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 But de cette rubrique  Présenter, décrire et détailler un minéral ou un fossile spécial de ma collection.
Mise à jour Mensuelle si possible
Dans la mesure du possible ce sera une pièce nouvellement trouvée...
Cependant, chaque mois qui passe ne livre pas une belle pièce à présenter... Ce serait trop beau ! 
Pourquoi ?
Pas eu le temps de sortir... météo dégueu... malade... ou tout simplement pas trouvé une pièce digne d'être présentée...
Il faut alors parfois présenter une pièce ancienne...mais toujours une pièce originale, trouvée par mes soins (non acquise par échange ...)
Couche La numérotation des couches correspond à ma numérotation (arbitraire) que l'on peut retrouver sur la page des Echelles chronostratigraphiques

 

Janvier 2015
Palaeohypotodus rutoti
Couche 8400 - Landénien - Dano-Montien - Paléocène
Correspondant chez nous aux sables et tuffeau de Lincent
Site de sables paléocènes en France
Récolté en janvier 2015

Palaeohypotodus rutoti
Coll. et Photo L.V.B.

Un ami français m'invite sur un spot paléocène qu'il a découvert et dont il aimerait au vu des vautours rapaces et pilleurs qui hantent son club de géologues amateurs, garder la primeur.

Evidemment je ne trahirai rien de son emplacement.  Un indice tout de même : il est situé sur le territoire français métropolitain (donc pas en Corse, ni dans les Domaines d'Outre Mer, ni à Saint-Pierre et Miquelon).  Cela réduit déjà le champs des recherches... mais je n'en dirai pas plus !

Dents de requin en pagaille : Striatolamia striata, Cretolamna pachyrhiza... mais aussi et surtout deux belles Palaeohypotodus rutoti avec leurs magnifiques petites cuspides latérales.

Palaeohypotodus rutoti
Coll. et Photo L.V.B.

 
Février 2015
Quartz
SiO2
Couche 2008 - Cambrien - Acadien - Lénien - Devillien - Formation de la Longue Haie : Roches noires (ferrugineuses) avec quartzites, schistes et psammites (devenant par altération rouillées, jaunes, brunes, vertes....)
Oignies en Thiérache
Récolté en février 2015

Quartz
Coll. et photo L.V.B.

En balade dans les bois de Oignies en Thiérache avec plan et carte géologique à la recherche des anciennes exploitations d'ardoise Je retrouve quelques anciennes entrées de galeries et des déchets de roches épars un peu partout aux alentours : phyllades, quartzites, morceaux de quartz massifs et quelques beaux quartz.

 
Mars 2015
Calcite
CaCO3
Couche 4300 à 4313 - Eifelien
Contournement de Couvin, commune de Petigny
Récolté en mars 2015

Calcite scalénoédrique blanche biterminée
Coll. et photo L.V.B.

En balade, un week-end, dans les travaux du contournement de Couvin, à la recherche de quelques beaux fossiles, je rencontre d'autres "prospecteurs" au travail dans une veine de calcite, tirant ici et là de beaux blocs cristallisés. Après les présentations d'usage, il s'avère qu'ils désireraient bouger un gros bloc pour atteindre une zone intéressante du filon de calcite mais ils n'ont pas de barre à mine avec eux. J'en ai une dans la voiture et je leur propose mon aide. Quelques minutes plus tard, de retour, nous faisons sauter le bloc et nous commençons à dégager la faille. Les blocs de calcaires recouverts de cristaux de calcite englués dans une glaise brune se succèdent et la poche se vide. En une heure, c'est plié: la poche est vide. Pour mon aide, ils me proposent de partager les trouvailles, mais je n'en accepte qu'un échantillon... au fait... je suis venu pour des fossiles !!!

Quelques bains d'eau savonneuse, d'eau oxygénée et de dithionite plus tard et c'est un bel agrégats de cristaux de calcite, blanc laiteux biterminés.

Calcite scalénoédrique blanche biterminée
Coll. et photo L.V.B.

Mars 2015 (suite)
Acanthophyllum vermiculare
Couche 4300 à 4313 - Eifelien
Contournement de Couvin, commune de Petigny
Récolté en mars 2015

Bien décidé à trouver des fossiles, je reviens en semaine, je discute avec les ouvriers et je ramasse quelques bricoles, mais rien de transcendant... L'un d'eux me dit qu'on a trouvé des fossiles du côté où se trouve le bulldozer et la grue. Je m'y dirige et je discute un peu avec le grutier puis, je vois un truc dans le petit front de taille. Je sors mes outils et je creuse prudemment, mais ce gros corail, je n'arrive pas à l'obtenir en entier.

