyavlenskaya reflétait sa conviction que les Stromatoporoïdes étaient des hydrozoaires et que les fossiles de type stromatoporoïde du Mésozoïque devraient être inclus dans la sous-classe. Sa classification de 1984 n'incluait cependant pas les genres mésozoïques. Elle a formulé un diagramme de phylogénie montrant une interprétation de la relation entre les taxons. Ce qui suit est un résumé de ses taxons supérieurs. Comme on pouvait s'y attendre, de nombreux taxons supérieurs de Bogoyavlenskaya sont reconnus dans la classification adoptée ici. Les principaux changements apportés à la classification sont les suivants.

1. Suppression des Tuvaechiidae en tant que famille distincte.
2. Reconnaissance des Stromatoporellida en tant qu'ordre distinct et non en tant que famille.
3. Placement des Gerronostromatida comme famille dans les Clathrodictyida.
4. Placement des Simplexodictydae dans les Stromatoporellida, à l'exception de l'Anostylostroma, qui est un Clathrodictyidé.
5. Réinterprétation des Syringostromatida basée sur le genre typique et suppression des genres regroupés dans les Clathrocoilonidae et Hermatostromatidae aux Stromatoporellida.
6. Attribution du genre Pichiostroma aux Actinostromellidae et suppression de la famille.
7. Retrait des Cliefdenellidae des Stromatoporoidea (Webbbby & Lin, 1988).
8. Reconnaissance des Amphiporida en tant qu'ordre distinct.
9. Affectation des Lophiostromatidae aux Labechiida.

Bogoyavlenskaya et Lobanov (1990) ont passé en revue les relations morphologiques, la phylogénie et la paléogéographie de nombreux genres de Labéchiidés. Ils ont proposé qu'une autre famille soit établie dans cet ordre, les Cystostromatidae, pour inclure les genres Cystostroma et Pachystylostroma.

Webbbby (1979, 1986, 1993) a beaucoup écrit sur l'histoire ancienne des Stromatoporoïdes, sur la classification et la phylogénie des Labéchiidés. En 1979, il a passé en revue les genres des Labéchiidés et des Clathrodictyidés qui les accompagnent dans les roches ordoviciennes et les spéculations de Galloway (1957), Nestor (1966), Bogoyavlenskaya (1969) et Kazmierczak (1971) que le premier a donné lieu au second au milieu de l'Ordovicien supérieur (Katien). Ici, les Labéchiides étaient considérés comme une famille indivise. En 1986, Webbbby a reconnu une division des Labéchiidés en Rosenellidae, Aulaceridae, Lophiostromatidae et Labechiidae et a spéculé sur l'origine du groupe de Pulchrilamina (qu'il a inclus dans les Labechiidae) et d'une partie des Khasaktiidae du Cambrien, qu'il a inclus dans le Stromatoporoidea (Webbbby, 1986, fig. 10). En 1993, Webbbby avait augmenté le nombre de familles dans l'ordre Labechida à six avec l'ajout des Pulchrilaminidae (douteux attribués) et des Stylostromatidae (Webbbby, 1993, 1994). Les vues évolutives de Webbbby sur la classification des Labéchiidés sont enregistrées par son inclusion douteuse des Pulchrilaminidés dans les Labéchiidés (Stearn et autres, 1999) et son exclusion ultérieure de ceux-ci de l'ordre à une position indéterminée (Webbbby, 2004).

Ils sont maintenant séparés dans ce volume du Traité en un petit ordre indépendant d'éponges hypercalcifiées d'apparence semblable à un Stromatoporoïde avec des relations phylogénétiques incertaines. Nestor (dans Stearn et autres, 1999, p. 60) considérait deux des genres originaires du Kazakhstan comme faisant peut-être partie des crampons des archéocyathes. Dans ce volume, les Kasakhtidae sont entièrement retirés d'une association avec les Stromatoporoïdes (voir les commentaires dans la discussion de la classe Stromatoporoidea, Treatise Online, Part E, Revised, Volume 4, Chapter 16A). Webbbby (1994, p. 379) a noté que les gradations morphologiques entre les premiers genres Clathrodictyidés (Ordovicien supérieur) - Clathrodictyon d'une part et Ecclimadictyon et Plexodictyon d'autre part - ne supportent pas la différenciation de ces genres en familles distinctes au cours de leur histoire du développement précoce. Webbbby, Stearn et Zhen (1993) ont utilisé la classification de Stearn (1980) dans leur description des Stromatoporoïdes non Labéchiidés du Dévonien inférieur de l'État de Victoria, en Australie.

Le point de vue chinois sur la classification a été largement formulé par Dong, qui a écrit de nombreux rapports sur les Stromatoporoïdes paléozoïques chinois au cours des années 1980 et 1990. En 1983, il a reconnu neuf microstructures de piliers différentes et a décrit la forme de piliers de nombreux genres. En 1987, Dong a présenté un résumé détaillé du groupe, y compris des sections sur l'importance des caractéristiques morphologiques, des microstructures et des principes de classification. Ce manuel a passé en revue la classification de Nicholson (1886), Kühn (1927), Lecompte (1956), Galloway (1957), Bogoyavlenskaya (1965, 1969) et Khalfina et Yavorsky (1973). La classification de Dong (1987) est fondamentalement une modification de la classification de Stearn (1980) avec les différences suivantes.

1. La famille Platiferostromatidae a été établie au sein des Labechiida pour recevoir, en grande partie, des genres de Stromatoporoïdes famennien de Chine.
2. La famille Gerronostromatidae a été établie au sein des Actinostromatida pour recevoir des genres, qui sont considérés ici, en grande partie sur la base de la microstructure, comme étant d'ordres différents (par exemple, Atopostroma [Syringostromatida], Amnestostroma = Hermatostromella [Stromatoporellida], Clathrostroma = Gerronostroma [ Clathrodictyida]).
3. La famille des Cubodictyonidae a été établie pour contenir le seul genre Cubodictyon. Nestor (dans Stearn & autres, 1999) a placé le genre provisoirement dans les Clathrodictyida (famille des Atelodictyidae) et suggère qu'il ne s'agit peut-être pas d'un Stromatoporoïde.
4. Le nouvel ordre des Idiostromatida a été établi pour accueillir trois familles : les Idiostromatidae, les Amphiporidae et les Stachyoditidae. Il s'agit d'un retour injustifié au concept de Nicholson (1886) et Galloway (1957) selon lequel les formes de croissance digitées, colonnaires et dendroïdes peuvent être utilisées comme critère de séparation des taxons supérieurs.

La même classification a été présentée par Dong en 1988. Les Stromatoporoïdes ont été placés dans le phylum Porifera, la classification de Stearn (1980) a été critiquée et les modifications énumérées ci-dessus ont été proposées. Des diagnostics des divers taxons ont été formulés dans lesquels peu d'importance est accordée à la microstructure comme guide de l'affinité taxonomique. Dans le traitement monographique de Dong (2001) des Stromatoporoïdes de Chine, ces mêmes taxons supérieurs sont utilisés dans la classification.

Stearn (1993) a révisé sa classification de l'ordre Stromatoporida en la divisant en deux ordres séparés par la microstructure et la phylogénie en séparant les Syringostromatida. Les Stromatoporidés ont été postulés comme étant issus d'ancêtres Clathrodictyidés ou Labéchiidés à la fin du début du Silurien, tandis qu'à la même époque, les Syringostromatidés ont évolué à partir des Actinostromatides, dont ils ont tiré leur microstructure microréticulée. Une seule famille a été reconnue chez les Syringostromatida.

La section sur les Stromatoporoïdes paléozoïques dans The Fossil Record 2 (Rigby & al., 1993) est basée sur les classifications de Lecompte (1956) et Stearn (1980) et n'introduit pas de nouveaux taxons. En 1994, Stock a examiné l'origine, l'évolution et la classification des Actinostromatida. La phylogénie de l'ordre est retracée depuis la fin de l'Ordovicien genre Plumatalinia jusqu'au début du Silurien genre Plectostroma et jusqu'à sa diversification au Silurien moyen. Bien que suggérant que tous les genres ne rentrent pas dans ces divisions, il n'a reconnu que trois familles dans l'ordre : les Pseudolabechiidae, les Actinostromellidae et les Actinostromatidae.

Nestor a publié plusieurs versions de sa classification des Stromatoporoïdes paléozoïques en tant que diagrammes phylogénétiques sans diagnostic. Dans la première série de ceux-ci, qui est apparue en 1974, les principales divisions ont été reconnues comme les superfamilles Labechiacea, Clathrodictyacea, Actinostromacea et Stromatoporacea. Cette classification différait de ses suivantes, en grande partie par l'inclusion des Stromatoporellidae et Hermatostromatidae dans les Clathrodictyidés et des Syringostromatidae dans les Actinostromatidae. Dans sa monographie sur le Silurien de la rivière Moiero, Nestor (1976) a retiré les Lophiostromatidés à la superfamille des Lophiostromatacea, a reconnu les Actinodictyidae et les Synthetostromatidae chez les Clathrodictyidés et les Yavorskiinidae chez les Stromatoporacées. Dans l'article de Nestor de 1997 et sa contribution à la classification des Clathrodictyidés en 1999 (dans Stearn & al., 1999), il a substitué le nom Actindictyidae aux Ecclimadictyidae, ajouté les Gerronostromatidae et les Atelodictyidae, et supprimé les Amphiporidae. Dans sa classification, il a également ajouté la nouvelle famille des Anostylostromatidae.

En 1996, Khromykh a présenté son concept de Clathrodictyidés, en insistant sur la similitude des éléments structurels dans divers taxons supérieurs et la nécessité de maintenir l'uniformité de la microstructure de ces taxons. Il a réintroduit à partir de son article de 1974 la superfamille des Cystostromacées, qu'aucun autre paléontologue n'a utilisée, et l'a divisée en plusieurs familles, dont l'une, les Clathrodictyidae, est subdivisée dans l'article de 1996 en sous-familles Clathrodictyinae, Tienodictyinae, Ecclimadictyinae et Actinodictyinae. Bien que Nestor (1997) ait utilisé le terme Actinodictyidae comme substitut des Ecclimadictyidae, Khromykh (1996) a considéré les deux groupes de genres comme des entités distinctes.

Enfin, depuis 2010, les paléontologues, sous l'impulsion de Nestor, Khromykh et surtout Stearn sont d'accord pour considérer les Stromatoporidés comme faisant partie des Porifères et non plus des Hydrozoaires. Le débat semble actuellement clos grâce aux études comparatives entre stromatopores et sclérosponges. Actuellement la classification suivante est adoptés par la majorité des scientifiques mais les recherches continuent en ce domaine et il est, pour nous, amateurs, bien compliqué de s'y retrouver.

Ordre des Lophiostromatida
Famille des Lophiostromatidae
Ordre des Stromatoporellida
Famille des Hermatostromatidae
Famille des Synthetostromatidae
Famille des Stromatoporelllidae
Ordre des Clathrodictyida
Famille des Clathrodictyidae
Famillle des Amphiporidae
Famille des Tienodictyidae
Famille des Ecclimadictyidae
Ordre des Labechiida
Famille des Rosenellidae
Famille des Aulaceratidae
Famille des Stromatoceriidae
Famille des Plumataliniidae
Ordre des Actinostromatida
Famille des Pseudolabechiidae
Famille des Actinostromatidae
Famille des Densastromatidae
Famille des Actinostromellidae
Ordre des Stromatoporida
Famille des Pseudotrupetostromatidae
Famille des Yavorskiinidae
Famille des Stromatoporidae

Aussi, même si la littérature indique une petite demie douzaine d'espèces de stromatopores présents dans le Dévonien belge, il est impossible pour nous de pouvoir les classer. Seule la structure générale détaillée ci-dessous nous permet de savoir que c'est un stromatopore... sans plus.

Genre et espèce

Synonymes

Période concernée et description

Actinostoma vastum (Marek)

Stromatopores = lit avec des trous, ils présentent une structure feuilletée et perforée de canaux.

Des stromatopores (stromatoporoïdes ou Stromatoporidea) sont constitués de différentes alternances grossières de couches laminaires et de couches microbiennes. Ce sont des organismes benthiques primitifs dont la structure assez simple consiste toujours en une série de planchers entrecoupés de piliers. Les planchers se superposent parallèlement à la surface de croissance. Ces empilements de couches forment une espèce de calcaire biohermal en forme de colonie sphéroïde ou subcylindrique pouvant dépasser plusieurs décimètres de hauteur et dont la structure concentrique en pelure d'oignon de 2 à 3 mm d'épaisseur est bien visible. Leur surface, plus ou moins mamelonnée est ornée de réseaux étoilés et percée d'astrorhizes.

Ce qui nous intéresse le plus, c'est la forme générale des stromatopores. Ceux-ci peuvent être globuleux, lamellaires ou dendroïdes (branchus). La morphologie est adaptée suivant l'environnement. Les stromatopores formaient de grands récifs au Dévonien, lorsqu'une mer tropicale peu profonde couvrait la Belgique.

Stromatopore, (Stromatopora concentrica ?) Dévonien moyen, Eifelien supérieur, Formation X, carrière du Fond des Vaulx de Wellin.
Photo et coll. L.V.B.

Dévonien inférieur - Praguien

Amphipora ramosa (Marek)

Dévonien moyen - Givetien

Ceriopora dentiformis (Sandberger & Sandberger)

Dévonien moyen – Givetien

Stromatopora concentrica (Goldfuss)

Dévonien moyen - Eifelien - Givetien

Stromatopora polymorpha (Goldfuss)

Dévonien moyen - Eifelien - Givetien

 

LES EPONGES

Les éponges fossiles sont, un peu comme les coraux, les mal-aimés des paléontologues amateurs !  Pourtant un grand nombre de formes, parfois très esthétiques, peuvent être découvertes dans les sédiments depuis l'Ordovicien jusqu'au Crétacé supérieur, après quoi elles se raréfient.

Les éponges sont des organismes sessiles, benthiques et filtreurs. Ce ne sont pas des animaux métazoaires, car ils manquent d'organes ou de tissus - ils sont appelés parazoaires.  Les éponges sont essentiellement des colonies de cellules (les cellules peuvent vivre indépendamment pendant de courtes périodes). La plupart des éponges sont marines, mais certaines occupent des environnements d'eau douce. Les éponges construisent des squelettes multi-éléments organiques ou minéralisés. Les morceaux individuels d'un squelette d'éponge sont appelés spicules. Le groupe apparaît pour la première fois dans les archives fossiles du Néoprotérozoïque et s'étend jusqu'à aujourd'hui, à l'Holocène.  Certaines éponges fabriquent des squelettes composés de spicules d'opale (SiO2·nH2O - silice hydratée), tandis que d'autres sont calcaires (calcite ou aragonite) ou fabriquent des spicules de matière organique (spongine - un composé organique protéique dur).

