Le Carbonifère : Exploitation minière (2)

La mine et ses installations de surface : la partie visible de l'iceberg car en dessous ce n'est qu'un dédale de galeries.
Dessin L.V.B.

Le charbon dans sa réalité matérielle, objet de toutes les convoitises des 18ème, 19ème et 20ème siècle...
Tant de sueur, de larmes et de sang pour ces quelques cailloux noirs...

Entrée

 

 
 
 
 
Recherches annexes
 
 
 

 

Le
Carbonifère

Carbonifère : Généralités

1.  Le Carbonifère
   1.1.  Etymologie et définition
   1.2.  Caractéristiques du Carbonifère
2.  Les paysages du Carbonifère
   2.1.  Orogénie
3.  La Belgique productrice de minerais

Le Carbonifère inférieur : Viséen - Tournaisien

4.  Le Carbonifère inférieur
   4.1.  Le petit Granit
   4.2.  Les fossiles du Petit Granit

Le Carbonifère supérieur : Westphalien - Stéphanien

5.  Le Carbonifère supérieur
   5.1.  Le charbon
   5.2.  Le climat au Carbonifère
   5.3.  La flore au Carbonifère
   5.4.  La faune du Carbonifère
   5.5.  Les fossiles du charbon

L'exploitation minière du Charbon (1)

6.  L'exploitation du charbon
   6.1.  Les protagonistes
      6.1.1.  André Paillard, dit "AndrédeMarles"
      6.1.2.  Henri Rimbaut, mineur et poète
      6.1.3.  Lucien Hector Jonas, peintre anzinois
      6.1.4.  Marius Carion, peintre du Borinage
      6.1.5.  Joseph Quentin, photographe du peuple
      6.1.6.  Auguste Lesage, mineur, peintre, médium et guérisseur
      6.1.6.  Pierre Paulus, le peintre du prolétariat de Charleroi
   6.2.  Vocabulaire spécifique au monde de la mine

L'exploitation minière du charbon (2)

7.  L'exploitation du charbon
   7.1.  Les différents bassins houillers
   7.2.  Description des veines de houille et des terrains encaissants
   7.3.  Les installations minières
      7.3.1.  En surface
      7.3.2.  En dehors du carreau de la mine
      7.3.3.  Sous terre
   7.4.  Visages des différentes fosses au cours du temps

L'exploitation minière du charbon (3)

8.  Quelques thèmes pour continuer le tableau
   8.1.  L'alcoolisme et la prostitution
   8.2.  Sainte Barbe
   8.3.  Les chevaux dans la mine
   8.4.  Les terrils
   8.5.  Les corons
   8.6.  Cabarets, cafés et estaminets
   8.7.  Les outils du mineur
   8.8.  Les mineurs au cours du temps
   8.9.  Ouvrages décrivant la vie des mineurs au cours du temps
   8.10.  Reconnaissance des travailleurs du passé glorieux des mines

L'exploitation minière du charbon (4)

9.  Les systèmes d'éclairage
   9.1.  Les lampes de mineur à flamme nue
   9.2.  Les lampes de mineur de type Davy
   9.3.  Les lampes de mineur de type Clanny
   9.4.  Les lampes de mineur de type Mueseler
   9.5.  Les lampes de mineur de type Marsaut
   9.6.  Les lampes de mineur de type Fumat
   9.7.  Les lampes de mineur britanniques de type Archibald de Glasgow
   9.8.  Les lampes de mineur à benzine de type Wolf
   9.9.  Les lampes de mineur de type Molnia
   9.10.  Les lampes de mineur à acétylène
   9.11.  Les lampes de mineur de type inconnu
   9.12.  Les lampes de mineur électriques

L'exploitation minière du charbon (5)

10.  Les accidents miniers
   10.1.  Les coups de grisou et coups de poussier
   10.2.  Le feu
   10.3.  L'eau et les inondations
      10.3.1.  Les galeries d'exhaure
   10.4.  Les éboulements
   10.5.  Liste chronologique des accidents miniers

Le Peuple de la Mine (1)

11.  Il était une fois le peuple de la mine
   11.1. Introduction
   11.2.  La découverte du charbon
   11.3.  Petite histoire de l'exploitation du charbon
      11.3.1.  Les premières exploitations minières

Le Peuple de la Mine (2)

      11.3.2.  La houille et la révolution industrielle
      11.3.3.  Les nouveaux riches
      11.3.4.  Les nouveaux riches et le pouvoir
      11.3.5.  La classe ouvrière
      11.3.6.  La classe ouvrière s'organise

Le Peuple de la Mine (3)

      11.3.7.  Zola et Germinal
      11.3.8.  Les thèmes de Zola
         11.3.8.1.  Les femmes
         11.3.8.2.  Les enfants

Le Peuple de la Mine (4)

      11.3.9.  Le Paternalisme
      11.3.10.  La Déclaration de Quaregnon
      11.3.11.  Le Syndicalisme

Le Peuple de la Mine (5)

      11.3.12.  Les conflits sociaux de 1886 en Wallonie
      11.3.13.  Nouvelles lois suite aux grèves

Le Peuple de la Mine (6)

      11.3.14.  La grève de 1906
      11.3.15.  Les premiers immigrés
      11.3.16.  Les grèves de 1913
      11.3.17.  La Première Guerre Mondiale

Le Peuple de la Mine (7)

      11.3.18. Les Polonais
      11.3.19.  L'Entre-deux Guerres

Le Peuple de la Mine (8)

      11.3.20.  La Deuxième Guerre Mondiale
      11.3.21.  L'Après Guerre
      11.3.22. Les années '50 et suivantes : Le Déclin

Le Peuple de la Mine (9)

      11.3.23.  La Culture Minière
         Introduction
         Les Chorales, Harmonies et Fanfares
         Les Géants
         Le Jardinage
         La Colombophilie
         Le Javelot
         Le Sport
            Le Football
            Le Cyclisme
            Le Tir à l'Arc et les Jeux d'Indiens
         Les Combats de Coqs et les Coqueleux
         Les Guinguettes
         Les Bouloirs
         Les Kermesses, Ducasses, Braderies et autres Fêtes Populaires
            Les Braderies
            Les Ducasses et Kermesses
         Autres Loisirs
         La Napoule
         Conclusion
 
       

12. Quelques semaines, en compagnie d'un mineur et de sa famille

   12.1. Au petit matin
   12.2. Le départ vers la mine
   12.3. Arrivé au puits, Jules se prépare
   12.4. La descente aux enfers
   12.5. Au travail
   12.6. La chaleur
   12.7. On étouffe, ici !
   12.8. Le briquet au fond
   12.9. Toujours surveillés
   12.10. Pendant ce temps-là...
   12.11. Fin de journée...
   12.12. Retour à la maison
   12.13. Au jardin.
   12.14. Le souper
   12.15. Tu seras mineur, mon fils !
   12.16. L'accident
   12.17. Le dimanche et la ducasse
   12.18. Et pour finir...

7.  L'exploitation du charbon.

7.1. Les différents bassins houillers.
7.2. Description des veines de houilles et des terrains encaissants.
7.3. Installations minières.

7.3.1. En surface.

7.3.1.1. Les chevalements ou châssis à molettes.
7.3.1.2.  Les terrils.
7.3.1.3.  Un bâtiment avec une grande cheminée.

7.3.1.3.1.  La machine à vapeur.
7.3.1.3.2.  La machine l'extraction.

7.3.1.4.  Tout un tas d'autres bâtiments

7.3.1.4.1.  La lampisterie.
7.3.1.4.2.  Un magasin
7.3.1.4.3.  Une station de triage
7.3.1.4.4.  Des ateliers

7.3.1.4.4.1.  Des ateliers de mécanique générale
7.3.1.4.4.2.  Une forge
7.3.1.4.4.3.  Une menuiserie

7.3.1.4.5.  Un lavoir
7.3.1.4.6.  Un laboratoire
7.3.1.4.7.  Des douches pour les mineurs
7.3.1.4.8.  Les équipes d'entretien au jour

7.3.2. En dehors de l'enceinte du carreau de la mine

7.3.2.1.  Les bureaux administratifs
7.3.2.2.  Une église
7.3.2.3.  Un hôpital
7.3.2.4.  Des écoles primaires et professionnelles
7.3.2.5.  Des quais de chargement

7.3.3.  Sous terre

7.3.3.1.  Puits, bouveaux et tailles

7.3.3.1.1.  Schémas d'une mine de charbon
7.3.3.1.2.  Les galeries
7.3.3.1.3.  Les tailles
7.3.3.1.4.  Envoyage, triage, lavoir, stockage du charbon et mise au terril des stériles
7.3.3.1.5.  Les boulets

7.4.  Visages de différentes fosses au cours du temps

1850
1900
1910
1920
1930
1940
1950
1960
Aujourd'hui

7.  L'exploitation du charbon.

7.1.  Les différents bassins houillers.

Les bassins houillers d'Europe occidentale sont disséminés sur les territoires :

  • de Grande-Bretagne (comtés de Northumberland, d'Ayr, de Cumberland, de Lancashire, d'York, du Pays de Galles, de la région de Bristol et de Birmingham...)
  • de Suède (région de Scanie)
  • d'Allemagne (Rühr, Ibbenbüren, Saxe, Bohème, Basse et Haute Silésie, Sarre...)
  • des Pays-Bas (Peel...)
  • de France (Nord, Pas-de-Calais, Saint-Etienne, Aveyron, Lorraine...)
  • de Belgique (provinces de Hainaut, Namur, Liège, Limbourg et Campine...)

Les mines de charbon de Belgique ont connu une expansion très tôt grâce à l'affleurement du charbon dans la région de Liège et celle du Borinage, de Charleroi à La Louvière. Le terrain houiller n'affleure nulle part en Campine, c'est pourquoi il a fallu attendre le début du XXème siècle avant sa découverte et sa mise en exploitation.

Géographiquement, les bassins houillers franco-belges suivent plus ou moins un arc de cercle parcourant le cours de la Haine, puis le cours de la Sambre jusque Namur et ensuite le cours de la Meuse jusque Liège, continuant vers le Nord-Est par le bassin de la Campine-Limbourg, au Pays-Bas par le bassin de Peel-Erkelenz, suivi du bassin de la Rühr et d'Ibbenbüren en Allemagne.  Le bassin de la Sarre, en Lorraine franco-allemande est excentré.

Rapprochons-nous et visualisons les bassins houillers de nos régions...

En partant de l'extrême ouest et en se dirigeant vers l'Est et le Nord-Est, le bassin franco-belge s'étend depuis Auchel (département du Pas-de-Calais, France) jusque Blegny (Province de Liège, Belgique) en passant par Marles, Bruay, Béthune, Labuissière, Noeud-les-Mines, Lens, Loos-en-Gohelle, Liévin, Oignies, Douai, Lewarde, Denain, Wallers-Arenberg, Valenciennes, Saint-Ghislain, Hornu, Mons, La Louvière, Charleroi, Auvelais,Tamines, Jemeppes-sur-Sambre, Namur, Huy, Seraing, Liège, Blegny.

Le gisement houiller belge se répartit en 5 bassins principaux :

  • Le Bassin du Borinage
  • 14% de la production belge.
  • S'étendant à l'Ouest de Mons jusqu'à la frontière française et se développant notamment sous les localités de Blaton, Quiévrain, Quaregnon, Jemappes, Hensies, Saint Ghislain, Hornu, Frameries, Pâturages, Flénu, Nimy, ...
  • Le bassin du Centre
  • 12% de la production belge
  • A l'Est de Mons, avec Havré, Maurage, Obourg, Strépy, Houdeng, La Louvière, Haine Saint Paul, Haine Saint Pierre, Manage, Morlanwez, Trazegnies, Binche...
  • Le Bassin de Charleroi-Namur
  • 24% de la production belge
  • A l'Ouest et à l'Est de Charleroi avec Anderlues, Thuin, Lobbes, Monceau sur Sambre, Fontaine l'Evêque, Marchienne au Pont, Montignies, Gosselies, Jumet, Ransart, Couillet, Marcinelle, Gilly, Châtelineau, Tamines, Aiseau, Auvelais, Andenne...
  • Le Bassin de Liège
  • 15% de la production belge
  • Depuis Wanze jusqu'à la frontière Est avec Jehay-Bodegnée, Loncin, Horion-Hozémont, Velroux d'une part, tout le bassin industriel de Liège depuis Chockier jusque Herstal, Jupille, Wandre et Milmort et la plus grande partie du plateau de Herve avec Micheroux, Blegny, Romsée, Battice...
  • Le Bassin de la Campine
  • 35 % de la production belge
  • S'étendant dans les environs de Beringen, Helchteren-Zolder, Houthaelen, Genk, Eisden...

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7.2.  Description des veines de houilles et des terrains encaissants.

Nous avons vu comment s'est formé le charbon.  Cependant la réalité de terrain est tout autre.  Le charbon se présente en couches qui varient considérablement en épaisseur, en régularité et en inclinaison.

Au cours des épreuves formidables auxquelles elles furent soumises pendant des temps très longs, certaines couches, ou parties de couches ont pu rester horizontales, d'autres se sont inclinées plus ou moins fort, jusqu'à devenir absolument verticales.

De même, si les couches originelles de végétaux avaient, sur toute leur étendue, une épaisseur sensiblement constante, les phénomènes successifs auxquels elles ont été soumises ont singulièrement modifié cette régularité.  L'épaisseur d'une couche de charbon peut ainsi varier dans son étendue au point que, parfaitement exploitable en un endroit, elle se transforme plus loin en une mince veinette ou disparaît complètement, laminée entre les couches qui l'entourent pour revenir l'endroit suivant sous une belle puissance.

L'épaisseur des couches qui sont exploitables varie normalement entre 0,35 m et 2,00 m en moyenne.  L'épaisseur moyenne des couches exploitées en Belgique est de 0,60 à 0,65 m.  Il est rare, par contre, que toute la couche soit, sur toute son épaisseur et sur toute son étendue, du charbon utilisable.  Le charbon de la couche est souvent séparé en lits par des intercalations de pierres plus ou moins minces.

Tous les mouvements subis dans les entrailles de la terre, toutes les modifications supportées, toutes les tortures endurées par les couches de charbon donnent au gisement belge une allure tourmentée qui met, à tous les instants, les exploitants devant des situations difficiles qu'il faut cependant bien surmonter

Une couche de houille, malgré ses variations d'épaisseur, d'inclinaison, de régularité, n'en est pas moins une unité continue et il est des couches que l'on suit depuis l'extrémité Ouest du département au Pas-de-Calais jusque dans la Ruhr en passant par le Nord de la France et la Belgique.  Elle ne font que changer de nom car dans chaque charbonnage, toutes les couches ont un nom de baptême ou un numéro minéralogique, donné en fonction de circonstances locales et dépendant notamment de leur aspect (Diamant, Beaujardin...) de leur dureté (Dure Veine...) de leur épaisseur (Quatre Paumes...) ou d'autres circonstances (Désirée, Bonne Espérance, Lurtay, Au Midi, Flairante...)