Rentré à la maison, je réalise mon petit puzzle et je recolle les morceaux. Cela donne un super corail solitaire de près de 60 cm de long.

Acanthophyllum vermiculare
Eifelien
Coll. et photo L.V.B.

 
Avril 2015

Fluorite
CaF2
Couche 4405 - Givetien - Formation de Fromelennes - Membre du Moulin Boreux
Ancienne mine de Rancennes
Récolté au début des années 1980

Fluorite
Coll. et photo L.V.B.

En triant des diapositives (du temps où j'utilisais encore un appareil photo avec films argentiques, je retrouve une vue de l'entrée de la mine de fluorite de Rancennes. Je n'ai pas de renseignements précis, mais je pense que cette photo a été prise au début des années 1980.

Des entrées de galeries à flanc de coteau
Photo L.V.B.

L'entrée de la galeries principale
Photo L.V.B.

Dans l'entrées principale, un filon de fluorite est bien visible.
Photo L.V.B.

C'est l'occasion, pourquoi pas, de présenter quelques pièces de cette époque...

Fluorite
Coll. et photo L.V.B.

 

Mai 2015

Voyage de l'Ascension en Aveyron... Nous visiterons Asprières et Valzergues.

Pour le voyage aller, je m'octroie un arrêt en Sologne, à Châtres-sur-Cher, dans un gîte d'étapes, ce qui me permet de faire la route en deux jours et de visiter un peu la France.

La Sologne, pays de grands domaines terriens partagés en plans d'eau où se pratique la pêche, en grandes forêts où se pratiquent la sylviculture et la chasse et en grandes terres de agricoles où se pratiquent la culture de blé, de l'orge, du maïs...

Un plan d'eau en Sologne, propice à la pêche et à la chasse au gibier d'eau (canard, bécasse...) La forêt de Sologne, propice à la chasse au gros gibier (sangliers, cerfs, biches, chevreuils...)
Photos L.V.B.

Richesse de la Sologne, bien présentée par les panneaux indicateurs vus dans la région et la revue "Le Chasseur français" (de 1948) bien en vue, sur un chevalet, dans la chambre que j'ai occupée.
Photos L.V.B.

Les grands domaines terriens sont émaillés de fermes à l'allure de châteaux entourés de parcs immenses, de pièces d'eaux...
Photo L.V.B.

Parfois ce sont de véritables châteaux style Renaissance en forme de U avec au fond, la demeure des maîtres de maison; à droite les communs où logent le personnel et les "gens de maison" et à gauche les écuries où on entends encore les hennissements, le tout flanqué d'une grange monumentale et de la maison du garde chasse qui s'il ne se déplace plus à cheval le fait en voiture pour la ville et en 4X4 pour la forêt. Toute la propriété étant entourée de murs de briques et de grilles. En un mot : grandiose !

A gauche, l'imposant corps de logis et à droite, les écuries
Photo L.V.B.

Les dépendances et la grange colossale
Photo L.V.B.

La Maison du Garde-chasse
Photo L.V.B.

Arrivée à Capdenac, le long du Lot, frontière entre le département du Lot et de l'Aveyron.

A gauche, Capdenac Haut vu de Capdenac Gare et à droite, Capdenac Port vu de Capdenac Gare.
Photos L.V.B.

A gauche, la centrale électrique et le barrage et à droite, le tunnel routier menant de Capdenac Haut vers Capdenac Port et Capdenac Gare.
Photos L.V.B.

Les vestiges de la forteresse de Capdenac Haut.
Photos L.V.B.

Notons au passage que Capdenac Gare fut un nœud ferroviaire important sur une voie d'Est en Ouest permettant de rejoindre les grandes voies pour l'acheminement du charbon de la mine de Decazeville, le zinc produit par l'usine belge de la "Vieille Montagne" de Viviez, la galène d'Asprières, la fluorite de Valzergues...

Venons-en aux choses sérieuses : Asprières.

Notre guide, Marc Caverivière (propriétaire de la mine et du crassier), nous amène sur le site, un coteau broussailleux jonché de cailloux.

Le champs de fouilles
Photos Marc Jauniaux

Au pied du crassier se dresse un cabanon, un petit abris de fortune : une cabane en planches juste pour se mettre à l'abris et nettoyer les pièces découvertes.


Le cabanon
Photos Marc Jauniaux

Il s'installe sur le porche, nous promet une paëlla chauffée sur le barbecue pour le midi (qui fut très bonne d'ailleurs) et commence à nous donner des indications à propos du site.