Alors que les éponges sont déjà connues dans les strates cambriennes, et celles des dépôts siluriens et carbonifères, se trouvent en grande abondance, il est frappant de constater que les éponges n'ont été trouvées jusqu'à présent que très sporadiquement dans les formations dévoniennes. Dans son Lethaea palaeozoica des éponges du Dévonien, Carl Ferdinand von Romer ne mentionne qu'Astraeospongia, tandis que Georges Jennings Hinde dans son nouvel ouvrage sur les éponges fossiles du British Museum du Dévonien ne mentionne que Dictyophyton, le nouveau genre (basé sur une découverte isolée d'aiguilles dans des galets du Dévonien inférieur) le genre Lasiocladia, ainsi que le genre Mésozoïque Peronella appartenant aux Calcispongia.  Justement, dans les Calcisponges, Kark Alfred von Zittel, y a intégré un petit genre : Scyphia dont les espèces ont été décrites décrite par les frères Karl Ludwig et Guido Fridolin von Sandberger. Concernant le Dévonien rhénan en particulier, seules deux éponges sont connues avec certitude, à savoir les genres Astraeospongia et Dictyophyton (= Tetragonis). Les deux appartiennent au Devonien moyen, tandis que le Devonien inférieur rhénan n'avait pas encore livré une seule forme d'éponge. Ceci est certainement lié au fait que le Dévonien précoce rhénan dans son ensemble représente une formation de mer peu profonde, tandis que les formes d'éponges les plus répandues des dépôts plus anciens, sont des formes de mer profonde, ce qui peut expliquer, en partie, leur absence en Calestienne. Peu d'études se sont penchées sur les éponges paléozoïques et encore moins sur les éponges du Dévonien, sans doute parce que les fossiles sont rares... ou qu'on les confond facilement avec des galets informes.  Seul un œil averti peut les distinguer sur un champs de déblais dans une carrière. Moi-même, je dois dire que j'ai bien du mal à les reconnaître et quand j'en tiens une, il faut que je me pince pour ne pas ne pas la jeter comme étant un vulgaire caillou

Les éponges du Dévonien sont sub-coniques, prismatiques, cylindriques, aplaties, en forme de vase, d'entonnoir ou de soucoupe, à paroi mince, avec la couche interne du squelette composée de séries de faisceaux verticaux et horizontaux réticulés principalement de tiges de diactine lisses.  La couche externe est composée de stauractius régulièrement disposés formant des hachures carrées avec des spicules disposés plus ou moins irrégulièrement disséminés sur les quadrules ainsi produits. Les Hexactinellides sont régulières dans le parenchyme. Le lophyte est unique et généralement présent.

Hexactinellida : 1 - Euplectella aspergillum, 2 - Monorhaphis chuni, 3 - Lefroyella decora, 4 - Aphrocallistes vastus, 5 - Aphrocallistes beatrix
Franz Eilhard Schulze, Leipzig ; Berlin ; Wien : F.A. Brockhaus — Brockhaus Konversations - Lexikon v.8, 1892

 

Figure de gauche :
1. Partie d'une Pentactinellide primaire de Cleodictya mohri, avec des ombelles dans diverses positions, et des fragments d'autres tiges spiculaires.
2. Deux angles d'un quadrule chez Phragmodictya catillifomis, les Hexactinellides ou Pentactinellides primaires étant en place, avec des fragments des faisceaux verticaux et horizontaux.
3. Partie d'un quadrule, montrant les faisceaux verticaux et horizontaux avec des spicules parenchymateux dispersés dans l'espace intermédiaire.
4. Certaines spicules des Hexactinellides majeures et mineures de Dictyospongia marceltia.

Figure du milieu gauche :
1. Partie terminale d'une petite tige verticale dans Mottodictya osculate.
2. Squelette de Physiospongia dawtoni.
3. Partie de squelette d'Aclaeodictya marsipus.
4. Groupe de spicules ancrés de Physospongia dawsoni.

Figure du milieu droite :
1, 2, 3, 4. Hexactinellides modifiées de Phragmodictya catlliformis.
5, 6, 7. Différentes formes du pinulus de Cleodictya mohri. 6 est un tri-pinulus complet.
8, 9. Parties d'Hexactinellides échinates de Cleodictya mohri.
10. Un spicule très modifié de Griphodictia epiphanies.
11. Une ombelle de Physiospongia coltetti.

Figure de droite :
(a) Oxyhexactinides, (b) Echinhexactinides, (c) Strongylhexactinides, (d) Thylhexasterinides, (e) Discohexasterinides, (f) Plumicome, (g) Amphidisque, (h) Pioule, (i) Orthotetraenites, (j) Clavule, (k) Diaem

Dessins selon James Hall (1811-1898) grossis de 30 à 400X

D'un point de vue biogéographique, il est à remarquer que si les coraux et brachiopodes, pour ne citer qu'eux, se retrouvent un peu partout sur le monde dans les couches dévoniennes, il n'en est pas de même pour les éponges qui se cantonnent dans des régions bien définies de Belgique, des Etats Unis, de Grande Bretagne, de Pologne de Chine et d'Australie. Les éponges américaines sont circonscrites au groupe de Chemung (Frasnien-Famennien) et les éponges dévoniennes polonaises connues sont limitées dans la région exclusivement à la dépression intra-plateau sud plus restreinte au sein de la plate-forme carbonatée de Kielce qui commençait à être noyée, et sont inconnues des lithologies marneuses-nodulaires similaires à d'autres parties des Monts Sainte-Croix. On doit bien se résoudre à admettre que les routes migratoires dévoniennes étaient très complexes et que le gradient environnemental au sein du plateau laurussien et euraméricain est devenu de plus en plus évident mais les différences de populations observées sont difficiles à expliquer simplement. Les éponges sont présentées comme un élément important de l'assemblage des faunes d'eau plus profonde par opposition à l'assemblage des hauts-fonds. Et il est clair qu'aujourd'hui il faut bien reconnaître que les faunes isolées du Dévonien supérieur d'Australie, de Pologne, d'Amérique et de Belgique, même s'il semble exister une lointaine parenté observable entre-elles, ne soient pas aussi similaires qu'elles ne l'étaient présumée par Rigby (1979).

Genre et espèce

Synonymes

Période concernée et description

Actinodictya placenta

Eponge irrégulièrement ovale présentant de grandes différences dans la taille des crêtes spiculaires. Dans ce spécimen, ces lignes présentent une réticulation généralement régulière, bien que diverses séries puissent se croiser à des angles différents. Le dessin a été réalisé au fusain et au crayon gras avec précision par L.V.B. sur base de spécimens fossilisés.  J’ai respecté scrupuleusement l'abondance des lignes, leurs directions, leurs dimensions et leurs intersections avec des angles bien différents d’une ligne à l’autre.

Deux éponges autant dire entières, l'une chevauchant partiellement l'autre et quelque peu cassée près d'une extrémité.  Ces deux spécimens montrent un réseau fourni de lignes allant dans toutes les directions, se croisant dans tous les sens avec des angles tous différents.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base de fossiles observés.  Les lignes ont été placées avec autant de précision que possible, en respectant les longueurs, les épaisseurs et les directions.

Dévonien - Frasnien - Strates inférieures ou moyennes du groupe de Chemung à proximité de Hill School House près de Wallace, comté de Steuben, Etat de New-York.
En association avec Hydnoceras tuberosum, Atrypa hystrix, Spirifer mesacostalis, Productella lachrymosa et Poteriocrinus clarcei.

Ce genre a été constitué pour décrire les éponges, dont la surface est irrégulièrement et largement déprimée, convexe et dont la forme générale de la majorité des spécimens est largement ovale ou subovale mais inachevée. Les fossiles découverts n'ont pas montré le mode d'attachement, mais l'absence de toute cicatrice, ou de tige, peut éventuellement indiquer que l'éponge était fixée par une tige ou un pied marginal et disparaissant sans laisser de traces après la mort de l'animal.
La surface des spécimens trouvés ne comporte pas de nœuds mais est recouverte dans toutes les directions par des crêtes et des lignes de différentes tailles, tant en épaisseur qu’en longueur. Ces lignes représentent les bandes spiculaires entrelacées, et pourtant, nonobstant l'irrégularité manifeste dans la disposition de ces bandes, chaque spécimen montre plus ou moins distinctement un certain degré de réticule rectangulaire parmi les bandes les plus grossières et les plus fines. Les bandes grossières sont comparativement peu nombreuses par rapport aux fines lignes qui zèbrent la surface comme des dizaines de balafres.
L'intersection irrégulière de toutes ces lignes forment des polygones irréguliers qui donnent au réticulum un aspect quelque peu étoilé.

Actinodictya, sont correctement interprétées comme étant des éponges de la famille des Hexatinellidés

Arystidictya elegans

 

Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observation des caractéristiques du genre et de l'espèce.

Dévonien - Frasnien - Dans la partie inférieure des grès micacés de Chemung à Cotton Hill, près de Avoca, Etat de New York, en association avec Hydnoceras tuberosum, Hydnoceras multinodosum, Hydnoceras eutheles and Hallodictya ottoniana.

Arystidictya elegans est une éponge de taille considérable. Le spécimen unique qui a été découvert a été compressé par les couches géologiques. Il était sans aucun doute circulaire à la base et régulièrement obconique pendant environ un tiers de sa longueur, puis s'étendant brusquement jusqu'à la très grande ouverture.
La forme de la coupe est donc assez largement en forme de vase. La surface est lisse, sans nœuds ni autres irrégularités. La marge est régulière et entière. Le réticulum tel que conservé semble être composé, sur la partie inférieure de l'éponge, de bandes spiculaires plutôt clairsemées et lâchement arrangées se croisant à angles droits et formant des mailles carrées d'environ 4 mm de côté. Peu importe la subdivision de ces mailles qui semble exister de manière assez irrégulière : les quadrilles principaux semblent parfois être traversés par des fils des brins principaux si bien que la réticulation n'est pas distinctement visible, la surface étant lisse ou recouverte avec des dépressions irrégulièrement réparties, et vers l'ouverture ce sont des rainures ou des canaux de ramification, qui s'étendent, subparallèles les uns aux autres et perpendiculaires à la marge.
La base de l'éponge est tronquée par un diaphragme la compression qui a obscurci la réticulation de la surface.

Arystidictya nodifera est une espèce dont la coupe se dilate un peu plus régulièrement que chez Arystidictya elegans, et est de plus petite taille. Sa surface est recouverte de petits nœuds allongés qui semblent être placés sans ordre défini; ceux-ci sont plus gros vers la base et deviennent petits et obscurs vers l'ouverture, la région autour de la marge d'ouverture étant lisse. Cette marge est lisse, fine et régulière. C'est une espèce intéressante, mais qui n'est malheureusement connue que par un seul exemplaire qui, de plus est incomplet : on estime qu'on en possède seulement la moitié du spécimen.

Arystidictya nodifera

 

Astylotuba modica nov. sp. (Rigby et Pisera)

Astylotuba modica nov. sp. (Rigby et Pisera)
Section longitudinale
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Frasnien supérieur - Formation de Jarwica composée d'un ensemble nodulaire-marneux en lit mince - Carrière de Jazwica sur la colline d'Egawa, Monts Sainte Croix - Pologne

Le nom de genre cette éponge dérive du grec : (a = sans) + (stylo = tiges) + du latin (tuba = tube)--> en référence à la forme des éponges. Le nom d'espèce de cette éponge dérive latin, (modicus = modéré ou moyen) --> en référence à la taille modérée de l'espèce et à ses canaux.

Grandes Astylosponges larges et fortement obconiques mesurant jusqu'à 90 mm de haut et 45 mm de large, avec un sac gastrique axial profond. Les parois sont relativement minces, de 5 à 6 mm d'épaisseur. percées de canaux dans la parois qui sont autant de pores d'inhalation et d'exhalation de ± 1 mm de diamètre et disposés en rangées régulières tant de manière verticale qu'horizontale.

Le squelette est partout de taille uniforme avec une structure squelettique irrégulière en coupe longitudinale, à mailles quadrangulaires et triangulaires et n'ayant pas de direction régulière d'expansion évidente. On peut déterminer des motifs divergents vers le haut et vers l'extérieur. On peut observer de faibles nœuds de 0,5 mm de diamètre et de hauteur se trouvant entre les pores.

Remarques. Ces éponges de taille et de texture moyennes sont très similaires aux Paleocraticularia gigantia plus grosses et à texture plus grossière en termes de forme, de canal et de structure squelettique. Elles contrastent avec cette espèce, cependant, en ayant des canaux plus petits et un squelette à texture plus fine : Jazwicella media (Rigby et Pisera) sp. nov. est une éponge plus petite et a des éléments squelettiques plus fins. Astylotuba ressemble à Attungaia (Pickett, 1969), du Dévonien d'Australie et à Pilaraspongia (Rigby, 1986), du Dévonien supérieur de l'Australie occidentale mais cette dernière a un modèle de canal irrégulier et des canaux plus larges (Rigby 1986, p. "5). On pourrait aussi la rapprocher de Paleocraticularia (Rigby et Pisera) gen. nov., de l'assemblage polonais car elles peuvent sembler superficiellement similaires, mais leurs squelettes diffèrent.

Attungaia wellingtonensis (Pickett, 1969)

&

Attungaia cloacata (Pickett, 1969)

Fin du Frasnien moyen - Formation des Calcaires de Sadler - Formation des Calcaires de Moore Creek - Formation des Calcaires de Garra - Récifs du bassin de Canning - Wellington Gaves - Comté d'Englis - Nouvelle Galles du Sud - Ouest de l'Australie

À l'époque du résumé de Rigby (1986), les éponges de la famille des Astylospongiidés avaient une aire géologique connue allant de la Ordovicien au Dévonien, avec une forme permienne discutable sauf pour la forme Attungaia wellingtonensis (Pickett, 1969), qui peut avoir un squelette composé de didymoclones. Les nombreuses éponges de la famille des Astylospongiidés datant du Frasnien moyen ont été signalées par Rigby en 1986 comme étant probablement "(...) les plus jeunes Astylospongiidés connues du Dévonien. (...)"

Les plus jeunes éponges décrites de cette famille sont Attungaia wellingtonensis (Pickett, 1969), décrite par Rigby en 1986 et Attungaia cloacata (Pickett, 1969)

Attungaia wellingtonensis (Pickett, 1969) est une éponge subcylindrique qui possède un squelette formé de spicules qui sont généralement d'une taille partout identique.  Elle possède des canaux qui sont généralement disposés de manière horizontale, relativement grossiers et irréguliers dans leurs formes.  On parvient néanmoins à définir les canaux inhalants des canaux exhalants qui sont de deux tailles différentes.

Attungaia cloacata est cylindrique et est un peu plus ancienne que Attungaia wellingtonensis.

Comme Jazwicella, le genre Attungaia a des spicules qui sont essentiellement de la même taille dans les parties immatures et matures du squelette. La plupart des autres genres de la famille présentent des spicules dont la taille augmente d'immature à mature parties du squelette et aussi de forme brusquement contrastée, car beaucoup sont subsphériques à globulaires ou minces et en forme de plaque.

Botryodictya ramona (Lesquereux)
= Dictyophytum ramosum, (Lesquereux, 1884)
= Dictyophytum ramosum, (Lesley, 1889).

Botryodictya ramona
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observation de spécimens et en respectant des caractéristiques de l'espèce

Dévonien supérieur (Frasnien) grès et schistes gréseux de la formation supérieure de Chemung obtenues près de Lawrenceville, Comté de Tioga, Pennsylvanie, U.S.A.

Dictyosponges constituées de deux parties distinctes : une partie inférieure et une partie supérieure.  La partie inférieure est une espèce de long pédoncule plus ou moins cylindrique sans ornementation de surface, portant d’un côté le point d’attache au fond de la mer et de l’autre une partie évasée destinée à recevoir la partie supérieure. La partie supérieure est une espèce de boule torsadée portant de nombreux nodules simples doubles et même parfois triples en forme de poche, répartis sur toute la surface et disposés en rangées horizontales ou suivant la torsion naturelle de la surface.

Ceratodictya annulata (Hall)
= Dictyophyton annulatum

Ceratodictya sp.
Eponges très longues droites ou légèrement courbes, portant des anneaux groupés par 2, au quadrillage très fin et ne possédant pas de protubérances
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base des caractéristiques du genre

Dévonien supérieur (Frasnien) - partie supérieure des schistes, calcaires et grès de Chemung - ferme de Milo Cole, près d'Ischua - comté de Cattaraugus, Etat de New York, U.S.A.