De part et d'autre des veines de charbon se trouvent ce que les mineurs appellent des "morts terrains", des roches dépourvues de charbon, des roches stériles n'ayant aucun intérêt économique.  Elles sont soit mises de côté soit remontées et stockées sur les terrils.  On peut ainsi trouver :

  • Le grès

Le grès est une roche très dure (la plus dure rencontrée dans les travaux du fond) formée de petits grains de sable agglomérés et collés par un ciment siliceux.  Le grès ne réagit pas à l'acide chlorhydrique mais raie le verre et ne se laisse pas entamer par l'ongle du mineur.  Sous un choc violent avec un pic, il donne une étincelle rouge claire.  Il se présente en bancs moins épais que les schistes et les psammites.

Différents types de grès houillers.

  • Le psammite

Le psammite est un grès micacé et schisteux, dont le ciment est argileux et auquel la disposition des paillettes de mica permet au mineur de le débiter en feuillets.  La cassure du psammite montre des paillettes de mica à l'éclat métallique.  Le psammite ne réagit pas à l'acide chlorhydrique, raie légèrement le verre et se laisse rayer par l'ongle du mineur.  Sous un choc violent avec un pic, il donne une étincelle rouge sale.  Les bancs de psammite sont parfois fissurés et laissent infiltrer l'eau.

Grès micacé = psammite

  • le schiste

Le schiste est une roche argileuse, feuilletée qui se divise aisément en lames.  Il se laisse abattre avec facilité.  Le schiste ne réagit pas à l'acide chlorhydrique, ne raie pas le verre et se laisse rayer par l'ongle du mineur.  Sous un choc violent avec un pic, il ne donne aucune étincelle  Le schiste se présente parfois en formation très compacte. Dans ce cas, il est dur et le boisage de soutènement est facile à exécuter.  Quelquefois il existe en formation très friable.  Dans ce cas, il demande un boisage très soigné et beaucoup de prudence pendant son exécution.

  • la sidérose

La sidérose est un carbonate de fer. Elle se rencontre sous forme de boules ou rognons, disséminés dans certains bancs de schistes ou dans le charbon lui même. Les rognons contiennent +- 15% de fer.  Ils sont très durs et de ce fait, contrarient souvent l'abatage et le forage.  Ils forment parfois des cloches dans le toit de la couche.  En se détachant, elles peuvent provoquer des accidents graves.  L'attention de l'ouvrier doit alors être plus soutenue et l'auscultation du toit plus répétée.

  • la pyrite

La pyrite est un minerais de fer (FeS2).  Les cristaux de pyrite jaune ont un très vif éclat métallique et un poli très brillant.  Elle produit une étincelle sous le choc d'un outil.  A l'air humide et en présence de certaines bactéries elle se décompose, produisant de l'acide sulfurique et de l'oxyde de fer.  Cette réaction est très exothermique au point que cela peut causer des incendies de terrils.

  • la calcite

La calcite est un carbonate de calcium (CaCO3).  La calcite réagit à l'acide chlorhydrique en provoquant une belle effervescence, ne raie pas le verre.  Sous un choc violent avec un pic, elle ne donne aucune étincelle mais s'effondre en petits fragments rhomboédriques.  La calcite remplit les fissures situées entre les différents bancs de roches principales et peut même parfois se présenter en formation très compacte.

  • la pholérite = kaolinite

La pholérite est un silicate hydraté d'alumine.  C'est une substance blanche, très douce au toucher, qui sillonne les terrains houillers dans les dérangements, étreintes, rejets.  Lorsqu'on rencontre de la pholérite, les terrains sont souvent très friables, ce qui demande des précautions lors du boisage et des tirs de mines.

Septaria de sidérose avec quartz (blanc) et pholérite (jaune-orangé)

Une couche de charbon, si mince et si puissante soit-elle, est toujours :

  • déposée sur un banc de schiste qui a reçu le nom de "mur"
  • recouverte de bancs de schistes, dont celui qui touche immédiatement la couche de charbon a reçu le nom de "toit"

Chaque couche de charbon a donc son "mur" et son "toit".  le mur et le toit d'une couche déterminée possèdent des caractères spéciaux et notamment les fossiles caractéristiques propre à cette couche.

Pour faire court, nous diront que le "mur" est antérieur à la couche de charbon.  C'est dans cette couche argileuse (aujourd'hui transformée en schiste), riche en humus, que s'étaient installées les racines des plantes.

Puis vient la couche de charbon composée de troncs, de branches et de feuilles fossilisées.

Au dessus de la couche de charbon vient le "toit".  Cette couche argileuse mêlée à du sable est postérieure à la couche de charbon et dans celle-ci, ce sont plutôt des branches et des feuilles que nous y retrouvons fossilisées.

Ces caractères spéciaux varient d'une couche à l'autre.  Quand dans son langage du terroir, un mineur veut taxer quelqu'un d'incompétence il dit que ce dernier ne pourrait pas reconnaître le toit du mur.

Savoir reconnaître le toit du mur a une grande importance surtout dans les ouvrages dérangés : queuvées, étreintes... En règle générale, les terrains gras et déliteux, qui paraissent se confondre avec la couche même, ne donnent aucun indice sérieux.

Un exemple typique est la couche dite "Beaujardin" connue aussi sous les noms de "Veine de Herve", "Fraxhisse", "Bouxharmont", "Désirée", "Diamant", "Lurtay", ...  Cette couche est déjà observée dans le Pas de Calais, le Borinage, la région de Charleroi, Namur, Liège... mais aussi en Hollande, en Allemagne et en Angleterre.

On la reconnaît facilement, car elle porte avec elle sa carte d'identité.  Cette carte d'identité c'est son toit qui contient en grande abondance un mollusque de l'ordre des Ammonoïdes, ancêtre des célèbres ammonites.  Ce mollusque n'a vécu que peu de temps sur notre terre.  Il s'agit du Gastrioceras subscrenatum.  On le retrouve, aplati, dans les schistes du toit ou parfaitement conservé dans les nodules ou boules de sidérose qui se sont formées et durcies peu de temps après la formation du toit

Gastrioceras subscrenatum

Gastrioceras listeri

Gastrioceras carbonarius

Voici quelques exemples de ces changements d'épaisseur,  de régularité et d'inclinaison tirés d'un des manuels de formation de mon grand père.  Ce fascicule était destiné aux futurs Ingénieurs des Mines.  Il a été réalisé et édité en 1927 par l'Ingénieur Divisionnaire Eugène Robadzinski et servait de "Cours de Géologie Appliquée aux Mines de Charbon de Belgique et du Nord de la France".

Selon ce dessin, la puissance d'une couche est l'épaisseur de charbon développée par la couche.

Les faux murs et faux toit sont des terres stériles riches en fossiles qui seront abattues en même temps que le charbon, triées en surface et conduites en terril.

On donne le nom de "selle" à un raccord entre deux  plis en forme de voûte (anticlinal en géologie générale)  Les selles sont toujours dues à des soulèvements de terrains provoqués par des pressions intérieures, se manifestant de bas en haut.

On donne le nom de "Fond de Bassin" à un raccord de deux plis en forme de voûte renversée (synclinal en géologie générale).  Les fonds de bassin sont toujours la conséquence d'affaissements de terrains, de poussées de haut en bas.

Les "selles" et les "fonds de bassin" sont rarement de niveau (horizontaux comme le montre le dessin).  C'est pourquoi dans le langage courant on dit que "la selle monte", que "la selle descend", que "le fond de bassin monte" ou que "le fond de bassin descend".

On donne le nom de "queuvée" à des brins de couches de charbon situées entre deux parois de mêmes terrains.  On distingue ainsi des "queuvées de toit" et des queuvées de mur".

Une couche est en "étreinte totale" quand le charbon a complètement disparu du fait que le toit et le mur se sont rapprochés au point de se toucher.

Sous l'action de deux poussées simultanées, l'une venant du haut et l'autre venant du bas.

Sous l'action d'une poussée venant du bas seulement (renflement de mur).

Sous l'action d'une poussée venant du haut seulement (renflement de toit).

Une couche a une allure dite "en chapelet" quand elle présente une succession d'étreintes et de renflements.

On donne le nom de rejet à un simple étirement de la couche.

Crans, failles et rejets sont en fait des figures différentes de ce qu'on appelle en Géologie Générale une faille avec déplacement.

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7.3.  Les installations minières.

7.3.1.  En surface.

Plan d'un concession minière avec installations de surface

Ce que le commun des mortels voit des installations... mais ce n'est que la partie visible de la termitière.

Les gens qui passent près d'un charbonnage voient différents éléments marquants :

7.3.1.1.  Les chevalements ou châssis à molettes.

Les chevalements, véritables tour Eifel des pays miniers, situés près des puits font le lien entre la surface et le fond.  Les câbles enroulés autour du volant de la machine d'extraction permettent, en passant par les molettes,  à la cage de monter et de descendre, apportant hommes et matériel au fond et remontant les minerais extraits.

Voici le chevalement du n°8 d'Evin Malmaison en cours de montage en mars 1968.  Ce chevalement provenait du démantèlement de l'ancien puits n°3 de Marles à Auchel.
Le puits profond de 704 m a été remblayé en mai 1991. De nos jours, le carreau minier a disparu, mais le chevalement désormais peint en rouge, est toujours visible. La mise en sécurité récente de ce géant métallique a été financée dans le cadre du contrat plan Etat Région Nord - Pas de Calais avec l'aide de l'Union Européenne.

7.3.1.2.  Les terrils.

Les terrils, montagnes noires des pays miniers, sont des crassiers où s'entassent les roches et terres stériles remontées du fond ou issues des triages et lavoirs.

7.3.1.3.  Un bâtiment avec une grande cheminée.

7.3.1.3.1.  La machine à vapeur.

Ce bâtiment abrite la machine à vapeur de plusieurs centaines de chevaux qui fournit l'énergie nécessaire au fonctionnement de la mine.

7.3.1.3.2.  La machine d'extraction.

Machine d'extraction à vapeur de la fosse n°1 de la Compagnie des mines de Bruay photographiée en 1900.  Le mécanicien affecté aux commandes de la montée et la descente des cages et le personnage situé au dessus de la plateforme.  On distingue à gauche, les leviers de commandes de la machine ainsi que le l'amplificateur de sons, tromblon métallique, qui permettait la coordination des ordres entre le machiniste et les moulineurs.  Le poste de travail est rudimentaire, deux chaises de bois à coté même des cylindres à vapeur assourdissants.  J'ai des difficultés à imaginer comment les ordres pouvaient être perçus par le machiniste dans de telles conditions.  Le câble d'extraction est en fibre végétale d’aloès.

Machine d'extraction de la mine de l'Escarpelle datant de 1919.

La construction du siège n°2 d'Oignies marque une transition entre deux époques.
Décidés en 1934 pour permettre la concentration de plusieurs fosses de la Compagnie des Mines d'Ostricourt sur un gros siège d'exploitation, les travaux commencés en 1938, ne furent achevés qu'après la guerre.
La fosse n°2 était alors le siège le plus moderne du Bassin.
Aussi le choix d'une machine d'extraction à vapeur a pu étonner lorsque la modernisation du siège fut achevée.
Ce choix s'explique pourtant fort bien quand on sait que la commande avait été passée en 1938 : l'adaptation d'un équipement électrique aurait exigé à l'époque un remaniement trop onéreux des lignes et des postes de transformation.

Différents types de câbles d'extraction métalliques d'une résistance à la traction de 105 à 200 tonnes, utilisés dans les mines de notre région. Tableau présenté au Centre Historique Minier de Lewarde.

Les câbles étaient fabriqués, au début de l'exploitation minière, avec des matériaux végétaux comme le chanvre, l'aloes ou le chanvre de Manille (fibre très résistante produite à partir des feuilles de l’abaca, sorte de bananier poussant aux Philippines, en Indonésie et à Bornéo). Les câbles végétaux étaient plats, formés par l'assemblage côte à côte d'une série de câbles élémentaires ronds ou aussières. Ils étaient constitués par un certain nombre d'aussières juxtaposées et cousues au moyen d'une machine spéciale. Le chanvre est meilleur marché, mais s'altère rapidement à l'air vicié des mines et à l'humidité. L'aloès et le chanvre de Manille résistent beaucoup mieux à celle ci, et de plus il ont une résistance à la traction plus grande de 10 % au moins. On protégeait le chanvre contre l'humidité en le trempant dans du suif bouillant. On pouvait augmenter la durée de vie des câbles végétaux en les imbibant de goudron (le chanvre en absorbe 17 %, l'aloès 15 % et le chanvre de Manille 20%).  Il fallait avoir soin de laisser reposer les câbles six mois après cette opération avant de les mettre en service. Dans les puits secs et chauds, il convenait d'arroser de temps en temps les câbles d'aloès. Malheureusement, la faible résistance du chanvre l'a fait abandonner dans les puits importants. L'aloès et le chanvre de Manille l'ont complètement remplacé.
Au fil du temps, il devint de plus en plus difficile de se procurer les matières végétales pour confectionner les câbles et leur prix a fortement augmenté, si bien que les câbles végétaux eurent tendance à disparaitre au profit des câbles métalliques.
Les câbles métalliques plats ou ronds, autrefois en fils de fer, (d'une résistance de 60 à 75kg / mm2) furent remplacés par des fils d'acier. La nature de celui-ci a une grande importance, car les fils doivent présenter à la fois une grande résistance et une flexibilité suffisante. L'acier trop dur est cassant à la flexion. On employait surtout des aciers ayant une résistance de 150kg / mm2 environ, mais les aciers au creuset ont permis d'atteindre 180 à 200kg / mm2. Dans les puits humides on employait parfois des fils galvanisés. Les câbles métalliques peuvent être plats ou ronds. Pour qu'un câble ne s'use pas trop rapidement, il faut que les molettes et les bobines, ou les tambours, soient installés de façon à éviter les frottements inutiles, que la machine d'extraction soit loin du puits, que les diamètres d'enroulement ne descendent pas au dessous de certaines limites, que le câble ne frotte pas dans le puits. Il faut de plus éviter les pliages et les secousses pendant les manœuvres de la cage aux recettes, soumettre le câble à une surveillance constante et l'entretenir avec soin. C'est une des tâches essentielles des ouvriers d'abouts.
Il existe des types de câbles particuliers à section décroissante d'une extrémité à l'autre, utilisés dans les puits à grande profondeur, où la partie supérieure du câble a besoin d'être beaucoup plus résistante que la partie inférieure, qui ne supporte que la cage.