Marc Caverivière donnant ses indications au groupe.
Photos Marc Jauniaux

Il nous explique que les mines de plomb de la région d'Asprières et Bouillac ont été exploitées depuis l'époque gallo-romaine. Plusieurs sites on livré de la pyromorphite dont les faciès sont propres à chacun. De l'hémimorphite cristallisée a été trouvée, associée la pyromorphite. Toujours est-il qu'il s'avère que tous les sites qui ont livré des spécimens minéralogiques sont rattachés à la mine de La Vidalle.

Ouverte de 1885 à 1930, cette mine a été exploitée pour la galène. La pyromorphite étant un chlorophosphate de plomb, minéral secondaire de la galène, les techniques de l'époque ne permettaient pas d'en extraire le plomb. Les ouvriers se concentrèrent sur la galène mais rejetèrent la pyromorphite comme un déchet.

En 1860, un certain Mr. Benoit s'intéressa à ce lieu et y effectua des recherches. Malheureusement pour lui, il se fit devancer par Mr. Benett qui demanda et obtint la concession pour la Silver Lead Company qui exploita la galène.
Cette concession portait sur une superficie de 636 hectares. La Silver Lead Company exploita jusqu'en 1893, date à laquelle elle fit faillite.
De 1893 à 1901, ce fut la Société Générale Française d'Exploitation et de Traitement des Minerais qui en obtint la concession avant de finir aussi en faillite.
De 1901 à 1919 la concession eut pour propriétaires Mr et Mme Gaillard De Fleurieu, puis elle fut amodiée à la Vieille Montagne Zinc à partir de 1918. Cette société travailla de 1918 à 1929 puis abandonna les travaux.

Travaux miniers.

Des travaux eurent lieu dans le ravin de Riuccurbe, en galeries parallèles formant un ensemble de travers bancs; dans la mine de La Vidale sous forme d'un puits et de galeries; dans le travers banc de Gazeau; à Vernet-le-Haut, sous l'église et au niveau de la voie ferrée; à Querbes, en galeries presqu'horizontales; à Bréziès, en tranchées, puits et galeries; à Roucayrol, en tranchées; sur le coteau d'Asprières, en puits et galeries; à Le Bac, en tranchées et carrières et enfin de la Vidale à Brézies, en tranchées reliant presque les deux lieux-dits.

Les travaux sont réalisés sur une zone représentée par la formation de Cuzac et par la diorite quartzeuse de Capdenac au contact de la faille de Villefranche-de-Rouergue.
Ces formations sont recoupées par des dykes de porphyrite dioritique.
Le filon principal recoupe, successivement au départ de la Vidale de l'Ouest vers l'Est :

  • Un gneiss à muscovite et à micas,
  • des amphibolites,
  • des leptinites et gneiss,
  • des amphibolites au niveau du ravin de Brézies,
  • des gneiss et micaschistes.

Au niveau du ravin de Riuccurbe, le filon principal est enchâssé dans la diorite de Capdenac jusqu'à Vernet-Le-Haut. On compte 7 filons, étagés du niveau de Gazeau au Hameau de Rouquayrol à Asprières, d'orientation sensiblement Est-Ouest, avec un pendage presque vertical vers le Nord.

Ces injections magmatiques induisent la présence d'un batholite qui est la cause de la remontée des fluides, ce qui est totalement différent de ce que nous observons en Calestienne. (cf. Gitologie)

En dehors des puits et galeries de recherches, les travaux principaux furent réalisés sur le filon n° 3, au niveau de la Vidale et sur un filon croiseur Sud-Nord situé au toit.
L'épaisseur du filon varie de 0,50 mètres à une dizaine de mètres avec une minéralisation très irrégulière (0,20 à 1,50 mètres).
L'ensemble des travaux s'étage sur 5 niveaux principaux avec un puits d'aération au niveau de la «Croix de Saint-Roch» (actuellement comblé) et un travers-banc dit Banc de Gazeaux qui recoupe le filon n°3 à 300 mètres de l'entrée.
Une usine de traitement et lavage du minerai de plomb fut construite à proximité de l'entrée. Il en existe à ce jour des vestiges.
Les travaux en galeries furent stoppés en-dessous du niveau du ravin de Brézies à environ 800 mètres de l'entrée. Ils recoupèrent d'anciennes galeries et dépilages en partie comblés et d'âge indéterminé. Le filon fut attaqué en surface depuis le ruisseau de Brézies, puis dans le ravin de Riuccurbe, par 4 galeries, et par un puits de 100 mètres de profondeur au niveau du ruisseau de la Vidale. Ce même filon a été également reconnu sous le hameau de Querbes, sur près de 600 mètres, par 2 galeries en direction du Vernet.