Eponge extrêmement allongée, élancée, cylindrique à légèrement conique. La plupart du temps, l’éponge est droite, mais parfois, elle prend une douce courbe en croissant. Ces éponges sont si grandes qu’on n’en a pas dégagé d’entières. La surface est recouverte d’anneaux, réguliers, continus, groupés par deux, séparés les uns des autres par des rainures profondes. Les anneaux et les rainures ont à peu près la même grandeur.

Quelques variations sont apparentes sous la forme de quelques anneaux en cours de processus de croissance. Près du point basal, (début de la croissance de l’animal), les rainures sommitales sont relativement plus large qu'à toute autre période de croissance ultérieure. Il semble qu’à ce niveau, tous les spécimens observés sont remarquables pour la stabilité et l'uniformité de leurs anneaux, même si on peut observer sur certains spécimens un anneau plus petit entre deux autres, ce qui pourrait indiquer un ralentissement ponctuel de la croissance, dû sans doute à une modification temporaire des conditions de vie.

Cette espèce d’éponge est remarquable par la grande longueur qu'elle atteint. Les dessins ci-contre montrent un spécimen droit et un spécimen en croissant, parfaitement conservés, mais incomplets. Le spécimen courbe, dont je n’ai dessiné qu’une partie, mesure en réalité 380 mm et possède en réalité treize doubles anneaux, (5 dessinés ici) dont les bords extérieurs des crêtes est de 15 mm de large et n'est complet à aucune extrémité. L’autre fragment est droit et est presque complet à la base. Il mesure 365 mm, de long, le reste (la partie supérieure) étant perdu. Ces éponges mesurent entre 80 et 150 mm de diamètre pour les plus grosses. En y regardant de près, on se rend compte que la surface de l'éponge, si elle possède des anneaux, ne possède aucune protubérance.  Elle est "décorée" par un très fin réseau de quadrillage formé de très fines lignes verticales et horizontales formant une espèce de maillage formé de rectangles et de carrés.

Ceratodictya carpenteriana (Hall)
= Dictyophyton carpenterianum

Ceratodictya centeta
= Dictyophyton centetum

Ceratodictya cincta (Hall)
= Dictyophyton cinctum

Ceratodictya zonata (Hall)
= Dictyophyton zonatum

Clathrospongia desmia

Cathrospongia hamiltonense
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base des caractéristiques de l'espèce

Photo et collection Stegonik23, membre du groupe "The Fossil Forum" et habitant aux Etats Unis, en Virginie.  Avec l’aimable autorisation de l’auteur.

Silurien supérieur - Dévonien inférieur - Schistes de Hamilton - rive du lac Canandaigua, Etat de New-York, U.S.A.

Clathrospongia est le genre de référence pour ces deux espèces référées (irregularis & hamiltonense) jusqu’à ce qu'il soit mieux connu.

Cette éponge est largement en forme de coupe, s'étendant régulièrement et rapidement à partir de la base.

La surface est apparemment régulièrement en forme de cône renversé, bien qu'un aspect sub-prismatique puisse aussi être décrit. Cet aspect presque prismatique lui est conféré par les très fortes bandes spiculaires longitudinales.

Le réticulum est caractérisé par les bandes fortement élevées du premier ordre qui produisent de grands quadrules. Vers le milieu de la coupe, les mailles primaires mesurent environ 12 mm de chaque côté, mais deviennent plus petites vers la base de l'éponge où les bandes primaires semblent avoir été plus ou moins libres, mais il n'est pas clair si celles-ci ont été développées en faisceaux de spicules d'ancrage indépendants du réticulum. Les intersections des bandes spiculaires primaires sont épaissies, tandis qu’une deuxième et une troisième série de bandes sont plus ou moins clairement définies, et les inter-espaces sont très étroitement réticulés.

La préservation du seul spécimen connu de cette espèce particulière est unique. L'ensemble du réticulum est calcifié de manière compacte, couché dans une couche argileuse ou de schiste argileux. Cette matière calcaire semble s'être déposée progressivement sur la surface intérieure du réseau et l'avoir remplacé de l'intérieur.  Les traces des lignes spiculaires les plus fines peuvent être observées sur les surfaces des bandes les plus grossières.  Cela indiquerait la position postérieure du réseau plus fin.  L'élévation importante de l’éponge au sein de la mer donne l'impression que dans leur état d'origine c’étaient des touffes verticales. Les petites bandes spiculaires abondent en gonflements noueux irréguliers qui peuvent être dus en partie à des dépôts de matière calcaire adventive.

 

Clathrospongia eeneskata

Clathrospongia fenestrata

Clathrospongia hamiltonense

Clathrospongia irregularis

Clathrospongia tomaculum

Clathrospongia vascellum

Clepsidrospongia matutina

Un magnifique spécimen de Clepsidrospongia, récolté dans les années 1880.  La forme d'amphore est caractéristique avec ses arêtes et ses faces concaves.  On peut aisément imaginer, si la surface était flexible, qu'elle pourrait se remplir davantage et se gonfler comme une montgolfière, ce qui, immanquablement a fait penser aux clepsydres antiques.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'un magnifique spécimen détenu par Steven Guerrero, un ami collectionneur de fossiles. Il a obtenu ce spécimen par échanges dans le courant des années 1970.

Dévonien inférieur - Schistes et grès de la Formation de Portage, groupe de Nunda, dans le Comté de Livingston, Etat de New-York, U.S.A.

Eponge de taille moyenne à grande, conique.  Son nom vient du fait qu’elle ressemble aux clepsydres antiques utilisées pour mesurer le temps.  Le mode de fixation à la base est non connu (Ce serait éventuellement par un disque transversal ou un diaphragme).   La surface la l’éponge est couverte de sept à dix arêtes partant du point d'ancrage et se dirigeant vers la marge supérieure en s'écartant les unes des autres, délimitant ainsi des faces  inter-arêtes légèrement concaves, ce qui lui fait ressembler un peu au groupe des Prismodictya... mais sa forme de montgolfière fait toute la différence.

Cependant, la rangée de nœuds le plus basse est peu développée, la seconde est un peu plus développée.  Ces rangées inférieures sont séparées par un sillon si peu profond que la surface dans cette région est pratiquement cylindrique. La rangée centrale de nœuds est la plus visible de toutes. Elle est séparée des rangées adjacentes par des étranglements larges et modérément profonds. Les nœuds aussi, sont plus fortement développés qu'ailleurs sur la surface.  Ils sont allongés et pointus.  Dans cette rangée médiane et dans celle qui suit au dessus, on peut compter jusqu’à 10 nœuds, variant entre eux en taille bien que les nœuds de la quatrième rangée ne soient pas aussi prononcées que ceux de la rangée médiane. Les nœuds de cinquième ligne, près de l’ouverture, sont à peine discernables.  Tous ces nœuds sont coniques.

Conicospongia annulata sp. nov. (Rigby and Pisera)

Conicospongia annulta nov. sp. (Rigby et Pisera)
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Frasnien supérieur - Formation de Jarwica composée d'un ensemble nodulaire-marneux en lit mince - Carrière de Jazwica sur la colline d'Egawa, Monts Sainte Croix - Pologne

Le nom du genre dérive du latin, (conicus = en forme de cône) et (spongia = éponge) en référence à la forme de croissance de l'espèce type. Le nom de l'espèce dérive du latin (anulus = anneau) en référence à la surface extérieure de l'éponge type portant des anneaux horizontaux.

Grandes éponges obconiques, faiblement et irrégulièrement annulaires, mesurant environ 120 mm de hauteur et 95 mm de diamètre maximum légèrement en dessous du bord osculaire arrondi, avec une cavité centrale simple et profonde en forme de V, à bord lisse non annulaire s'étendant presque sur toute l'éponge. Les parois sont épaisses (de 20 à 23 mm). La surface de l'éponge présente des fosses ovales. Elle est percée de pores d'inhalation et d'exhalation disposés selon un schéma irrégulier, densément espacés, irrégulièrement et grossièrement alignés tant horizontalement que verticalement.  Les pores d'inhalation mesurent de 1,3 à 2,0 mm de large et 2 à 3 mm de haut, alternant avec des pores d'exhalation de 2 mm de diamètre.  L'extérieur montre de faibles anneaux de 20 à 30 mm de haut, avec une expansion grossière de 50 mm de haut, avec un profil arrondi.

Remarques. Urnospongia modica sp. nov. (Rigby et Pisera) comprend de grandes éponges obconiques qui ont un espace interne cendré, contrairement au sac gastrique profond de Conicospongia annulata. Urnospongia modica a également une structure squelettique évasée vers le haut dans la partie inférieure solide du squelette. La partie inférieure de Polonospongia devonica sp. nov. (Rigby et Pisera) peut sembler similaire à Conicospongia annulata, mais cette dernière a des canaux exhalants un peu plus petits en rangées verticales et un squelette asymétrique où les brins sont fortement fléchis dermique à partir des brins primaires, qui sont presque parallèles à la marge gastrale de ses parois.

Cordiospongia conica (Rigby et Pisera)

Quatre spécimens de Cordiospongia conica gen et sp. nov. (Rigby et Pisera)
avec en haut à droite, une section longitudinale
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Frasnien tardif - Formation de Jazwica comprenant un ensemble nodulaire-marneux en lit mince - Carrière de Jazwica - Carrière de Kowala - Colline d'Egawa - Monts Sainte Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin (cordis = cœur) et (spongie = éponge), se référant à l'aspect général en forme de cœur.  Le nom de l'espèce dérive du latin (coniculus = en forme de cône), se référant à la forme commune des spécimens typiques de l'espèce type qui est Cordiospongia conica sp. nov. (Rigby et Pisera)

Ce sont des éponges Hexactinellides en forme de cœur, largement obconiques, de taille petite à moyenne, avec un sac gastrique simple, d'une profondeur assez irrégulière mais ne donnant accès qu'à une ouverture supérieure unique allant jusqu'à 37 mm de diamètre.  Les parois sont lisses, percées de canaux inhalant et exhalant disposés en lignes horizontales successives partant du bas de l'éponge et remontant jusqu'au milieu du mur.  Le squelette est assymétrique, avec des brins divergeant vers le haut à partir de la mi-paroi, et se dilate vers le haut et vers l'extérieur, avec des brins primaires au niveau ou près de l'estomac donnant à l'éponge l'aspect d'un verre à vin. La base est hémisphérique, de 8 à 9 mm de diamètre, ce qui semble indiquer que l'éponge n'avait pas de tige-pied.
Une grande partie des centres spiculaires du squelette, ou nœuds, sont disposés à la fois verticalement et horizontalement.  Ils mesurent de 0,2 mm de large et 0,5 mm de haut et sont espacés les uns des autres de 0,3 à 0,4 mm, si bien qu'on ne les distingue pas vraiment à l'œil nu si ce n'est une certaine sensation de rugosité au toucher de la surface de l'éponge qui pourrait être facilement prise pour la texture naturelle de la roche encaissante.

Remarques. Paleocraticularia gén. nov. (Rigby et Pisera) peut sembler similaire mais est bien plus grande que les éponges incluses dans le genre Cordiospongia. Polonospongia devonica gen. et sp. nov. (Rigby et Pisera) a une structure squelettique similaire à Cordiospongia mais comprend des éponges grossières et très grandes. Conicospongia est une grande éponge largement obconique avec une structure symétriquement divergente vers le haut. Polonospongia fistulata gen. et sp. nov. (Rigby et Pisera) est également une grande forme avec une structure squelettique asymétrique et des canaux densément emballés dans des rangées irrégulières.

Cryptodictya alleni

Quelques spécimens qui montrent des éponges aux formes irrégulières avec une surface couverte de nœuds, disposés en groupes.  Les nœuds qui se trouvent aux marges de l'expansion de la surface portent des touffes de spicules. Ces touffes ne sont visibles que lorsque et qu'elles s'étendent le long du plan de stratification de la matrice.  Certains spécimens semblent avoir été pliés ou déformés.  Ces déformations de l'éponge sont probablement entièrement dues à la compression des couches géologiques.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observation des caractéristiques du genre et de l'espèce.

Dévonien - Frasnien - Dans les grès de Chemung près de Cohocton et d'Avoca - comté de Steuben, Etat de New-York et à Lyndon - comté de Cattaraugus - Etat de New-York.  Cette éponge a été nommée "alleni" pour rendre hommage à feu le révérend Jonathan Allen, ancien président de l'Université Alfred, Etat de New-York.

Éponges tubéreuses de taille moyennement grande, avec une tendance générale à une forme subovale ou au contour allongé et à la croissance irrégulière.  Leur surface est convexe, déprimée, grossièrement noueuses avec des marges irrégulières.

Dans la plupart des exemples les mieux conservés, cette marge est malgré tout clairement définie pour la plus grande partie de son étendue, montrant que la forme générale était ronde ou ovale, bien que très irrégulière, tubéreuse et de contour variable.

N'oublions pas que bon nombre de spécimens ont été enveloppé dans le sédiment et ont subi une compression géologique latérale qui a eu pour résultat de rapprocher les bords et de produire une apparence de tasse presque fermée.

La fixation au substrat a dû se faire soit au moyen d'un pied-tige ou par un disque-pied. Les nœuds sur la surface sont de formes diverses et de disposition irrégulière. Généralement un nombre de petits nœuds sont situés au sommet d'un grand, ces nœuds étant reliés par une arête plus ou moins nettement définie.  Aux sommets des nœuds se trouvent les signes de courtes touffes de prostalia (des spicules faisant saillie hors du corps), un arrangement également vu dans le genre Hallodictya.

Toute la surface ne présente pas de bandes spiculaires réticulées. Le squelette étant vraisemblablement composé de spicules extrêmement isolés. Une linéation obscure et irrégulière de la surface peut être établie sur presque tous les exemples, mais elle n'est pas de nature à donner un point de départ à la structure squelettique, sauf que nous pouvons en déduire que le squelette était fin et dense, et nous savons que les nœuds étaient touffus.

Bien que ces spécimens ne démontrent pas en eux-mêmes clairement leur titre à une position parmi les éponges Hexactinellides, à la lumière des structures génériques associées, Hallodictya et Actinodictya, nous sommes sans aucun doute justifiés de les considérer comme Silicea, ayant un réticulum feutré de spicules minuscules et des nœuds avec des prostalies distinctes qui se sont développés à leur sommet. En plus de cette structure, la surface présente fréquemment une sorte de striation linéaire ou pinceau de lignes partant des nœuds ou balayant irrégulièrement les espaces concaves.

Dictyophyton almondexsis (Hall)
= Tetragonis almondexsis (McCoy et Roemer)

Dictyophyton cinctum
Localisation: U.S. National Museum of Natural History, Washington, DC
Année de découverte : 2008
Merckdigitals catalogue number: 22-53216
Dévonien, Etat de New-York, U.S.A.
Photo John Merck, 2009, avec l'aimable autorisation de l'auteur.

Dictyophyton nodosum
Photo libre de droits par Ghedo sur Wikimedia

Dictyophyton almondexsis
Eponge portant le quadrillage caractéristique du genre mais ne possédant pas de protubérances
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base des caractéristiques du genre

Silurien supérieur - Dévonien supérieur (Frasnien défini par des schistes, calcaires et grès de Chemung. Ces couches peuvent être observées aux abords des villes d'Alfred (nord-est du comté d'Allegany, État de New York) - de Scio (Oregon) - d'Andover (comté d'Essex, Massachusetts) - de Wellsville (comté d'Allegany, Etat de New-York) - d'Olean (comté de Cattaraugus, Etat de New York) - de Jamestown (comté de Chautauqua en Virginie) de Harrisburg (Pennsylvanie) - de Cotton Hill, (Illinois, U.S.A)... etc.

Dictyophyton est une éponge dont les espèces diffèrent peu les unes des autres du moins à première vue.  Pour nous, amateurs, une distinction du genre est bien suffisante.