7.3.1.4.  Tout un tas d'autres bâtiments.

7.3.1.4.1.  La lampisterie.

Nous allons évoquer ici une profession et un service de la fosse sans lesquels aucune exploitation en profondeur n'aurait été possible, en l'occurrence les lampistes, ces femmes et ces hommes qui œuvrèrent jadis dans un atelier spécifique nommé lampisterie.
La conservation, le nettoyage, le remplissage et l'allumage quotidiens de plusieurs centaines de lampes de sureté, qui devaient toujours être entretenues en parfait état exigeait, sur le carreau de la mine, une lampisterie largement installée et munie de tout l'outillage et le personnel nécessaires.
Les lampes devaient être remontées et nettoyées lorsqu'elles étaient rendues par les ouvriers, remises en état si elles étaient détériorées, remplies d'huile ou de benzine , allumées sauf pour celles qui étaient munies d'un rallumeur, vérifiées soigneusement et enfin accrochées à un râtelier, sous le numéro correspondant à l'ouvrier auquel elle était attribué.
Le service de contrôle  devait être tenu de façon stricte pour qu'on sache toujours si un ouvrier était descendu dans la mine ou non et s'il était en possession de sa lampe habituelle ou d'une autre.
C'est en ces lieux que les lampes étaient démontées en désactivant les fermetures de sécurité au moyen de puissants aimants permanents ancrés sur les établis ou un peu plus tard avec des machines électromagnétiques, notamment pour les lampes électriques.

La société ARRAS, fabricante de lampes de sécurité pour les exploitations minières propose aussi ses services en réalisant les espaces dédiés aux lampes et à leur entretien au sein des fosses : conception et agencement des lampisteries.

Mais aussi les machines de nettoyage des tamis

Diverses brosses commercialisées par la firme ARRAS, destinées aux lampisteries pour l'entretien des lampes de sécurité à flamme.

Le nettoyage portait sur toutes les parties de la lampe, qui remontait souvent boueuse ou chargée de poussières.  Mais ce nettoyage était surtout important en ce qui concernait le manchon de verre et les tamis.
Pour le manchon, ce nettoyage avait surtout pour but de rendre à la lampe son pouvoir éclairant, diminué par la poussière ou la graisse qui salissaient le verre.
Pour les tamis, l'enlèvement des parcelles de toutes sortes qui adhéraient sur la toile métallique, en bouchaient les pores et risquaient d'en oxyder les fils était encore indispensable au point de vue de la sécurité.
Les matières grasses qui restaient sur les tamis étaient susceptibles de s'échauffer et de transmettre la flamme au dehors.
On opérait le nettoyage des tamis à l'aide de brosses mécaniques agissant à l'intérieur et à l'extérieur, ainsi que sur le chapeau.

Des appareils spéciaux, mus au moyen d'une pédale ou mieux d'un petit moteur, permettaient de nettoyer parfaitement un grand nombre de tamis en peu de temps.
Certains d'entre eux utilisaient l'air comprimé pour compléter l'action des brosses, voire même pour la remplacer.
Les tamis, une fois nettoyés, devaient être examinés avec soin, pour s'assurer qu'aucune maille n'était déformée ou rompue.
Une seule maille défectueuse entraînait le remplacement du tamis.
Lorsque tous les organes de la lampe avaient été nettoyés ou remplacés, on procédait au remplissage, à l'allumage, le plus tard possible pour éviter un gaspillage du combustible, et à la fermeture.
Si la fermeture comportait un rivet de plomb on changeait tous les jours la lettre de contrôle, en évitant tout naturellement de suivre un ordre régulier.
Avant d'être mises en place, les lampes étaient vérifiées.
Le défaut le plus fréquent était l'oubli d'une rondelle d'étanchéité ou un serrage insuffisant.
En dirigeant sur la lampe, privée de sa cuirasse, un fort courant d'air comprimé, la flamme vacillait si les joints n'étaient pas étanches.
Il était recommandé aux ouvriers de vérifier la lampe au moment où elle leur était remise, s'ils ne faisaient aucune observation, ils étaient dés lors responsables.

D'autre part, au moment de la réception des lampes rendues, les lampistes avaient le devoir absolu de signaler toute détérioration constatée, en particulier toute trace d'ouverture ou même de tentative d'ouverture. L'accès de la lampisterie était interdit aux ouvriers : leur lampe leur était remise à travers un guichet.
Chaque lampe portait un numéro, reproduit sur les pièces démontables, la cuirasse et le réservoir par exemple, et inscrit au-dessus du crochet du râtelier de la salle de dépôt des lampes.

Le mineur auquel la lampe était attribuée recevait un jeton métallique bien souvent en laiton ou en aluminium portant ce même numéro, ce qu'on appelait  plus communément dans notre région une taillette.

Il la remettait en échange de sa lampe et l'agent chargé de la distribution l'accrochait au râtelier à la place la lampe.
Un registre spécial, tenu constamment à jour, contenait  les noms des ouvriers et le numéro de leur lampe.
Ce registre mentionnait également les échanges de lampes effectués au fond en cas d'extinction de celle-ci en coordination avec les préposés affectés à cette tâche.
Grâce à ce système de contrôle, il était possible de savoir à tout moment, le nombre et les noms des ouvriers descendus.
Cette mesure était des plus utiles en cas de catastrophe.

Différents accessoires et machines commercialisées par la firme arrageoise, destinés aux lampisteries, dont les aimants permanents et les machines électromagnétiques de déverrouillage des lampes, les appareils de remplissage et les râteliers.

Les lampisteries à essence étaient plus dangereuses que les lampisteries ordinaires et des mesures particulières devaient être prises pour éviter les risques d'explosion.
L'approvisionnement d'essence était conservé en fûts, à l'extérieur du bâtiment principal.
Seul un seul réservoir de remplissage dont la capacité ne dépassait pas celle qui suffisait pour la journée  se trouvait  dans la salle de remplissage; le plancher était en pente pour rassembler l'essence qui venait à s'échapper et en cet endroit se trouvait un réservoir contenant quelque centaine de kilos de sable  dont on se servait en cas d'incendie pour étouffer le feu.
Le réservoir d'essence de la lampisterie était équipé de plusieurs vases de remplissage en verre dotés de soupapes à ressort, ce qui permettait le remplissage d'autant de pots de lampes en une seule opération.
Lorsque les lampes étaient remplies, il fallait les retourner pour rejeter l'essence en excès, il ne devait pas y avoir dans la lampe plus d'essence que n'en pouvait absorber la ouate.

La toiture des lampisteries à essence était très légère pour ne pas offrir de résistance en cas d'explosion.
Les lampisteries étaient d'ailleurs généralement séparées des autres bâtiments de la fosse.
Les lampisteries électriques étaient plus simples et ne présentaient pas les autant de danger d'explosion.
Il fallait cependant une bonne ventilation de l'atelier pour évacuer les gaz provenant de l'électrolyse pendant le chargement.
Le nettoyage était moins compliqué, ce dernier se limitait à l'essuyage des verres.
La partie caractéristique et essentielle de ce type de bâtiment était la salle contenant le banc de charge des accumulateurs.
Les lampistes étaient bien souvent des femmes dans les travaux de récupération, de distribution, de démontage et de nettoyage des lampes.
Les travaux de réparation ou de remplacement des pièces défectueuses étaient confiés à des agents spécialisés, bien souvent issus des ateliers d'entretien mécanique, qui suivaient régulièrement des formations spécifiques auprès des constructeurs qui vendaient les lampes aux Compagnies minières.
Tous ces employés travaillaient sous les directives d'un porion lampiste qui gérait ce service de la fosse.

Lampisterie de la fosse n°10 de Sains en Gohelle (Compagnie des mines de Béthune) vers 1920.  Toutes les lampes y figurant sont de type Wolf (lampes à essence).  Ce type de lampe fut introduit dans les mines de Lens pour la première fois en 1895.  L'essence de pétrole, plus communément appelée benzine fournissait une lumière blanche plus intense que les lampes Marsaut qui fonctionnaient à l'huile végétale.  De plus, l'essence faisait davantage filer la flamme en présence de grisou. 
Le gamin en culottes courtes et portant un drapeau français nous indique sans doute qu'on est un 14 juillet ou un 11 novembre...

Scène à la lampisterie avant la descente, les lampes électriques sont connectées, des lampes de sureté à flamme de type Wolf sont également préparées.
Les premières sont destinées aux ouvriers mineurs, les secondes qui ne servaient quasiment plus qu'à la détection des gaz sont elles destinées, à la maîtrise, aux gaziers et boutefeux; autant de métiers liés à la mesure de la teneur en méthane (grisou).

Lampisterie de la mine de la Grillatié en 1925 de la Compagnie de Carmaux. On assiste ici à l'entretien et à la préparation des lampes à acétylène. On distingue nettement sur ce cliché que toutes les lampes visibles en cours d'entretien, sont dépourvues des allonges métalliques en forme de pic. Sur le second cliché ce sont toutes des lampes électriques qui sont démontées et en voie d'entretien.

Employés de la lampisterie aux environs de 1900.

7.3.1.4.2.  Le magasin.

Cette photo très ancienne, que je situe au tout début du XXème siècle, nous montre partiellement le magasin d'une des mines de Lens.
Les deux employées, visibles sur ce cliché, portent une coiffe typique à celle que portaient également à l'époque, les cafuts ( trieuses ) et les lampistes.
Au centre, on distingue le bureau du porion de ce service ainsi que ce dernier.
Divers outils et pièces de rechanges jonchent sur le sol et les étagères, des batrouilles (fleurets pour la foration des galeries) et leurs crémaillères de soutien, des tendeurs de câbles, des vannes...
Des casiers de rangement avec étiquettes sont visibles sur le mur du fond.
Un voie centrale avec rails dessert cet atelier sur toute sa longueur de manière à ce que les objets les plus lourds y soient vraisemblablement manutentionnés au moyen d'une berline.

Mines de Noeux, intérieur d'un magasin de fosse.

7.3.1.4.3.  Le triage.

Deux photos datant des années 1920 à 1930 montrant le "triage".  Les berlines chargées de charbon remontant du fond sont vidées et leur contenu sur un tapis roulant.  De part et d'autre de celui-ci sont disposées les trieuses.  Ce sont des femmes (et parfois des enfants) qui récupèrent les cailloux et stériles malencontreusement mélangés au charbon.  Celui-ci continue son chemin sur le tapis roulant vers la trémie et la mise en tas pour l'expédition.  les déchets sont dirigés vers le terril.

7.3.1.4.4.  Les ateliers.

Entrée des anciens ateliers centraux d'Anzin.

Vue récente des ateliers centraux d'Anzin.

Ces bâtiments, dont l'architecture est remarquable, ont été construits en 1846.

C'est là que tous le matériel des installations du fond et de surface étaient entretenus et réparés. On y retrouvait tous les corps de métiers réunis : Mécanique générale, chaudronnerie, forge, électricité, menuiserie, maçonnerie, entretien des voies ferrées, atelier de ferblantiers, ateliers de vitriers, atelier de bobinage des moteurs électriques, plomberie, tuyauterie, ateliers de réparation des wagonnages, atelier de modelage et de fonderie... et même un atelier de fabrication de lampes de mine.

Ancienne carte postale nous montrant, l'entrée des ateliers Centraux de la Compagnie des Mines de Bruay au début du XXème siècle.

Construit a la fin du XIXème siècle, il possédait une architecture typique avec ses toitures en dents de scie formée d'une succession de toits à deux versants de pente différente, le plus court étant généralement vitré, couvrant en général un atelier industriel appelées toitures en Shed.
La brique rouge, matériau prédominant sur le site, tranchait avec l'environnement tantôt sombre tantôt verdoyant des alentours.

Ces ateliers contenaient :

7.3.1.4.4.1.  Un atelier de mécanique générale.

Un atelier de mécanique adaptée au matériel roulant.

Les ouvriers affectés à l'atelier de réparation des berlines.

Vue intérieure de l'atelier de réparation des wagonnages des Ateliers Centraux de la Compagnie des Mines de Bruay.

Atelier de réparation des locomotives de surface et des convoyeurs blindés de fond

7.3.1.4.4.2.  Une forge.

... et les forgerons... photographiés aux environs de 1900.

7.3.1.4.4.3.  Un atelier menuiserie.

Les ateliers menuiserie vers 1900.

Les ateliers menuiserie-charpenterie avec les énormes scies-rubans vers 1900.

Les menuisiers des ateliers centraux vers 1900.

7.3.1.4.5.  Un lavoir.

Le lavoir va, au fil du temps, remplacer le triage. Le contenu des berlines remontant du fond arrvive par un tapis roulant dans un bassin contenant une eau empesée d'un liquide spécial, le charbon flottant est récupéré en surface, les stériles plus lourds coulant sur le fond sont extraits des bassins par des convoyeurs racleurs et évacués sur un terril aux moyens de bandes transporteuses et de téléphériques d'ascension qui acheminent les berlines qui viennent se déverser au sommet du terril.
Le charbon nettoyé de ses impuretés est chargé dans des wagons depuis les bâtiments des lavoirs situés au dessus du faisceau des voies ferrées intégré au carreau minier.

7.3.1.4.6.  Un laboratoire.

Le laboratoire est un endroit névralgique où vont se dérouler les analyses qualitatives des produits remontés du fond. La qualité du charbon dépend essentiellement de 3 facteurs : la quantité de cendres résiduelles après combustion, la quantité de gaz dégagés pendant le combustion et le pouvoir calorifique du charbon. Un charbon de qualité supérieure a un pouvoir calorifique élevé tout en dégageant peu de gaz et de parties fines (fumées) et laissant peu de cendres résiduelles en fin de processus.

7.3.1.4.7.  Les douches.

Chaque jour, un millier d'hommes se lavaient après leur poste dans cette salle de bain douche commune.
Les enfants avaient une salle spécifique qui leur était réservée pour ne pas être mêlés aux adultes durant leur toilette..
L'ingénieur avait une salle de bain particulière avec une baignoire !

Les compagnies minières lésinaient sur la moindre économie :
Les eaux souillées, imprégnées de poussières de charbon, étaient récupérées et filtrées afin de récupérer ces précieuses particules qui étaient reconverties partiellement, dans la fabrication des boulets.

Les douches : salle d'eau commune, carrelée et comportant de nombreux cols de cygnes où les mineurs peuvent se décrasser avant de rentrer chez eux.

7.3.1.4.8.  Les équipes d'entretien.

Les ouvriers de l'entretien du jour

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7.3.2.  En dehors du carreau de la mine.

7.3.2.1.  Les bureaux administratifs et d'études.

Grands Bureaux de l'administration des mines de Liévin.

