Le Carbonifère : Le peuple de la mine (7)

La mine et ses installations de surface : la partie visible de l'iceberg car en dessous ce n'est qu'un dédale de galeries.
Dessin L.V.B.

Le charbon dans sa réalité matérielle, objet de toutes les convoitises des 18ème, 19ème et 20ème siècle...
Tant de sueur, de larmes et de sang pour ces quelques cailloux noirs...

Entrée

 

 
 
 
 
Recherches annexes
 
 
 

 

Le
Carbonifère

Carbonifère : Généralités

1.  Le Carbonifère
   1.1.  Etymologie et définition
   1.2.  Caractéristiques du Carbonifère
2.  Les paysages du Carbonifère
   2.1.  Orogénie
3.  La Belgique productrice de minerais

Le Carbonifère inférieur : Viséen - Tournaisien

4.  Le Carbonifère inférieur
   4.1.  Le petit Granit
   4.2.  Les fossiles du Petit Granit

Le Carbonifère supérieur : Westphalien - Stéphanien

5.  Le Carbonifère supérieur
   5.1.  Le charbon
   5.2.  Le climat au Carbonifère
   5.3.  La flore au Carbonifère
   5.4.  La faune du Carbonifère
   5.5.  Les fossiles du charbon

L'exploitation minière du Charbon (1)

6.  L'exploitation du charbon
   6.1.  Les protagonistes
      6.1.1.  André Paillard, dit "AndrédeMarles"
      6.1.2.  Henri Rimbaut, mineur et poète
      6.1.3.  Lucien Hector Jonas, peintre anzinois
      6.1.4.  Marius Carion, peintre du Borinage
      6.1.5.  Joseph Quentin, photographe du peuple
      6.1.6.  Auguste Lesage, mineur, peintre, médium et guérisseur
      6.1.6.  Pierre Paulus, le peintre du prolétariat de Charleroi
   6.2.  Vocabulaire spécifique au monde de la mine

L'exploitation minière du charbon (2)

7.  L'exploitation du charbon
   7.1.  Les différents bassins houillers
   7.2.  Description des veines de houille et des terrains encaissants
   7.3.  Les installations minières
      7.3.1.  En surface
      7.3.2.  En dehors du carreau de la mine
      7.3.3.  Sous terre
   7.4.  Visages des différentes fosses au cours du temps

L'exploitation minière du charbon (3)

8.  Quelques thèmes pour continuer le tableau
   8.1.  L'alcoolisme et la prostitution
   8.2.  Sainte Barbe
   8.3.  Les chevaux dans la mine
   8.4.  Les terrils
   8.5.  Les corons
   8.6.  Cabarets, cafés et estaminets
   8.7.  Les outils du mineur
   8.8.  Les mineurs au cours du temps
   8.9.  Ouvrages décrivant la vie des mineurs au cours du temps
   8.10.  Reconnaissance des travailleurs du passé glorieux des mines

L'exploitation minière du charbon (4)

9.  Les systèmes d'éclairage
   9.1.  Les lampes de mineur à flamme nue
   9.2.  Les lampes de mineur de type Davy
   9.3.  Les lampes de mineur de type Clanny
   9.4.  Les lampes de mineur de type Mueseler
   9.5.  Les lampes de mineur de type Marsaut
   9.6.  Les lampes de mineur de type Fumat
   9.7.  Les lampes de mineur britanniques de type Archibald de Glasgow
   9.8.  Les lampes de mineur à benzine de type Wolf
   9.9.  Les lampes de mineur de type Molnia
   9.10.  Les lampes de mineur à acétylène
   9.11.  Les lampes de mineur de type inconnu
   9.12.  Les lampes de mineur électriques

L'exploitation minière du charbon (5)

10.  Les accidents miniers
   10.1.  Les coups de grisou et coups de poussier
   10.2.  Le feu
   10.3.  L'eau et les inondations
      10.3.1.  Les galeries d'exhaure
   10.4.  Les éboulements
   10.5.  Liste chronologique des accidents miniers

Le Peuple de la Mine (1)

11.  Il était une fois le peuple de la mine
   11.1. Introduction
   11.2.  La découverte du charbon
   11.3.  Petite histoire de l'exploitation du charbon
      11.3.1.  Les premières exploitations minières

Le Peuple de la Mine (2)

      11.3.2.  La houille et la révolution industrielle
      11.3.3.  Les nouveaux riches
      11.3.4.  Les nouveaux riches et le pouvoir
      11.3.5.  La classe ouvrière
      11.3.6.  La classe ouvrière s'organise

Le Peuple de la Mine (3)

      11.3.7.  Zola et Germinal
      11.3.8.  Les thèmes de Zola
         11.3.8.1.  Les femmes
         11.3.8.2.  Les enfants

Le Peuple de la Mine (4)

      11.3.9.  Le Paternalisme
      11.3.10.  La Déclaration de Quaregnon
      11.3.11.  Le Syndicalisme

Le Peuple de la Mine (5)

      11.3.12.  Les conflits sociaux de 1886 en Wallonie
      11.3.13.  Nouvelles lois suite aux grèves

Le Peuple de la Mine (6)

      11.3.14.  La grève de 1906
      11.3.15.  Les premiers immigrés
      11.3.16.  Les grèves de 1913
      11.3.17.  La Première Guerre Mondiale

Le Peuple de la Mine (7)

      11.3.18. Les Polonais
      11.3.19.  L'Entre-deux Guerres

Le Peuple de la Mine (8)

      11.3.20.  La Deuxième Guerre Mondiale
      11.3.21.  L'Après Guerre
      11.3.22. Les années '50 et suivantes : Le Déclin

Le Peuple de la Mine (9)

      11.3.23.  La Culture Minière
         Introduction
         Les Chorales, Harmonies et Fanfares
         Les Géants
         Le Jardinage
         La Colombophilie
         Le Javelot
         Le Sport
            Le Football
            Le Cyclisme
            Le Tir à l'Arc et les Jeux d'Indiens
         Les Combats de Coqs et les Coqueleux
         Les Guinguettes
         Les Bouloirs
         Les Kermesses, Ducasses, Braderies et autres Fêtes Populaires
            Les Braderies
            Les Ducasses et Kermesses
         Autres Loisirs
         La Napoule
         Conclusion
 
       

12. Quelques semaines, en compagnie d'un mineur et de sa famille

   12.1. Au petit matin
   12.2. Le départ vers la mine
   12.3. Arrivé au puits, Jules se prépare
   12.4. La descente aux enfers
   12.5. Au travail
   12.6. La chaleur
   12.7. On étouffe, ici !
   12.8. Le briquet au fond
   12.9. Toujours surveillés
   12.10. Pendant ce temps-là...
   12.11. Fin de journée...
   12.12. Retour à la maison
   12.13. Au jardin.
   12.14. Le souper
   12.15. Tu seras mineur, mon fils !
   12.16. L'accident
   12.17. Le dimanche et la ducasse
   12.18. Et pour finir...