Eponge de forme subovale ou subconique, poussant à partir d'une base en forme de pointe obtuse. Nous n’observons pas de "tige". La "racine" qu’il conviendrait mieux d’appeler "point d'attache" (car nous sommes bien face à un animal et non face à un végétal) se trouve à la base et est aplatie ou convexe.

La plus grande largeur de l’animal, chez certains spécimens se situe juste au-dessus de la base, chez d'autres, elle se trouve environ à la moitié de la hauteur de l'éponge, à partir de ce qu'il s'effile graduellement jusqu’au sommet qui semble avoir été ouvert.

Les spécimens varient entre 23 et 30 mm de hauteur, et de 14 à 17 mm de largeur. L'éponge semble avoir été lisse agrémentée par un réseau de quadrillage formé de lignes verticales et horizontales proéminentes formant une espèce de maillage formé de rectangles et de carrés qui varient de 1,5 à 3 mm de longueur, et ces plages sont subdivisés par des lignes plus fines en carrés plus petits, dont les côtés mesurent environ 0,75 mm de côté. Dans certains cas, des lignes les plus fortes formant les plus grands carrés sont presque parallèles de la base au sommet, tandis que dans d'autres elles convergent les unes vers les autres au niveau de la base.

La surface externe de l'éponge est en outre décorée par au moins 3 rangées horizontales de nœuds ressemblant à des protubérances. La rangée la plus proche du point d'attache est la moins développée et au fur et à mesure qu'on s'élève vers l'ouverture sommitale, les nœuds sont de plus en plus proéminents séparées les uns des autres par un sillon profond symbolisant une sorte d'étranglement.  Chaque rangée de nœuds peut en compter de 7 à 10, en fonction de la grosseur de l'éponge.

Aucune structure spiculaire n'a été conservée dans aucun des spécimens découverts à ce jour, qui ne sont que des moulages dans une matrice de grès très fin et micacé. Aucune structure ne peut être détectée à l'intérieur du spécimen.

Une espèce se démarque un peu des autres : Dictyophyton almondexsis. Cette éponge, d'une grandeur équivalentes aux autres espèces du genre est conique et très évasée à son sommet. Sa surface porte le fameux quadrillage caractéristique du genre, mais elle est totalement lisse et ne porte pas de ligne de nœuds ni de protubérances.

Dictyophyton cinctum (Hall)
= Tetragonis cinctum (McCoy et Roemer)

Dictyophyton charita (Hall)
= Tetragonis charita (McCoy et Roemer)

Dictyophyton danbyi (Hinde)
= Tetragonis danbyi (McCoy et Roemer)

Dictyophyton eumorpha (Hall)
= Tetragonis eumorpha (McCoy et Roemer)

Dictyophyton hamiltonense (Hall)
= Tetragonis hamiltonense (McCoy et Roemer)

Dictyophyton lophura (Hall)
= Tetragonis lophura (McCoy et Roemer)

Dictyophyton marceltia (McCoy, 1833)
= Tetragonis marceltia (McCoy et Roemer)

Dictyophyton nodosum (Hall)
= Tetragonis nodosum (McCoy et Roemer)

Dictyophyton sceptrum (Hall)
= Tetragonis sceptrum (McCoy)

Dictyophyton siraea (Hall)
= Tetragonis siraea (McCoy)

Dictyospongia morini (Barrois)

Dictyospongia morini
Eponge portant un quadrillage ténu, presqu'invisible, lisse, conique et ne possédant pas de protubérances.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observations de fossiles récoltés et conservés à l'Institut Royal des sciences Naturelles de Belgique mais aussi sur base des caractéristiques du genre et de l'espèce.

Dévonien - Famennien - Psammites du Condroz - Jeumont - Département du Nord - Hauts de France - France

Les grès du Famennien supérieur (Fa2) sont largement exploités en Wallonie (Condroz, Entre-Sambre-et-Meuse, vallées du Houyoux, du Bocq et du Samson, vallées de l’Ourthe et de l’Amblève inférieures) sous le nom générique de leur région d’extraction.

Les caractéristiques de ces divers grès sont semblables : même âge, compositions chimiques voisines, mêmes caractéristiques techniques, mêmes usages. Ils sont fréquemment rassemblés sous l’appellation géologique de "Psammites du Condroz".

Les psammites sont des grès à grain très fin (0.04 à 0.1 mm), argileux et légèrement micacés. Les gisements sont très épais (jusqu’à 180 m dans la région Ourthe - Amblève) et la puissance des bancs est relativement importante (entre 0.5 et 6 m). Généralement gris ou gris bleu, les psammites sont des pierres riches en nuances de teinte : vert, gris brunâtre, rouille, rouge grenat, bleu, jaune ocre. Pour la construction, ils peuvent être obtenus en mélange ou triés. Le psammite doit à son ciment argileux plusieurs de ses caractéristiques : naturellement antidérapant, il fut une pierre à pavé renommée, il est facile à épincer et à équarrir dans toutes les directions voulues.

Dictyospongia morini est une espèce d'éponges coniques lisses pour lesquelles le terme générique Dictyospongia a été proposé ici. Le spécimen que j'ai pu examiner (conservé à l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique) est malheureusement brisé en deux pièces. La partie supérieure représente la cupule y compris l'ouverture, qui est régulière et apparemment sans ornement. L'impression du réticule est obscurément retenue et extrêmement fine. Le professeur Barrois a pensé non seulement que le spécimen ici décrit, mais aussi celui qui conserve la base de l'éponge montrent que l'expansion de l'éponge était progressive et uniforme.

Gongliospongia marshi

Gongliospongia sp.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base des caractéristiques du genre

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès de Chemung trouvées notamment à Wellsville (comté d'Allegany, Etat de New-York)

Eponge allongée, sub-prismatique, avec des protubérances ou des nœuds irréguliers développés sur les faces de l'éponge en rangées verticales alternées ou opposées.

En aspect général, cette éponge ressemble à Prismodictya, l'aspect prismatique étant visible sur toute la longueur du squelette. L'expansion de la base vers le haut est graduel et le plus grand diamètre se situe environ aux deux tiers de la longueur à partir du point d'attache. Près de la base, des protubérances apparaissent sur chaque face du prisme. Elles sont disposées verticalement. Ces protubérances sont d'abord des petits grumeaux irréguliers, séparés les uns des autres par des dépressions plus ou moins longitudinales. Avec l'augmentation de la taille de l'éponge, les protubérances deviennent plus proéminentes et peuvent présenter plusieurs points d’apex, tandis que les dépressions de séparation sont beaucoup plus profondes. Quand on arrive au niveau de la pleine grandeur de l’éponge, la surface des protubérances peut porter plusieurs petites concavités irrégulières.

Hallodictya cotoniana

Un spécimen original, montrant le caractère irrégulier et indéfini de la croissance de l'éponge. La réticulation est, en elle-même, régulièrement construite mais conforme à la surface très irrégulière. Ce spécimen est un moule de la surface extérieure et les dépressions représentées sur le dessin indiquent des nœuds de la surface extérieure.
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base des caractéristiques du genre

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès et calcaires sableux de Chemung - trouvées notamment à Scio (comté d'Linn, Etat de l'Oregon)

Cette éponge très intéressante est de taille considérable, montrant que son mode de croissance a été maintenu à tous les stades. Sa surface est d'un caractère si irrégulier et ses marges étant sans limitation définie qu'elle donne l'impression qu'elle aurait pu adapter sa forme aux irrégularités de la surface sur laquelle elle a poussé.
Pourtant notre connaissance du mode de croissance des éponges siliceuses vivantes ne favorise pas cette conception.  Une éponge attachée à une extrémité, sa surface élargie libre et ses irrégularités dictées par la conformité des lieux où elle vit (comme si elle entrait dans un moule) plutôt que par une organisation intrinsèque semble aberrant.

Observons ces irrégularités.  Elles peuvent être grossièrement classées comme "grandes" et "petites".  Ce sont des groupes de nœuds ou de creux, qui sont probablement de nature similaire aux nœuds touffus d'Hydnoceras et d'autres genres et qui peuvent être considérés comme sont les principales dépressions et élévations de la surface.  Ces nœuds sont exprimés comme des fosses généralement étroites et allongées plutôt que circulaires, et se produisant rarement individuellement.
Le réticulum est denté et pointu mais ne montre que l'ultime et l'avant-dernière quadrulation, les bandes spiculaires d'ordre supérieur étant totalement obscurcies.
La direction des lignes spiculaires n'indique aucune convergence vers un seul point ; ceux de la série horizontale courbe comme le contour de la surface l'exige, semblent se rapprocher d'une courbure circulaire à la fois dans la partie supérieure et inférieure de l'échantillon. La zone supérieure est la mieux définie, et près du centre de la courbure générale des bandes spiculaires se trouve le groupe de petits nœuds le mieux défini à la surface. Nous pouvons donc déduire que la possibilité de voir l'éponge attachée par plusieurs points d'où la croissance du squelette spiculaire a progressé, serait fausse ou du moins caduque.

L'interprétation du genre obscur Cryptodictya, ainsi que Actinodictya, est rendue plus claire à l'aide de Hallodictya. Dans Actinodictya, la preuve de la réticulation spiculaire est limitée à des bandes grossières ressemblant à des crêtes qui, bien que semblant parfois former des mailles quadrangulaires, semblent généralement être sans beaucoup d'ordre, de sorte que, en soi considéré, il pourrait y avoir une possibilité de mauvaise interprétation en les considérant comme représentant le maillage réel de l'éponge. Dans Cryptodictya, cette condition est d'autant plus obscurcie par l'effacement réel de presque toutes les traces du squelette spiculaire, à l'exception des touffes au bout des nœuds. Dans ce genre, cependant, les nœuds de surface sont tout aussi fortement développés que dans Hallodictya. Les trois genres s'accordent dans leur mode de croissance exponentiel, irrégulier et indéfini.

Hallodictya sciensis

Helicodictya concordia

Deux fragments d'Helicodictya
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès de Chemung obtenues à Wellsville (comté d'Allegany, Etat de New-York)

Le spécimen sur lequel cette espèce est fondée montre une forme allongée, en forme d'entonnoir.  C’est une éponge de petite taille, qui à partir de la base est subcylindrique sur près de la moitié de sa longueur, le reste n’étant pas bien conservé.  De la partie basale, nous avons récolté à la fois des moulages externes et internes, mais de la partie supérieure une seule empreinte a été conservée.  La surface de l’éponge se caractérise par une série de fortes crêtes parallèles disposées en spirale presque équidistantes, de 4 à 5 mm.   Bien présentes sur le moule externe de la base du squelette, l’empreinte du haut de l’éponge dans la roche nous montre que ces crêtes continuent sur toute la surface de l’éponge. Le réticulum est composé de mailles extrêmement fines, bien définies et minuscules, si bien qu’il n'y a pratiquement aucune distinction visible dans la taille des quadrules.  Le spiculaire est formé de bandes parallèles et perpendiculaires aux arêtes spiralées.  Toute la surface montre une douzaine des crêtes en spirale et des deux derniers interstices près de l'extrémité d'ouverture sont divisés médialement par une crête beaucoup plus faible et une ligne surélevée.

Helicodictya scio

Helicodictya tripania

Hyphantaenia vanuxem
= Uphantaenia vanuxem

Quelques fragments de différents spécimens qui sembleraient avoir un diamètre de pneu sont ici représentés. Ils semblent être des moules internes à partir desquels une impression de l'extérieur de l'animal se retrouve dans les sédiments. Ces moules internes montrent l'expansion en forme de soucoupe de l'éponge, son augmentation rapide de grandeur des bandes radiales. Ils montrent également leurs marges élevées et les interspaces quadrangulaires ouverts faits par l'intersection des deux séries de bandes. Le centre du spécimen ainsi que celui représenté ci-contre, manque de définition et prête à croire qu'il y avait une touffe de spiculés basaux à cet endroit.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Dévonien - Frasnien - Partie supérieure des grès micacés du groupe de Chemung - Près d'Owego, comté de Tioga, Etat de New-York.

Les corps remarquables auxquels le terme Uphantcenia a été longtemps appliqué, sont de très grandes éponges portent de grandes coupes circulaires et peu profondes en forme de soucoupe, composées de deux séries de sangles spiculaires entrecroisées, l'une rayonnant à partir d'un centre commun, l'autre concentrique autour du même point. L'exemple qui a été décrit par Vanuxem sous le nom Uphantenia chemungensis était un morceau, dont la forme circulaire originelle n'était qu'inférentielle ; mais des spécimens des espèces trouvées depuis montrent que l'ouverture de la coupe était circulaire.

En forme, il semble que l’éponge a été légèrement surélevée au point basal, de là vers l'extérieur pour s'être légèrement incurvé vers le bas puis vers le haut à nouveau vers la marge d'ouverture. C'est du moins la forme présentée par ce qui semble être observé sur les moulages internes, provenant des grès du groupe de Chemung. La caractéristique particulière de cette forme est la projection vers le haut ou vers l'intérieur de l'apex ou la base de l'éponge. Dans les deux spécimens dans lesquels cette partie de la cupule est retenue, il y a une petite masse de matrice sableuse adhérant à la partie basale bien que le reste de la coupe, soit proprement dégagé de la roche sédimentaire qui l’emprisonnait. De là, il est peut-être à déduire que le centre était en grande partie un pompon avec une touffe de spicules dont la structure est obscurcie par le sédiment.

Il est possible que la forme normale de la coupe soit l'inverse de celle que nous avons suggérée : au lieu d'être en forme de soucoupe, elle peut avoir été largement en forme de parapluie. Ceci est, cependant, moins conforme à la forme habituellement supposée pour les Dictyosponges paléozoïques qui ont été décrits, mais il est une forme parfois reproduite chez les Hexactinellides vivants. Le matériel, cependant, présentant le genre est insuffisant pour la détermination de ce point.

À partir du centre ou du point basal rayonne une série de surfaces plates s'élargissant progressivement. Ce sont des bandes ligulées, à bords élevés ou épaissis. Ces bandes sont approximativement de taille égale et sont subéquidistantes, mais une légère différence dans l'intervalle entre elles à leur origine augmente de plus en plus vers la marge. Il n'y a aucune preuve de plus d'une seule série de ces verticales ou bandes radiales, toutes se rejoignant au centre. Elles sont traversées par des bandes concentriques de caractère similaire, mais avec un épaississement des marges moins palpable. Celles-ci augmentent régulièrement en largeur à mesure qu'elles s’éloignent du centre, et le diamètre des intervalles entre elles augmente également, mais moins rapidement. A leur intersection avec les bandes radiales elles ne perdent pas leur définition, et se retrouvent probablement entrelacées avec elles car il n'y a aucune preuve de leur déplacement sur ces surfaces, comme cela se serait probablement produit s'il n'y avait pas eu de connexion ou d'entrelacement réel des spicules.

Sur les espaces entre les bandes radiales, il est observable que la position ou l'angle de ces bandes concentriques est légèrement modifié : elles se conforment à la courbure générale de la surface de la coupe mais sont horizontales ou approximativement horizontales. Cet arrangement a pour effet de donner à chacun de ces espaces radiaux y compris les rayons englobant une suggestive ressemblance avec un escabeau très incliné.

Les maillages ou quadrules produits par l'intersection des deux séries de bandes ne montrent généralement que des surfaces rocheuses propres. Mais c’est extrêmement rare que des traces du squelette spiculaire soient conservées dans les grès frasniens du groupe de Chemung. L’absence de telles preuves n'est ici pas surprenant, compte tenu du sédiment dans lequel les fossiles ont été conservés.