Grands Bureaux de l'administration des mines de Bruay, jouxtant le Château Jules Elby, directeur des mines de cette Compagnie. Ce bâtiment est malheureusement aujourd'hui disparu du paysage bruaysien.

Grands Bureaux de l'administration des mines de Lens. Photo datant de 1914.

Grands Bureaux de l'administration des mines de Marles-les-Mines. Ces bâtiments existent toujours. Ils sont situés à proximité de la fosse dite "Le Vieux 2" de Marles. Ils étaient le quartier général de l'administration des Houillères de la Compagnie Marlésienne.
En 1911, ils abritaient la première poste desservant les villes de Marles et de Lozinghem.
Quelques années plus tard, ces bâtiments furent cédés au corps médical de la compagnie et étaient destinés aux soins des nourrissons sous l'appellation "La goutte de lait".

Dans ces grands bâtiments se situent les bureaux des cadres qui dirigent la mine. Bureau du Directeur, administration et comptabilité, recettes et dépenses, commandes et expéditions.
Ici le bureau des Géomètres.

Et voici le bureau de l'Ingénieur.

7.3.2.2.  Une église.

Dans les années 1920, la Compagnie des Mines d'Aniche a recruté une main d'œuvre importante et fait appel à des polonais. Pour loger son personnel, elle a construit des cités, mais aussi toutes les infrastructures indispensables à la vie quotidienne : églises, écoles, dispensaires, terrains de sport et loisirs. (cf. Le peuple de la mine -1)

Entre 1925 et 1927, l'architecte Louis Cordonnier bâtit l'église Notre-Dame-des Mineurs au cœur de la cité.

Église Notre-Dame-des-mineurs

Elle est aujourd'hui classée Monument historique et fait partie des sites du bassin minier inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. L'association pour la Sauvegarde de l'Église Notre-Dame-des-mineurs a été créée en 2001 pour la sauvegarde et la restauration de l'édifice religieux.

7.3.2.3.  Un hôpital.

Implanté en 1934 à l'initiative de la Compagnie des mines de Bruay et situé à proximité de l'ancienne fosse n°1 de cette même ville, l'hôpital Sainte Barbe était spécialisé dans le traitement des maladies respiratoires mais accueillait également les mineurs blessés au fond qui nécessitaient des soins urgents voire même une intervention chirurgicale..
Plusieurs générations de mineurs, atteints de silicose ont reçu des soins dans cet hôpital.
L'hôpital Sainte Barbe à fermé ses portes en 2007 et l'ensemble des services médicaux, les praticiens et le personnel ont été transférés dans la toute récente polyclinique de l'Artois à Divion.  C'est là que les ainés de la région, chez qui ce fléau continue à sévir de nos jours,  peuvent se faire soigner.
 

Une ancienne carte postale montrant cet hôpital au début des années 40. En arrière plan, on distingue la chapelle attenante du même nom et le presbytère toujours présents de nos jours.

Une salle de soins.

Une des deux salles d'opération de l'hôpital Sainte Barbe de la Compagnie des Mines Bruay en Artois, photographiée ici en 1965.  Pendant de nombreuses décennies, les sœurs du couvent situé juste à proximité de l'hôpital ont joué le rôle d'infirmières.

7.3.2.4.  Des écoles primaires et professionnelles.

En vue de respecter la loi qui impose désormais aux enfants de fréquenter l'école au moins jusqu'au certificat d'études, les compagnies minières vont bâtir au sein même des cités minières des écoles primaires "réservées" aux enfants de mineurs.  On y dispensera souvent un enseignement confessionnel car les mineurs doivent être de "bons chrétiens", mais s'attachera aussi et surtout à la lecture, l'écriture, les mathématiques et les sciences.

Ecole primaire Gambetta de Marles, 1919. Cette école ayant été rénovée à plusieurs reprises au cours des dernières décennies, existe toujours et est encore en service de nos jours....

La formation professionnelle assure la transition entre l'école et la mine, en poursuivant l'oeuvre de l'école primaire et en préparant une main d'oeuvre qualifiée pour les exploitations minières.

La formation technique consiste à faire réaliser progressivement par les apprentis tous les travaux des adultes : dans une mine en reproduction (mine image), les apprentis apprennent à évoluer comme dans un véritable chantier de travail au fond.
En plus des bâtiments neufs créés pour cet enseignement, et afin de former les 12 000 apprentis que comptait le Nord - Pas-de-Calais dans les années 50, on a utilisé les locaux des fosses désaffectés, aménagé des baraquements, transformé des fermes,...
Tout en perfectionnant son apprentissage technique, la formation au centre a pour but d'amener l'apprenti "de l'acte à la pensée" et de réaliser ainsi la culture ouvrière authentique : celle qui permet à l'homme de dépasser la routine quotidienne pour l'élever à l'habitude de l'effort physique, à la joie de la découverte intellectuelle, à la conscience de la dignité de son travail et de son rôle social...

Afin de s'assurer une continuité dans le personnel, les compagnies minières mirent en place des Centre de Formation Professionnelle car il est entendu que les fils de mineurs deviendront mineurs à leur tour. A coté des mines images et des cours théoriques, les maquettes sont un moyen d'enseignement très apprécié aussi bien par les formateurs que par les élèves puisqu'elles permettent de reconstituer d'une façon très suggestive la réalité des terrains, les particularités d'exploitation et ce avant même que les élèves n'aient des cours pratiques.

Elèves futurs mineurs étudiant le boisage d'une galerie de mine.

Etudiant s'essayant au maniement des outils de mesurage des niveaux.

Apprentissage de l'installation d'un boisage.

Travail au marteau piqueur dans une mine image.

Etude d'un grisoumètre Léon monté sur une lampe Musy n°3 des mines d'Anzin, par un groupe de l'Ecole des Maîtres Mineurs qui deviendra plus tard l'École des Mines.

Quant aux jeunes filles, puisqu'elles ne peuvent plus travailler au fond, on ne leur demande rien d'autre que d'être de bonnes ménagères pour s'occuper de leurs enfants et de leur mari mineur...  A cet effet, des écoles ménagères furent instaurées. 
Toutes les jeunes filles dont l'un des parents est membre du personnel des Houillères peuvent, gratuitement, suivre les cours des centres d'enseignement ménager et familial, réservés aux filles de 14 à 18 ans.
Le but de ces centres n'est pas de préparer les élèves à un diplôme, leur objet essentiel est l'entrainement à la vie pratique de tous les jours et, ceci, dans les moindres détails. Elles reçoivent là, une instruction spécialement adaptée aux problèmes de la vie familiale dans le milieu minier; ainsi, sur le plan de l'alimentation, il y a un équilibre à rechercher entre le briquet que le mari emmène au fond et le repas qu'il prendra chez lui. La jeune fille apprend aussi tous les soins qu'elle doit donner à un jeune bébé, elle apprend à connaître les maladies de l'enfant. Elle apprend à couper et à confectionner des vêtements dans le but d'apporter des économies appréciables dans le budget familial tout en ayant des vêtements de bon goût. Elle se verra enseigner les règles de la bonne éducation familiale... des éléments de législation applicables à la vie courante pour que, demain, elle puisse connaître ses droits en matière de crédit à l'équipement ménager, les droits de son mari en matière de salaires, de retraites, les allocations familiales; on la préparera aussi à bien occuper ses loisirs par le sport, des études de milieu, l'audition de disques adaptés, des lectures convenables, l'exercice au dessin et à la prière...
On dit souvent " femme de mineur, femme de seigneur " voulant exprimer par là l'idée que la femme de mineur ne travaille pas mais tient son ménage...
L'enseignement ménager familial, tel qu'il est conçu par les Compagnies Minières prépare les jeunes filles d'aujourd'hui à être les femmes du mineur de demain.

Les élèves d'une école ménagère en compagnie de leur professeur.  L'uniforme porté par les étudiantes et le cadre propret ne cadrent pas avec la vie de tous les jours dans les cités minières... Pour ces jeunes filles, l'entrée dans la vie familiale risque d'être assez brutal... mais elles le voient déjà chez eux avec leur mère s'occupant de leur père et éventuellement de leurs frères.

L'école ménagère au début des années 1960.

7.3.2.5.  Des quais de chargement.

Quais de chargements en 1964.  Le charbon est trié selon sa qualité et sa grosseur et entassé en attendant son expédition vers les industries (sidérurgie, verreries...) les centrales électriques, les grossistes pour la distribution aux particuliers.

Au gré des demandes, pelleteuses et autres chargeurs remplissent des wagons de chemin de fer...

A la gare de triage, des trains de wagons sont formés ...

... et expédiés partout en Europe.

Vue sur une partie des Ateliers Centraux de la Compagnie des Mines de Bruay dont les bâtiments étaient en partie encore visibles il y a quelques années. A l'avant plan, nous pouvons voir la gare de triage et les quais de chargement.

Il est évident que les chemins de fer ne suffisent pas et que les transports fluviaux jouent aussi leur rôle...

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7.3.3.  Sous terre.

7.3.3.1.  Puits, bouveaux et tailles.

Dès l'invention de la machine à vapeur et de l'électricité, l'homme a compris que ces inventions allaient révolutionner la technologie et c'est à ce moment qu'on peut dire que les science du mineur va naître. D'innovation technologique en innovation technologique, les rendements vont augmenter, de même que les profits pour le patron charbonnier qui deviendra plus tard le propriétaire de la mine. 

On va utiliser la poudre à canon, puis la dynamite.  L'explosif changea les conditions de travail et permit notamment le creusement de puits plus profonds et rendit les travaux plus sûrs et plus confortables.

7.3.3.1.1.  Schémas d'une mine de charbon.

Pour atteindre les veines de charbon, on creuse deux ou plusieurs puits verticaux. Ils assurent la descente des mineurs et du matériel et la remontée du charbon. Chaque puits mesure entre 4, 7 voire 10 mètres de diamètre, d'une profondeur dépassant aisément les 1000 mètres et comprenant 3 compartiments :

  • Un pour les échelles, les tuyaux d'exhaure et les câbles

  • Deux pour les cages.

Schéma représentant un puits de mine, son installation et ses équipements.

La tour est un ouvrage en béton armé de dimensions 17 m x 28, 3 m et d'une hauteur de 66 m.
Son poids de béton est de 10 000 tonnes la charge totale en extraction atteignant 13 500 kilos à une vitesse de 18 mètre par seconde et une accélération d'un mètre par seconde au carré.
Elle est construite sur un terrain qui a été compacté par injection de ciment sur une profondeur de 25 m.
L'ouvrage repose sur quatre plots indépendants.
Sur ces plots sont assises des niches à vérins reliées entre elles par des poutres horizontales formant lisses.
La tour proprement dite et posées par ses quatre poteaux d'angles dans les niches, ce qui permettra lecas échéant de déplacer l'ensemble, y compris les machines, dans le dans le sens vertical et dans le sens horizontal.
Au point de vue accès et manutention, l'ensemble dispose:
d'un ascenseur monte charge de 2 tonnes desservant deux planchers.
D'une travée de montage pour le passage des plus grosses pièces avec deux ponts roulants de 45 et 35 Tonnes qui desservent respectivement la salle des machines et les convertisseurs.

Sur ce schéma, on distingue l'organigramme de la tour du Siège 19 de Lens depuis l'accrochage jusqu'aux machines d'extraction en passant par la recette au jour et l'acheminement du minerai.

Sous le plancher des culbuteurs à berlines de la recette, les charbons bruts sont amenés à la granulométrie 0/150 mm pour être dirigés soit vers le lavoir, soit vers le silo de stockage des demi-gras d'où ils seront repris pour être lavés.
Deux files d'appareils comprennent chacune une bande d'extraction sous culbuteurs, un crible 0 /150, une bande d'enlèvement des bois et grosses ferrailles alimentant un trommel concasseur.
Les charbons concassés rejoignent le passant des cribles.
Les terres sont envoyées dans le circuit des terres de fosses vers la mise à terril.
A l'arrivée au lavoir, les charbons passent sur une batterie de cribles à 20 mm.
Le débit d'alimentation est de 1000 tonnes / heure.
Les 0 /20 sont ensilés pour être soit vendus sous forme de bruts et chargés dans ce cas sur place, soit envoyés par convoyeur au point de chargement des rames navettes pour être lavés au lavoir central de Vendin le Vieil.

Etablissement des tailles, boisages et transport du matériel

Avant d'équiper le puits, il faut d'abord le creuser.  C'est ce qu'on appelle "le fonçage" ou "le ravalement". La traversée des morts terrains, avant la rencontre avec les terrains houillers.  Comme on l'a vu plus haut, ces morts terrains sont des bancs de grès, de schistes et de psammites.

Voici un bien curieux objet. C'est une trompette d'about.
Les abouts étaient des mineurs affectés à l'entretien des puits de mine où circulaient les cages, mais aussi les guides de ces dernières et ce de la poulie de renvoi située dans le bougnou jusqu'aux molettes des chevalements.
Ils effectuaient un métier très dangereux depuis le chapeau de la cage où ils travaillaient et parfois dans un tonneau métallique directement suspendu au câble que l'on nommait cuffat.
Pour donner les ordres de commande au porion about à la recette qui transmettaient ces derniers au machiniste (monte, baisse, arrêt) associés au positionnement précis de la cage quand ils décelaient un défaut; ils utilisaient cette "trompette" dont les signaux sonores étaient très puissants.
Rappelons au passage que certains puits de notre région d'un diamètre moyen de 5 à 6 mètres étaient profonds de 1000 mètres.
Cette trompette d'about provient de la région de Liège.
Comme bon nombre d'objets qu'utilisaient les abouts, cette trompette est fixée à une chaînette, elle même reliée à un mousqueton pour éviter une chute éventuelle de l'objet au fond du puits.
Vers la fin de l'histoire de notre épopée minière, la téléphonie a certainement remplacé cet instrument devenu désuet, mais qui fut indiscutablement un moyen efficace de communication avant l'essor de la technologie moderne.

La profondeur des exploitations souterraines est très variable et si certaines couches de charbon sont exploitées à une distance relativement faible de la surface du sol (je me rappelle qu'à la pause de deux heures, depuis notre cave, on entendait parler les ouvriers qui rejoignaient leur lieux de travail), d'autres le sont à plus de 1.100 mètres.

Le chevalement est la caractéristique première de la présence d'une mine de charbon.  Il s'agit d'un édifice, formé à la manière de la tour Eiffel et qui supporte en son sommet deux énormes roues à gorge (les molettes), situées à la verticale du puits.  Des câbles, depuis la machine d'extraction, font monter vers la surface et descendre vers le fond, les cages chargées d'hommes, de matériel ou de berlines vides ou pleines.