Le Peuple de la Mine (1)

11.  Il était une fois le peuple de la mine

11.1. Introduction
11.2.  La découverte du charbon
11.3.  Petite histoire de l'exploitation du charbon

11.3.1.  Les premières exploitations minières

Le Peuple de la Mine (2)

11.3.2.  La houille et la révolution industrielle
11.3.3.  Les nouveaux riches
11.3.4.  Les nouveaux riches et le pouvoir
11.3.5.  La classe ouvrière
11.3.6.  La classe ouvrière s'organise

Le Peuple de la Mine (3)

11.3.7.  Zola et Germinal
11.3.8.  Les thèmes de Zola

11.3.8.1.  Les femmes
11.3.8.2.  Les enfants

Le Peuple de la Mine (4)

11.3.9.  Le Paternalisme
11.3.10.  La Déclaration de Quaregnon
11.3.11.  Le Syndicalisme

Le Peuple de la Mine (5)

11.3.12.  Les conflits sociaux de 1886 en Wallonie
11.3.13.  Nouvelles lois suite aux grèves

Le Peuple de la Mine (6)

11.3.14.  La grève de 1906
11.3.15.  Les premiers immigrés
11.3.16.  Les grèves de 1913
11.3.17.  La Première Guerre Mondiale

Le Peuple de la Mine (7)

11.3.18. Les Polonais
11.3.19.  L'Entre-deux Guerres

Le Peuple de la Mine (8)

11.3.20.  La Deuxième Guerre Mondiale
11.3.21.  L'Après Guerre
11.3.22. Les années '50 et suivantes : Le Déclin

Le Peuple de la Mine (9)

11.3.23.  La Culture Minière

Introduction
Les Chorales, Harmonies et Fanfares
Les Géants
Le Jardinage
La Colombophilie
Le Javelot
Le Sport

Le Football
Le Cyclisme
Le Tir à l'Arc et les Jeux d'Indiens

Les Combats de Coqs et les Coqueleux
Les Guinguettes
Les Bouloirs
Les Kermesses, Ducasses, Braderies et autres Fêtes Populaires

Les Braderies
Les Ducasses et Kermesses

Autres Loisirs
La Napoule
Conclusion

11.3.18. Les Polonais

Il est donc impératif de trouver ailleurs la main d’œuvre qui viendra rassasier en chair humaine les nouveaux chevalements en acier qui viennent de remplacer les anciens châssis à molettes en bois. Face à ce nouveau défi, le gouvernement français et les compagnies minières trouvent la solution.

C'est en 1909 que la chambre syndicale des houillères fît appel pour la première fois à des travailleurs polonais qui s'installèrent dans les communes de Barlin et Billy Montigny au nombre de quelques centaines.
Cette main d'œuvre était nécessaire suite à l'essor considérable des houillères du Pas de Calais dès 1850.
En effet, les excédents de population des cantons ruraux de la région et les immigrés belges ne furent pas suffisants pour combler les besoins affluents nécessaires.
Les immigrants polonais furent recrutés massivement par les houillères dans les mines de Wespahalie et de Pologne où ils se trouvaient déjà en trés grand nombre.
En parallèle, les associations agricoles départementales firent venir plusieurs centaines d'ouvriers et d'ouvrières qui se répartirent dans les villages.

Aujourd’hui encore, cette mémoire du "travail à la fosse" est sensiblement enracinée dans le territoire : en témoignent les nombreuses stèles commémoratives en l’honneur de la corporation minière qui parsèment le Bassin minier. Eléments à part entière du patrimoine, ces modestes "lieux de mémoire" rappellent au quotidien l’histoire humaine liée à l’exploitation minière. Autre grand témoignage, la Maison Syndicale de Lens, reconstruite en 1922 est également le lieu de mémoire des luttes ouvrières des mineurs du Nord-Pas de Calais. L’édifice aux vastes proportions exprime la puissance ouvrière face au patronat, notamment par le fronton dont le tympan est orné d’un bas-relief glorifiant le travail du mineur.

Un creuset de populations diverses.

L’immigration a accompagné l’histoire du Bassin minier du Nord- Pas de Calais durant ses trois siècles d’activité. Au fur et à mesure de leur développement, les mines du Nord- Pas de Calais deviennent un puissant aimant démographique et particulièrement après les deux conflits mondiaux. Ainsi, des hommes et des femmes de 29 nationalités différentes sont venus travailler dans le Bassin : albanais, algériens, allemands, américains, anglais, autrichiens, belges, canadiens, chinois, danois, espagnols, grecs, hollandais, hongrois, iraniens, italiens, luxembourgeois, marocains, polonais, portugais, roumains, russes, serbes ou yougoslaves, sénégalais, somaliens, suisses, tchèques ou slovaques, tunisiens, turcs. Parmi les plus importantes, les immigrations polonaises, italiennes, algériennes et marocaines sont venues, par leurs traditions et leurs cultures, enrichir non seulement le Bassin minier mais, plus largement, la région du Nord-Pas de Calais.

Il faudra alors attendre la Convention d'immigration de Varsovie de 1919 et "l'appel en Mazurie" pour voir affluer à nouveau des populations polonaises. On promettait aux volontaires de Pologne des conditions de vie paradisiaques dans les bassins houillers de Wallonie et du Nord de la France.

Cette fois, les patrons sont allés les recruter sur place, dans le pays. Et ils n’ont pas choisi n'importe lesquels ! Il fallait les plus grands, les plus costauds. On vérifiait leur haleine, on leur tâtait le dos... Une véritable foire aux bestiaux ! Le candidat sélectionné, parfois muni d'une pancarte autour du cou, prenait alors place dans un train en direction de Toul. Beaucoup d'hommes seuls partaient en éclaireurs. Ils ignoraient leur destination. D'ailleurs, ils s'en fichaient. Ils ne parlaient pas la langue et venaient uniquement pour gagner leur pain. 

On constate alors un vaste mouvement de migration à partir de la Pologne vers la Lorraine puis vers le bassin houiller du Nord - Pas-de-Calais et la Wallonie. L'augmentation de la productivité dans les houillères n'a été possible que par la mise au travail de cette main d'œuvre importée.

Semaines après semaines, mois après mois, ils vont être plusieurs dizaines de milliers d’émigrants polonais à faire le voyage avec leur famille.

Des familles entières vont apporter dans le Nord leurs chorales, leurs orchestres avec leur musique, leurs traditions, leurs costumes, leurs saints patrons comme Saint Nicolas.

Chapelle polonaise en Picardie...

On construit pour eux l'Eglise Saint Stanislas...

... ainsi que des lieux de prière accueillants...

Les compagnies salarient les prêtres polonais envoyés par Varsovie à qui on a expressément intimé l’ordre de veiller aux traditions ancestrales de la Pologne et à maintenir l’asservissement des foules.

Dieu et la Patrie. Les Polonais vivent entre eux, soumis à un contrat de travail strict et à une Eglise puissante aux ordres du pouvoir politique et économique.

Nos sauveurs seront donc étrangers et d’abord Polonais. La jeune République Polonaise qui souffre d’une surpopulation rurale signe une convention avec la France en novembre 1919. Semaines après semaines, mois après mois, ils vont être plusieurs dizaines de milliers d’émigrants polonais à faire le voyage avec leur famille. Après plusieurs jours de train à travers l’Europe, les futurs mineurs sont débarqués au centre de tri de Toul en Meurthe-et-Moselle avant d’être aiguillées et puis déversés par trains entiers dans les gares des bassins miniers du Nord, du Pas-de-Calais, de la Loire, du Gard ou du Tarn.