Hyphantaenia semble être un Dictyosponge dans lequel le compactage et la condensation des bandes spiculaires verticales et horizontales a été extrême, laissant entre les faisceaux nettement délimités de larges aréoles

Hydnoceras, aussi appelée "éponge de verre" membre de la classe des Hexactinellida. C'est un genre d'éponges éteint qui a existé du Dévonien supérieur (Frasnien) jusqu'à Carbonifère supérieur (fin du Pennsylvanien). L'éponge de verre tire son nom de son squelette composé de spicules siliceux réseau de spicules siliceux opalins (SiO2·nH2O) à six pointes. Les fossiles d'Hydnoceras montrés sur les photos ci-dessous, font partie des milliers d'espèces de fossiles appartenant au Phylum Porifera (éponges). Les éponges sont l'un des animaux les plus primitifs et, en tant que tels, manquent de nombreuses caractéristiques typiques des animaux, notamment les nerfs et la locomotion. Les éponges ont un système d'alimentation unique parmi les animaux. Les Porifères n'ont pas de bouche; au lieu de cela, ils ont de minuscules pores dans leurs parois extérieures à travers lesquels l'eau est aspirée. Les cellules des parois de l'éponge filtrent les nutriments de l'eau lorsque l'eau est pompée à travers le corps et par d'autres ouvertures plus grandes.

Les spécimens d'Hydnoceras mesurent généralement environ 25 cm de long et environ 11 cm de large. 8 crêtes prononcées descendent le long de l'éponge et sont traversées par des crêtes horizontales, produisant des renflements coniques aux intersections. Les surfaces entières des fossiles d'Hydnoceras sont généralement recouvertes de motifs rectangulaires grossiers et fins de crêtes étroites et filiformes. Les crêtes filiformes sont produites en raison de la manière dont ces éponges se sont généralement fossilisées. Les spécimens d'Hydnoceras se fossilisent en tant que moules internes du squelette de l'éponge réelle, et les crêtes rectangulaires en forme de treillis sont une impression du squelette de l'éponge.

Des fossiles d'éponges du genre Hydnoceras ont été trouvés dans des formations du Dévonien supérieur composées de roches gréseuses, schisteuses et calcaires des formations de Chemung aux États-Unis principalement à dans les états de New York, en Pennsylvanie en Illinois et en Virginie-Occidentale.

Les espèces d'Hydnoceras se nourrissaient de suspensions et restaient probablement attachées à un seul substrat pendant toute leur vie, comme c'est généralement le cas pour une éponge. Contrairement aux éponges de verre modernes, qui vivent généralement dans des environnements marins profonds, ces éponges vivaient dans toute la colonne d'eau marine.

Les spécialistes des éponges peuvent reconnaitre les différentes espèces de ce genre, mais, nous, amateurs que nous sommes, si nous pouvons mettre un nom de genre sur le fossile, c'est déjà une prouesse.

Hydnoceras avoca

Hydnoceras barroisi
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observations de fossiles récoltés et conservés à l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique mais aussi sur base des caractéristiques du genre et de l'espèce.

Hydnoceras sp.

Hydnoceras jeumontensis
Dessin réalisé par L.V.B. au fusain et au crayon gras sur base d'observations de fossiles récoltés et conservés à l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique mais aussi sur base des caractéristiques du genre et de l'espèce.

Hydnoceras avoca (Conrad, 1842) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) de l'État de New York, USA.

Hydnoceras bahtense

Hydnoceras bathense (Phillips, 1848) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) de l'État de New York, USA. 

Hydnoceras barroisi
=Dictyophyton tuberosum (Barrois)

Dévonien - Famennien - Psammites du Condroz - Jeumont - Département du Nord - Hauts de France - France

Notre attention a été attirée par les espèces décrites comme "Dictyophyton tuberosum (Conrad)", par le professeur Barrois et décrites dans son mémoire sur "Les Dictyospongiles des Psammites du Condroz".

Une révision de ces spécimens et une comparaison de ces éponges françaises, avec les espèces américaines prouve que nous sommes en face d'une forme spécifique qui n'est pas, à notre connaissance, reproduite parmi les espèces américaines de ce genre.

Les caractères distinctifs du fossile français résident :
(1) dans les rétrécissements horizontaux profonds et larges qui rendent les crêtes porteuses très visibles
(2) les faces sont nettement définies, leurs marges étant définies par des crêtes s'étendant distinctement de l'apex au disque de fixation et traversant les rétrécissements zonaux
(3) une faible crête médiane divisant chacune des huit faces prismatiques
(4) les nœuds sont peu visibles, allongés et pointus; ils sont fusionnés avec les crêtes verticales au niveau des renflements : sans une observation minutieuse, ils passent inaperçus et on pourrait confondre cette éponge avec Rhabdosispongia
(5) la prévalence d'un réseau très linéaire, les mailles étant de taille subégale, se contractant sur les zones restreintes. Les grands quadrules comme ceux que l'on trouve habituellement dans Hydnoceras tuberosum manquent.

Hydnoceras eutheles

Hydnoceras eutheles (Hall & Clark, 1898) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) grès de Chemung obtenues à Cotton Hill, Illinois, U.S.A.

Hydnoceras gracile

Hydnoceras gracile (Hall & Clark, 1898) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) grès de Chemung obtenues à Cotton Hill, Illinois, U.S.A.

Hydnoceras jeumontensis

Dévonien - Famennien - Psammites du Condroz - Jeumont - Département du Nord - Hauts de France - France

Cette forme est représentée par plusieurs spécimens qui, dans l'ensemble, ont un peu l'aspect des espèces américaines du groupe de Chemung. Une observation minutieuse permet néanmoins de remarquer des différences.

Les nœuds sont grossiers, peu abondants et disposés de manière irrégulière. La forme de l'éponge est plutôt largement en forme de cornet, sa partie inférieure étant distinctement prismatique.  Horizontalement, on peut voir des étranglements qui semblent être plutôt étroits et peu profonds, tandis que les nœuds situés sur les renflements des crêtes sont élevés et souvent assez larges. Les nœuds eux-mêmes sont allongés.  Peu nombreux au niveau de l'attache avec le substrat, leur nombre augmente rapidement en se dirigeant vers l'apex. A la base de l'éponge, le nombre de faces de prisme semble être, comme normalement, de huit, mais même sur la première rangée porteuse de nœuds, certains peuvent apparaître sur les espaces entre les crêtes et jusqu'à douze nœuds peuvent être comptés sur la deuxième rangée sur l'un des spécimens. L'augmentation par intercalation n'est pas, cependant, toujours aussi rapide, comme le montre un autre exemple qui compte neuf nœuds, avec un début de dixième, au deuxième rang. Les nœuds se multiplient également d'une autre manière, à savoir par la division transversale d'un seul nœud en deux, ou pour exprimer le fait avec une plus grande précision, l'apparition de deux nœuds l'un au-dessus de l'autre dans l'espace habituellement occupé par un seul. Cela se voit sur les spécimens figurés, tandis qu'un autre exemple non illustré ici montre la duplication de tous les nœuds d'une rangée, faisant ainsi une double rangée complète de nœuds. Cet intéressant mode de duplication des nœuds n'a été observé dans aucun spécimen américain.
Le réticulum est très fin, comme dans Hydnoceras barroisi, ne montrant aucune des mailles plus grossières, prédominantes dans les espèces du groupe de Chemung. Aucun spécimen n'est assez préservés pour qu'ils puisse montrer les touffes de spicules certainement présentes à l'extrémité des nœuds.

Hydnoceras phymatodes

Hydnoceras phymatodes (Hall & Clark, 1898) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) grès de Chemung obtenues à Cotton Hill, Illinois, U.S.A.

Hydnoceras tuberosum

Hydnoceras tuberosum (Conrad, 1842) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) grès de Chemung obtenues non loin de la ville de Harrisburg, Pennsylvanie, U.S.A.

Hydnoceras variabile

Hydnoceras variabile (Hall & Clark, 1898) - éponges fossiles du Dévonien supérieur (Frasnien) grès de Chemung obtenues à Cotton Hill, Illinois, U.S.A.

Hydnoceras avoca
La partie supérieure du moule interne d'un grand individu, avec une réticulation très nettement définie et montrant le large contour subcirculaire de nœuds bien développés.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras eutheles
Vue du dessus - Vue de l'ouverture circulaire de l'éponge entourée de ses longues et fortes paires (au nombre de 4) de nœuds dressés comme une couronne entourant l'entrée. Groupe Chemung. Bouth Western area, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras tuberosum
Vue du dessus - Vue de l'ouverture de l'éponge par où circulaient les eaux. On peut distinguer la dernière rangée de 7 nœuds légèrement. Groupe Chemung. Brown Mil, près de Cohocton, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras nodosum
Un spécimen incomplet et mince avec quatre rangées horizontales de nœuds, trois d'entre elles étant considérablement développées. Groupe Chemung. Carrière Jenks, Hath, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras tuberosum
Un spécimen de taille moyenne, montrant une surface aplatie et des nœuds légèrement tombants. Le corps est complètement circulaire et la réticulation fine. Cette espèce est presque invariablement trouvée dans un très de conservation imparfait, et par conséquent, dans ce dessin les pointes des nœuds ont été quelque peu restaurées à partir des données fournies par plusieurs spécimens. Groupe Chemung. Irish Hill, près de Hath, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras tuberosum
Corps de l'éponge dont l'ouverture est présentée ci-dessus. C'est un individu assez grand dans lequel la rangée inférieure horizontale de nœuds s'est développée avec régularité, mais les deuxième et troisième rangées ont été désordonnées par l'apparition de trois nœuds hors de leur position normale. On remarquera que en raison de cette malformation et d'un défaut dans le réseau de quadrillage de la surface de l'animal : les brins verticaux et horizontaux sont déviés et deviennent obliques. Cette malformation est peut-être une cicatrice. Prédation? Accident? Maladie? ou plus simplement malformation congénitale? La dernière rangée de nœuds redevient plus ou moins normale, ce qui a permis de la dessiner correctement dans la vue du dessus. Groupe Chemung. Brown Mil, près de Cohocton, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée

Hydnoceras bethense
Un spécimen de taille moyenne, presqu'entier montrant des nœuds proéminents. Groupe Chemung. Carrière Jenks, Hath, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée.

Hydnoceras phymatodes
Côtés opposés d'un spécimen typique ayant sept rangées horizontales de nœuds peu développés. Dans les deuxième et troisième rangées il y a huit nœuds, dans la quatrième, neuf, dans la cinquième et la sixième, onze. Dans la cinquième ligne horizontale de la figure de doite, un nœud intercalaire commence une nouvelle ligne verticale. Groupe Chemung. Bath, Etat de New York.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée.

Hydriodictya cylix

Voici un moule externe d'un gros individu un peu froissé par la compression, diminuant les mailles grossières et carrées prédominantes du réticulum. Vers le milieu de l'éponge, une rupture du réseau a été réparée par des bandes spiculaires très irrégulières, sans doute une blessure quelconque. Groupe Chemung. Bassin Dey, Naples, Etat de New York.

Dévonien supérieur (Frasnien) - Couches inférieures de Chemung composées d'un sable schisteux et de grès obtenues dans le bassin de Deyo, Naples, comté de l'Ontario, Etat de New-York, en association avec Hydnooeras variabile, Ceratodictya annulata, divers brachiopodes du Chemung et la faune ainsi que les restes abondants de plantes terrestres.

Eponge, dont seule la partie supérieure est connue, largement en forme d'entonnoir, ressemblant à une coupe aplatie. La surface est dépourvue de nœuds ou autres caractères ornementaux. La surface est marquée par des faces très faiblement subprismatiques en expansion rapide. Le réticulum à grosses mailles (les mailles dominantes mesurant de 2,5 à 3 mm) forme des quadrilles primaires délimités par des bandes spiculaires qui traversent les bords et le milieu des faces et sont coupés par des bandes horizontales de même force. Celles-ci forment des quadrules trapézoïdaux à cause de l'expansion de la cupule. Le diamètre de l'ouverture est très important.

Hydriodictya nephelia

Hydriodictya patula

Jazwicella media sp. nov. (Rigby et Pisera)

Deux spécimens de Jazwicella media gen et sp. nov. (Rigby et Pisera)
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Frasnien supérieur - Formation de Jarwica composée d'un ensemble nodulaire-marneux en lit mince - Carrière de Jazwica sur la colline d'Egawa, Monts Sainte Croix - Pologne

Le nom du genre dérive du nom de la carrière où les éponges ont été collectées : Carrière de Jazwica.  Le nom de l'espèce dérive du latin (medius = moyen) en référence non pas à la taille de l'éponge elle-même mais aux pores et aux canaux d'inhalation qui sont de taille moyenne. (Explication bizarre s'il en est, mais c'est ce qui nous est donné par la littérature sur ce sujet...)

Petites éponges plus ou moins coniques, parfois ressemblant plus à de petits galets qu'à des fossiles. Seule la surface "en nids d'abeilles" permet de reconnaître le fossile... mais comment le déterminer ?

Honnêtement, on pourrait croire que c'est une éponge, un corail ou même un bryozoaire.

Les descriptions se basent sur la forme des canaux d'inhalation et d'exhalation : "(...)canaux régulièrement espacés en rangées uniformes, de taille uniforme à travers le squelette." Description qui veut tout dire et qui ne veut rien dire !!!

Certains auteurs tentent de les décrire en relevant les similitudes et les différences avec d'autres éponges : "(...) Jazwicella (Rigby et Pisera) a une forme de croissance obconique, un peu comme le Camellaspongia (Rigby et Bayer) de l'Ordovicien du Minnesota, mais Jazwicella (Rigby et Pisera) est moins conique-cylindrique qu'Attungaia (Pickett), éponge typique du Dévonien de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie"(...) Encore faut-il connaître ces deux éponges de provenances géographiques et stratigraphiques si diverses !!!

Un auteur polonais tente une description plus élaborée... (Traduit du Polonais avec Google translation... j'espère que la traduction est optimale...)

"(...)Petites éponges coniques à coniques-cylindriques mesurant environ 20 mm de haut.  Certains fragments atteignent 45 mm de haut. Extérieur lisse, marqué uniquement par des rangées verticales et horizontales de petits pores qui percent la couche dermique. Pores inhalants dans des fosses peu profondes, avec des ouvertures circulaires de 0,5 à 0,6 mm de diamètre. (...) Les pores sont disposés en rangées verticales, avec six ou sept rangées verticales tous les 5 mm. Dans les rangées, on compte 6 pores par 5 mm. (...) Les canaux d'expiration sont dans des positions alternées entre les canaux d'inhalation et mesurent 0,2 mm de diamètre. (...) Le réseau squelettique de la couche dermique est considérablement plus texturé que dans les paratypes et où les spicules sont remplacés par du carbonate de calcium faiblement silicifié. Les parois entre les canaux d'inhalation et d'exhalation sont minces, apparemment seulement un spicule d'épaisseur. Comment les spicules s'articulent en filet squelettique dans de telles parois minces ?  On peut observer difficilement les spicules apparents dans la pyritisation modérément grossière de certaines parties de l'éponge, qui maintenant sont altérée en limonite dans la matrice calcaire. Quelques fragments de spicules isolés semblent avoir les mêmes dimensions générales que ceux de la couche de peau, mais peut-être avec des rayons plus délicats. Le squelette est régulier, réticulé, épais comme dans Astylospongia non développé mais les rayons sont apparemment parallèles au plan de la paroi. (...)

Je ne suis pas certain que cette description puisse aider les amateurs que nous sommes ...

Lysactinella gebhardi

Ce genre a été récemment décrit à partir de spicules libres récoltés dans des calcaires siliceux du groupe inférieur du Helderberg. Le groupe Helderberg est un groupe géologique du comté d'Albany, dans l'Etat de New York. Il conserve des fossiles datant de la période silurienne supérieure et dévonienne inférieure

On sait encore très peu de choses sur la forme du corps de l'éponge dans l'une ou l'autre des deux espèces établies.