Minéraux observés :

  • Indice du plomb : galène, pyromorphite, cérusite, wulfénite.
  • Indice du baryum : baryte.
  • Indice du cuivre : chalcopyrite, brochantite, linarite, malachite.
  • Indice du zinc : sphalérite, smithsonite.
  • avec quartz.

Vient le moment de la recherche proprement dite... et ici, il faut bien le reconnaître, notre guide n'a pas été totalement honnête avec nous...

En effet, après ces explications, il nous propose de commencer nos recherches dans les roches apparentes, cependant, la présence sur place d'une pelleteuse et d'un long tuyau d'arrosage me fait penser qu'il retourne régulièrement le terrain pour faire apparaître les pierres, les arrose pour faire couler la boue et les nettoyer grossièrement pour trouver les belles pyromorphites et les vendre (car ce monsieur est présent sur les grandes bourses dont Sainte-Marie aux Mines, où il vend ses pyromorphites à des prix exorbitants...).  Les cailloux apparents et ne devraient plus présenter d'intérêt puisque déjà nettoyés et visités.

Une belle pièce nous est tout de même présentée par "notre hôte" pour attiser notre curiosité et notre envie... Mais de quand date-t-elle? 1 an? 5 ans? 10 ans ???
Photo Marc Jauniaux.

Alexandre et moi sommes dubitatifs quant aux cailloux déjà lavés qui ne présentent aucune cristallisation de pyromorphyte et face à ce tuyau d'arrosage qui parcours le terrain. Manifestement, les cristallisations ont déjà été ramassées... Non ! il faut creuser si on veut avoir la chance de trouver quelque chose...
Photo Marc Jauniaux

On commence donc à creuser la terre et à visionner les roches découvertes. Chaque caillou déterré est brossé et observé, parfois même grossièrement lavé dans un tonnelet près de cabanon.

Les pièces découvertes sont emballées et s'entassent dans les sacs qui s'alourdissent... d'autant plus que c'est un minéral de plomb et que pour rentrer aux voitures il y a au moins 500 mètres à faire avec une jolie grimpette casse-pattes en fin de parcours...

Enfin, pour les malchanceux, quelques cailloux pourtant quelques petites cristallisations de pyromorphite de 3ème catégorie sont à disposition au pied d'un arbre.  Ce sont des pièces délaissées par les groupes précédents...

Photo Marc Jauniaux

Valzergues

Notre guide nous explique que malgré la proximité du célèbre gisement de charbon de Decazeville, ces filons de fluorite n'ont aucun lien direct avec ce milieu houiller du Stéphanien. En fait, il est fort probable que le grand groupe filonien du haut doive sa localisation au grand accident stéphanien (- 280 Millions d'années) puisqu'il est orienté N-NE / S-SW. Notons au passage que le célèbre filon aux fluorites jaunes est orienté E-W donc perpendiculairement aux autres. Sa formation est totalement indépendante du groupe filonien du haut. L'ensemble des filons de fluorite est localisé dans une zone à micaschistes, mais cette zone est proche de l'ensemble granitique dit granite d'Aubin. Le remplissage fluoré trouve sans doute son origine dans le métamorphisme de contact qui a permis de remobiliser, lors de la venue du granite, le fluor originel des roches métamorphiques.

Notons au passage que cette mine présente quelques dangers en raison de son exploitation sur plusieurs niveaux, dont un niveau inférieur entièrement noyé et accessible par des puits qui présentent une grande difficulté d'accès.

L'entrée au niveau 0 se fait par un très long travers-banc qui va recouper perpendiculairement les trois filons parallèles. L'entrée a été consolidée sur trente mètres par un bétonnage conséquent. Ce travers-banc est parcouru sur toute sa longueur par une voie ferrée qui permettait la circulation des wagonnets de minerais. Chaque filon a été exploité sur plus de 300 mètres de long et l'on observe au plafond des trous de communication avec les niveaux supérieurs (au moins 3 niveaux).
Les filons sont fortement chargés en quartz hyalin et de grandes plaques entièrement cristallisées attendent encore les minéralogistes. Les géodes sont fréquentes et sont souvent remplies d'une argile rouge fine et collante. De temps en temps, dans un ensemble de fluorite bleue on trouve une poche tapissée de cristaux de quartz et, par dessus les quartz, quelques cubes centimétriques isolés de fluorite bleue du plus bel effet.