En Belgique et plus particulièrement en Wallonie, la situation est différente. A la création de la Belgique en 1830, les industries étaient nombreuses en Wallonie alors qu'en Flandre, c'était plutôt un paysage agricole et rural qui était présent. A cette époque, les migrations se faisaient surtout à l'intérieur du pays. Beaucoup de flamands sont donc venus en Wallonie pour travailler. C'est surtout lors de la Première Guerre mondiale que la Belgique devient un pays d'immigration et plus particulièrement, d'immigration ouvrière. A partir de 1919, la tendance migratoire s'inverse : les Belges qui jusque là avaient émigré, accueillent à leur tour de nombreux immigrés. Chez nous aussi, tout est à reconstruire et les industries sidérurgiques et minières doivent produire au maximum pour redresser le pays. A cette époque les entreprises belges ont été obligées de faire appel à de la main d'œuvre étrangère. Il fallait donc plus de travailleurs pour augmenter la production mais aussi parce qu'une partie de la main d'œuvre belge disponible n'acceptait plus de faire certains travaux pénibles et mal payés. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'immigration maghrébine n'est pas récente : en 1929, 10% des mineurs étrangers étaient algériens. Dans l'entre-deux guerres, 50.000 Polonais et 30.000 Italiens sont arrivés en Belgique. Cette main d'œuvre a été souvent recrutée par des campagnes organisées par la Fédération des Associations Charbonnières. Ils arrivaient la plupart du temps seuls, sans leur famille et n'avaient le droit de rester sur le territoire que pour une période de cinq ans. Par la suite, ils auront le droit de faire venir leur famille, ce qui engendrera un nouveau phénomène : le regroupement familial.

Les compagnies rivalisent entre-elles pour accueillir et fidéliser ces nouveaux mineurs. On construit pour eux des cités qui viennent remplacer les anciens corons détruits pendant la guerre. 80 000 logements sont construits dans le Pas-de-Calais et 3 mineurs sur 4 sont bientôt logés près de leur fosse.

Rapidement, la vie s'organise pour ces nouveaux migrants. Femmes et enfants débarquent à leur tour, notamment dans les secteurs de Lens, Liévin, Sallaumines, Dourges, Ostricourt, Marles-les-Mines et Bruay-en-Artois.  La région compte près de 200 000 Polonais dans les années 1930. Le Comité central des Houillères de France est l'initiateur de cette immigration, qui représente alors 34 % des effectifs des mines.  Ils sont employés à des postes de manœuvres, d'abatteurs, ceux de porions (contremaîtres) leur étant pratiquement fermés jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Pour les soustraire à la propagande politique et syndicale et faciliter leur adaptation, on les regroupe dans des quartiers d'habitation. D'un côté, les corons aux logements mitoyens, qui créent un aspect "mur de briques" sur toute la rue. De l'autre, les cités minières, avec leurs maisons individuelles ou jumelées, plus coquettes. 

Un cabinet d'architectes de la région de Béthune a été chargé d'étudier le problème et de dessiner les plans d'une cité pavillonnaire simple et efficace.
Plan colorisé datant de 1918, d'une maison de mineur de type 15 M et 2 RC, de la compagnie des Mines de Béthune.
Pavillon de corons comprenant deux habitations, juxtaposées en parfaite symétrie.
Sources: Atelier d'architecture et d'urbanisme ATLANTE, Marc et Nadia Breitman, architectes.

Plans d'une maison ouvrière à deux logements proposée par la maison d'architectes J.M. Auburtin de Paris pour le Foyer Rémois.  Plan d'origine proposé aux compagnies minières de la région de Lens, mais non retenu.
Sources: Atelier d'architecture et d'urbanisme AUBURTIN .

Du plan, version papier...

... à la réalisation...

... en dur...

Evolution des corons au cours du temps.

Très vite, ces lieux prennent des allures de "petite Pologne". Chaque maison avait sa Vierge Noire et ses napperons brodés, sans compter l'incontournable tonneau dans le jardin où les enfants tassaient le chou avec les pieds.

Tandis qu’aux premières lueurs du matin les hommes, briquet sous la vareuse, partent à la fosse, les femmes commencent leur labeur quotidien. Elles astiquent, se rendent à la pompe à eau, chez l'épicier polonais, préparent le bigos (choucroute) et s'occupent de leurs pensionnaires, des hommes célibataires qu'elles logent à demeure.

Après sa dure journée de fond, le mineur passe à l'estaminet avant de rentrer chez lui se débarrasser de ses "loques de fosse". Il cultive alors son jardin, élève des pigeons, se rend dans les sokols (gymnases), à des chorales ou lit le Narodowiec. Grâce au coron, à sa chapelle aussi, dans laquelle des aumôniers venus du pays disent la messe dans leur langue, hommes et femmes retrouvent l'ambiance qui leur permet de supporter l'exil. C'était un lieu très vivant.  Le soir, dans le coron, les hommes jouaient de l'accordéon en buvant du genièvre. Les femmes, elles, fabriquaient la pierzyna (couette emplie de plumes d'oie) dans la cour, échangeaient les derniers potins ou partageaient un café avec la voisine polonaise, car un mur invisible les séparait des Françaises.

Mineurs polonais dans un estaminet vers 1920.

Pour les soustraire de la propagande politique et syndicale ainsi que pour faciliter leur adaptation dans notre région,à leur arrivée, les mineurs polonais furent regroupés "en cités" qui en réunissaient parfois plusieurs milliers.
En 1946, malgré plusieurs rapatriements, 17 communes du bassin minier en comptaient encore 55000 sur les 77000 polonais de l'arrondissement de Béthune.
Cette concentration permit l'action de cadres sociaux polonais (prêtres et instituteurs...) et l'organisation d'une vie collective très active, marquée par une floraison d'associations de tous genres. Le bassin minier vît naitre ainsi de véritables "villages polonais" avec leurs églises, leurs écoles, leurs commerces, leurs salles des fêtes, leurs journaux... et l'on a souvent décrit la ferveur, la discipline et le pittoresque des diverses manifestations polonaises dans le décor gris des corons.

Après avoir acquis la nationalité française, les mariages mixtes entre français et polonais se multiplient.
Les immigrés polonais sont désormais largement intégrés dans les milieux sociaux et professionnels de notre région.
Quant aux enfants, on constate chez eux la disparition quasi totale de la langue polonaise, nés de parents bien adaptés à la vie française, ils n'ont plus conscience de leur origine étrangère, qui ne se remarque plus qu'à l'état civil.
En effet, dans leur logique de contrôle paternaliste des ouvriers, les compagnies minières souhaitent que la Pologne encadre ses travailleurs afin d’éviter toute contamination par la tradition syndicale française. Alors, les compagnies salarient des instituteurs polonais, qui chaque semaine prennent en charge les enfants de mineurs, comme elle salarie les prêtres envoyés par Varsovie à qui on a expressément intimé l’ordre de veiller aux traditions ancestrales de la Pologne et à maintenir l’asservissement des foules. Dieu et la Patrie. Les ghettos se forment. Les Polonais vivent entre eux soumis à un contrat de travail strict et à une Eglise puissante aux ordres du pouvoir politique et économique.