Le paléontologue Girty parle d'une espèce, Lysactinella gehhardi, comme étant sphérique, aplatie, mais cette forme serait probablement accidentelle car due à la compression et à la distorsion des couches qui la contiennent. Les spicules de ces espèces, pour autant qu'elles soient isolées, sont des formes lisses, principalement de l'hexactine et de la pentactine. (Le squelette des éponges Hexactinellides est composé de spicules siliceux à 6 pointes suivant 3 axes : les hexactines et celui des Pentactinellides est composé de spicules à 5 pointes suivant 5 axes : les pentactines).

Lysactinella perelegans repose sur une série de spicules à bras échinés. Il n'y a, par analogie, probablement aucune raison pour que ces spicules puissent ne pas avoir appartenu aux mêmes espèces, mais pour l'instant, nous en resterons là en attendant que l'on en sache davantage sur ces fossiles.

Lysactinella perelegans

Marcellia sp. (Clarcke)

Dévonien moyen - Formation des schistes de Marcellus, Amérique du Nord, Bassin des Appalaches

Les spécimens sur lesquels cette espèce était basée ont été trouvés à l’horizon des schistes de Marcellus.
Les schistes de Marcellus (marcellus shale en anglais) ou bassin de Marcellus est le nom d’une formation géologique de roches sédimentaires située en Amérique du Nord dans le bassin des Appalaches, principalement sous le territoire de la Pennsylvanie et à cheval avec la Virginie-Occidentale, l'État de New York et l'Ohio.

Les fossiles se présentent sous la forme d'expansions larges et minces ressemblant à des pellicules qui, étant pyritisées, font des taches irrégulières de décoloration, teintant la surface des schistes bitumineux noirs d’un jaunâtre ou d’une teinte verdâtre. Ces patchs sont considérés comme composés de masses de spicules en bâtonnets et cruciformes. Les derniers sont des Hexactinellides. Beaucoup d'entre eux, qui présentent quatre branches sur un même plan, montrent les restes abrégés ou nodiformes, dans certains cas, cependant, il semble n’y avoir aucune preuve de plus de quatre rayons. Avec ces spicules se trouvent, de même bandes spiculaires pyritisées, larges et grossières, plates, droites, épaissies sur les bords ou au milieu et similaires en taille et en apparence aux petits brins d'herbe. Ceux-ci se terminent brusquement à une extrémité mais se rétrécissent à l'autre, bien que ne montrant aucune preuve de terminaison dans un appareil pour la fixation.

Il n'y a aucune preuve que ces larges bandes spiculaires en forme de ruban soient composées de tiges spiculaires séparées ; au contraire, ce sont des corps clairement distincts et simples. Leur association avec les spicules cruciformes est si proche et invariable qu'elle augmente la probabilité de la connexion des deux, et pourtant nous ne connaissons pas de structure similaire parmi les Hexactinellides. Il a été impossible de se faire une idée de la forme originale des éponges auxquelles appartiennent ces masses de spicules.

Mottodictya osculate.

Mottodictya osculate
Dessin quelque peu idéalisé de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce envisagée.

Mottodictya osculate des champs de la région de Petigny.
Malheureusement, la partie inférieure de l'éponge a été décapitée par un engin agricole.

Dévonien moyen à supérieur - Givetien - Formation de Charlemont (Membre des Terres d'Haurs et Membre des Monts d'Haurs) - Formation de Fromelennes - Frasnien - Formation de Nismes (Calcaires crinoïdiques du Pont d'Avignon - Dans les labours des champs de Treignes, Olloy sur Viroin, Vierves sur Viroin, Nismes, Petigny et Couvin - Calestienne - Belgique

Il s'agit d'une petite éponge qui, étrangement, ressemble à une fleur de digitale pourpre.  Un point d'attache dont on ne sait s'il est muni d'un "pédoncule" ou s'il s'agit simplement d'un disque d'attache au fond marin.  Ce point d'attache s'ouvre sur le corps de l'éponge formé d'une sphère.  Lorsque cette sphère commence à se refermer, elle se prolonge par un embout cylindrique terminé une corolle plissée et gaufrée.

La surface est lisse, sans nœud. Le réticulum est très fin, composé de lignes horizontales et verticales formant de petits quadrules peu marqués et peu visibles, surtout si l'éponge a trainé dans les champs et a été délavée pendants des années voire des siècles par les eaux de pluie.

Pachyspongia columbarium nov. sp.

Dévonien supérieur - Frasnien - Formation des Valisettes / Formation des schistes gris-vert - Formation des Schistes de Neuville / Membre du Petit Mont - Carrière Victor Meyer I de Neuville - Philippeville - Belgique

Il s'agit d'une grosse éponge dont la surface extérieure est percée de gros trous très régulièrement disposés comme les niches d'un pigeonnier. Dans ces trous (ostia) aboutissent d'importants canaux inhalants et exhalants radiaires. L'épaisseur des parois de l'éponge est d'environ 1,2 cm. La régularité de distribution des ostia n'est pas sans rappeler certains Dictyospongides comme les Physiospongia, mais la ressemblance s'arrête là puisque ces derniers ne disposent que d'une seule couche spiculaire tandis que Pachyspongia possède une épaisseur considérable d'un réticulum imparfait et des tubes radiaires. Cependant la différentiation des spicules est faible : ils demeurent de petits hexactines.

Paleocraticularia elongata sp. nov. (Rigby and Pisera)

Deux spécimens de Jazwicella media gen et sp. nov. (Rigby et Pisera)
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin (paléo = ancien) et (Craticula = petite grille), se référant aussi à l'éponge datant du Mésozoïque portant ce nom.  Le nom de l'espèce dérive du latin, (elongatis = allongé), se référant aux grandes éponges de l'espèce.

Éponges plus ou moins coniques, parfois se rapprochant de la forme cylindrique mesurant jusqu'à 55 mm de diamètre et d'une hauteur d'au moins 95 mm.  L'extérieur est irrégulièrement et faiblement annelé horizontalement, mais il est surtout verticalement fortement cannelé , et nettement nervuré.  La surface externe présente par endroits une espèce de grille ressemblant à une toile de moustiquaire (d'où son nom de genre), avec de nombreux pores d'inhalation étroitement espacés, empilés en rangées verticales régulières séparées par des faisceaux squelettiques. Ces pores circulaires à ovales, de 0,5 à 1,0 mm de diamètre semblent se trouver au centre d'un petit carré et 1,5 mm de côté.

Les murs de l'éponge sont percés par un système de canaux arqués orientés radialement et vers le haut dans un motif de rangées verticales.  Ce sont les pores exhalants qui sont plus grossiers que les pores inhalants et mesurant de 0,8 mm de large et de 0,9 à 1,2 mm de haut. Ils se présentent en trois rangées par 5 mm, mesurées horizontalement autour de la surface gastrique.  Le filet squelettique est régulier avec des mailles quadrangulaires, avec des nœuds spiculaires renflés.

Remarques. Paleocraticularia elongata sp. nov. (Rigby et Pisera), est une éponge de taille moyenne avec un extérieur présentant des cannelures verticales bien visibles et des anneaux horizontaux que l'on devien à peine. Elle montre aussi des rangées verticales proéminentes de pores d'inhalation ovales et avec une structure squelettique un peu comme celle de la grande Polonospongia devonica sp. nov. (Rigby et Pisera), mais cette dernière est une éponge plus grosse et à texture plus grossière qui a un filet squelettique asymétrique avec des pores d'inhalation dans un motif irrégulier et un système de canaux irrégulièrement placé.  Polonospongia fistulata sp. nov. (Rigby et Pisera) a un modèle squelettique symétrique divergent vers le haut similaire à Paleocraticularia, mais les pores d'inhalation sont placés de manière irrégulière.

Paleocraticularia gigantia sp. nov. (Rigby et Pisera)

Paleocraticularia gigantia avec une coupe longitudinale
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Acanthophyllum vermiculare, Eifelien-Givetien, Carrière du Fond des Vaulx, Wellin
Coll. et Photo L.V.B.

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin (paléo = ancien) et (Craticula = petite grille), se référant aussi à l'éponge datant du Mésozoïque portant ce nom.  Le nom de l'espèce dérive du latin, (gigantis = grand ou gigantesque), se référant à la grande taille de l'espèce.

Grandes éponges initialement plus ou moins coniques qui deviennent presque tubulaires vers le haut.  Le spécimen présenté ici mesure 135 mm de long et 75 mm de diamètre en haut. L'éponge se courbe au niveau de l'attache, ce qui est sans doute une réaction à un courant marin dominant à l'époque
Pour un novice, cette éponge pourrait être, de par son aspect extérieur, facilement confondue avec un corail du genre Acantophyllum.

L'extérieur porte quelques anneaux horizontaux de grandeurs et d'épaisseurs différentes tandis que verticalement elle porte de fines cannelures. La surface externe présente des canaux d'inhalation et d'exhalation de 1,5 mm de diamètre.  La coupe longitudinale nous montre que les canaux des deux types se penchent à l'intérieur du mur et ne le perforent pas en entier mais se terminent aveuglément sous la surface dermique interne.  Les parois de l'éponge mesurent généralement 18 ± 20 mm d'épaisseur, mais peuvent localement être plus étroites et mesurer seulement 14 mm d'épaisseur.

Le filet squelettique est régulier en coupe longitudinale, à dominante rectangulaire à carrée avec une structure grillagée.  Les nœuds sont petits (0,2 mm de diamètre), régulièrement espacés et peu visibles.

Remarques. Des comparaisons avec certaines formes apparentées ont été présentées dans la littérature.  Dans la forme, la taille et le modèle de canal, l'espèce ressemble à Pillaraspongia ellimberia (Rigby, 1986), du Dévonien supérieur du bassin de Canning en Australie. L'espèce australienne, cependant, a un squelette avec des canaux qui traversent la paroi, et qui ont des diamètres plus importants. Polonospongia devonica est une éponge très similaire, de grande taille, mais qui a une texture plus grossière avec un filet squelettique asymétrique avec des pores d'inhalation dans un motif irrégulier et un système de canaux irrégulièrement disposé. L'espacement vertical et horizontal des nœuds est le même chez les deux espèces.

Paleoregulara cupula sp. nov (Rigby and Pisera)

Paleoregulara cupula sp. nov. (Rigby and Pisera)
Vue latérale de l'éponge.  Celle de gauche montre un réticulum formé de mailles serrées.  Celle de droite n'est qu'un cylindre qui pourrait être confondu avec un bête cailloux, un nodule, un terrier de ver, un crinoïde, un corail...
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin, (paléo = ancien) et (regularis - regularia = régulier) en référence au filet squelettique très régulier.  Le nom d'espèce dérive du latin (cupula = cupule, coupe), en référence à la forme en coupe de la petite éponge... bien que de tous les exemplaires que j'ai pu observer, je n'ai pas pu voir où est la forme en cupule...

Petites éponges (25 à 30 mm de long max., 7 à 8 mm de diamètre au niveau du pied et 11 à 13 mm, de diamètre au niveau de l'ouverture supérieure) en forme de tonneau ou cylindrique avec un squelette essentiellement sans canaux, mais avec un filet squelettique régulier avec des rangées verticales de minuscules nœuds de 0,05 mm à 0,08 mm de diamètre, distants les uns des autres de 0,4 à 0,5 mm et disposés horizontalement. L'extérieur est marqué par un simple filet squelettique régulier ressemblant à une grille de moustiquaire très serrée, sans pores proéminents ou avec des pores mineurs à courts canaux d'inhalation perdus à l'intérieur de la couche dermique.  Le squelette dans l'holotype est partiellement remplacé par de la limonite après pyrite dans une matrice de carbonate de calcium.

Remarques. La caractéristique la plus distinctive du genre et de l'espèce est la forme régulière, simple, rectangulaire du filet squelettique.  Les espèces du genre pourraient être aussi caractérisées par les distances de séparation des nœuds et les dimensions du filet squelettique dans cette petite éponge à paroi très mince.  Le genre Paleoregulara comprend les seules éponges dévoniennes qui n'ont pas de système de canaux différencié. Tous les autres genres associés ont des canaux inhalants et exhalants bien définis. Jazwicella media (Rigby et Pisera) a une forme de croissance similaire mais se caractérise par un squelette modérément irrégulier.  Les structures squelettiques et des canaux de Jazwicella media et de Paleoregulara cupula sont nettement différents, même si au premier coup d'œil les éponges peuvent apparaître étroitement liées.

Paleoremospongia bifurcata sp. nov (Rigby and Pisera)

Paleoremospongia bifurcata sp. nov (Rigby and Pisera)
A gauche, vue latérale de l'holotype avec les deux branches se ramifiant dichotomiquement et à droite, une vue du dessus montrant les quatre ouvertures menant à la cavité gastrique.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin, (paléo = ancien), (ramosus = ramifié) et (spongia = éponge) en référence à un habitus d'éponge ramifiée.  Le nom d'espèce dérive du latin (bi = deux - double) et (furcata = fourche), en référence à la forme de croissance ramifiée de l'espèce... ce qui, à mon sens est un pléonasme... mais bon... n'ergotons pas.

Éponges de taille moyenne, bifurquées à multiples ramifications.  Les branches sont reliées à la base.  Chaque branche est fortement conico-cylindrique avec une cavité gastrique profonde allant presque jusqu'à la base de la ramification.  L'holotype présente deux branches qui s'élèvent de la base et divergent dichotomiquement à environ 30 degrés.  La branche la plus longue mesure environ 55 mm de long, d'un diamètre à la base d'environ 11 mm et d'environ 20 mm près du bord supérieur.

Les parois sont lisses, de 3,5 à 4,5 mm d'épaisseur, marquées uniquement par des fosses alignées contenant les pores exhalants et inhalants. En lames minces, on peut observer les pores.  Ceux-ci mesurent de 1,0 à 1,2 mm de diamètre et ne perforent pas complètement les parois  Certains canaux exhalants semblent s'amorcer à mi paroi tandis que certains canaux inhalants semblent se terminer juste au niveau de la couche dermique interne.

Remarques. C'est la seule espèce d'éponge grossièrement ramifiée incluse dans la collection du Dévonien de Pologne et, en tant que tel, sa forme diffère des autres genres et espèces de la faune de l'époque.

Polonospongia devonica sp. nov. (Rigby and Pisera)

Polonospongia devonica sp. nov (Rigby and Pisera)
Au dessus, une éponge cylindrique avec une base plus ou moins conique (Il faut être spécialiste pour reconnaître en ce "caillou" une éponge.  En dessous, une coupe longitudinale de deux éponges montrant la cavité centrale et l'organisation des canaux inhalants et exhalants.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin (Polonie = Pologne) et (spongie = éponge) nommé ainsi car cette éponge ne se trouve qu'en Pologne.  Le nom de l'espèce dérive du latin (devonica = du Dévonien), en référence à l'occurrence dévonienne de ces éponges.

Grandes éponges dont la base est plus ou moins conique et le corps cylindrique, atteignant 130 mm de haut et 85 mm de diamètre au sommet. La coupe longitudinale nous apprend que la cavité gastrique est profonde, s'étendant sur la majeure partie de l'intérieur de l'éponge. Les parois mesurent de 13 à 15 mm d'épaisseur. Les pores d'inhalation mesurent de 1,5 à 2,2 mm et les pores d'exhalation mesurent de 2,0 à 2,5 mm de diamètre. Ces deux types de pores sont irrégulièrement répartis sur la surface de l'éponge. A certains endroits, on peut deviner des rangées verticales et horizontales mais ce n'est pas toujours la norme. A partir de leur accès extérieur, les pores pénètrent dans la paroi de l'éponge en se courbant vers le bas. Arrivés près de la paroi interne, ils semblent s'effiler brusquement, formant une espèce de delta dont les différentes branches semblent se rejoindre et s'unir aux deltas formés par d'autres canaux, le tout formant ainsi un réseau dense de capillaires qui atteignent la cavité centrale. Le filet squelettique est régulier, avec des mailles carrées à rectangulaires en coupe longitudinale, mais moins régulier et avec des mailles de formes triangulaires et rhomboïdales en sections transversales. Les nœuds spiculaires sont renflés mais minuscules, à structures sphériques mesurant 0,10 à 0,15 mm de diamètre.