La fluorite du filon jaune est réputée : cristaux jaunes jusqu'à 30 cm.
L'observation des cristaux laisse apparaitre une formation en trois temps : d'abord une venue de fluorine jaune qui constitue la majeure partie des cristaux, ensuite un nouvel apport de fluorite bleue qui donne tout son intérêt aux cristaux et enfin un dernier dépôt d'un jaune clair presque incolore. Il faut noter que souvent les cristaux présentent des troncatures aux sommets, plus rarement sur les arêtes.
Au niveau des filons de Valzergues, il convient de signaler la présence de baryte, de quartz, de galène, de sphalérite, de sidérite et de chalcopyrite. Ces minéraux primaires ont donné naissance à des minéraux secondaires fort intéressants : malachite, pyromorphite, conichalcite et surtout cornwallite. Ce dernier minéral est un rare arséniate hydraté de cuivre qui est ici abondant dans le deuxième filon. En effet, un passage très géodique du filon, présente sur des cristaux de quartz multi-centimétriques, des cristaux en aiguilles de 5 mm et plus, d'un vert pomme qui ne passe pas inaperçu !

Malgré son tonnage modeste, cette mine est chargée de prestige en raison de la beauté des cristaux de fluorite qui en ont été extraits. La fluorine a été utilisée dans les hauts-fourneaux de Decazeville comme fondant métallurgique, avant d'être remplacée par du calcaire.

Pour ce qui est de la recherche, notre guide nous amène sur place par un sentier qui longe un ruisseau coulant tumultueusement au fond d'une vallée encaissée.

Nous croisons à notre droite, à hauteur du sentier, une tranchée qui mène à une galerie en travers banc qui s'engage au moins sur 15 mètres de long. Je dis 15 mètres de long car ce doit être le maximum visible avec la luminosité du jour.  N'ayant pas de frontale ni de lampe de poche et n'ayant aucune envie de m'introduire dans un tel boyau, je ne peux pas en dire plus mais au son qui résonne quand je lance un caillou dans la galerie, cela ne m'étonnerait pas qu'elle ait une centaine de mètres de long. D'ailleurs depuis l'entrée de la galerie sous terre et sur une cinquantaine de mètres de long, un renfoncement du terrain trahit sa présence, puis, ce renfoncement oblique vers la gauche et disparaît dans le sous-bois. D'après notre guide, il n'y a rien à trouver par-là.  Nouvelle intox de la part de notre guide.

La "petite galerie"
Photo L.V.B.

Nous continuons donc sur notre sentier une bonne centaine de mètres et là, notre guide nous invite à traverser le ruisseau puis à monter un coteau en pente raide pour arriver face à une entrée de galerie.

Photo Marc Jauniaux

C'est le "filon jaune" exploité pour ses fluorites dont certaines mesurent plus d'une d'une dizaine de centimètres d'arêtes, si recherchées par les collectionneurs.

La grande galerie du Filon Jaune et le "puits" vers les étages inférieurs
Vu l'allure du machin, il faut être fou à lier ou avoir deux fils qui se touchent pour oser s'y aventurer.
Photos L.V.B.

Notre guide nous invite à creuser la terre devant la galerie en nous disant qu'il y a certainement des fluorites dans cette terre.  Encore une intox de la part de notre guide puisqu'à 30 cm de profondeur, je tombe sur un lit de feuilles mortes... manifestement des feuilles de cet hiver. La terre au dessus a donc été ramenée de la galerie pendant l'hiver ou juste après celui-ci.  Notre guide et son acolyte exploitent épisodiquement ce filon avec groupe électrogène, marteau-pic et autres engins... Il y a fort à parier qu'il n'y a rien dans cette terre.  Il faut creuser bien plus bas pour arriver sur des cailloux.  J'y arrive après avoir creusé plus de 60 cm.

Photo Marc Jauniaux

Les premiers cailloux sont des morceaux de roche informe... puis je tombe sur des morceaux d'une densité supérieure... il y a de la baryte dans le coin... on y arrive.

En creusant toujours (et là j'arrive à près de 80 cm), je trouve mes premières fluorites engluées de glaise dont les arêtes sont toutes explosées. Enfin une pièce valable en compagnie de baryte massive. Trop de travail et trop peu de temps disponible pour l'effectuer. Je laisse la place aux autres.

Je redescends vers le ruisseau où je procède à un premier lavage de ma pièce.  Marc en fera une photo.