Si les aînés s'adaptent peu à peu à leur nouvelle vie et envisagent l'idée de rester, d'autant que certains ont déjà entamé une reconversion dans le commerce (ils tiennent souvent des cafés, magasins d’alimentation générale où les Polonaises viennent chercher les cornichons à la saumure et surtout bavarder), les enfants, eux, font le dur apprentissage de leur différence. Le "sale Polak" de la cour d'école les poursuit et c'est sur le terril qu'ils vont souvent régler leurs différends. Cette deuxième génération va alors déployer une énergie incroyable pour s'en sortir malgré qu’ils fussent terriblement conditionnés par la mine. Le garde circulait dans la cité et repérait les futurs galibots (jeunes mineurs à partir de 14 ans)… à ceux qui rêvaient d’un autre avenir, on leur rappelait bien vite d'où ils venaient !

Il y aura jusqu’à 500.000 Polonais installés dans tout le pays. Des familles qui vont irriguer la vie des cités minières tout au long du siècle, s’engageant dans les chorales et les orchestres avec leur musique, leurs traditions, leurs costumes, leurs saints patrons comme Saint Nicolas. Aujourd’hui encore, des chorales d’anciens mineurs chantent encore dans le Nord de la France la nostalgie de leur pays.

L'âme polonaise est encore bien vivante aujourd'hui dans le Nord de la France.

Voici le témoignage de Stanislas Gorski, 78 ans en 2008, 30 ans de fond à la fosse de Lens et qui décrit l'arrivée de son père en 1920 : " Mon père est arrivé avec son passeport et on lui a donné un contrat de travail "Kontrakt Indywidualny Görniköw" ou "Contrat Individuel pour Ouvrier Polonais des Mines" qui stipule toutes les choses qu’il devait faire, c'est-à-dire : être discipliné, pas de grève, respecter la France et ses lois, pas de bagarre, pas de blasphème, aller à la messe, respecter les sacrements sinon ils étaient immédiatement expulsés. des gardes des mines patrouillaient dans les rues pour faire respecter l'ordre armés de manches de pioche. Il a vécu quelques années avec des compatriotes dans des baraquements de planches mal chauffés et puis, quand il s’est marié, on lui a attribué un logement. il a reçu un document de la Compagnie qui prouve qu’on lui a attribué ce logement avec un inventaire de tout ce qui s’y trouve. Quand on quitte le logement on vérifie l'inventaire. on récupère ce qui nous appartient et on doit payer ce qui manque ou ce qui a été cassé."

Voici le témoignage de Monique Wiorek, la soixantaine en 2008, fille de mineur et qui décrit sa vie aux abords de la mine : " Mon grand-père, mon oncle, mon père étaient tous mineurs. Ils sont venus de Pologne mais mon oncle est reparti chez nous. Ma mère et ma tante, elles étaient au triage. Elles mettaient un fichu, comme ça sur la tête. Il y avait des cailloux sur les tapis roulants. Il fallait les enlever les cailloux. Ma grand-mère, elle pleurait tout le temps quand elle est venue en France car elle avait un appartement avec salle de bain et tout tandis qu’ici, elle avait rien du tout, pas de lavabo, pas d’évier, on se baignait dans une vieille baignoire en galvanisé qu’on réchauffait l’eau sur le feu. Et puis la lessive, c’était pareil, il n’y avait pas l’eau courante, c’était des pompes à bras, dehors. C’était "les mines" on ne peut pas dire autrement, c’était "la vie dans les mines". C'était pas très gai, mais il fallait bien vivre."

Tous ces étrangers (le mot "étrangers" n'a ici aucune connotation péjorative !) apportent avec eux leur culture, leurs jeux, leurs danses et tout cela fait une mélange socio-culturel qui se tisse sur fond de mine de charbon, sur fond de vie de labeur, sur fond de travail dangereux et c'est pour refouler la peur du danger que le mineur "vit" si intensément après avoir quitté sa fosse.

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11.3.19. L'entre-deux guerre

1920-1929

Le statut, obtenu en 1946 par l'ensemble de la corporation, fixe les droits des mineurs : embauche, licenciement, durée du travail, rémunération, droit syndical, sécurité sociale et avantages acquis.

Mais l'histoire de l'extraction du charbon a débuté en 1720 dans le Nord Pas-de-Calais et les conditions sociales vont beaucoup évoluer selon les époques, les lieux et les métiers : Compagnies privées ou entreprise nationalisée, travail au jour ou au fond, hommes, femmes, enfants ou cadres de l'entreprise...

Ces conditions sociales dépendent souvent des rapports complexes entre patronat et ouvriers, rapports bientôt régulés par les interventions de l'Etat et des syndicats.

Un groupe de femmes, d'hommes et d'enfants distribuant la soupe populaire en 1920 lors des grèves dans le département du Nord.
Vous remarquerez sur ce cliché comme dans bon nombre de photos de l'épopée, que les anciens laissaient une empreinte du lieu et/ou de la datation sur ces dernières. Vraisemblablement conscients du fait que leur actes allaient changer l'Histoire ou tout au moins les conditions de vie des gens de l'époque, ils étaient soucieux, de préserver la mémoire de ces moments uniques sauvegardés par la photographie. Ils désiraient que l'on oublie pas leur existence au cours de l'Histoire. Avec fierté, ils arboraient sur des ardoises, des éléments de situation spatio-temporels et/ou de circonstances sur ces photos présentant des groupes de personnes sur les carreaux de fosses ou dans les bâtiments ou dans les quartiers. Telle cette porte en arrière plan, visible sur ce cliché !

Le 23 novembre 1924, la République met en avant comme elle ne l’avait jamais fait auparavant " les soldats de la mine ". Ce jour-là, le "cartel des gauches" au pouvoir rassemblant les radicaux et soutenus par les socialistes a décidé de faire entrer Jean Jaurès au Panthéon.
Jaurès, le fondateur du socialisme en France, le pacifiste assassiné 10 ans plus tôt en 1914. Pour porter l’étonnant catafalque géant, le nouveau gouvernement a désigné les mineurs de Carmaux dans le Tarn, ceux-là même qui avaient permis à Jean Jaurès d’être élu député en 1893.
Pour tous les mineurs du Pays, le symbole est comme une consécration. Les Gueules Noires sont en train de devenir un enjeu politique et syndical au sein d’une gauche profondément divisée depuis la révolution bolchévique d’octobre 1917 en Russie. Chacun va essayer de reprendre à son compte l’imagerie minière. La gauche au gouvernement avec Jaurès et les mineurs de Carmaux, le nouveau parti communiste français avec l’image du mineur russe devenu une figure centrale en U.R.S.S. Le mineur devient le héros de la révolution, le modèle du nouvel homme socialiste défendu par les soviétiques.

Voici le témoignage d'Aimable Dehon, 88 ans en 2008, 30 ans de fond à la fosse de Lens et qui nous parle du Front Populaire : " Le Front Populaire, c’est la première fois que les compagnies minières ont été battues, parce que le Front Populaire avait apporté un sentiment de liberté. Les mineurs étaient respectés pour la première fois par les compagnies minières et vite, ils ont essayé de changer cet état de choses. "

Le mineur révolutionnaire a un visage : celui du russe Stakhanov qui selon la légende a réussi à abattre en 6 heures 14 fois plus de charbon que ses camarades. Stakhanov devient un symbole brandit par la propagande communiste. Le stakhanovisme devient synonyme du don de soi et de la productivité mais pas pour enrichir de riches propriétaires de mines mais pour la collectivité.