Les cages de mines sont de dimensions et de capacités très variables et peuvent recevoir de 2 à 12 berlines.  Le poids d'une cage vide avec ses accessoires dépasse souvent dans nos charbonnages les 6 tonnes.  Elles sont suspendues à des câbles plats ou cylindriques en acier qui passent sur les molettes, grandes poulies à gorge placées au sommet du chevalement et surmontant les puits.  Les chevalements à molettes sont la signature familière de la présence d'un charbonnage dans notre paysage.

Des molettes, les câbles vont s'enrouler sur les tambours d'énormes machines d'extraction qui amènent cages et berlines vers la surface.

Différents types de câbles.

La machine d'extraction est un puissant treuil servant à la remonte et à la descente des cages. Il est actionné par un moteur électrique de 1000 CV (autrefois à vapeur d'où la présence d'une cheminée) et muni soit de grandes molettes pour les câbles plats, soit de tambours bi-cylindres coniques pour les câbles ronds, tambours sur lesquels s'enroulent ces câbles. La machine d'extraction munie de systèmes de sécurité (évite-molettes etc...) est manœuvrée par un mécanicien en relation avec les encageurs du jour et du fond par un système de signaux sonores et lumineux. Ce mécanicien a une très grande responsabilité.

7.3.3.1.2.  Galeries, bouveaux et bowettes.

A ces grandes profondeurs, le gradient géothermique est de 1°C tous les 33 mètres.  C'est-à-dire que pour 33 mètres d'enfoncement dans le sol la température augment de 1°C.  Si rien n'est entrepris pour palier à ce problème, il est certain que les températures sur les lieux de travail deviendraient vite intenables et dépasseraient de plus de 30°C en plus de celle de la surface.  De puissants aérateurs insufflant de l'air frais de la surface et aspirant l'air chaud du fond de la mine permettent de garder une température supportable comprise entre 25 et 30°C.

A partir des puits dont l'emplacement a été déterminé par des études et des recherches approfondies, partent des galeries horizontales qui, à divers étages, se dirigent vers les couches à exploiter.  D'étage à étage, elles sont réunies par d'autres galeries qui, toutes ensemble, constituent un réseau bien coordonné.  Tout ce système de galeries est relié d'une part à un puits surmonté d'un ventilateur et appelé "puits d'aérage", d'autre part, à un autre puits dit "puits d'entrée d'air".

Le ventilateur aspire énergiquement l'air vicié de la mine.  Celui-ci est remplacé par de l'air frais qui se précipite à l'intérieur par l'autre puits et qui, judicieusement dirigé, vient assainir tant bien que mal toutes les voies et les chantiers.

La longueur totale des galeries d'un charbonnage dépend de son importance et de la disposition des couches qu'il exploite, mais plus d'un charbonnage belge en compte plus de 100 km.

A partir du puits central, on creuse alors des galeries presque horizontales dénommées "bouveaux" qui permettent d'atteindre les veines de charbon. Légèrement inclinées vers le puits, elles aident à l'écoulement des eaux. Pour creuser une galerie, l'ouvrier "bouveleur" utilise un puissant marteau perforateur à air comprimé produisant un tel bruit assourdissant que deux mineurs à 50 cm l'un de l'autre ne se comprennent pas, même en criant.  Avec cet engin, il va forer 30 à 50 trous de mines de 2,4 mètres de long.

Ouvrier bouveleur forant les trous.

Puis, un ouvrier spécialisé, le "boutefeu" y place les charges de dynamite et bourre le tout d'argile. Après avoir constaté l'absence de grisou, il fait exploser les cartouches. Dès que la galerie est dégagée, une équipe de spécialistes installe une voûte de soutènement au moyen de bois, puis plus tard de cadres métalliques.

Boutefeu préparant son tir de mines

Au fur et à mesure de leur creusement, les parois des galeries sont soutenues par des cadres métalliques, placés de distance en distance et qui remplacent de plus en plus les pièces de bois utilisées précédemment.  Les cadres de soutènement sont reliés entre eux en suivant leur contour, par des bois, des tôles, des pièces métalliques qui empêchent la chute des pierres pouvant se détacher des parois.  Certaines galeries importantes et qui doivent avoir une longue durée sont garnies d'un revêtement de maçonnerie tout comme nos tunnels ou nos viaducs.

Galerie principale, Blegny-mine

Galerie secondaire, Lewarde

Les dimensions de ces galeries varient évidemment avec la circulation qui doit s'y développer, avec l'équipement qu'elles doivent recevoir, avec le volume d'air qu'elles doivent laisser passer.  De 2,20 m de largeur et 1,65/2,30 m de hauteur, elles peuvent atteindre et même dépasser 4,35 m de largeur et 3,25 m de hauteur.  La dimension la plus courante étant 3,10 m de largeur pour 2,70 m de hauteur.

A chaque étage, à l'endroit où la galerie rencontre la veine de charbon, on creuse dans le charbon une voie de tête et une voie de base. Ces voies ou" chassages" sont horizontales et réunies par une petite galerie montante située dans la voie même. C'est entre ces voies que progresse la taille.

Ces voies donnent finalement accès aux "tailles", c'est-à-dire aux endroits où le charbon est arraché aux roches qui l'enserrent.  Ces tailles se développent dans l'épaisseur de la couche qui peut descendre jusqu'à 30-35 cm seulement.

Vers 1900, mineurs en train de forer le front de taille. Remarquons sur cette photo le mode d'éclairage : lampe à huile avec flamme nue qui n'offre aucune protection contre les coups de grisou.

Chantier au fond photographié au début du XXème siècle. Foration d'un mur de galerie (bowette) en vue d'un tir. Cette opération à l'époque, se faisait manuellement, un mineur frappait à la masse l'extrémité d'une pointerole qu'un autre mineur soutenait et faisait tourner d'un quart de tour entre chaque coup porté. Cette tâche était longue et pénible. Le mineur boiseur en avant plan, ajuste un bois de soutènement. Les lampes à feu nue fixées à la barrette de cuir des mineurs, dites "astiquettes" sont d'usage courant en parallèle des lampes "de sécurité à flamme de type Marsaut et Wolf". Bien que bannies des Compagnies Minières de notre région après la catastrophe des mines de Courrières en 1906, les lampes à flamme nue furent encore utilisées dans les mines d'Anzin jusqu'en 1917 au grand dam des exploitants persuadés qu'elles n'étaient plus d'usage dans leur concession depuis le décret qui les en interdisait... Banal exemple des interdits bravés au fond, durant toute l'épopée minière que connut notre région...

7.3.3.1.3.  Tailles.

Le charbon abattu est amené à grands coups de pelles par les "bouteurs" ou les "sclôneurs" vers l'endroit où le "robineur" charge le chariot qu'on appelle "berlines", espèce de wagonnets qui circulent sur des voies Decauville installées dans les galeries.

Abattage en taille

Mais toutes les veines de charbon ne sont pas à plat et facile d'accès.  Si au départ, les déchets de verdure se sont déposés et empilés plus ou moins à plat au fond de la lagune ou des marécages, les mouvements tectoniques les ont parfois redressées jusqu'à la verticale.  Le mineur doit alors effectuer un numéro d'équilibriste en grimpant dans les boiseries pour abattre le précieux minerais.

Taille, Lewarde

 Le type le plus courant est la berline de 750 litres mais il en existe de 500, 600, 1500 litres et même plus.

La dernière berline ou berlaine dans la région de Liège (charbonnage de Blegny)
Photo L.V.B.

Ces berlines, vides ou pleines, sont déplacées de différentes façons :

  • Des hommes ou des femmes (hiercheurs et hiercheuses) et même des enfants (galibots) les poussent à la main.  Ces derniers, très nombreux au début des mines "modernes", leur nombre diminue après 1850.

  • Des chevaux y sont attelés.  Le premier cheval est descendu dans une mine en 1821.  Remplaçant l'être humain, ils vont devenir des auxiliaires privilégiés des mineurs.

  • Des treuils électriques ou à air comprimé les traînent par l'intermédiaire de câbles puissants sur de longues distances.

  • Des locomotives à combustion interne s'y accrochent et tendent à devenir le moyen de transport le plus efficace.

7.3.3.1.4.  Envoyage et remontée.

Par un moyen ou par un autre, les berlines pleines sont amenées près du puits, à un endroit très fréquenté et équipé d'engins mécaniques modernes qui s'appelle l'accrochage ou l'envoyage.

Accrochage dans une galerie.  Une à une, les berlines entrent dans la cage pour être remontées
Ancienne carte postale

C'est une véritable gare où arrivent en provenance des chantiers d'exploitation parfois éloignés de plusieurs kilomètres des trains de berlines de charbon, de terre, de roches pour être remontés au jour.  Lors de l'encagement, une berline pleine pousse une berline vide de la cage, qui, par un contour du puits, revient dans la galerie pour être réacheminées vers les chantiers d'exploitation.

L'une après l'autre, en bon ordre mais avec célérité, elles sont introduites dans les cages.  Un étage est plein ? "Ding !"   Un coup de sonnette pour que le machiniste d'extraction monte la cage d'un étage.  Toute le cage est pleine ? "Ding, ding !" Deux coups de sonnette et le machiniste d'extraction sait que qu'il peut remonter la cage en surface.

Cage avec mineurs prêts à la descente dans les ténèbres

7.3.3.1.5.  Triage, lavoir, stockage du charbon et mise au terril des stériles.

Les berlines retirées des cages sont dirigées mécaniquement ou poussées à la main vers la recette si elles sont pleines de charbon ou vers le terril si elles sont chargées de pierres.

Pour ce qui est du terril, un treuil hisse le wagonnet au sommet du monticule, là où il est déversé.
Dans la plupart des cas, on trouve sur le terril un mélange de schistes (ancienne argile chargée d’éléments organiques qui se séparent en feuillets) et de grés carbonifères (blocs compacts très durs).
La proportion de schistes est d’environ 70%, mais peut descendre exceptionnellement jusqu’à 50% sur certains terrils. S’ajoute à ces principaux éléments une proportion variable de charbon qui diminue au fur et à mesure que les techniques d’extraction et de tri se modernisent.

Il ne faut pas se leurrer : le charbon venant des tailles n'est jamais complètement pur et renferme encore une certaine quantité de stérile pouvant atteindre 30 à 35% de son volume. Donc, les berlines sont dirigées vers le culbuteur, engin dans lequel le wagonnet s'engage, est immobilisé le temps que le culbuteur lui fasse faire un 180°, histoire de le vider de son contenu.  La berline vide est alors désolidarisée de la machine qui en culbute une autre.  Pendant de temps, que le wagonnet vide va rejoindre les autres avant de repartir pour le fond.

Tout ce qui a été déversé par le culbuteur part en direction du lavoir.  Dans le lavoir, ce charbon brut subit diverses opérations qui ont pour but d'en éliminer les pierres et de le classer en diverses catégories d'après les dimensions des grains qui le constituent.

7.3.3.1.6.  Les boulets.

Les résidus vont alors dans un bassin de décantation.  Le liquide est alors récupéré pour repartir vers le lavoir et les particules de schistes et de charbon restantes s'accumulent au fond du bassin pour être récupérées par les ouvriers sous formes de "briquettes" à faible pouvoir calorifique appelé "schlamms".

Le bon charbon est ainsi réparti en diverses catégories : 0-6 mm, 6-12 mm, 12-22 mm, 22-30 mm, 30-50 mm...

La mise en oeuvre des charbons fins est évidemment plus malaisée que celle des autres catégories dites "Charbons classés"

Les sociétés exploitantes de sièges charbonniers ont été innovatrices en matière de gestion de toute la production.  Ainsi le poussier 0/5mm qui représente plus de 50% de la production doit absolument trouver un déboucher
Certains charbonnages ont notamment, installé des centrales électriques assez puissantes dont les chaudières absorbent une forte proportion de charbons fins.  D'autres charbonnages ont édifié des usines d'agglomérés :
Le poussier 0/5mm ne peut être utilisé en l'état dans l'usine. La fraction de charbon fin destiné à servir l'usine d'agglomérés, passe dans une installation de dépoussiérage puis dans une installation de lavage pneumatique. Les résidus rejoignent les schlamms et la fabrication de briquettes tandis que le poussier de bonne qualité est dirigé vers la presse à boulets.

Là, le charbon fin est mélangé intimement avec un produit liant, également combustible, comme une espèce de goudron appelé brai.  La pâte ainsi formée est fortement comprimée sous forme de briquettes pesant environ 10 kg, ou de boulets pesant de 18 à 150 grammes.

En détail, cela donne :

  • une presse à boulets de 18 g d'un débit de 20 T/h,

  • une presse à boulets de 18 g d'un débit de 30 T/h  avec chargement dans des wagons, pouvant, le cas échéant, suivre le débit des deux presses,

  • une presse à boulets de 45 g d'un débit de 13 T/h,

  • une presse à boulets de 150 g d'un débit de 24 T/h,

  • une presse à briquette à moule fermé de +- 10 kg d'un débit de 15 T/h.

Les installations sont complétées par un système de récupération des déchets qui sont broyés de sorte que la teneur en brai des agglomérés ne dépasse pas les 6%

Presses à boulets

Il est évident que ces installations fonctionnent dans un vacarme assourdissant s'entendant à des centaines de mètres du carreau de la fosse et produisent une quantité astronomique de fines poussières qui s'insinuent partout dans les maisons du voisinage, par les embrasures des portes et fenêtres, sous les tuiles des toitures encrassant les pièces habitables, les greniers, noircissant les façades, empêchant même parfois les ménagères de laisser sécher leur lessive à l'extérieur.

Boulets.

Quatre affiches publicitaires vantant les mérites des produits miniers.

Une installation d'ensachage permet de livrer des boulets en sacs de 5, 10, 25, 50 kg.  Les briquettes, surtout destinées à l'industrie sont peu encombrantes, très dures, faciles à manipuler et à stocker, s'allument plus facilement que le charbon et laissent peu de déchets.  Les boulets constituent un combustible propre, facile à utiliser et à emmagasiner.  Ils s'emploient sans préparation spéciale : c'est un combustible domestique de premier ordre. Seul inconvénient, le brai, en brûlant, produit des fumées qui encrassent les cheminées. Celle-ci doivent être ramonnées régulièrement sans quoi des feux de cheminées peuvent se déclarer.

Les charbons préparés à la mine dans les meilleurs conditions atteignent leur destination d'emploi par les moyens de transport traditionnels : chemin de fer, voies navigables, routes.

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7.4.  Visages de différentes fosses au cours de temps.

1850

Fosse Saint Louis. Gravure de 1847 parue dans "L'illustration, journal universel" n° 201 volume VIII en date du 2 janvier 1847.