Polonospongia fistulata sp. nov. (Rigby and Pisera)

Polonospongia fistulata sp. nov (Rigby and Pisera)
A gauche, une vue de l'éponge et à droite une coupe longitudinale de cette même éponge.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - coupe de la route de Kowala - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Le nom du genre dérive du latin (Polonie = Pologne) et (spongie = éponge) nommé ainsi car cette éponge ne se trouve qu'en Pologne.  Le nom de l'espèce dérive du latin (fistulatus = avec des tuyaux, en référence à la forme tubulaire de l'espèce.

Éponges de taille moyenne, plus ou moins coniques à presque cylindriques, atteignant 110 mm de long et 45 mm de diamètre au sommet de l'ouverture de la cavité gastrique.  La coupe longitudinale nous montre que les parois atteignent jusqu'à 12 mm d'épaisseur.  Les canaux inhalants et exhalants sont disposés en rangées verticales alternées.  La coupe longitudinale, nous montre également que tous ces canaux sont orienté plus ou moins perpendiculairement à la paroi externe et à peine entrés dans la paroi, ils se courbent vers le bas et se rétrécissent pour se terminer avant de percer la paroi interne. L'extérieur de l'éponge est lisse, marqué d'abondantes fosses en rangées horizontales et verticales mal à moyennement définies contenant les pores d'inhalation très rapprochés, ovales à ronds de 2,0 à 3,2 mm de diamètre.  Quelques ouvertures ovales plus petites dans la couche dermique peuvent appartenir aux canaux exhalants. Ceux-ci mesurent 1,5 à 2,5 mm de diamètre.  Le filet squelettique est régulier avec un maillage rectangulaire.

Remarques. Urnospongia modica sp. nov. (Rigby et Pisera) est une éponge plus ou moins conique qui a une cavité interne de faible profondeur, un squelette évasé vers le haut et relativement massive dans la partie inférieure de l'éponge. Paleocraticularia elongata sp. nov. (Rigby et Pisera) a une forme de croissance similaire à Polonospongia fistulata, mais elle a des parois minces avec une structure squelettique presque symétrique et des canaux beaucoup plus fins. Conicospongia annulata sp. nov. (Rigby et Pisera) est une forme annulaire, presque conique avec des parois épaisses et un filet squelettique un peu plus grossier que celui de Polonospongia fistulata. Conicospongia annulata a également des canaux plus grossiers, mais les deux espèces ont les canaux disposés en rangées alternées qui se cambrent vers le bas et se rétrécissent aux environs de la paroi interne. Polonospongia devonica sp. nov. (Rigby et Pisera) comprend des éponges grossièrement cylindriques à paroi épaisse avec une structure squelettique symétrique.

Prismodyctia allegania (Hall)

Prismodyctia sp.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre

Prismodyctia sp. incomplet mais avec un morceau de la base découvert non loin de la coupe.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès de Chemung obtenues à Wellsville (comté d'Allegany, Etat de New-York) et à Olean (comté de Cattaraugus, Etat de New York)

Éponges allongées, généralement minces, avec une base aiguë, en expansion progressive.  La surface est fortement prismatique, de section octogonale avec les faces de prisme plates ou légèrement concaves.  L'éponge se développe assez rapidement pour atteindre son plus grand diamètre à environ un tiers de sa longueur.  Le diamètre se contracte très progressivement vers le haut.  L'ouverture est légèrement resserrée.  La surface ne possède pas de crêtes lamellaires ni de nœuds.

Le réticulum est très fin, sans bandes verticales proéminentes sur les faces du prisme, mais montre, dans quelques cas, des bandes horizontales assez grossières. Le grand quadrille dominant semble être celui qui est délimité latéralement par les angles des prismes, et il varie donc en largeur avec l'expansion de ces faces. Ces grands quadrilles sont, cependant, très largement occultés par la réticulation plus fine de la surface.

Des exemples entiers de cette espèce ne sont pas rares. Mais ce ne sont en général que des moulages internes dans un grès très fin et micacé. Les spécimens varient entre 50 et 90 mm de long avec un diamètre maximum de 23 mm.

Ce genre d'éponges très soignées et jolies se distingue par sa forme en cigare et sur certains spécimens à une tendance anormale à la croissance en spirale.

Note personnelle : Hall, spécialiste des éponges fossiles, a déterminé, je ne sais trop comment ni sur quels critères, une flopée d'espèces dans le genre Primodyctia. Je lis bien ses descriptions, je vois bien qu'entre certains individus, il existe d'infimes différences... mais est-ce suffisant pour créer une pléthore d'espèces, car, il faut bien le dire, tous les spécimens que j'ai pu observer, même s'ils sont d'espèces jugées différentes, se ressemblent étrangement et je serais bien dans l'embarras si je devais trier un bac contenant une vingtaines d'éponges de ce genre.  Pour moi, elles se ressemblent toutes et en plus, elles proviennent toutes des grès de Chemung, ce qui ne facilite pas les choses

Prismodyctia amicitle (Hall)

Prismodyctia aulophia (Hall)

Prismodyctia baculum (Hall)
= Dictyospongia baculum (Clarcke)

Prismodyctia banano (Hall)

Prismodyctia cercidea (Hall)

Prismodyctia choanea (Hall)

Prismodyctia cithara (Hall)

Prismodyctia conradi (Hall)
= Dictyospongia conradi (Shelley)

Prismodictya corynia (Hall)

Prismodyctia nartecia (Hall)

Prismodyctia parallela (Hall)
= Dictyospongia parallela (McCoy)

Prismodyctia prismatica (Hall)
= Dictyospongia filitextile (Hall)
= Dictyospongia prismaticum (Lesley)

Prismodyctia ptionia (Hall)

Prismodyctia spectabilis (Hall)
= Dictyospongia spectabilis (McCoy)

Prismodyctia telum (Hall)
= Dictyospongia telum (McCoy)

Pseudopemmatites fourmarieri (Fraipont 1911)

Pseudopemmatites fourmarieri (Fraipont 1911) découvert dand le Frasnien de Villers en Fagne
Collections de paléontologie animale et humaine
(Fraipont, C., 1911. Une hexactinellide nouvelle du Dévonien belge (Calcaire frasnien). Pseudopemmatites fourmarieri, nov. gen. nov. sp. Annales de la Société Géologique de Belgique, 38, pp. 197.)
Domaine public
Université de Liège - ULiège
Voir sur http://hdl.handle.net/2268.1/2955

Dévonien supérieur - Frasnien - Formation des Valisettes / Formation des schistes gris-vert - Formation des Schistes de Neuville / Membre du Petit Mont - Carrière Victor Meyer I de Neuville - Philippeville - Belgique

Espèce globuleuse et subconique, à zone corticale profondément plissée. Des canaux radiaires relient la cavité gastrique au fond des plis. Les spicules sont généralement isolés, mais ils ébauchent des éléments de réseau dictyonal à maille carrée. Il y a peu de différentiation spiculaire : des éléments plus fins (gastralia) limitent les canaux.
Deux exemplaires ont été trouvés dans le Frasnien supérieur de la Carrière de Neuville.

Rhabdosispongia almathea (Hall)
= Dictyophyton amalthea (Splender 1890)

Rhabdosispongia almathea
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques de l'espèce et du modèle en plâtre que j'ai pu observer
.

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès de Chemung obtenues à Great Bend, comté de Quehanna, Pennsylvanie.

Éponge allongée, mince, s'étendant très progressivement, largement et fortement annulaire, cannelée verticalement avec de fortes crêtes, légèrement incurvée près de la base. Vers le sommet, certaines cannelures se dédoublent et portent une fine crête en leur centre. La section transversale est probablement circulaire.

Dans le spécimen original, la base est cassée et le reste de la surface porte cinq constrictions, cinq étranglements qui augmentent en largeur plus on se dirige vers l'ouverture

Le seul exemplaire connu à ce jour a une longueur de 280 mm de l'ouverture, qui paraît entière, jusqu'à l'extrémité basale brisée; une largeur de 70 mm à l'ouverture et 20 mm à l'extrémité inférieure.

Cette description est basée sur un moulage en plâtre du spécimen original autrefois détenu dans la collection de feu le révérend A. H. Riley, de Montrose en Pennsylvanie.  Actuellement, la pièce se trouve dans le Département de Paléontologie du musée Carnegie d'Histoire Naturelle (en anglais, Carnegie Museum of Natural History), situé à Pittsburgh en Pennsylvanie, et qui a été fondé par l’industriel de la sidérurgie Andrew Carnegie en 1896. C'est un centre de recherche de réputation internationale et l'un des cinq plus grands musées d'histoire naturelle des États-Unis.

Rhabdosispongia condroziana

Faces opposées du spécimen original montrant leurs fortes et inégales produisant des formes irrégulières ainsi que le développement des faces prismatiques.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, sur base d'observation de fossiles à L'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et rassemblant les différentes caractéristiques du genre et se l'espèce.

Dévonien - Famennien - Psammites du Condroz - Jeumont - Département du Nord - Hauts de France - France

Cette magnifique espèce montre quelques-uns des caractères extérieurs de Dictyophyton amalthea, la forme découverte dans les roches du groupe de Chemung, qui a d'ailleurs été prise comme base pour la description du genre Rhabdosispongia.

Dans les spécimens français la partie supérieure de l'éponge (partie apicale de l'éponge, là où est l'ouverture de la coupe) est régulière de presque circulaire à ovale. C'est une éponge allongée, trapue, portant des cannelures profondes verticales successives, séparées par des crêtes acérées partant de l'apex et rejoignant le pied de l'éponge.  Elle est légèrement incurvée près de la base.  Vers le sommet, on ne peut pas vraiment dire que certaines cannelures se dédoublent et portent une fine crête en leur centre... non, les cannelures restent entières. Par contre, près de la base de l'éponge elles sont assez étroites et si elles ne se dédoublent pas en se dirigeant vers le somment, elle s'élargissent et s'approfondissent considérablement, même si on note un certain rétrécissement au niveau des étranglements.

Horizontalement de forts étranglements resserrent l'éponge formant plusieurs énormes renflements de la coupe.  Le premier couvre plus de la moitié de la longueur de l'échantillon et fait sa plus grande largeur. D'un autre côté, ce grand renflement est divisé en deux, par une large constriction près de sa partie inférieure. L'étranglement au-dessus de ce double resserrement entoure toute la cupule, mais le gonflement qui s'ensuit est de plus petite taille et est apparemment de largeur égale des deux côtés de l'éponge.

Le réticulum est partout à mailles fines, comme dans les autres espèces de cet horizon. Le plus grand et le mieux conservé des trois spécimens avait une longueur de 300 mm., qui doit être considérablement inférieure à sa longueur d'origine, car il manque des morceaux aux deux extrémités. Sa largeur à la base est de 50 mm., 115 mm au niveau du plus gros renflement et au sommet 100 mm.

Receptaculites arcticus

Receptaculites neptuni - Dévonien moyen, Eifelien (+-395Ma) - Prüm, Eifel, Allemagne - fossile : 97 x 72 mm, matrice : 200 x 137 x 27 mm.

Receptaculites neptuni - Frasnien de Roly

Dessin L.V.B. au crayon d'un Receptaculites neptuni :
A : Vue de coté, 3/4 haut, montrant l'ouverture supérieure
B : Vue de côté, 3/4 bas, montrant le "pied"

Ordovicien inférieur jusqu'au Permien (Dévonien moyen à supérieur pour ceux que j'ai trouvés)

Receptaculites est le genre qui porte le nom d'un groupe éteint de genres marins benthiques remarquables, les Receptaculitidae, qui ont vécu de l'Ordovicien inférieur jusqu'au Permien, culminant à l'Ordovicien moyen.

L'origine phylogénétique du groupe a longtemps été obscure, et a donné lieu à de véritables joutes verbales entre scientifiques quand il s'agissait de classer ces fossiles. D'abord, il a été entendu que les Receptaculitidae étaient des algues calcaires, probablement de l'ordre des Dasycladales.
Les Receptaculites vivaient dans des mers chaudes et peu profondes et ont été décrits sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. Dans certaines régions, ils étaient d'importants formateurs de récifs, et ils se présentent également comme des spécimens isolés, d'où leur rattachement aux coraux. Les Receptaculites et leurs proches ont un motif rayonnant à double spirale de plaques en forme de losange supportées par des objets en forme de fuseau appelés méroms. Les fossiles peuvent généralement être identifiés par les motifs d'intersection de rangées de plaques ou d'espaces de tige dans le sens horaire et antihoraire, superficiellement similaires à la disposition des fleurons du disque du tournesol - d'où le nom commun "corail de tournesol".
Enfin, une étude plus approfondie avec des binoculaires et microscopes, a fait apparaître des spicules siliceuses. Cet élément décisif a permis une fois pour toutes de classer les Receptaculites dans l'ordre des Eponges.

Lors de mes prospections, j'ai pu recueillir des Receptaculites neptuni que j'ai dans un des îlots calcaires non loin de Roly. Là, j'en ai une centaine de fragments. Receptaculites neptuni, avant d'en avoir découvert dans l'Ordovicien jusqu'au Permien était considéré surtout comme la caractéristique de la base du Frasnien. Mais les professeurs G. Dewalque et J. Gosselet l'ont rencontré dans les schistes à Calceola sandalina (Eifelien supérieur). Selon leurs indications, dans leur littérature, j'en ai trouvé dans le même niveau dans les talus de la route allant de Couvin Chimay, mais aussi à Jemelle et aux environs de Givet. Dans un mémoire où il défend les origines coralliennes d'un certain nombre de formations frasniennes Mr. Edouard Dupont indique un "îlot en calcaire gris non stratifié" oblong, un peu en forme de promontoire, en relief dans la plaine, situé en face du village de Roly et où les habitants ont établi un pittoresque sanctuaire, c'est là aussi qu'on peut trouver des Receptaculites neptuni ainsi que dans les schistes noduleux qui l'entourent.
Dans un autre rapport, M. Dupont a trouvé Receptaculites neptuni à Sautour, dans le calcaire à Hypothyridina cuboides.
M. J. Gosselet l'a rencontré à Baives dans les mêmes conditions et M. Grennier les a trouvées dans les schistes de couverture de la carrière de marbre de Château-Gaillard. j'en ai aussi trouvé dans la carrière des Grands Fonds à Vodecée.

Espèce très variable en forme de coupe plus ou moins évasée, pouvant atteindre 18 cm de diamètre. Ils ont un squelette calcaire avec une forme discoïde largement gonflée et dont les spicules forment en surface un treillis de plaquettes ayant un motif de fleur de tournesol.