Photo Marc Jauniaux

Je la dépose le long du sentier, sur de la mousse pour qu'elle sèche un peu et je retourne vers la petite galerie "où il n'y a rien à trouver".
Les gravats qui jonchent l'entrée sont juste recouverts par un lit de feuilles mortes.  Conclusion : il n'y a pas des années qu'ils ont été produits (sinon, ils seraient recouverts de branchages, de terre, d'humus et de mousses).
Je les déplace et je creuse un peu... Il ne m'a pas fallu plus d'une demi-heure pour trouver dans la terre des blocs de fluorite massive, des blocs avec des cristaux émergeant de plusieurs cm d'arête.

Deux belles pièces encore engluées de terre.
Ci-contre vous pouvez-les voir nettoyées.
Photo Marc Jauniaux

 

Les pyromorphytes d'Asprières

Les fluorites de Valzergues

Les 9 premières photos sont des pièces proposées par notre charmant guide (à la vente pour les plus malchanceux au prix modique de 50 euros)

Les 5 suivantes sont des pièces trouvées par des membres du groupe

Et les quatre dernières photos sont celles des plus belles pièces trouvées près de la galerie où on ne trouve rien. Les voici nettoyées.
Photo Marc Jauniaux

Juin 2015

Une expérience à ne plus faire : la bourse d'échanges de Blain.

Faire 900 km le vendredi, prendre une chambre d'hôtes à une dizaine de km de l'endroit et arriver le samedi aux petites heures, s'installer sur les tables pour faire des échanges.

Arrivé sur le site, je remarque que certains échangeurs ont dormi sur place. Certains dans leur voiture, d'autres dans leur mobil home et d'autres dans leur petite tente Quechua.

Mais vous êtes à Blain, à la Ferme de l'Orme, en Bretagne, là où l'apéro commence à 10h00, là où le Chouchen coule à flots, là où on sort le vitriol dès le petit matin, là où on vous sert des mixtures aux couleurs bizarres allant du bordeaux au violacé, mixtures au goût indéfinissable (Y'a d'la pomme... mais pas seulement... hips), des mixtures qui soignent tout et qui désinfectent complètement l'organisme si ce dernier n'est pas complètement dissout de l'intérieur à la première gorgée...


Blain, le pays des Furieux, le pays des Bretons, le pays des Braves qui résistent encore et toujours aux Romains, aux Francs, aux Normands... et maintenant aux Français qu'ils soient de gauche ou de droite.

Ah ! L'apéro !... Le truc qui a été inventé pour que le Breton ne soit pas maître du monde ! Car chaque jour, le Breton se dit : "Demain, je serai maître du monde... sauf s'il y a apéro !"... et comme chaque jour il y a apéro... je vous laisse deviner la suite...

Donc on échange...

Si le Breton ne peut être maître du monde à cause de l'apéro, le Français, lui, se croit le centre du monde... alors certains vous proposent une caillasse immonde imaginant que c'est le Youkounkoun et veulent votre plus belle pièce... Faut pas rêver, non plus. Je suis belge mais pas demeuré pour autant !

Donc, on échange, difficilement, on négocie ferme, mais on échange
Il faut savoir aussi que par définition, le Français collectionne Français... alors quand on vient avec du matériel belge... ça fait tache... mais bon, on échange...

...puis vient l'apéro et le déjeuner...

... et puis tout part en sucette...

Après le déjeuner, la plupart sont incapables de tout échange : les premiers tiennent des propos incohérents, bredouillent... d'autres sont avachis sur leur siège, vous regardant avec des yeux de merlan frit et les derniers dorment déjà, cuvant l'alcool ingurgité.

Les plus résistants émergent vers 17h00 et on peut espérer un nouvel échange quand survient l'apéro du soir et le repas.

Ecœuré, je quitte le site et je rentre à la chambre d'hôte bien décidé à revenir le lendemain...

Le lendemain, j'arrive vers 08h30. Le site semble mort. Rien ne bouge. Tout le monde dort. La fiesta de la nuit a laissé des traces. J'en vois un qui, manifestement, totalement bourré qu'il était, n'a pas retrouvé sa tente ou la couchette de son véhicule. Il dort à même le sol près des tables d'échanges.

Un gamin d'une dizaine d'années ayant échappé (heureusement) à la gigantesque beuverie de la veille, fait le tour des tables... seul... dans un silence pesant.
Certains commencent à s'agiter vers 11h00... et d'autres lèvent le camp pour rentrer chez eux dès midi.

900 km pour assister à une beuverie, non merci ! Quant aux échanges, n'en parlons pas : nuls !