1900

Fosse n°5 de Divion en 1904.
Attachée à la Compagnie des Mines de Bruay, la construction de cette fosse fut entreprise en 1889 et sa production commença en 1898.
Les deux puits avaient une profondeur de 787 et 950 m.
L'extraction cessa définitivement en 1969.

Fosse de La Clarence à Divion en 1904.
La construction de cette fosse fut entreprise en 1896 et sa production commença en 1901.
Le puits n° 1 avait une profondeur de 1186 m.
Le 3 septembre 1912 une explosion de grisou suivi d'un coup de poussier fit 79 victimes.
Le 10 juin 1954 un autre accident de grisou causa la mort de 10 mineurs, la fosse fut définitivement fermée le lendemain.

Bâtiment de fosse de la Compagnie des Mines de Bruay, en cours de construction en 1905.

Bâtiment de fosse de la Compagnie des mines de Bruay en 1905.

Ateliers centraux de réparation des matériels roulants des chemins de fer de la Compagnie des mines de Bruay en 1900.
Une grande partie de ces bâtiments (travées situées sur la gauche) est encore visible de nos jours.
Occupés un certain temps par une entreprise privée, ces lieux sont abandonnés depuis une dizaine d'années et en état de délabrement.

Passerelle surplombant les voies ferrées du carreau de la fosse 6 de Fouquières les Lens au début du XXème siècle.

1910

La ligne de chemin de fer qu'empruntaient les mineurs des villages voisins pour se rendre aux fosse n°1 et 2 et les convois de charbon.
Cette dernière est parallèle à la rue ou seront construits l'hôpital et la chapelle Sainte Barbe, qui se nommera plusieurs décennies plus tard, rue Charles Marlard.
On distingue à droite la toiture de l'imposant bâtiment qui était à l'époque l'administration des Mines de Bruay avant la construction des Grands Bureaux en haut de la route Nationale et tout en arrière plan la fosse n° 3 de Bruay.

La fosse n°4 de Rimbert-les-Auchel vers 1910.
La fosse n° 4 puits Saint Émile et puits annexe était située sur le territoire de Rimbert-les-Auchel et son premier puits, profond de 645 m, nommé Saint Émile fut ouvert en 1867.
La fosse entra en production en 1870.
En 1889, un second puits de 538 m de profondeur fut creusé à 15 m vers le Nord, il entra en production en avril 1891.
Les accrochages des 2 puits étaient situés aux niveaux: 216, 267, 316, 370, 466 et 530.
La production totale fut de 17 400 000 tonnes et l'exploitation de cette fosse cessa le 1er mars 1950.
Les puits ont été remblayés en 1951 et en 1952.

Fosse Maurice Tilloy n°15 à Loos en Gohelle en 1912.

Fosse Jules Castelyn n°1 en 1914.

Fosse Amé Tilloy n°3 en 1914.

Fosse Louis Bigo n°4 en 1914.

Fosse Saint Alfred ou Alfred Descamps n°6 anciennement dénommée "Fosse d'Haisnes-lez-la-Bassée" en 1914.

Fosse Théodore Barrois n°9 en 1914

Fosse Élie Reumaux n°13 en 1914.

Fosse Emile Bigo n°14 en 1914.

Fosse Ernest Cuvelette n°14 bis en 1914.

Fosse Albert Motte n°16 en 1914.

Reconstruction en 1919 du chevalement de la Fosse Valentin Cazeneuve n°10 et 10 bis après sa destruction par les Allemands.

1920

Reconstruction en 1920 de la Fosse du Grand Condé n°2 après sa destruction par les Allemands.

Fosse Lemay à Aniche.

Fosse Saint Alfred ou Alfred Descamps n°6 anciennement dénommée "Fosse d'Haisnes-lez-la-Bassée" en 1922 après sa reconstruction.
Après la guerre 1914-1918, le village, entièrement rasé, se relève péniblement de ses ruines.
La fosse 6 de la Compagnie des Mines de Lens renaît de ses cendres.

Fosse n°8 d'Auchy-les-Mines de la Compagnie des mines de Béthune aux environs de 1920.

Fosse Hersin-Coupigny vers 1920.

Fosse n°4 de Sallaumines de la Compagnie des mines de Courrières qui fut gravement touchée en pertes humaines lors de la catastrophe du 10 mars 1906.

Fosse n°3 Saint Amé de Liévin de la Compagnie des mines de Lens.
L'ouverture du puits a eu lieu le 13 Mars 1860 et celle du siège en novembre 1861.
Le puits sera creusé jusqu'à 548 m.
En 1865 la compagnie produit 260 000 tonnes de charbon.
Cette fosse appelée Amé Tilloy ou St Amé, exploite la partie du gisement située à l'Ouest du Groupe à la limite avec le groupe de Liévin et fait partie du secteur Sud.
La fosse est équipée de 2 puits : le n°3 sert de puits de service pour le personnel et le matériel et le 3bis à l'extraction.
En 1946, elle produit 1300 tonnes par jour. En 1949,il est procédé aux essais d'un rabot dans la veine Omérine à l'étage -535.
Le puits n°3 est accroché à l'étage 432 et le n°3 bis à 535.
Le 1er Août 1956, la fosse n°16 de Lens est concentrée sur le n°3 qui assure alors la remontée des charbons des 2 fosses. D'importants travaux sont réalisés au fond afin de permettre la liaison avec la future concentration du n°11/19 qui devient effective en avril 1960.
La fosse n°3bis continuera à assurer l'aérage et le service du personnel et du matériel pour le n°11/19.
Le tonnage extrait s'élève à 18 595 millions de tonnes. Le puits n°3, profond de 548 m est remblayé en 1972.
Le vendredi 27 Décembre 1974, après le long repos des fêtes de Noël, les mineurs descendent dans tout le bassin. Au n°3 de Lens, ce matin, on prépare l'exploitation du quartier de 6 Sillons.
Une explosion ravage une partie du chantier. C'est l'horreur! Très vite on apprend que le nombre des victimes est élevé : 42 morts et 5 blessés : le plus jeune a 25 ans,le plus âgé 54 ans.
Ils laissent 116 orphelins. C'est la plus meurtrière catastrophe de l'après guerre.
La fosse n°3 s'arrête en 1978.
Le chevalet du n°3 est abattu en septembre 1983. Celui du n°3 bis, dépouillé de tous ses éléments est sauvegardé, émouvant monument à la mémoire des 42 victimes de 1974.

Fosse Albert Motte n°16 en 1922.
Installation provisoire après les destructions de la guerre pour récupérer une extraction de 500 tonnes.

Fosse n°1 de la Compagnie des mines de Bruay en 1922.
Le creusement du premier puits débuta en 1852 et la fosse entra en exploitation de 1855.
Cette dernière cessa en 1930 et le puits principal, profond de 466 m fut remblayé en 1932.
On distingue la fameuse passerelle métallique qu surplombait les voies de chemin de fer, passerelle qui fut démolie vers la fin des années 1970.
Les deux bâtiments blancs aux extrémités gauche et droite de la photo (maison d'ingénieurs de la Compagnie), sont encore visibles de nos jours.

Fosse Sessevale d'Aniche en 1926.

Fosse de l'Archevêque d'Aniche en 1926.

Fosse Sainte Marie d'Aniche en 1926.

Fosse Vuillemin d'Aniche en 1926.

Fosse Saint René d'Aniche en 1926.

Fosse Dechy d'Aniche en 1926.

Fosse Notre Dame d'Aniche en 1926.

Fosse Gayant d'Aniche en 1926.

Fosse Déjardin d'Aniche en 1926.

Fosse Bernard d'Aniche en 1926.

Fosse Bonnel d'Aniche en 1926.

Fosse de Méricourt.  Ouverte par la Compagnie des Mines de Drocourt, qui fut plus tard rattachée à celles de Noeux et Vicoigne en 1911.....rasée en 14 /18.....puis reconstruite......deux puits de 5m de diamètre distants de 45m d'axe en axe.
Elle est située a proximité de la gare de Méricourt sur la ligne ferroviaire Lens Corbehem ouverte aussi vers 1910 / 1911.....d'ailleurs un embranchement permet l'expédition de wagons de la Compagnie de Drocourt par la gare de Méricourt et de recevoir des bois.

1930

Fosse n°2 et n°2bis de Marles-les-Mines de la Compagnie des mines de Marles.
C'est en 1852 qu'on effectua les premiers sondages révélant la présence de charbon dans la région de Marles.
Le premier puits d'un diamètre de 4,5 m est percé à travers diverses couches de marnes reposant sur un banc d'argile sableuses en 1853.
Malheureusement, le puits ayant atteint une profondeur de 55 m perça une nappe d'eau importante qui fit s'écrouler le cuvelage, le puits fut rapidement comblé.
On entreprit en 1854, le percement d'un nouveau puits situé un peu plus plus loin.
De nouveau en 1866, une catastrophe sans précédent survint, le cuvelage céda sous la pression d'une rivière souterraine, toutes les installations du carreau du jour, dont le chevalement disparurent dans un cratère d'éboulement de 30 m de diamètre. Par chance, il n'y eut aucune victime, sauf plusieurs chevaux qui ne purent être remontés à temps.
Les investisseurs, conscients de la richesse du gisement ne renoncèrent pas et entreprirent le forage d'un nouveau puits, 50 m plus loin : le Vieux n°2 de Marles qui sera désormais en place jusqu'à sa fermeture en 1974.

1940

Charbonnage de La Clarence, 1946. Cette fosse tient son nom d'une société de recherches, dite de la Clarence qui est à l'origine de la découverte du charbon à Divion en 1894, alors que la compagnie des mines de Ferfay-Cauchy procédait à des sondages sur le territoire de Camblain Chatelain.
De par le décret du 13 août 1895, la société la Clarence obtient l'approbation pour l'ouverture d'une concession de 746 hectares.
Un an plus tard, en aout 1896, le fonçage des puits 1 et 1 bis est entrepris, on érige en parallèle, les infrastructures du carreau minier.
La fosse entre en production le 31 janvier 1901.

Le gisement est très profond, vraisemblablement un des plus profonds de toute l'histoire du bassin minier de notre région; 1186 m pour le puits n° 1 et 1069 m pour le puits n° 1 bis.
Un autre puits, le n° 2 Salonique, à Calonne Ricouart assure le retour d'air.
La production est de 900 tonnes la première année, 27000 la seconde, plus de 350 mineurs y travaillent déjà !

Le mardi 3 septembre 1912 une terrible explosion de grisou suivi d'un coup de poussier ravageur se produit en début d'après midi au changement de poste, il y eut 79 morts et 23 blessés. la catastrophe de Courrières en 1906 et ses 1100 victimes étaient encore dans tous les esprits...

1950

Fosse n°3 de la Compagnie des mines de Bruay.
Cliché essentiellement axé sur l'immposant lavoir en arrière des puits.

Fosse 3/15 ouest de Courrières à Méricourt au temps de sa splendeur vers 1950.
Cette fosse fut touchée par la catastrophe de 1906.
Une des cocottes de la fosse fut rasée en 1971 et remplacée par un grand chevalet moderne haut de 58,695 mètres récupéré à la fosse 6 d'Angres du groupe de Lens Liévin.
Dans le but de concentrer ses moyens de production et vu la bonne qualité du gisement de charbons gras, utilisé pour la fabrication de coke, le siège 3/15 qui fut déjà modernisé dans les années 50 (modification des recettes, extraction par berlines de 600 litres et 3000 litres...installation d'un nouveau point de chargement en wagons, mise a stocks neuve, nouveaux locaux sociaux, bains douches, lampisterie...)... se vit encore une fois modernisé.
Désormais le charbon remonte par des skips de 13 tonnes au puits 15....le puits 3 conserve son extraction par berline de 3000 litres... On a construit un nouveau bâtiment pour recevoir la nouvelle machine d'extraction de 4250 CV récupérée aussi au 6 d'Angres, on a réalisé un nouveau point de chargement en wagons des schistes, on a construit une nouvelle recette à skips et on a renforcé la passerelle de chargement en wagons des charbons.
La capacité de l'ensemble est de plus de 6000 tonnes nettes par jour, soit près du double avec les terres.  Cette fosse devient la seconde en production derrière le 19 de Lens
La fosse 5/12 de Sallaumines concentrée en 1969 devient puits de service (on y a remonté cependant du charbon jusqu'en 74/75). Le 6 de Fouquières assure l'aérage avec le 2 de Rouvroy en 1978, 1979 et 1980. La veine Edmond est exploitée avec des résultats exceptionnels et un matériel jamais utilisé dans notre région, les veines ont jusqu'à plus de 2,5 m de puissance.
Après 1981, s'amorce la récession....
De plus les nouveaux plans de production des Houillères condamnent le siège 3/15.  En effet pour grappiller le charbon des stots des puits il est décidé de les abandonner et de faire remonter le charbon par la fosse 4/5 Sud de Méricourt distante de quelques kilomètres.
La fosse 3/15 fonctionne à l'extraction au moins jusque mai/juin 1983, à cette date tout le charbon est remonté au puits 5 sud de Méricourt équipé de nouveaux skips; le puits 15 est remblayé en décembre 1983, celui du 3 en 1985.
En effet malgré la fermeture de la fosse, le siège 3/15 existe toujours en tant qu'entité administrative avec comme fosse d'extraction le 4/5 sud de Méricourt et le 5/12 de Sallaumines pour le service.
Au n°3 quelques services administratifs subsistent et le carreau sert de garage pour les wagons en attente de ferraillage. En 1985, toute activité cesse définitivement à la fosse 3.
L'ensemble exploita du charbon jusque mars 1988.
Les installations de la fosse 3 de Méricourt furent rasées a partir de 1987, en janvier 88 on abat le grand chevalet moderne du puits 15. La cocotte s'écroula en février de la même année.
Le carreau désormais coupé en deux par une voie rapide est occupé par un centre de formation et une auto école. Le charbonnage a vécu.

Voici un ancien cliché d'un des chevalements "cocotte" de la fosse n° 3 de Courrières à Méricourt.

Fosse n°5, puits Saint Augustin, n°5 bis et n°5 ter.
Le creusement du premier puits à 671 m de profondeur, nommé Saint Augustin débuta en juin 1872, suivi d'un second (le n°5 bis profond de 660 m) distant de 36 m du premier.
Tous deux entrèrent en exploitation en décembre 1876.
Un troisième puits nommé n°5 ter débutera en mai 1917, profond de 690 m, il entra en exploitation en janvier 1936.
Ce dernier était surtout utilisé comme puits de retour d'air aux puis n°5 et n°5 bis.
Les accrochages des 3 puits étaient situés aux niveaux : 210, 260, 305, 420, 534 et 654.
A près avoir produit 37 470 400 tonnes, l'extraction cessa en novembre 1963 et la fosse concentrée sur le siège n°2 de Marles-les-Mines.
En 1964, cette fosse fut endeuillée par un grave accident de cage qui fit 5 victimes.
Les puits seront remblayés : en 1967 pour le n°5 bis, en 1969 pour le n°5 et en 1971 pour le n°5 ter.