La mythologie minière s’est transformée. Le mineur-soldat, héros du pays est devenu l’avant-garde du prolétariat, héros du monde ouvrier.

Après la première guerre mondiale, le redressement de la France reposait sur les bras des mineurs assimilés alors, dans l'imagerie populaire, aux soldats.

L’histoire des mineurs de charbon est un concentré de l’Histoire de France. Les puits de mine font battre le cœur du pays et nous disent mieux que tout autre la situation économique et sociale des Français. Si l’entre-deux guerre avait commencé par une période d’exaltation et de reconnaissance pour les mineurs, leurs conditions de vie et de travail vont violemment se dégrader. Dans les années 1920, les compagnies minières tentent d’augmenter le rendement des fosses pour compenser la journée de 8 heures obtenues par les ouvriers français au lendemain de la guerre. L’heure est à la mécanisation et à la rationalisation du travail. Le marteau piqueur à air comprimé remplace le pic, on impose aux mineurs le chronométrage, des amendes viennent sanctionner tout manquement au règlement et on n’est plus payé au rendement mais à la journée de travail. Devenus des ouvriers anonymes dont l’encadrement contrôle la productivité, les mineurs voient leur rémunération fortement baisser.

Mais le pire est à venir. Lorsque la crise économique mondiale partie des Etats-Unis en 1929 frappe de plein fouet l’Europe des années 1930, les compagnies instaurent le chômage partiel. Les conditions de vie des mineurs deviennent de plus en plus précaires. Les images tournées à l’époque dans les bassins du Nord ou en Belgique témoignent d’un quotidien douloureux. La crise économique est synonyme de misère pour de nombreux Français. Bientôt les compagnies minières licencient en masse. Expulsés de leurs logements les mineurs chômeurs viennent gonfler la cohorte des marcheurs de la faim. Ils seront nombreux à rejoindre ceux partis de Lille en 1933 puis de Marseille en 1935 en direction de Paris. En cette période de crispation identitaire, les polonais seront les premières victimes de cette purge aux relents nationalistes. Ceux qui étaient nos sauveurs à peine 10 années plus tôt deviennent une variable d’ajustement dont il faut à tout prix se délester.  Bruay devenue ainsi une "capitale polonaise" puisqu'en 1929, 90 % des abatteurs sont Polonais, c'est ici que va se jouer la tragédie.
Avec le soutien du gouvernement, les compagnies licencient et la France expulse des milliers de mineurs polonais. On entend sur les ondes des commentaires du genre :
"Après avoir emballés les objets qu’ils pouvaient emporter et vendu le reste, ils se sont rendus à la gare accompagnés de leur famille. Certes, cet exode nous émeut, mais il importe de se montrer sévère à l’égard de ceux qui ont manqué au devoir que leur imposait la généreuse hospitalité de la France".
(Quel manquement au devoir ??? Encore une manière détournée de dédouaner le gouvernement et ses décisions plus que discutables de l'opinion publique qui ne comprendrait pas pourquoi on expulse sans raison valable ceux qui nous ont aidé. En les rendant responsables de cette situation, l'opinion publique pense alors que si on les expulse, c'est qu'ils ont fait des choses répréhensibles et qu'ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes...)

Si les syndicalistes sont les premiers visés, les expulsions deviennent bientôt générales. En à peine 3 ans, 20.000 Polonais vont devoir quitter brutalement la France. La crise des années 1930 sera dévastatrice pour le monde minier qui perd 100.000 ouvriers entre 1931 et 1936.

Voici le témoignage de Daniel Demoyen, 85 ans en 2008, 30 ans de fond à la fosse du Trieu Kaisin de Châtelineau et qui décrit la crise économique des années 30 : "J’ai un souvenir très vif de cette période où il y avait de la viande seulement dans l’assiette du père parce que le père travaillait et qu’il devait reprendre des forces et que pour les gosses c’était la soupe et les légumes du jardin et encore heureux, on avait la chance d’avoir un jardin. Ce n’était pas le cas de tout le monde. Au début des années 1930 avec la crise, il n’y avait pas d’allocations de chômage et parfois les ouvriers ne travaillaient que deux jours par semaine."

Voici le témoignage de Noël Van Impe, (mon grand père), 90 ans en 1997, mineur de fond, porion puis ingénieur des mines, 30 ans de fond dans les charbonnages de la région de Charleroi et qui me parle de la crise économique des années 30 : "En 1930, j’ai perdu mon travail alors que j'étais mineur au charbonnage des Vallées à Gilly. D'abord, en 1928, on a réduit les jours de travail. Au lieu de 6 jours je ne travaillais plus que 3 jours et puis deux jours. On croyait que c'était provisoire, juste un mois ou deux... mais après 4 mois, les économies étaient arrivées à 0. Et puis, aux Vallées, on a encore licencié et j'étais dans le lot. Là, ce n'était plus possible. On n'engageait plus nulle part. Alors j'ai été voir le curé Urbain pour voir s'il ne pouvait pas m'aider à trouver un travail. Il est allé voir les Delhaize et ils m'ont engagé à l'embouteillage de l'huile d'olive. J'y ai travaillé 3 mois et puis eux aussi ont dû licencier. Pour trouver du travail, je me suis expatrié en France, en Lorraine, à Lunéville où j'ai travaillé à la construction de voitures de chemin de fer de luxe, puis à Arracourt, dans le village de ta grand mère, où j'ai travaillé comme journalier à la ferme des Kirch. C'est à Arracourt que j'ai rencontré Pauline, ta grand mère.  Elle travaillait comme gouvernante chez un commandant de l'armée. 
Mais la crise des années 1930 frappe dur.  Le chômage fait des ravages. La France est aussi rattrapée par la crise économique et pour donner du travail aux Français, l'Etat expulse tous les étrangers vers leur pays d'origine.  Début 1931, contraint et forcé, je suis rentré en Belgique laissant Pauline en France car sans travail, je ne pouvais pas subvenir à ses besoins.
De fait, de retour en Belgique, malgré toutes les démarches que j'ai pu faire, je n'ai pas retrouvé de travail. J'ai acheté un âne et une charrette et je suis devenu marchand de légumes. Ce petit métier m'a permis de bien vivre. J'ai pu faire venir ta grand mère et on s'est marié, puis, en 1933, ça a repris doucement. J'ai pu continuer mes études en cours du soir pour devenir porion et j'ai retrouvé du travail au charbonnage d'Appaumée, ici à côté.
Tu vois, ça n'a pas toujours été rose, loin de là. Mais, bon, on vivait, c'était le principal et ta maman et ses frères n'ont jamais manqué de rien. Ca n'a jamais été le grand luxe, mais on avait le principal, comme disait ta grand mère : "Un bon toit, un bon lit, un bon feu et une bonne table... le reste est superflu". La situation s'est améliorée et puis la guerre est arrivée, mais ça, c'est une autre histoire".

En Belgique, la situation des mineurs va changer dans les années 1930 avec la crise économique. Le gouvernement veut limiter l'entrée des étrangers car il n'y a plus assez de travail pour la population belge et étrangère. Dès lors, plusieurs ouvriers se retrouvèrent au chômage et furent renvoyés dans leur pays. Ce n'est donc pas un hasard si à cette période, on voit se multiplier les arrêtés royaux et ministériels destinés à freiner puis à contingenter l'immigration. C'est dans ce contexte que la Belgique met en place la première réglementation sur la main d'œuvre étrangère : un arrêté royal du 15/12/1930 sur la double autorisation préalable (permis de travail et permis de séjour). En effet, les étrangers qui veulent travailler en Belgique doivent préalablement obtenir l'autorisation du Ministre de la Justice. L'immigration devient alors une politique de l'État et plus seulement des entreprises.