Par contre, si vous allez à Blain, à la Ferme de l'Orme, il y a une chose à ne pas rater : le Musée des minéraux

L'entrée du musée ressemble à l'entrée d'une mine...

... et de fait, l'intérieur du musée est le fac similé d'une galerie de mine...

... émaillée par endroits de vitrines consacrées aux minéraux, présentés sur des étagères simples mettant en valeur le minéral plutôt que le travail de l'ébéniste... ce qui est un bon point..., minéraux rangés selon les classes habituelles : "éléments natifs", "halogénure", "oxydes"...

Photos L.V.B. et Eloise

 

Au retour, un détour par la Normandie...

Au retour, le lundi, un passage par la Normandie, non pas pour le Calvados et le cidre... mais pour faire une visite de la carrière de Feuguerolles.

Rendez-vous est pris avec les amis du club de Maison Lafitte.  Rendez-vous près de l'église à 12h00.  Dîner ensemble puis de 13h00 à 17h00 recherche de bélemnites et d'ammonites.
Pique-nique dans le parc ?

A l'entrée du Parc... ben oui, y'a pas qu'en Belgique qu'il y a des incohérences...
Photo L.V.B.

On mangera sur le parking, près de l'église alors...

Eglise de Feuguerolles-Bully

Photo L.V.B.

Son entrée et son fronton où on peut lire "DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS VOCABITUR" soit "MA MAISON SERA APPELEE MAISON DE PRIERE"
Photo L.V.B.

Pour ce qui est des trouvailles... bof... quelques ammonites... mais c'est pas mon truc ces bêbêtes alors j'ai donné une partie de mes trouvailles aux copains et échangé le reste avec d'autres qui avaient dans leur coffre des pièces du carbonifère du Pas-de-Calais...
En revenaient-ils? Je ne le leur ai pas demandé... et j'ai eu tort car j'aurais pu faire une autre halte sur le chemin du retour.

 
Juillet 2015

Juin fut aussi le mois de la grande bourse internationale de Sainte Marie aux Mines.

L'expo prestige 2015 était consacrée aux minéraux des Alpes. Superbe exposition qui a su faire sortir des pièces exceptionnelles des collections privées des cristalliers et surtout de magnifiques spécimens provenant du Musée des Cristaux de Chamonix.

Quartz transparent biterminé fantôme sur un quartz chlorité

Quartz transparent fantôme sur quartz chlorité

Fluorite verte cubique

Magnifique fluorite verte octaédrique

Le fameux quartz à âme ayant servi de modèle pour l'affiche (hauteur +-10cm)

Magnifique quartz sceptre

Un autre sceptre... on se demande comment il tient sur son pédoncule...

Une superbe rose de fer (Hématite)

...mais aussi des quartz à âme fumés transparents comme du cristal...

... appelés localement "gwindels"

Gwindels en compagnie de quartz fumés

Encore un gwindels en compagnie de quartz fumés

Fluorite rose du Mont Blanc

Fluorite rose sur quartz fumé

Une fluorite rose sur gangue...

Encore une fluorite roses d'une taille impressionnante : le Graal pour le cristallier alpin...

Fluorite rose sur quartz fumé

Trois pièces d'une beauté à donner mal au ventre au minéralogiste amateur...

Mais aussi des fluorites violettes

Et vertes recouvertes d'une pellicule violette... un truc de ouf que je n'avais jamais vu auparavant...

Des octaèdres de fluorite violette

Des sidérites à couper le souffle...

Une améthyste sceptre

Une autre améthyste... "Améthyste"... vous avez dit "améthyste" ?

Une rivière d'octaèdres de magnétite...

Epidote...

Et même des émeraudes...

Mais les stands extérieurs et le théâtre regorgent aussi de pièces d'exception...

... Des orgies d'ammonites...

De magnifiques fluorites de toutes provenances...

Kazakhstan

Chine

Chine

Sibérie

Espagne

Etats-Unis

 
Août 2015
Baryte
BaSO4
Couche 4405 - Givetien - Formation de Fromelennes - Membre du Moulin Boreux
Ancienne mine de galène de Villers-en-Fagnes
Récolté en août 2015

Baryte
Villers en Fagne
Coll. et photo L.V.B.

Avec des collègues géologues amateurs, nous décidons de réaliser un raid en stoemeling dans le petit bois de Villers-en-Fagne. 

Tenues de camouflage, vieux parkas de couleur kaki.  On se gare à distance et on approche en restant discrets.

On échantillonne divers talus en vue de rechercher des pièces intéressantes. C'est Michel qui trouve le premier caillou d'une densité plus importante que la normale.