Fosse dite "de l'Estevelles"

Fosse de Méricourt en 1956.  Après la seconde guerre mondiale, les charbons épierrés sur place sont lavés au lavoir de Drocourt dans le complexe de la cokerie.
Après la nationalisation, le siège est rattaché au nouveau groupe d'Hénin Liétard en 1955/1956. Il est modernisé pour concentrer l'extraction de la fosse 2 de Rouvroy. Un des chevalets est abattu pour faire place a un chevalet moderne d'une hauteur de 61,90m (le second en hauteur derrière le 3 d'Arenberg dans le Valenciennois), avec une nouvelle machine d'extraction de 3500 CV et un nouveau bâtiment, la recette est modifiée pour recevoir des berlines de 2500 litres, de même on modifie le point de chargement des charbons en wagons. La mise a terril reçoit quelques modifications elle aussi, à cette époque on supprime la liaison avec la gare SNCF de Méricourt.
La fosse produit un peu plus de 2000 tonnes nettes par jour à cette époque; certains chantiers sont très difficiles....on exploite aussi très en profondeur, c'est l'un des puits les plus profonds du bassin et la fosse est très grisouteuse.
A la fosse 2 de Rouvroy qui n'est plus qu'un puits d'aérage, on voit encore remonter des hommes jusqu'à la fin des années 60 : ils descendent au 4, travaillent près du 2 d'où ils remontent et on les ramène au 4/5 sud pour se laver car tous les locaux du 2 ont été abandonnés.
En 1958 un terrible accident se produit dans un puits intérieur : une cage tombe dans ce puits avec 11 mineurs embarqués.
Malgré cela la fosse enregistre de bons résultats.
A la fin des années 60 la mise a terril par téléphériques est abandonnée.
En 1975, la fosse est rattachée administrativement au siège 3/15 de Courrières.
En 1981 toute activité cesse, cependant, les puits sont maintenus en réserve pour reprendre l'extraction du 3/15 qui doit selon les plans des Houillères être abandonnée vers 1983.
A cette époque on creuse une grande bowette pour relier les fosses. Au jour on révise la machine d'extraction, on installe deux skips de 9 tonnes au 5 sud. Le faisceau de voies ferrées est complètement remanié, les locaux sont même rénovés, mais ils ne serviront pas longtemps.
A partir d'avril 1983 le nouveau 4/5 sud fonctionne de nouveau à l'extraction tandis que le 5/12 de Sallaumines sert de puits de service.
L'activité cesse début mars 1988 condamnant le lavoir de Drocourt. Un des puits est bétonné, l'autre remblayé.
Les installations sont rasées a partir de 1990. En juin de cette année, le grand chevalet du 5 sud tombe à la sauvette avant l'heure prévue, heureusement les ouvriers ont eu le temps de se sauver.
Le chevalement du 4 donna du fil à retordre aux démolisseurs : après plusieurs tentatives il finit par tomber : en 1920 on construisait du solide !
Seuls les bains douches, les bureaux et les ateliers subsistent mais la création de la rocade qui coupe le carreau en deux scelle le sort des derniers bâtiments. Il fut un temps envisagé de transformer les bains douches mais ils furent vandalisés et on finit par les raser.
Près de la fosse a été créé le rond point des enfants avec une loco et une semi réplique du 5 sud en garniture.

Encore une page de l'histoire industrielle qui se tourne.

Sur le carreau de la fosse, certains vont descendre, d'autres remontent.
En arrière plan, un ancien chevalement "cocotte" typique aux mines de Courrières.

Vue ancienne de la fosse n°3, puits Saint Abel, Saint Firmin et n°3 ter au moment de leur apogée dans les années 1950.
Il ne reste quasiment plus aucun vestige de cette fosse n°3 d'Auchel qui fut l'un des fleurons de la Compagnie des Mines de Marles, excepté un mur d'enceinte périphérique partiellement conservé, et les dalles de puits avec leurs plaques de laiton implantées par Charbonnages de France, rappelant aux promeneurs, les lieux et dates de creusement et de fermeture de ces 3 puits.
Saint Firmin, profond de 545 m qui cessa son exploitation, débutée en 1878, à l'aube de la récession minière, en 1960.
Saint Abel, profond de 675 m qui arrêta son son extraction en 1955, et enfin, le n°3ter qui termina son activité au printemps 1962.
La production totale fut de 34 207 000 tonnes de charbon.
Le puits Saint Firmin fut remblayé en 1963 et le puits Saint Abel en 1966.

Fosse n°24/25 d'Estevelles de la Compagnie des Mines de Courrières.
Elle exploite dans la partie Nord du Groupe un gisement de charbons gras.
C'est la seule fosse, avec le n°8/16, à produire du charbon maigre dans le Groupe.
Les travaux du puits commencent le 4 octobre 1931 et le siège fonctionne en 1932.
Le puits jumeau n°25 est entrepris le 8 mars 1935. Le n°24 a 691 m de profondeur, le n°25, 590 mètres.
Le 3 avril 1969, le siège 24 est relié par l'étage –630 au n°10 d'Oignies par une bowette de plus de 6 km, et en 1971, la fosse est concentrée sur la fosse n°10 et se trouve alors rattachée à l'Unité de production d'Ostricourt.
La fosse s'arrête définitivement en le vendredi 3 février 1989.
Le puits n°24, profond de 691 m, est fermé par un bouchon de béton de 5 mètres d'épaisseur en avril et une installation de captage de grisou y est branché. Le n°25 sert de retour d'air jusqu'à la fermeture de la concentration du n°10 d'Oignies en décembre 1990 et la fin du démantèlement du fond.
Le puits profond de 590 m est remblayé fin septembre-octobre 1991.
C'était le dernier puits ouvert de tout le Bassin Nord Pas-de-Calais.

La fosse n°5 de Sallaumines ou fosse Constant Mathieu, fut construite entre 1872 et le 15 mai 1877, dâte officielle de sa mise en exploitation.
Le puits profond de 676 mètres mesurait 4,5 mètres de diamètre.
L'étage d'exploitation le plus profond se situait à -638 mètres.
Sa fermeture intervint en 1988.

A la fin des années 1950, début des années 1960, le Nord - Pas-de-Calais et la Wallonie se sont d'avantage investis dans la production de masse que dans la modernité : l'image des fosses demeure dans l'esprit des gens, très austère.  J'ai connu, près de chez moi, ces longs murs interminables et ces grandes barrières qui délimitaient les carreaux de fosses...

1960

Charbonnage de la Clarence en 1956. En 1946, la production peine à atteindre les 450 tonnes, une des plus faibles de tout le bassin régional.
Bien que reconnue très grisouteuse, la fosse de la Clarence est modernisée en 1951 avec l'installation d'un nouveau chevalement et une nouvelle machine d'extraction au dessus du puits n°1.
La production atteindra un pic de 530 tonnes nettes en 1954 et presque 900 personnes y travaillent.
Cependant, le 20 juin de la même année, un coup de grisou fît de nouveau 10 victimes et cette nouvelle catastrophe, associée à l'exploitation très profonde devenue de plus en plus pénible et aux résultats de production peu encourageants finit par décider les investisseurs à fermer définitivement cette mine en date du 1er septembre 1954.
Les 800 personnes qui y étaient employées furent mutées dans les autres fosses des groupes d'Auchel et de Bruay.
Les puits ont été remblayés en 1955.
Le chevalement récent du n°1 a été démonté et remonté au dessus du puits n°2 de la fosse Sabatier de Raismes prés de Saint Amand les Eaux.
Plusieurs ateliers vestiges de cette fosse, dont les bâtiments des machines d'extraction et la lampisterie sont encore visibles de nos jours, au même titre que les sépultures des puits 1 et 1 bis ainsi que les bases de scellements des bigues des chevalements.

Photo de la fosse n°6 d'Haillicourt en 1967, avec en arrière plan un des deux terrils "jumeaux". Ils font partie des terrils les plus imposants de tout l'ouest du bassin minier du Nord Pas-de-Calais. Coniques, ils sont dus à l'amoncellement des matières stériles provenant des lavoirs. Ils furent érigés en 1953 pour le premier, et en 1964 pour le second. La compagnie des mines de Bruay entame les travaux de forage des puits n°6 et n°6 bis en avril et septembre 1909. Tous deux entrent en production en 1913. On appelle alors la fosse n°6, "fosse Marmottan". En 1915, est érigé le n°6 ter, destiné à ventiler les galeries. Arrive la guerre 14. D'emblée, et malgré les bombardements intensifs de l'armée allemande, les mineurs à l'ouvrage atteignent des pics de productivité impressionnants qui soutiennent l'effort de guerre.
De 2, on passe à 4,5 millions de tonnes de charbon extraites entre 1914 et 1917. Ironie du sort, en 1940, les résultats, toujours aussi excellents, servent cette fois les intérêts de l'économie teutonne...
Une situation d'autant plus difficile à accepter pour les mineurs qu'ils ont tous à l'esprit le lâcher meurtrier de cinq bombes par l'aviation allemande le 28 septembre 1940. Ce jour-là, 34 mineurs de jour, des trieuses en majorité, périssent brûlés par l'embrasement des poussières...
Choisie après-guerre comme "fosse de concentration", le site se modernise dès 1951. Le puits n°6 devient puits de retour d'air, et le n°6 ter est équipé d'un chevalet haut de 58 m, de deux skips (des bennes à charbon) et surtout d'une machine d'extraction de 4 250 CV.
Résultat, on remonte à l'époque 13 tonnes de charbon à la minute !
Un nouveau lavoir est installé dans la foulée, d'un débit de 900 tonnes à la minute, et les "jumeaux" du n°6 ter et du n°6 bis commencent à pousser... Le grand ensemble du n°6 devient l'une des plus puissantes installations du bassin avec une production avoisinant les 6 000 tonnes par jour.
Sa réputation lui vaut la visite du général De Gaulle, le 25 septembre 1959. Pour l'anecdote, le Général avait emmené dans ses valises un bleu à sa taille pour descendre au fond ! Il avoua, après coup, avoir pris l'une des meilleures douches de toute sa vie...
En mai 1967, la fosse n°7 de Nœux est raccordée au n°6 à 851 m de profondeur. Mais épuisées, les profondes veines de charbon (-1 000 m) s'amenuisent et à partir de 1973, la production ne cesse de diminuer.

La mise en service du Grand Ensemble du siège 9/17 est l'un des premiers fruits, dans le centre du Bassin, des efforts des Houillères pour exploiter, suivant les données de la technique moderne, un gisement riche d'excellent charbon à coke exploité à assez faible profondeur (250 à 450 m).
Cette ancienne fosse de la Compagnie de Courrières fût choisie à la fin des années 40 comme "siège de concentration".
La concentration consiste dans le rassemblement sur une zone donnée du champ de la concession d'un ensemble de moyens humains et matériels pour en extraire le charbon avec méthode et intensité.
Pour ce faire, en avril 1949, on arrête l'exploitation du n° 17 afin d'entreprendre d'importants travaux entrant dans le cadre du programme de concentration et de modernisation. 
L'ancien chevalement ainsi que le bâtiment de la machine d'extraction sont démontés durant l'été 1949; ils sont remplacés par un nouveau chevalement et une machine d'extraction, dont on a augmenté la puissance de 1900 CV à 2400 CV, provenant de la fosse n°2 de Billy Montigny. Le puits 17, dont l'équipement d'extraction a été aménagé avec des skips d'une capacité unitaire de 7,5 tonnes, est un puits de retour d'air de 5 m de diamètre.
Le 21 août 1951, le puits 17 équipé de ses skips est remis en exploitation.
Le 14 décembre de la même année, le puits 9 est arrêté pour mécanisation de ses recettes. Le 28 janvier 1952, après modification des recettes et remplacement des berlines de 600 litres par des berlines de 800 litres, le puits n°9 est remis en activité.
Le rendement fond moyen de cette fosse était de 1017kg par homme en 1948 et de 1257kg par homme en 1950. Après regroupement, en 1955, il sera porté à 1750kg par homme.
Les présences totales à la surface des ouvriers, agents de maîtrise et employés administratifs, pour 1000 tonnes nettes extraites, qui étaient de 207 en 1948 et de 164 en 1950, seront réduites à 55 après regroupement.
L'ensemble des investissements ayant apporté des aménagements, mécanisation et électrification sera amorti en 5 années grâce à l'amélioration des résultats d'exploitation et à la diminution de personnel nécessaire à cette production.
Le siège 9/17 cesse d'extraire en 1968. En 1970, on procède au remblaiement des puits n° 9, profond de 507 m, et du puits n° 17 de 635 m. Les chevalements sont démantelés en février 1973.

Bassin du Centre : Puits Saint Emmanuel de Houdeng - Aimeries, photographié en 1967.  Le puits a été fermé le 31 décembre 1959.

Bassin de Campine : Siège de Houthalen

Bassin de Charleroi: Charbonnage du Pêchon à Couillet, puits n°25 fermé le 31 mars 1975.
En 1957, on dénombrait en Belgique 5 bassins houillers en exploitation, 121 sièges d'extraction et plus de 450 chevalements visibles.
En 1989, un seul bassin houiller exploité (La Campine), 2 sièges d'extraction en activité (Zolder et Beringen) et moins de 40 chevalements encore visibles...

Aujourd'hui

Le siège 3/15 de Courrières à Méricourt

Le carreau minier de Wallers Arenberg près de Denain en 2010.
Siège d'extraction créé par la Compagnie des Mines d'Anzin à la fin du 19 ème siècle. Le puits numéro 2 date d'avant 1914 et conserve des vestiges de sa machine d'extraction à tambour cylindrique. Le puits numéro 1 conserve un chevalement datant de 1920, l'ancien bâtiment de la machine d'extraction portant les dates de 1900-1903. Le puits numéro 3, foncé en 1954, conserve un chevalement portique datant de 1961, le plus haut du bassin et le dernier réalisé. Ce chevalement enjambe le moulinage, le seul subsistant dans le département. Ce site, exploité jusqu'en 1989 et protégé lors d'une campagne régionale sur le patrimoine minier, conserve ainsi trois chevalements d'époques et de structures différentes et peut témoigner de l'évolution de l'extraction du charbon de la fin du XIXème siècle jusqu'à l'époque de "modernisation" des années 1955 à 1960.
Le site, ouvert à la visite, a servi partiellement en 1994, au tournage du film "Germinal" de Claude Berry.
Cet ancien siège est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments du patrimoine Français comprenant :
le bâtiment actuel de la machine d'extraction du puits numéro 1 ; sol et sous-sol s'inscrivant dans un quadrilatère encadrant les bâtiments protégés ; le puits numéro 2 avec son chevalement, son sous-sol et ses bâtiments : bâtiment recette, bâtiment de la machine d'extraction, bâtiment des compresseurs, ateliers et vestiges des ventilateurs de la galerie d'aérage reliant le puits numéro 1 au numéro 2 ; le puits numéro 1 avec son chevalement et l'ancien bâtiment recette ; le puits numéro 3 avec son chevalement, son bâtiment recette y compris le moulinage, ainsi que les deux bâtiments symétriques des machines d'extraction .
Classé monument historique, des travaux de restauration des batiments et des equipements industriels ont été entrepris depuis 2005 et se sont terminé en 2011.
Depuis Janvier 2007, les rénovations se sont intéressées principalement au clos et à la toiture du batiment recette, de la passerelle et des bains-douches.
Devenu un vaste musée, il est possible de visiter ce site exceptionnel avec ses 3 chevalements imposants et l'architecture incomparable de ses batiments.
Ces anciennes installations minières sont la propriété de la municipalité de Wallers Arenberg.