1930-1935

Politiquement, on assiste à des tentatives de l'extrême droite pour établir en France un régime dictatorial équivalent à l'Italie fasciste ou à l'Allemagne hitlérienne. L'Espagne est en train de basculer dans le franquisme et en Belgique, le parti Rex montre le bout de son nez. L'Europe vire à droite et même à l'extrême droite.

En Belgique

Rex est une revue fondée en 1926, se fondant sur le traditionalisme clérical et se réclamant de l'enseignement de l'Église catholique romaine en référence à l'encyclique Quas Primas de Pie XI, bien pensante, rigoriste, essentiellement royaliste, vantant les valeurs familiales, les mouvements de jeunesse, prônant l'obéissance à Dieu, en ses représentants, au Roi, aux guides mes mouvements de jeunesse, au père de famille...

Léon Degrelle en devient rédacteur en chef en 1930 et la revue catholique devient rapidement l'organe de propagande d'un parti politique du même nom.

Revue Rex de 1934 dont le rédacteur en chef n'est autre que le sulfureux Léon Degrelle, collaborateur actif avec les nazis, décoré de la Croix de Fer par Hitler, en fuite en Espagne au moment de de la capitulation allemande en 1945, condamné à mort par contumace mais jamais extradé.

Rex était un mouvement politique indépendant d'extrême droite nationaliste et antibolchevique en Belgique, entre les années 1930 et 1945. Il était proche du fascisme italien, du phalangisme d'Espagne ou de la Garde de fer de Cornelius Zelea Codreanu en Roumanie, puis après 1941, du nazisme d'Adolf Hitler.  L'idéologie du rexisme appelait au "renouveau moral" de la société belge, en aspirant au départ à la formation d'un État corporatiste et à l'amendement de la démocratie en recourant au renforcement de l'Exécutif.

En France

Le 6 février 1934, on assiste à des d'émeutes menées par des mouvements d'extrême droite nommé "Les Ligues" (Action française, Jeunesses patriotes, etc.)

La France se réveille groggy et se rend compte qu'elle vient de connaître une tentative de coup d'État concerté en vue d'établir un régime autoritaire. Le "danger fasciste" est maintenant bien visible et pour le contrer, les partis de gauche décident de s'unir.

Après cette journée, un mouvement en faveur d'une unité d'action se dessine lors des manifestations de rue à Paris et en province. Socialistes et communistes sont convaincus qu'ils doivent réagir. D'abord en ordre dispersé, à la fois concurrents et adversaires, les deux partis ouvriers peinent à renouer le dialogue.

Plusieurs comités antifascistes se forment, comprenant des socialistes, des radicaux et des représentants de divers groupes de gauche, mais jamais de communistes. Le 12 février, le Parti Socialiste et la CGT manifestent dans les rues de Paris et le Parti Communiste décide de se joindre à la manifestation qui ressemble en fait à un rassemblement populaire d’union antifasciste.

Mais l'évolution vers l'unité n'est pas évidente, la direction du Parti Communiste étant dans un premier temps hostile à tout rapprochement avec les socialistes, conformément à la tactique "classe contre classe" élaborée dans les années 1920 par la Troisième Internationale. Pourtant, le 26 juin 1934 à Ivry Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste, avec la bénédiction de l'Internationale dirigée par Moscou appelle à l'unité d'action avec les socialistes. En effet, avec l'installation solide d'Hitler au pouvoir, Staline réévalue le danger fasciste, considéré jusqu'ici comme accessoire. La menace est maintenant réelle et le Petit Père des Peuples indique que le PC doit adopter une attitude résolument unitaire. Celui-ci, et ajoute l'adjectif français à son nom. Il devient PCF : Parti Communiste Français.

Il ouvre ainsi la voie à la formation d'un "Front Populaire" avec comme première étape la signature entre les deux partis marxistes d'un pacte d'unité d'action le 27 juillet 1934, dans lequel ils s'engagent à joindre leurs forces dans la lutte contre le fascisme et le gouvernement d'Union Nationale de Gaston Doumergue.

Thorez désire en plus une alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière et la constitution d'un rassemblement non seulement ouvrier mais "populaire". La conquête des classes moyennes touchées par le chômage et désorientées politiquement est lancée. Le Parti Radical reste méfiant vis-à-vis des communistes. Pourtant, lors de la manifestation du 14 juillet 1935, (fête révolutionnaire et nationale), pour la première fois, militants de tous bords, chefs radicaux, socialistes et communistes défilent de concert aux côtés d'autres petits partis, syndicats et associations (CGT, CGTU CVIA, Ligue des droits de l'Homme…), dans une marée humaine de près de 500 000 personnes.

1936-1940

La mobilisation d'un peuple de gauche antifasciste incite à la rédaction d'un serment qui réaffirme l'importance de la mobilisation et dégage des objectifs pour améliorer la situation du pays. Le Front Populaire se crée et se structure autour de son slogan électoral "Pain, Paix, Liberté".

Profitant de son unité, de la crise économique et de l'absence d'une politique alternative à droite, le Front Populaire remporte une nette victoire aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, rassemblant 57% des suffrages exprimés au premier tour et envoyant, au terme du second, un total de 386 députés sur 608 siéger à la Chambre des députés.

Le mandat du gouvernement de Léon Blum est d'accomplir et d'exécuter un programme qui visera une nouvelle forme de réformisme social.

Avant la formation du nouveau gouvernement, des grèves éclatent dans des usines d’aviation du Havre. L’usine est occupée et les tentatives de la police de déloger les grévistes échouent, les dockers se solidarisant des grévistes. Le 13 mai, c'est au tour des usines Latécoère à Toulouse, puis le 14 à celles de Bloch à Courbevoie, d'être occupées. Le mouvement se répand comme une trainée de poudre, atteignant rapidement les entreprises voisines et les usines textiles ou alimentaires où une majorité de femmes se mobilisent et certaines mènent les grèves. Le 25 mai, après le rassemblement en souvenir de la Commune de Paris, qui rassemble 600 000 participants, brandissant des drapeaux rouges et chantant des hymnes révolutionnaires, de nombreuses grèves débutent en région parisienne, qui obtiennent généralement rapidement satisfaction. Le 28, les 30 000 ouvriers de Renault à Billancourt entrent dans la grève. Un compromis est trouvé avec la CGT, mais la lame de fond continue, et à partir du 2 juin des corporations entières entrent en grève : la chimie, l’alimentation, le textile, l’ameublement, le pétrole, la métallurgie, et enfin les mines du Nord - Pas de Calais.

1936, grève à la mine de Wallers-Arenberg. Distribution de pain par la centrale syndicale.