Receptaculites articus

Receptaculites biconstrictus

Receptaculites monticulatus

Receptaculites neptuni

Recptaculites occidentalis

Roemerispongia gerolsteinsis
= Dyctiophyton gerolsteinsis

Roemerispongia gerolsteinsis
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre avec inspiration d'un croquis réalisé par Hall

Dévonien moyen - Eifelien - Schistes de Couvin (dits "à Calceola sandalina") - Gerolstein - Allemagne

Dans un "Notiz über die Gattung Dictyophyton" Ferdinand Roemer décrit, un intéressant Dictyosponge du Dévonien moyen de l'Eifel. Comme ayant une surface divisée en zones rectangulaires, mais la subdivision est moins régulière et plus facile à distinguer. Les tiges verticales sont beaucoup plus fortes que les tiges horizontales, dans la mesure où de nouvelles apparaissent vers l'ouverture, qui ne sont pas tout à fait droites.  De plus les tiges transversales ne forment pas toujours des angles droits avec les tiges verticales, mais sont, surtout sur la partie inférieure, dirigées obliquement. Les coupes originales indiquent également distinctement un caractère important que l'auteur ne mentionne pas, à savoir, la convexité de chacune des zones rectangulaires non réticulées, que nous supposons être un caractère similaire aux nœuds de surface dans Physospongia. La relation du fossile à ce dernier genre est également vue dans la relativement grande taille des faisceaux spiculaires.

Scyphia irregularia
= Astyloscyphia irregularia
= Devoniscyphya irregularis

Quatre spécimens de Scyphia irregularia montrant des éponges pseudo-cylindriques à pseudo-coniques qu'un néophyte aurait bien du mal à reconnaître.  Sans une observation approfondie ou sans l'aide d'un connaisseur, elles passeraient volontiers pour de petits galets.  Les mailles du réticulum sont presqu'invisibles tandis que les parois sont autant dire lisse et les nœuds absents. A la limite, l'amateur pourrait les confondre avec un corail de la famille des Popypora.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs.

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Cette éponge se nomme Scyphia irregularia mais dans la littérature, on trouvera le plus souvent Astyloscyphia irregularia. Ce nom de genre dérive du Grec (a = sans), (stylos = pointe à graver ou à tracer) et du Latin (scyphie = coupe).  Le nom de l'espèce dérive du Latin (ir = pas) et (regularis = régulier) en référence au modèle de canal irrégulier dans les parois de l'éponge.

Scyphia irrégularia sp. nov. (Rigby et Pisera) est une éponge de taille petite à moyenne (de 45 à 50 mm de hauteur et de 25 à 35 mm de diamètre maximum), plus ou moins conique à conico-cylindriques avec une cavité gastrique profonde.  La surface extérieure est lisse, uniquement marquée par les trous des pores.  Les parois, relativement minces (± 2 mm d'épaisseur près de la base de la cavité et env. 5 mm d'épaisseur au sommet), sont percées par des canaux placés irrégulièrement plus ou moins en diagonale.  Les ouvertures des pores sont alignées en rangées horizontales et sont de dimensions différentes en fonction de leur type : les canaux d'inhalation mesurent de 0,8 à 0,9 mm de diamètre tandis que les canaux exhalants ne mesurent que 0,7 à 0,8 mm de diamètre.  Les couches dermiques intérieures et extérieures sont formées de spicules disposés de manière irrégulière mais de taille identique que l'on soit à la base ou au sommet de l'éponge. La nature du squelette est clairement définie à l'extérieur, mais moins clairement définie à l'intérieur où le filet semble irrégulier.

Remarques : Scyphia est probablement très similaire à Jazwicella en termes de taille et de forme globale, mais contraste avec cette dernière par le modèle de canal nettement plus irrégulier et moins bien organisé.

Camellaspongia (Rigby et Bayer, 197) (Ordovicien du Minnesota) est également une éponge assez conique, avec une cavité relativement profonde, mais les sphaéroclones (leurs spicules particulières) de son squelette augmentent en taille de la base à la partie supérieure, contrairement à Scyphya dont la taille des spicules est uniforme partout sur l'éponge.

Attungaia wellingtonensis (Pickett, 1969) est une éponge subcylindrique du Dévonien d'Australie qui possède un squelette formé de spicules qui sont généralement d'une taille partout identique, et avec cette caractéristique, elle est similaire à Scyphia.  Les deux ont également des canaux qui sont généralement disposés de manière horizontale.  Elles sont cependant différentes car si Scyphia a des canaux de taille identique, Attungaia, a des canaux inhalants et exhalants de deux tailles différentes.

Astylotuba (Rigby et Pisera) est une éponge cylindrique très grossière avec clairement des systèmes de canaux bien définis et très réguliers, donc même les petites parties basales de ces grandes éponges contrasteraient avec l'irrégularité de la structure du squelette et du canal dans le genre Scyphia décrit ici.

Il y a quelques ressemblances entre l'aspect général extérieur de Cordiospongia conica sp. nov. (Rigby et Pisera) et Scyphia irregularia sp. nov. (Rigby et Pisera), mais la première espèce a une structure squelettique à base d'hexactine très régulière, et a des canaux proéminents qui se courbent vers le bas à l'intérieur du mur alors que les canaux chez Scyphia irregulieria sont essentiellement horizontaux.

Scyphia regularia (Rigby et Pisera)
= Astyloscyphia regularia
= Devonoscyphia regularis (Rigby et Pisera)

Deux spécimens de Scyphia regulara montrant un réticulum fait de mailles un peu plus grandes que chez Scyphia sanctacruensis.  L'éponge est conique bien que le diamètre au pied ne soit pas beaucoup plus petit que celui de l'apex. Les parois sont autant dire lisse et les nœuds sont peu visibles.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs.

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - carrière de Kowala - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Cette éponge se nomme Scyphia regularia mais dans la littérature, on trouvera le plus souvent Astyloscyphia regularia. Ce nom de genre dérive du Grec (a = sans), (stylos = pointe à graver ou à tracer) et du Latin (scyphie = coupe).  Le nom de l'espèce dérive du Latin (regularis = régulier) en référence à la distribution très régulière des pores en lignes uniformes.

Scyphia regularia est une petite éponge clairement coniques à conique-cylindrique de ± 35 mm de haut avec une cavité gastrique axiale profonde et mince.  La base de l'éponge mesure de 4 à 5 mm de diamètre puis augmente régulièrement jusqu'à un diamètre maximum de 10 mm, ensuite, sur une courte distance l'éponge se rétrécit en s'arrondissant vers l'ouverture de la cavité qui mesure 5,5 à 6,5 mm de diamètre.  Les parois, mesurant 2 mm d'épaisseur, sont percées de canaux inhalants et exhalants.  Les pores, de quelque type qu'ils soient, mesurent de 0,6 à 0,7 mm de diamètre et sont disposés en rangées verticales régulières et il est moins évident de voir les rangées horizontales.  L'extérieur est lisse juste marqué par des rangées verticales de pores.

Remarques. Scyphia regularia est, à mon sens, le modèle type des petites Scyphiidés.  Ses pores sont un peu plus grossiers que chez Scyphia sanctacrucensis. De plus, l'espacement des pores dans les rangées verticales est également différent car chez Scyphia sanctacrucensis on peut compter neuf ou dix pores tous les 5 mm, verticalement tandis que chez Scyphia regularia, on ne peut en compter que quatre et occasionnellement, cinq tous les 5 mm.

Scyphia sanctacrucensis (Hurcewicz, 1985)
= Astyloscyphia sanctacruensis
= Devoniscyphya sanctacrucensis (Hurcewicz, 1985)

Scyphia sanctacrucensis montrant un réticulum fait de mailles très fines. Vers l'apex, l'éponge se divise en deux, bien qu'il soit possible que le fond du sac gastrique reste commun aux deux ouvertures dans un nodule brisé longitudinalement en deux.  Les parois sont autant dire lisse et les nœuds sont peu visibles.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Scyphia sanctacrucensis (Hurcewicz, 1985) (= Scyphia de Santa Cruz) est une petite éponge conico-cylindrique, parfois ramifiées, à cavité gastrique profonde. A la base, elle mesure 5 mm de diamètre, se dilate modérément jusqu'au milieu de la hauteur et s'ouvre brusquement vers le haut.  Sur l'holotype, cette augmentation brusque de diamètre se fait à la faveur d'une division dichotomique.  Chaque branche devient cylindrique et mesure approximativement 10 mm de diamètre.  Les pores inhalants apparaissent essentiellement cylindriques et mesurent de 0,25 à 0,30 mm de diamètre disposés en rangées verticales et horizontales régulières.  On compte 9 à 10 pores par 5 mm, à la fois verticalement et horizontalement en motif de carrés.  Les canaux percent la paroi mince qui mesure 1,5 mm d'épaisseur, aussi bien en haut qu'en bas.  Les parois sont lisses, sans plis.  La surface est marquée uniquement par les rangées verticales et horizontales de petits pores.  D'autres plus petites ouvertures circulaires de 0,10 mm de diamètre sont observées à certains endroits, mais la nature de ces ouvertures reste obscure.  Certaines structures squelettiques sont remplacées par du carbonate de calcium et d'autres par de la limonite après la pyrite, en holotype comme dans les spécimens de référence, où les structures squelettiques sont moins bien conservées.

Scyphia sandbergeri (Rietschel 1968)
= Astyloscyphia sandbergeri
= Devonoscyphia sandbergeri (Rietschel)

Scyphia sandbergeri dans un nodule brisé longitudinalement en deux.  On remarque l'espace gastrique en forme de sac limité par des parois de cellules et la présence de quelques nœuds squelettiques.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs.

Dévonien moyen - Givetien - Massif schisteux rhénan - Lahnmulde - Allemagne
Dévonien supérieur - Frasnien - Membre des Croisettes et Membre de l'Arche - Frasnes-lez-Couvin - Belgique

Scyphia sandbergeri (Rietschel, 1968) (éponge dont le nom d'espèce a été donné en l'honneur de Karl Ludwig Fridolin Sandberger, géologue et paléontologue allemand du XIXème siècle) est une éponge conique à cylindriques à section circulaire avec un squelette asylospongoïde et un sac gastrique tubulaire, très profond à partir duquel de fins canaux sinueux traversent le squelette. Les spicules hexactines constituant un réseau tridimensionnel régulier et serré typique.

Scyphia turbinata nov. sp. (Rigby and Pisera)
= Astyloscyphia turbinatum (Rigby and Pisera)
= Devoniscyphia turbinata

Astyloscyphia turbinata sp. nov. (Rigby et Pisera) holotype
vue latérale pour montrer la forme et motif des pores.
En médaillon, le détail de l'organisation des pores et du réseau squelettique sur la surface latérale.
Par J. KEITH RIGBY, ANDRZEJ PISERA, TOMASZ T. WRZOÈEK and GRZEGORZ RACKI, avec l'aimable autorisation des auteurs.

Observation au microscope d'un squelette intérieur délicat avec parois minces autour de la cavité gastrique simple et profonde de Scyphia turbinata.  Le maillage squelettique est rectangulaire à triangulaire en coupe longitudinale. Les centres des spicules distants de 0,35 à 0,05 mm de centre à centre avec des rayons de 0,20 à 0,30 mm de long.
Dessin L.V.B. au crayon gras avec utilisation d'un microscope et des lames minces de l'ULiège.

Dévonien supérieur - Frasnien tardif - Formation de Jazwica - Lits détritiques et marneux nodulaires - carrière de Jazwica - Monts Sainte-Croix - Pologne.

Cette éponge se nomme Scyphia turbinata mais dans la littérature, on trouvera le plus souvent Astyloscyphia turbinatum. Ce nom de genre dérive du Grec (a = sans), (stylos = pointe à graver ou à tracer) et du Latin (scyphie = coupe).  Le nom de l'espèce dérive du Latin (turbinatus = conique) en référence à la forme de l'espèce.

Scyphia turbinata est une éponge de la famille des Astylospongidés largement conique ayant la forme d'un triangle isocèle, voire équilatéral mesurant jusqu'à 60 mm de haut avec des parois minces de 6 à 7 mm d'épaisseur. L'extérieur est recouvert de pores inhalants densément espacés, mais irrégulièrement distribués.  Ils sont grossièrement alignés verticalement, ronds à ovales de 0,7 à 1,4 mm de diamètre, bien que la plupart aient un diamètre de 1,2 mm. Les pores exhalants mesurent de 1,1 à 1,5 mm de diamètre. Tous les pores, de quelque nature qu'ils soient, sont espacés par des tractus squelettiques de 0,5 à 1,1 mm de large.

La section transversale au sommet, près de l'entrée de la cavité gastrique est ovale et mesure jusqu'à 65 mm de diamètre à l'endroit le plus large. Le squelette intérieur est délicat avec des parois minces autour d'une cavité gastrique simple et profonde. Le maillage squelettique est rectangulaire à triangulaire en coupe longitudinale. Les centres des spicules sont distants de 0,35 à 0,05 mm de centre à centre avec des rayons de 0,20 à 0,30 mm de long. Les pores squelettiques sont généralement triangulaires et mesurent de 0,3 à 0,4 mm de diamètre, mieux illustré lorsque le squelette est silicifié plutôt que conservé sous forme de calcite, limonite ou pyrite. Le squelette à l'intérieur de la couche dermique est un peu plus dense que le squelette intérieur et extérieur. Les spicules sont essentiellement de la même taille dans tout l'intérieur du squelette et n'augmentent pas en taille que ce soit dans les parties jeunes ou matures de l'éponge.

Sphaerospongia tessellata (Phillips)

Dévonien moyen - Givetien - Grande Bretagne et Canada

Eponge de la classe des Receptaculitaphycea, proche de Receptaculites neptuni.  Espèce très variable, globuleuse, presque sphérique à spicules hexagonaux. Dimension maximale : 6 cm / 11 cm.

Thysanodictya apleta

Thysanodictya kudis
Un spécimen presqu'entier portant à sa surface une réticulation primaire formée de fortes lignes verticales et horizontales dessinant de larges fenêtres, elles mêmes quadrillées par une réticulation secondaire formée par des lignes plus fines.  La base de l'éponge se termine par une espèce de disque lisse qui s'attache au fond au moyen d'un point d'encrage central.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce.

Thysanodictya saccus
Certains spécimens, gardant les caractéristiques générales du genre prennent la forme d'une coupe, ou d'un verre long-drink.
Dessin de L.V.B. au fusain et au crayon gras, rassemblant les différentes caractéristiques du genre et de l'espèce.

Dévonien supérieur (Frasnien) - Grès de Chemung obtenues à Wellsville (comté d'Allegany, Etat de New-York)

Dictyosponges plus ou moins cylindriques ou effilées avec des bandes ou des lamelles spiculaires à réticulation rectangulaire formant sur la surface, des séries de quadrilles en forme de fenêtres, comme dans CLATHROSPONGIA. La base de l'éponge se termine brusquement dans un disque transverse large, lisse et peu profond, qui peut être entouré d'un volant basal élargi, mais comme c'est souvent le cas, c'est plutôt d'un point d'encrage central dont il s'agit, comme dans PHRAGMODICTYA.

Les espèces de ce genre combinent certains des caractères des deux genres mentionné ci-dessus, et tandis que la forme de l'éponge est similaire à celle de Phragmodictya, il manque à la fois les crêtes de surface irrégulières de ce genre et aussi le réticulum régulièrement rayonné du diaphragme ou de la surface basale. Dans Thysanodictya la réticulation de cette surface est rendue régulièrement carrée par le croisement des brins verticaux et horizontaux dans la paroi de la coupe. Les marges de la base sont fréquemment plissées en bas et les nœuds sont absents. Une collerette périphérique relève le bord chez certains spécimens, leur donnant encore plus l'aspect d'une coupe, d'une flûte à champagne ou d'un verre long-drink. Vraisemblablement, dans Thysanodictya, l'attachement basal a été essentiellement effectué par un disque portant un point d'attache central.

Thysanodictya edwin-halli
= Dictyophyton halli
= Phragmodictya halli

Thysanodictya hermenia

Thysanodictya johnstoni

Thysanodictya kudis

Thysanodictya poecilus

Thysanodictya quasillum

Thysanodictya randalli

Thysanodictya rudis
= Dictyophyton rude
= Dictyophyton scitum

Thysanodictya saccus

Thysanodictya scyphina

Thysanodictya turricula

 


 

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