La fosse n°2 de Marles-les-mines était l'ancien siège de concentration des H.B.N.P.C (Houillères du Bassin du Nord Pas-de-Calais) du groupe d'Auchel.
Ici, on peut voir le chevalement et le musée de la mine du Vieux 2 de Marles les Mines.

Cette fosse comptait 3 puits : le n°2 bis profond de 825 m, le n°2 ter profond de 647 m et un autre puits, le n°2 excentré du siège, situé à l'Ouest de ce dernier, affecté à l'aérage et au service du personnel, profond de 506 mètres.

En 1946, le rendement journalier était de 2900 tonnes.
Après les travaux de modernisation en 1951, son rendement total était de 3360 tonnes par jour et en 1964, la production passe à 4850 tonnes par jour.
2700 personnes travaillent dans cette importante mine du Pas-de-Calais.
Au total, avant sa fermeture, le 29 mars 1974, 45 736 884 tonnes ont été extraites du siège n°2 de Marles-les-Mines.
A la fin des années 60, les géologues constatent un net épuisement du gisement en profondeur.
La dernière berline est remontée le 29 mars 1974.
Le siège n°2 de Marles-les-Mines est définitivement fermé.
Les puits sont comblés la même année de remblais issus des terrils proches.
Les chevalements du n°2 bis et du n°2 ter sont démantelés successivement en 1977 et en 1978, de même que toutes les infrastructures du carreau.

Vue frontale de la fosse et de ses deux bâtiments où se situent les machines d'extraction des puits n° 9 et 9 bis toujours présentes en ces lieux et conservées.

Vue sur le sommet d'un des deux chevalements conservés et restaurés.

Détail sur une des bigues de chevalement.
Le bâtiment de la recette a été construit tout autour de ce dernier, tant au niveau de la couverture comme des murs.
Les bigues en treillis métalliques, recevaient tous les efforts du poids des deux cages chargées successivement d'hommes, de matériels, et des berlines de charbon extrait.
Elles étaient la bissectrice parfaite de l'angle formé entre l'axe de descente de la cage et le câble relié à la machine d'extraction (base essentielle de la physique et de la mécanique appliquée).
Comme l'iceberg, une petite partie du massif de béton est visible au delà du niveau du sol, ce dernier ayant une profondeur de 2 mètres enfouie sous terre...
Le carreau minier de la fosse n° 9 d'Oignies et ses deux chevalements.
En décembre 1990, les travaux de restauration s'accélèrent de jour en jour dans cet ancien site minier, le dernier à avoir fermé dans la région Nord - Pas-de-Calais.
Cette fosse est désormais inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques du Patrimoine Français et dépendante des Projets Confinancés par l'Union Européenne.
Les investissements financiers consacrés à sa restauration sont lourds ; mise en conformité des deux chevalements, clos couverts des bâtiments inscrits à l'Inventaire des Monuments Historiques, restauration des façades et couvertures des bâtiments classés, le tout pour un montant total avoisinant les 9 millions d'euros.
Ce charbonnage-musée sera probablement un des éléments phares, devant confirmer l'inscription de la région Nord Pas-de-Calais à L'Inventaire du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Après acceptation du dossier présenté conjointement par la région et l'Etat Français, l'UNESCO déléguera durant 18 mois, des experts internationaux qui visiteront les deux départements pour confirmer la véracité de notre patrimoine présenté à travers ces vestiges miniers propres à industrie majeure.
L'inscription de cette dernière au Patrimoine Mondial de l' UNESCO dépendra, en toutes évidences de leur approbation...

A 30 minutes du Louvre-Lens...
Sur le territoire d'Artois.Com...
...le Syndicat d'Initiative de la Sinistrose
vous propose
LA VISITE MORBIDE ET GRATUITE
DE L'ADMIRABLE FOSSE n°6 DE HAISNES LA BASSEE
entrée joyeusement dans le Patrimoine Mondial de l'Inhumanité en 2012.

La fosse vers 1920...

Situation :
Bâtie à proximité de l'ancienne N 41, Béthune - La Bassée, et de la D 947, La Bassée - Lens, l'ensemble minier apparaît aux yeux des visiteurs dans un cadre bucolique superbement boisé.
Ce rare châtelet de l'industrie minière est quasiment complet : construit en 1920, il se compose de plusieurs bâtiments disposés en T, au milieu desquels se dresse le coquet chevalet en béton, unique rescapé de la Compagnie des Mines de Lens et du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais.
La visite est libre et gratuite.
Se munir néanmoins d'un casque, de bottes, d'un fusil mitrailleur et d'un moral à toute épreuve.

On peut accéder au site par le chemin de la fosse, à partir de la D 947, et l'observer de l'extérieur.
Mais la visite conseillée s'effectue par la rue du cimetière : à l'extrémité du parc des étangs, un petit chemin verdoyant conduit le touriste aux ruines d'un muret effondré qui permet de pénétrer dans les lieux sinistres, abandonnés et admirablement délabrés.
Ici, pas de restauration effrénée et bâclée, pas de néons, pas de tapis rouge.
Le maître-mot est authenticité, misérabilisme, vétusté et réalisme.

Le chevalet a été réalisé en béton armé après la Première Guerre mondiale, il se dresse fièrement au-dessus du faîte des arbres qui l'entourent.
Il a perdu ses molettes en 2004 à cause de l'incommensurable bêtise de son propriétaire qui les a fait cisailler et livrer à la ferraille.
Ce vandalisme a provoqué une violente réaction de la population qui a manifesté son mécontentement et obtenu le classement du site au titre des Monuments Historiques.
Il a été curieusement recouvert d'un filet aux larges mailles qui le protège, sans doute, de l'acidité des eaux de pluies ou de l'ardeur des rayons du soleil !
Ce filet empêche également l'accès aux mignonnes mimolettes : c'est une curiosité unique dans le Bassin Minier!
Il ne s'agit pas de fromages hollandais mais des restes des molettes que la fureur barbare a épargnées.
A travers les mailles, on peut apercevoir les axes des molettes et les reliquats des rayons. Le chevalet de Haisnes est le seul, sans doute en France, à être muni de mimolettes!
On peut les photographier avec un bon zoom !

A l'intérieur du bâtiment de la recette du personnel, il faut admirer l'architecture et la solidité du pied du chevalet. C'est à cet endroit que les mineurs pénétraient dans la cage pour dévaler jusqu'à -240 mètres.

Les bâtiments sont tous encore présents : la lampisterie, les ateliers, la salle de la machine d'extraction, la salle des compresseurs....
Depuis les années 50, date d'entrée de la fosse n°6 dans le patrimoine de la famille Vilain, l'ensemble s'est peu à peu dégradé : pas de réparation, pas d'entretien, pas de travaux pour mettre les bâtiments hors d'eau.
Pas étonnant que, 70 ans après, le site entre gaillardement dans le Patrimoine Mondial de l'Absurdité : tuiles envolées, baies rouillées et dépourvues de vitres, végétation murales dégradant les maçonneries.
La visite morose tourne au cauchemar au fur et à mesure de la progression dans les salles taguées et encombrées de détritus les plus divers et d'une carcasse de voiture brûlée.

Parcours ludiques :
L'endroit ne laisse pas tout le monde indifférent !
Au contraire ! Au désespoir du Maire de la commune qui redoute un accident et souhaite voir cette fosse n°6 entrer dans le patrimoine communal, le site est devenu un terrain de jeu original : c'est un des rares lieux de combat de paint-ball !
Le sport consiste à dresser des embuscades à une troupe d'ennemis qui progressent dans les salles et de tirer des salves de cartouches de peinture.
Ces exercices contribuent à arroser les murs de taches multicolores du plus bel effet contrastant avec le noir charbonneux et neurasthénique d'autrefois.
Les combattants, très agiles, n'hésitent pas à se hisser sur des endroits quasi inaccessibles et dangereux afin de dominer la situation.
Autre sport pratiqué sur place, le parcours d'agilité.
Sur le carreau de fosse on compte une cinquantaine de puisards, de cuves, de fosses ou d'égouts.
Tous sont totalement dépourvus des plaques en fonte qui les recouvraient et qui ont fait le bonheur des récupérateurs de matériaux.
Le jeu consiste à courir en tous sens sans jamais tomber dans un de ces pièges. L'amusement prend davantage de saveur la nuit tombée !

Visites nocturnes :
La nuit, ces lieux de non-droit procurent encore plus de plaisirs malsains et le visiteur en sort complètement déprimé, ou risque de ne pas en sortir du tout !
Les saisissements et les émotions étreignent le touriste dans ce décor lugubre. Le programme des réjouissances est variable en fonction des besoins et des divers acteurs fréquentant le site.
Il sera possible, au milieu des libations, d'assister à un viol en réunion ou à la vente ou l'échange de drogues par les dealers ou d'objets provenant de cambriolages.

Curiosité :
La fosse n°6 recèle encore une spécificité unique dans la région qui vaut le déplacement: c'est le seul endroit du Bassin Minier du Nord Pas-de-Calais où n'importe qui peut essayer de respirer tranquillement le grisou !
Le puits de la fosse n°6 a été mis en conformité et en sécurité par le service des Houillères et un sarcophage a été construit sur la tête du puits.
Cette installation a été complètement saccagée et n'a pu être mise hors- service que par des moyens techniques importants : on remarque sur le béton des coups de marteau-piqueur. Ce geste de vandale n'a pu se réaliser que pendant que l'entreprise fonctionnait encore sur place.
Seuls, les mineurs, au fond de la mine étaient confrontés au grisou, gaz inodore.
De nos jours, chacun peut venir se rendre compte sur place et assister aux dégagements du grisou qui s'échappe des anciennes galeries et parvient à l'air libre.
Bientôt, pour célébrer l'anniversaire du classement à l'UNESCO, grâce aux subventions accordées par la communauté de communes, il sera possible d'organiser un pique-nique géant explosif à l'aide de barbecues installés sur la tête du puits !
A moins que....
...Un jour, peut-être, une explosion réveillera les mémoires et les autorités se souviendront alors qu'il existe là une fosse abandonnée et vandalisée !

Les ateliers Centraux des Mines de Bruay fermèrent en 1964, mais servirent encore de lieu de stockage pour le groupe de Bruay.

Une usine à claveaux et une importante scierie y existèrent jusqu'au début des années 1970. Une partie du site fut ensuite occupée par les Ets Foulon, entreprise de constructions mécaniques. Comme on peut le constater sur cette photo, les murs des bâtiments étaient encore sains malgré leur âge, et auraient pu être réhabilités.

Un des derniers clichés nous montrant les verrières des ateliers centraux.

Les bâtiments en béton (éléments de construction tardifs) dont l'architecture ne laisse pas insensible. (On aime ou on n'aime pas... c'est selon)

D'autres éléments en béton, plus récents, furent construits sur le site avec une architecture très originale.
Ce complexe industriel servait de lieu stratégique pour la Compagnie des Mines de Bruay. En effet, on y réparait toutes les machines utilisées par les puits et usines de la Compagnie.
Le travail des mineurs etait aussi tributaire du travail d'ouvriers spécialisés qui entretenaient réparaient et parfois inventaient des engins spécifiques à cette industrie liée à l'exploitation houillère.
Si le travail au fond de la mine était effectué dans un univers hostile où les contraintes physiques et géologiques mettaient à rude épreuve les corps des mineurs, il en était de même pour toutes ces machines, berlines, etc., qui nécessitaient une importante maintenance planifiée à son paroxysme.

Que penser de ces bâtiments aujourd'hui abandonnés? Patrimoine industriel à restaurer et conserver pour la mémoire ou chancre industriel à éliminer pour ensuite réhabiliter le site pour faire place à quelque chose de nouveau ???
Les deux thèses ont leurs supporters et leurs détracteurs avec pour chaque parti des arguments sentimentaux et budgétaires.

Avec un peu d'imagination et d'implication des pouvoirs publics et des entreprises privées, on aurait sans doute pu allier les deux thèses en démolissant ce qui était trop endommagé et en restaurant ce qui pouvait l'être. Mais la rénovation de telles infrastructures génèrent des coûts non négligeables, et en ces temps de crise.... tel est le discours de nos politiciens.

Pourtant ce site, comme beaucoup d'autres, d'ailleurs, avait du potentiel et certains éléments auraient pu être intégrés à un espace résidentiel, culturel, commercial ..
On aurait pu aussi, avec l'aide de l'UNESCO, qui traite des dossiers de patrimoine culturel et industriel, tenter quelque chose pour que plus de 270 années d'histoire minière et humaine ne disparaissent pas encore une fois sous les coups des engins de démolitions, au même titre que les anciens puits de mine par lesquels sont passés et on souffert tant de gens durant des générations entières.

Mais voilà... à Bruay comme à bon nombre d'autres endroits, préserver, rénover, restaurer, demande qu'on constitue des dossiers, qu'on établisse des permis, qu'on suive certaines règles urbanistiques et de sécurités auxquelles ces anciens bâtiments ne répondent plus... en un mot, il faut se bouger un tant soit peu le cul.

En 2013, un gros chantier de démolition a lieu sur le site des anciens ateliers centraux des mines de Bruay. Cet ensemble unique en son genre et témoin du passé minier de la ville a aujourd'hui totalement disparu. Vraisemblablement la France et la Belgique (je ne sais pas comment cela se passe ailleurs) n'aimnte pas leur patrimoine industriel ni le monde ouvrier d'ailleurs. Ces sites sont désormais rasés, il ne reste plus rien de la magnificence de ces complexes industriels. On en fera sans doute des parkings, des centres commerciaux, un complexe cinématographique ultramoderne.

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