On le rejoint et on creuse le talus. C'est vrai que les roches sont très denses ! Un coup de brosse sommaire et on emballe.

Nos sacs se remplissent rapidement. En moins de 3 heures, le talus a été visité. On charge le coffre de la voiture et on rentre pour un nettoyage complet.

 
Septembre 2015
Dents de Grand Blanc (Carcharodon carcharias)
Couche 9800 à 10000 - Pliocène
Désert d'Atacama - Chili
Echangées en septembre 2015

Carcharodon carcharias
Coll. et photo L.V.B.

Je déroge un peu à la règle fixée. Mais je ne saurais de toute manière pas aller me balader et prospecter eu Chili...

Donc voici des pièces échangées dans une petite bourse dans le Pas de Calais. Tout mon stock de Cyrtospirifer de Barvaux y sont passés... mais pour la beauté de ces dents, je suis d'accord !!!

 
Octobre 2015
Fossiles végétaux de terril
Couche 5000 - Carbonifère - Houiller (Silésien) - Westphalien
Terril de l'Amercoeur, Flémalle
Récolté en octobre 2015

Annularia sphenophylloides.
Coll. et photo L.V.B.

Asterophyllites equisetiformis.
Coll. et photo L.V.B.

Alethopteris decurrens.
Coll. et photo L.V.B.

Calamites sp.
Coll. et photo L.V.B.

Le terril d'Amercoeur en région liégeoise, sur la commune de Flémalle pour être précis était en exploitation depuis quelques années. Cependant, le feu qui le dévorait était encore si puissant qu'il était interdit d'aller y prospecter. Les machines peinaient à ouvrir ses flancs pour en extraire le foyer incandescents et les gaz suffocants qui s'en dégageaient mettaient la vie des prospecteurs imprudents en péril.

Le cœur du foyer a été atteint, les pelleteuses et bulldozers ont étendu les cendres brûlantes et les pompes amenant l'eau de la Meuse ont éteint l'incendie qui faisait rage en son sein depuis des années.

Il n'y a plus que quelques fumerolles sans danger s'échappant de quelques crevasses. Nous pouvons maintenant prospecter des fossiles et des minéraux... en respectant les règles élémentaires de sécurité, car le terril est devenu une carrière où on exploite les cendres rouges pour les années de jardins et les courts de tennis.

Lonchopteris sp.
Coll. et photo L.V.B.

Lepidodendron aculeatum.
Coll. et photo L.V.B.

Lepidodendron sp.
Coll. et photo L.V.B.

 


Joyeuse fête d'Halloween à tous !!

 
Novembre 2015
Fluorite sur calcite
CaF2 sur CaCO3
Couche 4401 - Givetien - Formation de Charlemont, Calcaire de Givet - Calcaires noirs du Membre des 3 Fontaines - (Gib) : Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorite et dolomitisé vers le haut avec Stringocephalus burtini.
Aire de repos de Wanlin, E411, commune de Lavaux Sainte Anne
Récolté en novembre 2015

Des travaux sont effectués à la station essence de Wanlin, sur la E411.

Les roches de l'endroit sont toujours intéressantes... Un petit coup d'œil n'engage à rien...

Fluorite sur Calcite
Coll. et photo L.V.B.

Fluorite sur Calcite (détails)
Coll. et photo L.V.B.

Fluorite sur Calcite (détails)
Coll. et photo L.V.B.

Fluorite sur Calcite
Si on voulait dissoudre la calcite avec de l'acide chlorhydrique, on trouverait certainement d'autres cubes de fluorite à l'intérieur... mais je préfère garder le bloc entier... c'est plus esthétique.
Coll. et photo L.V.B.

Fluorite sur Calcite (détails)
Coll. et photo L.V.B.

 


Bonne fête de Sainte Barbe à tous !!

 
Décembre 2015

 

Fossiles végétaux de terril
Couche 5000 - Carbonifère - Houiller (Silésien) - Westphalien
Terril de d'Appaumée, Ransart
Récolté dans le courant des années 1970

Calamites rugosa
Coll. et photo L.V.B.

Pas de sortie ce mois-ci.

Pas vraiment de raison valable

Il y a des moment comme ça. On s'affaire, on fait plein de choses et le temps passe... et on oublie de faire une sortie. Pourtant, c'est ce que je préfère, mais, bon voila... c'est comme ça.

Alors, je vous présente deux anciennes pièces de ma collection.

Calamites sp.
Coll. et photo L.V.B.

 

 


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