Mineurs en grève en 1936 à la mine de Wallers-Arenberg

Le 5 juin, ce sont les vendeurs de journaux, les tenanciers de kiosques, les employés des salles de spectacles, les commis, les garçons de café, les coiffeurs, des ouvriers agricoles qui font grève, souvent pour la première fois. Pour la première fois également les entreprises sont occupées par les grévistes, qui organisent des comités de grève. On compte 12 000 grèves, dont 9.000 avec occupation, entraînant environ 2 millions de grévistes. Malgré les paroles rassurantes de Léon Blum, le climat qui règne alors en France a des connotations clairement révolutionnaires.

Le patronat hésite à employer la force pour évacuer les usines et préfère la négociation. Le gouvernement Blum, enfin formé le 4 juin, cherche tout de suite à faire cesser le mouvement de grève. À partir du 11 juin, le mouvement gréviste reflue peu à peu.

Le succès électoral de la gauche a donc éveillé chez l'ensemble des travailleurs un immense espoir. Ainsi, un mouvement de grève et d'occupation d'usines se mit en place, gagnant toute la France. Près de deux millions de travailleurs débrayèrent, paralysant le pays. À l'image des électriciens et des gaziers, la plupart des différentes catégories professionnelles ont pris part à ce mouvement largement dominés par les métallurgistes et les mineurs. Les patrons, craignant au plus haut point une révolution bolchevique, s'empressèrent de négocier sous l'égide du gouvernement dans le but d'obtenir la reprise du travail.

Ainsi, le 7 juin 1936, les accords Matignon furent signés par la CGT et le patronat, à l'initiative du gouvernement. Ces accords mettaient en place :

- le droit syndical, une hausse des salaires de plus de 7 à 15% selon les branches professionnelles, soit environ 12% en moyenne sur toute la France,
- l'instauration des premiers congés payés d’une durée de 2 semaines, passage de la semaine de travail de 48 à 40 heures,
- création pour les ouvriers et employés partant en vacances, de billets de train avec 40% de réduction, (qui existent toujours d'ailleurs),
- mise en place d'une retraite des mineurs,
- création d'une caisse d'allocations de chômage,
- nationalisations de l'industrie aéronautique, d'armement et des chemins de fer (naissance de la SNCF),
- passage de la scolarité obligatoire à quatorze ans. (Plus question de descendre dans la mine avant cet âge !)

Devant la misère sociale et le dénuement le plus complet du peuple des ouvriers et des prolétaires, le front populaire décide de faire un maximum pour aider les masses laborieuses en adoptant les théories politiques et sociales prônées par l’hygiénisme.

Le principe est de concevoir l'architecture et l'urbanisme pour les collectivités, les pratiques médicales et diététiques pour les individus en appliquant les règles de préservation de l'hygiène et de prévention de la santé publique. La démarche de ses représentants est de guider la décision politique dans la gestion des masses par les apports des sciences, telles que l'épidémiologie ou la démographie, dans une optique d'optimisation des coûts sociaux et d'épanouissement de l'individu.

C'est par exemple concevoir des immeubles collectifs laissant pénétrer la lumière et la verdure, construire dans les hôpitaux des pavillons distincts pour chaque pathologie, relier les immeubles à l'égout, rendre obligatoire les poubelles, ou organiser au niveau des municipalités des centres aérés pour les enfants.

Ce courant de pensée né au milieu du XIXème siècle dans une société où la tuberculose, la syphilis, la prostitution et l'alcoolisme étaient endémiques, veut réorienter les valeurs données à la nourriture, aux boissons, à l’air respiré, au travail, au repos, à la propreté du corps. L’hygiénisme est à l’origine du développement de la pratique sportive en France avec la construction de stades dédiés et la naissance de compétitions, l’activité physique saine et encadrée étant devenue un moyen de se maintenir en bonne santé.

Le Stakhanovisme

Le Stakhanovisme était une campagne de propagande soviétique en URSS faisant l'apologie d'un travailleur très productif, dévoué à son travail, se donnant entièrement pour le bien-être de la collectivité, pour la grandeur du Parti et l'hégémonie de l'Etat communiste russe.

Le terme provient du nom du mineur Alekseï Stakhanov qui, dans la nuit du 30 au 31 août 1935, aurait extrait 102 tonnes de charbon en moins de six heures, soit environ quatorze fois le quota demandé à chaque mineur.

Alekseï Stakhanov au travail.

Comment une telle prouesse a-t-elle été possible ?

Revenons au début de la carrière de Stakhanov.

En 1927, il débute à la mine de "Tsentralnaïa-Irmino", dans la ville de Kadievka (Donbass).
Sous le système communiste, toutes les mines de charbon sont gérées par l'État et ont des objectifs précis à atteindre chaque mois. La mine de Tsentralnaïa-Irmino a toujours des performances plus basses que le reste de la région quand Stakhanov y est affecté.

En 1933, Stakhanov est affecté à l'équipe des perforateurs.
Les mineurs utilisent des piolets pour détacher le charbon, puis le mettent dans des wagons et le font sortir de la mine par des chevaux. Allongé sur le côté ou sur le dos, le mineur perfore le charbon et s'occupe de surélever le plafond de la mine quand il n'a plus la place de passer.
Stakhanov propose d'avoir un mineur chargé de la perforation, un autre du chargement du charbon sur les wagons, un autre de surélever le plafond de la mine quand c'est nécessaire et un dernier menant le poney, plutôt qu'un seul mineur enchaînant toutes ces tâches. Plutôt qu'un piolet, Stakhanov utilise une marteau piqueur de 14 kilos qui exige une formation préalable.

Le directeur de la mine accepte de tenter l'expérience. Le 30 août 1935, on rapporte que Stakhanov et ses trois collègues ont extrait 102 tonnes de charbon, un record, en 5 heures 45 minutes de travail, soit 14 fois son quota !

Ce record arrive à un moment décisif et va être monté en épingle par le gouvernement soviétique de Joseph Staline pour servir, à grands coups de publicité, de modèle aux autres salariés, afin qu'ils travaillent plus et si possible qu'ils dépassent les cadences et les quotas de travail imposés.

Alekseï devient Héros du Travail Socialiste, reçoit l'Ordre de Lénine, deux fois l'Ordre du Drapeau Rouge du Travail et de nombreuses médailles.
Le dernier dimanche d'août est déclaré "Journée du mineur de charbon", en son honneur.

Photomontage de propagande soviétique mettant en valeur le travail d'Alekseï Stakhanov, sa joie de servir l'idéal du parti et le don de soi pour bien être collectif de l'Etat.

Le Stakhanovisme s'inscrit dans une politique tentant d'accroître la productivité par un contrôle plus sévère des travailleurs. En 1932, le pouvoir soviétique instaure successivement la peine de mort pour vol de la propriété collective, le licenciement immédiat en cas d'absence. Le régime lie la productivité des ouvriers à leur paie et leur alimentation. C'est dans ce contexte que les Soviétiques publient les exploits du mineur Stakhanov. Ces exploits reposaient en réalité sur le travail de préparation d'une équipe de soutien.

Cette campagne de propagande interne fut ensuite utilisée à l'extérieur pour "démontrer" l'adhésion des travailleurs au régime stalinien, les capacités de "l'Homme Nouveau" et les extraordinaires capacités productives du régime.

Dans un contexte économique de récession en Occident, l'URSS était ainsi censée rattraper et dépasser très vite le niveau de vie capitaliste occidental. Le stakhanovisme servit ainsi d'incitation à l'amélioration des cadences et de la productivité. Il était néanmoins impopulaire.

Par extension, on appelle "stakhanovisme" tout ce qui est fait pour accroître la productivité du travailleur au-delà de la moyenne et l'inciter à adhérer aux objectifs d'augmentation de la production, voire à s'identifier à son État.  Le mot "stakhanoviste" peut également désigner une personne très efficace, volontaire et abattant une quantité de travail hors normes.

Les loisirs et l'hygiénisme

C'est dans ce cadre que le Conseil Municipal de Bruay, présidé par le socialiste Henri Cadot, décide, le 19 juin 1931, de construire un ensemble d'équipements dans un parc arboré pour palier au manque d'infrastructures, de loisirs destinés aux mineurs.

Le choix du terrain se porte sur un parc d'environ 5 hectares qui a servi de terrain d'aviation pendant la Première Guerre Mondiale.

Il s'agit de bâtir une piscine, un gymnase et un stade, avec un parc arboré... un ensemble d'infrastructure sportives dans un écrin de verdure, répondant aux principes de l'hygiénisme.

Les travaux commencent dés 1932 sous la direction de l'architecte Paul Hanote. Adepte de l'art Déco, l'architecte y applique les principes fonctionnalistes énoncés dans les revues spécialisées, tant par les jeux de symétries, des horizontales et des lignes droites que par la hiérarchisation des espaces.

Piscine de la ville de Bruay construite en style "Art Déco" par la Compagnie des mines de Bruay.

La piscine, rappelant le décor typique des grands paquebots transatlantiques d'avant guerre fût inaugurée le 1er aout 1936. Bordée d'amples espaces verts, mesurant 70 m de long sur 50 m de large, elle est entièrement réalisée en béton armé. Les trois différents bassins dont une pataugeoire pour enfants ont une contenance totale de plus de 2000 mètres cubes. Elle est équipée de 220 cabines se situant en haut des gradins et sur toute la périphérie des bassins. Ouverte de mi juin à mi septembre, cette piscine entièrement rénovée en 1997 est chauffée lorsque la météo n'est pas toujours favorable. Elle accueille jusque 600 personnes sous une ambiance musicale parfois agrémentée d'animations diverses. C'est la seule piscine Art Déco de France encore ouverte au public.

Stade et Parc Municipal de Bruay mis en œuvre par la Commune de Bruay dans le courant des idées socialistes du Front Populaire.

Inauguré aussi le 1er août 1936, été durant lequel les français goûtent pour la première fois aux congés payés, le Stade-Parc a été pensé comme un lieu de détente et de rencontre pour les habitants travaillant durement à la mine.

Entrée vue de l'intérieur.

Adepte de l'art Déco, Paul Hanote y applique les principes fonctionnalistes énoncés dans les revues spécialisées, tant par les jeux de symétries, des horizontales et des lignes droites que par la hiérarchisation des espaces.
La structure spatiale du parc reflète l'organisation sociale de la ville.
Hiérarchies entre classes dirigeantes et classes laborieuses autour de différentes communautés.

Entrée du Stade vue de l'intérieur.

80 ans après sa construction, et après une toute récente cure de jouvence le Stade-Parc de Bruay a conservé sa structure générale constituée d'une grande boucle périphérique accessible depuis trois entrées monumentales. L'axe extérieur distribue les différents équipements du parc : terrain de jeu, parc d'enfants, court de tennis et kiosque.
Au delà de la porte monumentale Sud, le Stade s'étend sur deux hectares.

Monument à l'effigie de Roger Salengro, maire de Lille.

Le parc est rebaptisé "Stade-Parc Municipal Roger Salengro" en hommage à l'homme politique socialiste lillois décédé tragiquement en 1936. Son monument est érigé en 1937 près de l'entrée monumentale.

Parc municipal Roger Salengro avec pièce d'eau.

A l'intérieur, quatre chemins de promenade favorisent la découverte et permettent la déambulation. Le parc recèle de nombreuses essences d'arbres parmi les quelles, le tilleul de Hollande joue un rôle structurant. Remarquable par son port majestueux et peu exigeant, il pousse sur de nombreux types de sols et résiste à des températures extrêmes (- 20°C). Des tilleuls bordent l'allée accédant au kiosque et forment une couronne végétale lui servant d'écrin. Lieu de détente et de promenade, le parc est aussi un lieu de découverte pour les amoureux de botanique. A l'entrée, le jardin à la Française avec ses buis et ses rosiers, conçu par Paul Hanote a été transformé en 1972 pour des raisons d'entretien et de coût. Toutefois, le patrimoine végétal a subsisté et offre au promeneur, un paysage surprenant et riche de multiples essences, telles que le thuya de Loob, le mélèze d'Europe, le cèdre de l'Atlas, l'orme pleureur, le hêtre pourpre et le tilleul de Hollande; reconnu en 1988 par le 1er prix national de l'arbre.

Séquoia du Parc.

Un exemplaire (toujours visible) de méta séquoia a été planté en 1934 lors de l'aménagement du parc. Ce conifère à croissance rapide et d'une durée de vie d'environ 2000 ans, peut mesurer jusqu'à 90 mètres de haut et son tronc peut atteindre 2 mètres de diamètre. C'est actuellement l'arbre le plus ancien du Stade-Parc.

L'emblématique café du stade, avait déjà subi une restauration il y a quelques années. Il a recouvré son enseigne originelle, telle qu'elle était il y a plusieurs décennies.

Gymnaste et piste du stade.

Pendant l'entre deux guerres, beaucoup de villes françaises développent la construction d'équipements sportifs, contribuant ainsi à l'amélioration du cadre de vie des populations. La salle d'éducation physique est caractéristique du style Art Déco où priment les formes géométriques. Les bas-reliefs représentant des athlètes ont été réalisés par Mr Deconninck.

Les athlètes gymnastes et sportifs y trouvant les emplacements et les équipements nécessaires à l'entrainement et à la pratique sportive, notamment en athlétisme.

La trame verte centrale, ceinturée par une piste d'athlétisme de 400 mètres est réservée aux lancers de poids et de javelots. Autrefois cendrée, elle est désormais revêtue d'un manteau de résine collé sur une fondation de schiste.

Kiosque.

En 2011, Yann Kersalé, "plasticien lumière", investit le Stade-Parc pour créer un parcours géo-politique lumineux. Il sublime le lieu par une ambiance intimiste. La nuit venue, le kiosque et les arbres se transforment en objet et supports lumineux. L'intérieur du kiosque vibre d'une lumière blanche et les végétaux sont rehaussés de vert.

Toujours dans l’esprit d’hygiénisme promu par le Front Populaire entre les deux guerre, voici le cinéma le Rex, à Haillicourt.  Ce cinéma de quartier se situait entre la fosse n°6 d' Haillicourt et celle du n°7 d'Houdain, aux pieds du pont "Des Imbéciles".
Construit en 1937, son architecture est un bel exemple du mouvement Art Déco et sa présence pour l’époque, témoigne du foisonnement de la vie culturelle à l'époque de l'industrie minière.  Ce cinéma était le lieu de rendez-vous des familles venant découvrir les dernières nouveautés cinématographiques.
Fermé depuis la fin des années 1980, il est de nouveau accessible à l'occasion de certains projets ponctuels ou de festivals du film.

Suivez la suite de l'histoire du Peuple de la mine sur :
Carbonifère : Le peuple de la mine (8)

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